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Accueil du site > Actualités > Environnement > L’interminable feuilleton du MON 810 de Monsanto

L’interminable feuilleton du MON 810 de Monsanto

Cela fait maintenant plus de cinq ans que l’interminable feuilleton politico-judiciaire de l’interdiction du maïs OGM MON 810 de Monsanto agite l’actualité. Après un demi-recul de l’entreprise en Europe annoncé il y a quelques semaines, le Conseil d’Etat vient à nouveau de lui donner raison en France.

 
Un mauvais feuilleton
 
Mais quand cela prendra-t-il fin ? L’interdiction de la commercialisation du MON 810 en France suit un scénario qu’aucun cinéaste n’aurait pu imaginer tant il comporte de rebondissements. Après l’échec de la Commission Européenne, qui avait tenté il y a quelques années d’interdire l’interdiction aux Etats-membres en passant par une scandaleuse procédure de majorité inversée, le semencier étasunien tente de passer par la Cour de Justice européenne. En France, après l’interdiction décrétée par la précédente équipe au pouvoir, le Conseil d’Etat a confirmé le précédent avis de 2012.
 
Cela suit une déclaration ambiguë du semancier étasunien mi-juillet annonçant qu’il retirait toutes ses demandes d’homologations d’OGM pour l’Union Européenne, du fait de « l’absence de perspectives commerciales  ». Mais il ne faut pas trop se réjouir car les importations d’OGM continuent à progresser puisque si seulement 3 variétés sont autorisées à la culture, 41 le sont à la vente par les eurocrates délirants de Bruxelles. Et 26 attendent une autorisation, comme le notait le Monde. Pire, ce n’est pas l’accord commercial transatlantique qui risque d’améliorer les choses.
 
Des réponses insuffisantes
 
Bien sûr, l’UMP et le PS peuvent proclamer qu’ils ont interdit la culture du MON 810 en France et qu’ils contourneront la décision du Conseil d’Etat. Cependant, il faut bien noter qu’ils se contentent d’expédients qui ne règlent rien à la situation. Et puis, à quoi bon interdire la culture d’OGM chez nous si c’est pour les importer ensuite ? Tout d’abord, étant donnée la décision du Conseil d’Etat, il faudrait changer les textes en vigueur pour que ce soit la preuve d’une absence de toxicité à long terme qui permette la commercialisation et non l’absence de preuve de toxicité au nom du principe de précaution.
 
Ensuite, nos gouvernements doivent mettre en place une filière française de production de protéines végétales propre à se subsitituer au soja et maïs transgéniques. Ensuite, il convient d’assurer une transparence totale pour les citoyens en garantissant des filières 100% sans OGM (et non à 99,1% comme aujourd’hui, même pour les produits biologiques). Bref, il convient que l’intérêt général et l’opinion des peuples soient respectés et que ce ne soit pas les intérêts de Monsanto qui gouvernent la filière agro-alimentaire, comme cela semble le cas aux Etats-Unis.
 
Comme avec Sarkozy, Hollande donne le change sur les OGM et Monsanto. Mais en réalité, elles continuent à s’inviter de plus en plus dans notre industrie agro-alimentaire, malgré l’opposition des peuples. Il serait temps que nos dirigeants prennent de vraies mesures et ne se contentent pas de faux-semblants.

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12 réactions à cet article    


  • juluch juluch 5 août 2013 11:16

    Je ne peut qu’approuver cette décision.


    Le mais ogm en l’état actuel, peut être un danger pour nous et l’environnement.

    On maîtrise encore trop mal ces technologies.

    • ZenZoe ZenZoe 5 août 2013 11:43

      Pour l’instant, les gouvernements ont l’air de tenir bon - mais pour combien de temps ?
      Ce n’est même pas une affaire de dangerosité des OGM, c’est une affaire de souveraineté. Les OGM, on n’en veut pas, c’est notre droit et c’est pas négociable.


      • Ronny Ronny 5 août 2013 15:18

        @ auteur

        Le problème n’est pas de donner raison ou tord à Monsanto, ou à la Conf. Paysanne, ou à tel ou tel lobby ou groupe de pression mais d’appliquer les lois et directives .

