L’avion roi est nu
Les 6 et 8 juin 2012, Pierre-Emmanuel Neurohr s’est opposé par deux fois au mouvement des avions sur le site de l’aéroport Charles-de-Gaulle. Il s’agit selon lui de résister aux machines parmi les plus génératrices de pollution néfaste au climat.
Condamné le 2/7/2012 à 3 mois de prison avec sursis et interdiction de se rendre sur un aéroport, il a toutefois recommencé le 18 juillet (suivi d’un nouveau procès), et le 6 aout, ainsi que le 5 septembre.
Image de l’action du 6 août, extraite du site internet http://parti-de-la-resistance.fr/
Pour cette action, un procès est à venir le mercredi 18septembre, 13h, 17ème chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny.
Pour le soutenir à son premier procès du 2 juillet, nous étions une quinzaine environ, relativement nombreux eu égard à sa volonté de ne pas solliciter les médias.
Introduction et mise en garde
Cet article a pour but de faire connaître et étayer modestement son action.Ce qui ne signifie pas l’accord total de son auteur avec Pierre-Emmanuel, dont on peut lire le propos sur le site internet mentionné ci-dessus. En particulier, je n’approuve pas le terme de « génocide », étant donné que
1) aucun type de personne, ni aucune « race » ou gène ne sont visés.
2) les conséquences dramatiques sont collatérales aux actes de consommation (prendre l’avion, ou plus généralement brûler de l’énergie fossile), dont les auteurs se seraient passés. Clairement, ce n’est pas leur intention.
3) plusieurs facteurs entreraient en compte si évolution dramatique il doit y avoir, et pas seulement le changement climatique (épuisement des sols, par exemple)
Cependant n’oublions pas la gravité de la situation : Pierre-Emmanuel l’a indiqué lors de l’audience, au sujet des conséquences du changement climatique, on parle de biodiversité, de disparition d’espèces de papillons, de grenouilles ou d’oiseaux …, mais c’est bien pour les humains que le drame serait. Toutefois il n’y a pas de nom à cela, si on veut nommer ces conséquences vraisemblables du processus en cours de changement climatique, et plus généralement de dégradation de l’environnement, où les responsabilités sont diluées et entremêlées, de telle manière qu’est inadaptée une critique implicitement basée sur le langage de l’histoire et la juridiction pénale née au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le déroulement est tout autre, le génocide lors de la seconde guerre mondiale était organisé par un très petit nombre de personnes déterminées, et seuls quelques milliers (exécutant compris) étaient réellement et officiellement au courant de ce qui se passait. Au contraire, les informations sur les craintes, scénarios probables des climatologues, sont publiques, bien que noyées dans une masse.
Le terme de « génocide » ne peut se justifier à mon avis sur la seule base du nombre, celui de victimes possibles à venir qui dépasserait largement les précédant drames de l’histoire humaine qui ont porté ce nom.
Le terme « climaticide » m’apparaît aussi inadapté, car le climat ne sera pas « tué ». On pourra néanmoins utiliser ce vocable, faute de mieux, pour simplifier une expression comme « dégradation des conditions de la vie humaine sur terre via la modification rapide du climat induite par l’action anthropique ».
Quelques analogies subsistent néanmoins entre cette situation et celle qui a eu lieu lors de la seconde guerre mondiale, et Pierre-Emmanuel les met en avant dans ses propos auxquels je renvoie. Par exemple, le fait que, tout comme la population civile d’Europe continentale pendant la deuxième guerre mondiale, hors du front ou des camps d’extermination, on souhaite que la vie quotidienne garde des apparences de normalité à côté d’une tragédie dont on sait pertinemment qu’elle existe et confusément en quoi elle consiste.
