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Accueil du site > Actualités > Environnement > L’écologie n’est pas de gauche

L’écologie n’est pas de gauche

L’écologie n’a pas de courant politique. Et pourtant, de façon permanente, les partis de gauche se revendiquent écologistes, et même de nombreux partisans écologistes sincères sont très souvent très largement orientés de gauche voire d’extrême gauche. La raison ? Ce serait la gauche qui serait en faveur de l’environnement. Est-ce vraiment le cas ?

Tout d’abord, il faut bien comprendre une chose : les propositions faites n’ont pas de valeur. ’Les paroles n’engagent que ceux qui les écoutent" ou comme disait Coluche : "La droite vend des promesses et ne les tient pas, la gauche vend de l’espoir et le brise."

Ne venez pas commenter pour copier le programme des uns et des autres, je m’en vais tenir aux faits, et non pas aux promesses. Certains programmes paraissent géniaux, mais s’ils ne sont pas appliqués, ils ne valent rien, et du côté écologie, c’est bien trop souvent le cas.

On va commencer par des sujets qui ne font pas débat du côté des écologistes, ils font soit disant consensus du coté des partis de gauche. 
Tout d’abord, le nucléaire. On ne compte plus les campagnes contre le nucléaire, et le nucléaire serait tout sauf écologique. Sauf que, comparé aux autres énergies, le nucléaire a certains atouts : production massive d’électricité, pas de pollution au co2, une relative indépendance. Côté défauts, il y a bien sûr les déchets nucléaires qui posent de gros problèmes, le risque d’accidents nucléaires, et la dépendance à l’eau qui fait un peu tache lors de sécheresses, mais tout ceci mérite débat, et non pas une volonté d’arrêter le nucléaire à tout prix, sans aucune alternative derrière. D’autant que la fusion nucléaire pourrait supprimer tout les défauts de la fission. Surtout quand on sait que notre grand amie n’est pas neutre dans la volonté d’affaiblir ce domaine...

Pardon, je disais qu’aucune alternative n’est proposée, mais si ! Les fameux parcs éoliens et les panneaux solaires. Pour les parcs solaires, ils sont de plus en plus performants, de moins en moins chers, pour une production honorable, c’est certain. Mais le soleil est intermittent, et la production, bien qu’en hausse, ne peut pas couvrir nos besoins, notamment industriels. Cette énergie ne sera jamais qu’un appoint, il n’est pas possible d’en faire une énergie fiable tout au long de l’année ni même durant 24 heures d’affilées. 
Pour l’éolien, c’est pire, puisqu’au niveau de production, ça reste aussi très aléatoire, mais surtout, son impact sur les paysages est important, sans parler des oiseaux et des chauves-souris qui en meurent... Et n’oublions pas que, contrairement au solaire, les parcs éoliens sont uniquement le fait d’industriels, impossible pour un particulier de produire quoi que ce soit de chez soi, l’intérêt est donc grandement limité. Encore une énergie d’appoint, pas une énergie principale.

La voiture électrique, faut-il vraiment en parler ? Il me parait évident que le but principal de la manœuvre, ce n’est en rien l’écologie, mais bien le renouvellement du parc automobile, qui stagnait. Et on en a profité pour nous vendre des vélos et trottinettes électriques par la même occasion.

Mais revenons aux partis de gauche. Concrètement, ça donne quoi ? Qu’ont fait les partis de gauche quand ils étaient au pouvoir ? Nous n’allons reprendre que les 50 dernières années, ce qui est déjà suffisamment long. 
La Loi relative à la protection de la nature a été votée le 10 juillet 1976, dans un parti de droite. 
De 1981 à 1995, quelles sont les avancées ? Assez peu, quelques lois qui sont plus pour favoriser le développement des activités économiques (montagne, pêche) que pour réellement protéger l’environnement ; la loi littoral est intéressante mais est très tardive (les paillotes et autres constructions étant devenus incontrôlables et détruisant de grandes bandes de plage), quelques agences et programmes créés, mais rien de vraiment fondamental. Certes, on pourra me rétorquer qu’à l’époque, l’environnement n’était pas un sujet prioritaire, mais je vous répondrais que de nos jours non plus. On fait croire qu’on s’y intéresse, mais c’est très souvent de l’hypocrisie. Facile de s’offusquer des méchants pollueurs qui prennent leur voiture quand on habite au centre ville, plus difficile d’agir concrètement. Mais soit ! Prenons alors un parti de gauche plus récent, de 2012 en 2017, un parti totalement de gauche et actuel, donc. Quel est le bilan écologique ? Eh bien, pas grand chose... 
Quelques lois qui sonnent bien creux (Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ; Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte), l’accord de Paris sur le climat, annoncé comme historique, mais qui en réalité n’a rien fait ou presque. Ne pas oublier que contrairement à Nicolas Hulot, considéré comme plutôt de droite, Ségolène Royal avait retardé plusieurs années d’affilés la fermeture de la chasse à l’oie. Et que l’écotaxe a été abandonné par ce même gouvernement.