        Le problème est donc est le suivant. Ce mais est autorisé en Europe et donc inscrit sur la liste des variétés autorisées pour tous pays de l’UE. la France ne peut le refuser, sauf à recourir à la clause de sauvegarde, ce qu’elle a fait. Cependant pour activer cette clause, il faut prouver qu’un risque majeur et immédiat pour la santé ou pour l’environnement existe. Un rapport a été demandé à un groupe de scientifiques voila maintenant au moins 2 ans pour appuyer cette demande. Le problème es que le rapport n’a pas permis de montrer de risque sérieux et immédiat pour la santé ou l’environnement même si des questions subsistent (comme il en subsistent avec d’autres technologies agricoles).

        Le gvt de l’époque, et la ministre de l’environnement de l’époque, NKM, et B. Lemaire, ministre de l’agriculture, ont donc du faire dire au rapport ce qu’il ne disait pas, ce qui provoqué d’ailleurs des protestations fortes de la communauté scientifique, excédée de voir son travail non respecté et instrumentalisé.

        Le CE ne dit rien d’autre : "Le Conseil d’Etat a jugé que Bruno Lemaire, le ministre de l’agriculture qui avait pris l’arrêté, a commis /"une erreur manifeste d’appréciation"/. La haute juridiction estime qu’il n’a pas été en mesure d’apporter des éléments nouveaux, /"reposant sur des données scientifiques fiables« / et/ »permettant de conclure à l’existence d’un risque important mettant en péril de façon manifeste l’environnement"/, ainsi qu’il aurait dû le faire pour justifier la mesure d’interdiction au regard du droit européen."

        L’histoire de cette décision est qu’il s’agissait d’un accord politicien, dans lequel le gvt Fillion avait acheté le silence des écolos politiques sur le nucléaire contre l’interdiction du maïs 810.

        Ce type de pratique se poursuit aujourd’hui avec l’arrêt de l’essai des peupliers de l’INRA échangé probablement contre une part plus importante de nucléaire dans le mix énergétique (comprendre, on ne descendra surement pas à 50% en 202à !)

        Ce qui serait bien dans ce dossier OGM, c’est que lobby, groupes de pression et écolos (souvent de salon d’ailleurs) arrêtent de détourner des faits scientifiques afin de justifier une interdiction de la culture des OGM... Il ne s’agit pas d’un soutien de ma part à cette technique qui ne réglera en rien les problèmes de redistribution alimentaire ou d’intrants agricoles, mais d’une simple honnêteté face aux faits. 



        • TSS 5 août 2013 17:28

          Contrairement à ce que les « merdias » autorisés disent à longueur d’emissions ,les français ne

          sont pas contre les OGM cultivés en milieux fermés pour des buts medicaux mais contre leur

          culture en milieu ouvert pour des raisons d’hybridations et de pollutions de plantes saines.

          A noter que certains parasites ont dejà trouvé une parade aux OGM ce qui oblige à traiter quand

          même... !!


          • paul 5 août 2013 17:37

            L’accord 2011 de participation de EELV / PS au gouvernement a été réalisé sur la base d’un accord a minima sur le nucléaire, sous le contrôle d’Areva . Autrement dit un marché de dupes pour réduire véritablement le nucléaire au profit d’un mix énergétique .
            Aujourd’hui, pour l’autorisation de l’OGM 810, le gouvernement prend le risque de rupture avec les écolos, appuyés par une partie très importante de l’électorat sur cette question .
            Un risque à mesurer en fonction des prochaines élections nationales et européennes : il est au pied du mur .

            Il ne faudrait pas confondre les lobbys et les groupes de pression très puissants qui existent en Europe pour imposer le MON 810, et l’opposition des populations .
            L’étude de Séralini a jeté un doute sérieux sur cet OGM, l’attitude responsable d’un gouvernement devrait être d’engager des études complémentaires pour la vérifier .
            Mais il faut du temps, des moyens, et surtout la volonté de s’opposer à la pression de l’Europe des marchands .
            On peut avoir des doutes sur cette volonté de refuser un jour d’appliquer toutes les lois et directives européennes ...en attendant l’éclatement de l’euro !


            • Martha 5 août 2013 17:37

               Si notre gouvernement était « clair dans sa tête », connaissant l’avis de la majorité des Français au sujet de la culture des PGM sur leur territoire et, tout autant, la détestation de ceux-ci de l’utilisation de tourteaux de soja OGM importés (ou pourquoi pas de maïs transgénique) pour l’alimentation des « animaux de rapport » : ils leur suffirait de faire un référendum sur ce sujet et ensuite on n’en parlerai plus, définitivement, au grand soulagement de tous.