Sur la pollution des avions
L’évidence de l’énormité des émissions de gaz à effet de serre du transport aérien est connu de quiconque se penche un peu sur la question, cependant tout continue « normalement » : rien n‘arrête l’Avion, parce que c’est la liberté de circuler, les échanges supposés indispensables entre les continents, etc... Pointer du doigt cette évidence, comme dans la fable du roi nu, était une des motivations de Pierre-Emmanuel. Je donnerai quelques arguments pour étayer l’idée selon laquelle il s’agit de la machine de pointe pour accomplir le « climaticide », et que c'est bien contre elle que des actions doivent avoir lieu. Si d’aucuns objectent qu’il y a des machines bien polluante pour le climat, par exemple une centrale électrique à fioul ou à charbon, rappelons ce rudiment : leur usage, quoique en partie contestable, est beaucoup plus partagé. Ainsi si un avion brûle de l’ordre d’une centaine de tonnes de pétrole pour emmener 200 passagers, une centrale à fioul de 1 gigawatt brûle 6000 tonnes par jour pour alimenter en électricité au moins un million de personnes.
Tendre vers un impact sur le climat soutenable nécessite de réduire à environ 1,8 tonnes de CO2 par an et par habitant de la planète les émissions de ce gaz. Un seul vol transcontinental en avion dépasse, par passager, largement cette limite. Contrairement à certaines idées reçues prendre l’avion est le fait d’une minorité (moins de 10% des humains l’ont pris au moins une fois), y compris parmi les pays dits riches (moins d’un tiers des français le prennent au moins une fois dans l’année). Il y a un accès forcément très inéquitable à ce moyen de transport. Le trafic aérien sur terre ne peut pas physiquement être vingtuplé pour que chaque humain puisse avoir un accès au moins annuel à ce type de voyage. Cependant une minorité d’habitants de pays dits développés considèrent pourtant comme normale cette activité, voire « indispensable pour vivre », et défendent avec véhémence cet usage.
Il faudrait au moins décupler la surface de terres agricoles à raser en Europe et en France pour faire place à des aéroports, afin d’accueillir les flux de touristes africains, indiens, sud-américains… C’est cela qu’impliquerait un accès égal, ou moins inéquitable, à ce type de « confort », au Développement.
Se pose aussi la question des ressources énergétiques nécessaire aux vols d’avion : ceux-ci sont dépendant complètement du pétrole. Or l’extraction de cette ressource est amenée à décliner dans les années à venir, elle mérite d’être réservée à d’autres usages. Ainsi l’énergie déployée par un seul vol aujourd’hui, c’est autant de pétrole que ne pourra pas utiliser demain l’agriculture pour cultiver au moins 1000 ha pendant un an.
Le changement climatique qui découle de la combustion du pétrole affecterait les conditions de vie des humains sur terre, pas dans les siècles, mais dans les décennies qui viennent. Ce dont nous nous inquiétons particulièrement et sincèrement, c’est que ce serait précisément au moment où les humains seront les plus nombreux sur Terre (8 milliards), et dont nous serons, que la dégradation des écosystèmes viendrait affecter la capacité de l’agriculture à produire la nourriture et toutes autres matières premières.
Sur le réchauffement climatique
Qui est enraciné dans un territoire et s’y plaît ne ressent pas forcément le besoin d’aller à 10 000 km pendant quelques jours ou semaines voir comment ça se passe là-bas. Ainsi je viens personnellement de l’Auvergne, couverte de verts bocages. De multiples humains s’activent sur terre, sur des paysages qu’ils ont forgés au cours des siècles pour une production agricole optimale. Le changement climatique menace les équilibres des territoires du globe, en modifiant les climats locaux. Le Massif Central ou la France (hors bassin méditerranéen) ne sont pas, à ma connaissance, parmi des endroits les plus menacés. Cependant j’envisage avec fatalité l’idée que le vert bocage puisse se rapprocher, par exemple, d’une terre asséchée à herbe jaune rase, comme l’est une partie de l’Espagne. Un « basculement d’écosystème » est à craindre, et le vert bocage, notre vert bocage (je parle au nom des Auvergnats, lesquels peuvent s’approprier cette mobilisation…ainsi comme toute personne attachée à son pays, son paysage) serait remplacé en quelques années par ce tableau sec, comme une tempête peut détruire une forêt en quelques heures, ou la canicule s’abattre en quelques jours.