Au vu de ces bilans, difficile de dire que la gauche fait mieux que la droite en matière d’environnement, et vice-versa, le propos n'étant absolument de dire que les partis de droite font de bonnes choses pour l'environnement. Alors, quand je vois la montagne de propagande actuelle, je ne peux qu’être dégoûté de la naïveté généralisée par rapport à ces partis. On nous fait croire que la gauche va tout faire en mieux, et que la droite, tout en pire. 
Tout ceci est politisé à l’extrême (c’est bien le cas de le dire dans le contexte actuel), mais en réalité, question environnement, il faut bien comprendre que ce ne sont ni les partis de gauche, ni ceux de droite, ni ceux du centre qui vont faire quoi que ce soit de positif : le seul sursaut est général, c’est dans nos actions et choix quotidiens que l’environnement se joue, pas dans des partis qui ne pensent qu’à leurs échéances électorales. 
Alors, peu importe votre choix politique, et contrairement à ce que font bien trop d’associations actuellement : en matière d’écologie, je n’ai pas de consigne de vote à donner. Dans tous les cas, on sera déçu, les programmes ne seront pas appliqués ou que partiellement, et l’environnement sera, comme toujours, la dernière roue du carosse, ou plutôt, de la voiture électrique.


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9 réactions à cet article    


  • Octave Lebel Octave Lebel 5 juillet 09:44

    Il y a une évidente gourmandise ( et des intérêts électoraux à court terme ) pour les démagogues de tous poils à profiter de l’ignorance de beaucoup d’entre nous, de la complexité des problèmes, de l’inquiétude et de la tension que cela génère, de la confusion engendrée par les lobbys, du traitement médiatique existant (les médias en fait sont aussi des lobbys pour l’essentiel) à propos du réchauffement médiatique. Parce que des chargements majeurs sont à mettre en œuvre ce qui va engendrer des effets sur la production des richesses, des coûts importants de transformation et évolution et le risque d’une révision générale des modes de répartitions des richesses, des bénéfices  à attendre et des charges à supporter. Des rapports de dépendance qui sont aussi des rapports de force.

    Et sans surprise, les supernantis ont bien l’intention de tout faire pour bénéficier d’une protection et d’une répartition avantageuse en faisant porter les coûts autant que faire se pourra sur les classes moyennes et populaires. De rentabiliser aussi leurs investissements au détriment de l’urgence des situations et de l’intérêt général. 

    On retrouve donc ici sans surprise le théorème politique qui caractérise notre société et la période politique que nous vivons. La république des oligarques a besoin d’une droite et d’une extrême-droite qui ont besoin des oligarques dont ils sont les obligés.

    Toute réflexion sur le réchauffement politique, l’impact de nos activités sur le milieu de vie sans les équilibres duquel nous finirions par disparaître ainsi que sur la réalité de la limitation des ressources est polluée de caricatures et de désinformation flattant et entretenant l’ignorance afin de masquer la véritable nature politique de ces enjeux. Révélant au passage le niveau de responsabilité de ceux qui ne peuvent plus se passer de ces petits jeux. Toujours à la recherche d’une petite rente électorale possible. Interrogés sur leurs analyses et propositions, ces gens ne produisent aucune vision d’ensemble et s’adonnent à quelques fuites en avant, les précédentes nous révélant au fur et à mesure leurs insuffisances et/ou nuisances. Soyons à la hauteur des enjeux.

    Nous sommes 8 milliards d’être humains. Il a fallu 300 000 ans pour atteindre 1 milliards d’êtres humains, c’était vers 1820 au début de l’ère industrielle. 100 ans plus tard 2 milliards. Celui-ci est donc arrivé 3000 fois plus vite. Désormais on compte 1 milliards d’habitants en plus tous les 12 ans. La population mondiale vient de doubler le temps d’une vie d’être humain.

    Ces gens nous exposent en permanence leurs incapacités communes ( on pourrait dire leur intérêt à ne pas) à faire vivre une démocratie fondée sur des citoyens correctement informés et responsables et son pendant, des mandants également responsables, en mesure de décliner et d’arbitrer ensemble les caractéristiques et les fonctionnements de l’intérêt général. Ils comptent pour essayer de maintenir leurs privilèges sur notre ignorance, la confusion et nos divisions qu’ils alimentent en permanence. Au moins nous savons à qui nous avons affaire. C’est déjà un bon début.

     

    → "Comment bifurquer : les principes de la planification écologique" avec Cédric Duran, économiste, Maître de Conférences à l’université Paris 13. (58 mn)

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/entendez-vous-l-eco/comment-bifurquer-avec-cedric-durand-lithium-cuivre-quels-defis-pour-la-production-francaise-de-metaux-1825980

     


    • leypanou 5 juillet 10:06

      @Octave Lebel
      plus de 40 lignes de bla bla.


    • Seth 5 juillet 12:12

      @leypanou

      2 commentaires soit dans les 80 lignes délayant toujours la même soupe.