               Mais au bal des faux-culs, on danse en faisant semblant de ne rien voir et de ne rien entendre.

               « L’Europe » semble méconnaître l’usage et les vertus du vote populaire et démocratique. C’est bien dommage, ce pourrissement idéologique pour des intérêts privés, ignobles, aurait cessé depuis longtemps !

               Attention, le déni de démocratie Eurocrate conduira à la détestation de ce grand « machin » imbécile.
               


              • Captain Marlo Pilou Camomille 5 août 2013 19:38

                Les gouvernements des pays européens ne décident plus :
                * des questions agricoles
                * de la protection des consommateurs
                * des OGM

                Ces sujets font partie « des compétences exclusives » de Bruxelles.
                Ils sont juste chargés de traduire en droit français les directives de Bruxelles.

                Le fait que la France refuse les OGM nous coûte 168 000 euros de pénalités par jour de retard.

                Les accords transatlantiques vont faire rentrer par la fenêtre, toutes ces saloperies que nous sortons par la porte....

                Les articles 38 & 39 du TFUE imposent une agriculture européenne intensive.

                Si nous voulons avoir une agriculture respectueuse de l’environnement et de la santé des consommateurs, il faut sortir de l’ UE et de l’euro.
                C’est possible, puisqu’il existe l’article 50 qui permet d’en sortir légalement.


                • Martha 5 août 2013 20:06

                  @Pilou Camomille.
                   Tant que les compétants de Bruxelles n’auront pas ordonné trois expertises contradictoires, hors de l’influence des lobbies, soumises aux contradicteurs scientifiques, en toute transparence, pour vérifier les travaux de Séralini et ses conclusions, je les considère comme des criminels en puissance.

                   Devons-nous accepter d’être gouverné par de tels irresponsables ?

                   C’est un devoir citoyen de refuser l’application de ces décisions qui mettent en danger la santé de chacun.
                   Ces pénalités sont un comble. Comme pour le « mariage pour tous » on rentre dans la gabegie et le Guignol Ubuesque. C’est grotesque et risible !

                   On veut des tests objectif sur l’action sur la santé du roundup et de ses adjuvants. + , + , etc....


                  • Captain Marlo Pilou Camomille 6 août 2013 08:26

                    Martha,
                    Ils ne sont pas irresponsables, ils sont au service des multinationales, ils appliquent les souhaits des lobbys qui grenouillent à Bruxelles, et ils appliquent les Traités.

                    L’agriculture européenne doit être une agriculture intensive, peu importent les moyens pour y arriver.

                    On peut toujours protester, mais comme nous ne sommes plus en démocratie, ça leur en touche l’une, comme disait Chirac, sans faire bouger l’autre....

                    Tout ce qu’ils craignent, c’est que nous sortions de cette usine à gaz..., c’est le seul moyen de leur enlever leurs pouvoirs.

                    De toute façon, leurs OGM, nous en mangeons, puisque nous importons du soja pour nourrir les animaux d’élevage, et à ma connaissance, tous les sojas sont des OGM. 


                    • eau-du-robinet eau-du-robinet 6 août 2013 09:16

                      « Un mauvais feuilleton

                      Mais quand cela prendra-t-il fin ? »

                      1. Quand le peuple français prendra en main son destin et se décide de ne plus voter pour leur bourreaux UMPS !

                      2. Quand on sort de l’Europe
                      Il faut avant tout empêcher le futur « grand marché transatlantique » prévue pour 2015


                      • jeans 6 août 2013 10:46

                        1 - OGM autorisé, donc non toxique.

                        2 - Le MIEL qui contiendrait quelques bribes de pollen OGM est interdit de commercialisation.

                        Cherchez l’erreur ? ? 

                        • @politique @politique 22 août 2013 01:58

                          Les sols, les rivières, les nappes phréatiques, l’atmosphère, les océans, les mers, les arbres, la faune, les insectes, le fruit des arbres et de la terre, l’air ambiant...

                          La biosphère est définitivement contaminée.

                          Nous avons définitivement détruit l’age de grâce. Il disparaît dans le fond abyssal de notre galaxie et du temps.

                          Les magiciens ont usé l’équilibre des éléments.

                          Eléments de changement et de chaos nous sommes enfants du mouvement.

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