Aout 2012. Prairie jaunie par la vague de chaleur. Ce type d’évènement risque de se multiplier à l’avenir.
Je le prends avec fatalité et envisage comment je pourrai m’adapter. Mais cette fatalité ne signifie pas que je souhaite contribuer à ce bouleversement : ne pas prendre l’avion est une résolution cohérente avec ce propos, première et minimale (bien sûr, il y en a d’autres). Cette fatalité implique cependant un manque de mobilisation, l’absence de prosélytisme (mis à part cet article), la faiblesse pour m’interposer. Mais je soutiens Pierre-Emmanuel qui risque la prison pour faire entrave avec son corps à un élément de la méga-machine destructrice du climat. Je soutiens et admets n’avoir pas cette abnégation. Je sais très bien par ailleurs que, plus que l’Auvergne ou la France, le changement climatique menace davantage des régions où la densité de population est plus importante, où cette population vit en grande partie de son agriculture.
En effet, en France, lorsqu’une ressource s’est faite rare ou qu’on a trouvé moins cher, ou moins polluant pour nous, on est allé la chercher ailleurs. Par exemple, l’extraction de charbon ou d’uranium a disparu, ces minerais sont importés. On chauffe d’énormes surfaces habitables par habitant en hiver, peu avec le bois local, mais avec le gaz importé. Au niveau agricole, les protéines végétales avec lesquelles sont nourris les animaux d’élevage européens sont largement importées du Brésil, où la culture du soja remplace la forêt amazonienne. Les productions de fruits et légumes sont en grande partie délocalisées dans d’autres pays d’Europe.
Le changement climatique modifierait les écosystèmes de régions entières, en particulier de pays pauvres, où habitent des personnes qui vivent encore largement « sur le pays », et non sur celui des autres, ils produisent leur nourriture et autres matières premières à partir de l’agriculture (cuir, laine, coton, bois de chauffage…). Ils n’auront pas le « pouvoir d’achat » pour aller chercher ailleurs ce qui manquera chez eux : en particulier l’eau, ou la nourriture que l’on peut produire avec cette eau. De plus nous concernant, ne sera pas toujours possible le report d’un « pays-gisement » à l’autre, ce que fait le monde occidental depuis plusieurs décennies. Mais le drame est évidemment pour les habitants les plus pauvres du globe qui, eux, ne pourraient plus produire sur leurs terres le minimum essentiel. Concernant notre pays, le gaspillage de nourriture est très important, la couche de terre arable suffisante dans bon nombre de régions préservées, si bien qu’il reste beaucoup plus de marge de manœuvre avant une famine, si du moins le partage prévaut.
Concernant le mode d’action
Quelques mots et images au sujet du mode d’action choisi. Pierre-Emmanuel s’est opposé, par la seule présence de son corps, au décollage d’avion. Il a agi ainsi dans la pure tradition non-violente. Ni les biens, ni les personnes ne sont menacés par l’acte, à l’exception éventuelle de la personne agissant. Proposons quelques images d’interposition non-violente :
1) Photo célèbre, un étudiant s’interpose à un mouvement de chars lors des évènements de Tian’Anmen en Chine, 1989.
2) Devant la gare de Montluçon (03), ce monument commémore l’opposition des habitantes au départ d’un train lors de la seconde guerre mondiale, non pas de déportation, mais pour le STO.
3) Dans les années 1970, une centaine de paysans s’opposent à l’expropriation de leurs terres pour l’extension d’un camp militaire sur le plateau du Larzac. Ils choisissent l’action non-violente (image extraite de la bande-annonce du documentaire Tous au Larzac).
4) Plus récemment, le collectif de déboulonneurs se revendique de la « désobéissance civile », et a pour but de « déboulonner le système publicitaire de son piédestal ». Ses membres actifs inscrivent des messages sur des publicités, sont interpellés et répondent de leurs actes devant la justice. Ils expliquent (entre autres) n’avoir plus que ce recours face aux blocages des institutions.