      Ya beau temps qu’on ne lit plus... smiley


    • Octave Lebel Octave Lebel 5 juillet 10:18

      À trop vouloir nous abuser avec des ruses de fin de campagne électorale, on dirait bien qu’on se prend vite les pieds dans le parterre de fleurs smiley

      L’écologie est une science dont l’importance ne se réduit pas au champ politique et encore moins à un certain type de compétition. On ne joue pas avec l’écologie, c’est un enjeu de fond qui sert entre autres à voir qui est un véritable responsable politique, homme ou femme d’état ou non et quelles sont ses allégeances. C’est à nous citoyen d’être vigilant et de regarder qui est qui et qui fait quoi.

       

      https://linsoumission.fr/2024/05/10/bardella-le-pen-rn-arnaque-ecologique


      Quelques échantillons de terrain.

       

      ● Conditionner les aides publiques aux grandes entreprises à leur respect des engagements de l’accord de Paris ? Indemniser les agriculteurs victimes de catastrophes naturelles ? Marine Le Pen et les autres députés RN ont voté contre le 26 juillet 2022 à l’Assemblée nationale. L’instauration d’un ISF renforcé pour financer la bifurcation écologique ? Les députés RN ont voté contre le 17 octobre 2022 à l’Assemblée nationale. La suppression de la niche fiscale sur le kérosène aérien ? Le RN a voté contre.

      Réguler les yachts et les jets privés ? Jordan Bardella et les eurodéputés RN ont voté contre le 5 octobre 2022.

      ● Concernant la régulation nécessaire des pesticides dans l’agriculture, le discours du parti d’extrême droite a changé du tout au tout. En 2017, Marine Le Pen n’hésitait pas à qualifier Monsanto d’« entreprise criminelle qui empoisonne ». Aujourd’hui, elle et ses parlementaires parlent comme le syndicat agricole à la botte de l’Élysée, la FNSEA. En février 2023, les députés RN ont déposé une proposition de loi pour réinstaurer les pesticides néonicotinoïdes, tueurs d’abeilles (Basta).

      ● Le 22 novembre 2023, les députés européens RN ont voté contre un projet de règlement visant à réduire de moitié l’utilisation des pesticides d’ici à 2030 et de 65 % pour les plus dangereux d’entre eux. Si le RN se fait grand défenseur de l’agriculture biologique dans son programme, il vote contre l’ensemble des textes qui vont en ce sens.

      ● En début d’année 2024, alors que la crise des agriculteurs est au plus haut, le RN sort un tract pour faire valoir ses positions. Le parti de Jordan Bardella demande la garantie de « la préservation des terres agricoles face à l’urbanisation excessive ». Pourtant, quelques mois plus tôt, l’ensemble des députés RN votent pour « l’assouplissement de la loi zéro artificialisation nette (ZAN). Ce texte visait justement à ralentir drastiquement l’artificialisation des sols  », rappelle Basta.

       


      • L'Amor Fati L’Amor Fati 5 juillet 10:40

        L’histoire, la science, dément votre article de A à Z. 


        • POlivier 8 juillet 12:59

          @L’Amor Fati
          Merci pour cette démonstration détaillée. 


        • Robert GIL Robert GIL 5 juillet 14:39

          l’ecologie est incompatible avec le capitalisme , le libéralisme et tout systéme dont la finalité est de faire du fric. L’ecologie est forcément anticapitaliste :

          Qu’est-ce qui sonne faux dans la campagne mondiale sur le réchauffement climatique ?

          • POlivier 8 juillet 12:59

            @Robert GIL
            Existe t-il un système écologique ? J’en doute, vu qu’ils sont toujours uniquement centrés sur nous. 


          • LeMerou 5 juillet 16:56

            @POlivier

            « L’écologie » actuelle est une tendance qui comme les graminées aux printemps vont là ou ont les écoutes. Pour l’instant c’est de bon ton d’être de « Gauche ».

            Notons tout de même « qu’ils » ont tenté d’être un, d’être uni aussi, mais les dissentions sont excessivement fortes à l’interne, entre la préservation du Hanneton les centrales nucléaires, la réintroduction des abeilles en milieu rural ou pour finir les espèces végétales vulnérables, le champ est vaste...

            Il est notable de remarquer que « l’écologiste » lambda est bien plus souvent issu du milieu urbain, quel que soit son niveau social, bénéficiant des « bienfaits » de la mondialisation dans ces zones tout en le critiquant.

            « L’écologiste » actuel est un être délicat, sensible, dicté par l’émoi, pour tout et rien !

            Heureusement, il existe de véritables « écologistes », qui font très rarement la une des journaux, sauf pour meubler une actualité vide. Des « Marronniers » en fait.

            Mme Tondelier prend beaucoup plus position pour des causes à l’étranger que par exemple pour l’A69 défendu par de vrais écologistes, il est vrai que ses tee-shirt ou vestes verte auraient pu être souillées....nonobstant la publication de livre, portant sur son combat contre le RN dans sa commune.

            Mme Tondelier, une pure politicienne ? Cela va de soit, verte pour l’instant, s’inscrivant dans la droite lignée du « socialisme », il faut dire que chez eux, ont ose tout.

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