L’action non-violente apparaît comme la seule légitime pour Pierre-Emmanuel, il insiste fortement sur ce point. Sa persévérance dans cette action non-violente (5 entrées sur l’aéroport) peut rappeler une scène du film Gandhi : alors avocat en Afrique du Sud, celui-ci refuse le statut particulier donné aux Indiens et Noirs, et brûle les cartes d’enregistrement de ses concitoyens, symbole de cette discrimination. Un policier anglais le frappe, Gandhi recommence. Il continue jusqu’à n’avoir plus la force, suite aux coups, de jeter les papiers dans le poêle.
L’esprit de la loi
Lors du procès du 2 juillet, l’avocat a cité la Chartre de l’Environnement et son article 2 pour justifier l’acte de Pierre-Emmanuel : « Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de l'environnement. ». Cet article nous inspire cette réflexion : reste t-il un propos creux ? Si non, quelles applications pratiques en tirer ? Par exemple, imaginons qu’on voie un individu s’apprêter à déverser dix litres d’huile de vidange (ou tout autre toxique) dans une rivière d’un milieu protégé. Ce type de comportement serait à peu près unanimement désapprouvé. Pourrait-on invoquer la Charte de l’Environnement s’opposer physiquement à cet acte ?
Concrètement, Pierre-Emmanuel a vu un groupe de personnes qui s’apprêtait à brûler plusieurs centaines de tonnes de pétrole (plusieurs centaines de kilogrammes individuellement), il a tenté de s’interposer. Eviter que ne soient épandues dans l’atmosphère des tonnes de CO2, en vain pourrait-on dire, ce à quoi il faut ajouter les multiples nuisances chimiques, acoustiques générées par les avions…c’est dans la même idée que s’opposer au déversement de toxique dans une rivière, quoique les dégâts soient d’un autre ordre. En résumé, s’opposer au décollage d’un avion m’apparaît tout à fait semblable au fait de s’opposer au déversement d’huile de vidange dans une rivière en tant qu’action visant « à la préservation de l’environnement », suivant l’idée de la Charte de l’Environnement. Les auteurs des faits effectuent souvent de multiples contorsions rhétoriques pour se masquer cette évidence, se convaincre du contraire. A cela s’ajoute la « mise à distance » permise par l’avion, chaque passager n’a pas à brûler directement le pétrole, il se contente d’acheter un billet et s’installer dans la machine.
Il y a une question de responsabilité environnementale individuelle dans le fait de prendre un avion que certains, y compris se disant écologistes, tentent d’éluder. « Lutter contre », ou à proprement parler, ne pas contribuer massivement au changement climatique, cela induit quelque changements d’habitudes (pour ceux qui les auraient prises) : ne pas prendre l’avion, réduire la quantité de viande consommée, questionner et réduire l’usage de la voiture… Cela peut paraître à certains beaucoup, et même insurmontable. En même temps, c’est finalement assez peu. Rien d’héroïque là-dedans. Et de nombreux bonheurs dans la vie s’obtiennent sans brûler des tonnes de pétrole. De nombreuses autres façons de s’organiser, pour le travail, existent. Les voyages rapides transcontinentaux apportent quelques satisfactions éphémères, acquises à un prix écologique largement trop élevé.
Un engagement écologique cohérent pour une personne commence à notre avis par là, en même temps que de ne pas déverser l’huile de vidange dans la nature et autres non-actes qui apparaissent évidents.
Pour un pays, on saurait difficilement proposer un changement trop brutal, telle l’interdiction des avions, même si cela s’est déjà produit dans l’histoire. Une série de mesures telles que l’arrêt de la recherche de croissance de trafic aérien, par la construction d’aéroports, irait de soi. D’autres mesures, comme une taxe sur les émissions de CO2 qui croitrait rapidement dans le temps, et n’exceptant aucun domaine « intouchable », découragerait les activités extrêmement énergivores.
D’autres bonnes raisons d’arrêter les avions
Sur la justification de l’acte de Pierre-Emmanuel Neurohr, précisons encore quelques points. Des actions hors du commun peuvent être utiles :
- pointer du doigt ce qui va sans dire, mais manque terriblement d’être dit.
- maigre consolation, si/quand les principales populations victimes du changement climatique demanderaient/ont des comptes, nous pourrons dire que certains ont clairement résisté chez nous
- sortir de leur torpeur les consommateurs-électeurs-citoyens, dont quelques uns (mais pas tant que ça) sont usagers réguliers des avions, continueront ainsi et ne chercheront jamais à changer d’habitude.
Ainsi le président de la Cour, lors du procès, a rappelé (comme il est rappelé aux déboulonneurs lors de leurs procès, tantôt par le juge, tantôt par le procureur) que si une mesure semble juste pour la majorité des personnes (interdire, ou limiter fortement les avions), alors il faut le faire savoir avec son bulletin de vote, faire que les députés votent des lois dans ce sens. Aussi, l’action de désobéissance civile vient lorsque les mécanismes démocratiques ordinaires sont bloqués, ou je dirais dans le cas présent, engourdis.
Suivant cette idée du juge, il importerait d’admettre la responsabilité des citoyens-électeurs-consommateurs dans le « climaticide ». Sans rejeter la faute sur les autres (« oui mais les Américains…les Chinois… ) ». Et ce en prenant, ne serait-ce que partiellement, la mesure de ce qui se produirait (mes quelques propos sur la disparition de vertes campagnes en sont une tentative), à encourager le trafic aérien en achetant des billets. La responsabilité n’incombe pas aux « méchantes multinationales polluantes » qui ne font que fournir un service, que demandent des citoyens-consommateurs et que laisse faire le législateur. Et même, que les pouvoirs publics encouragent, subventionnent au nom de la croissance économique.
Après cette action symbolique, on peut dire plus encore des législateurs et consommateurs-citoyens qu’ils agissent en connaissance de leurs responsabilités. Ou pour résumer, on peut reprendre le propos… d’un fameux usager d’avion il y a déjà 10 ans, chef de l’Etat français : « Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ».
Des limites
Quelques limites peuvent être décelées à cette action. La mobilisation contre les avions, pour réduire les risques de famines à venir, mobilise peu. L’objectif est trop éloigné, et trop abstrait. Au contraire la lutte contre la destruction de terres d’un bocage pour la construction d’un aéroport près de Nantes, mobilise des milliers de personnes depuis des années : plus proche, plus concret. Il n’y a pas des centaines de personnes sur les pistes de l’aéroport Charles-de-Gaulle.
Par ailleurs, les victimes potentielles, aussi nombreuses soient elles, n’apparaissent pas faire partie de la même communauté que le « public cible » de l’action, les Français ou les occidentaux. Il s’agissait peut-être d’un même facteur qui contribuait à ce qu’il n’y a pas eu de mobilisation massive contre les trains de déportation de Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale, au contraire du STO (cf. photo ci-dessus). Dans le cas des déportations cependant, la crainte de la répression jouait certainement un rôle, sachant que les nazis mettaient un acharnement bien plus important dans leur mission criminelle que dans l’enrôlement dans les usines allemandes. La résistance pour éviter le départ des juifs a pris alors d’autres formes, notamment le fait de cacher des personnes menacées. Ceux qui le firent ont leur nom gravé sur le « Mur des Justes », à Paris : ces personnes ont agi pour sauver des vies, en sachant que toutes ne seraient pas sauvées.
Par ailleurs, on ne perçoit pas de mobilisation massive des pays victimes potentielles à venir. Comme si la dégradation de l’environnement et son impact sur les personnes était un fait acquis, par tous partagé, sinon dans les discours, au moins dans les actes. Résister à cette fatalité, c’était aussi cela, c’était faire l’ « action minimale non-violente » contre les avions : se poser devant l’un d’eux.
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