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Accueil du site > Actualités > Environnement > La mystique écologiste

La mystique écologiste

Les Verts se cherchent : il faut dire qu’avec leur score étonnant aux présidentielles, ils feraient bien de réfléchir ! Ils ne sont pas “crédibles”, voilà tout. Les Roses ont à dépasser leur surmoi gauchiste ; les Verts ont à éradiquer chez eux leurs écolos mystiques.

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Car aujourd’hui, l’opinion est faite : nous allons vers la catastrophe, politique, économique, sociale, climatique, écologique. Pourquoi pas ? Encore faut-il savoir de quoi on parle et en débattre avec des arguments. Les convictions intimes ne suffisent pas. Surtout quand l’ignorance est reine, permettant tous les fantasmes, poussant à tous les millénarismes les avides de pouvoir exploitant la crédulité des foules. C’est le rôle premier des intellectuels - ceux qui ont acquis un bagage de méthodes et de savoirs - que de remettre en cause la doxa, cette opinion commune chaude et confortable parce que grégaire, mais le plus souvent fondée sur des instincts et sur des sentiments plutôt que sur des arguments rationnels.

Il en est ainsi de la « biodiversité ». Le constat est clair : des espèces disparaissent, d’autres migrent, certaines apparaissent. Les causes ? Les modifications du climat, les catastrophes naturelles, les autres espèces. Et en premier lieu l’homme qui, depuis 10 000 ans, a entrepris non plus d’être un prédateur nomade parmi d’autres, mais de maîtriser en sédentaire la nature. De ce constat factuel (que l’on est loin d’avoir exploré complètement), nous sommes tous d’accord. Mais les écolos mystiques induisent un jugement de valeur : « c’est mal ».

Et c’est sur cela qu’il nous faut réfléchir. Nous, Occidentaux, sommes imbibés de Bible, même si certains se disent laïcs ! (Ce blog l’a analysé maintes fois) :

· Nos instincts sont formatés selon le mythe du Paradis terrestre duquel nous aurions été chassés pour avoir (ô scandale !) voulu user de nos capacités intelligentes pour connaître par nous-mêmes. Ne plus simplement subir, ni « obéir », le voilà le péché originel de l’homme - c’est l’intelligence ! D’où l’instinct de « bêtise » qui ne cesse de titiller tous ceux qui se sentent mal à l’aise dans cette liberté humaine. D’où le refuge en l’Etat, ce fromage protecteur, ou encore le social-grégaire de l’entre-soi en clubs, mafias, grandes écoles et ghettos urbains des quartiers chics.

· Nos sentiments tiennent à la gentillette illusion édénique que « tout le monde il est beau, il est gentil ». Les ours sont par exemple d’aimables peluches, la mer un liquide amniotique bordé d’un terrain de jeu sablé et les plantes un suc originel qui soignent mieux que les pharmaciens et qu’il ne faut surtout pas « modifier ».

· Et la raison, dans tout ça ? Elle prend les miettes, ce qui reste après les convictions intimes. Ou plutôt, elle tente de rationaliser des fantasmes et des préjugés, comme souvent.

Par exemple que « la nature » est en dehors de l’homme. Puisque lui-même est « image de Dieu », on ne saurait confondre le limon vil avec la chair glorieuse... L’homme, exilé sur Terre pour éprouver son obéissance (ou son amour fusionnel) avec Dieu, se verra peut-être récompensé (s’il est sage) par un retour au Paradis, d’où il fut chassé pour avoir voulu s’égaler au Créateur en voulant connaître (notamment le sexe, qui permet de « reproduire » l’œuvre de Dieu en faisant naître d’autres hommes - quelle horreur !). Qu’est-ce que cette religion vient faire dans un discours qui se veut appuyé sur “la science” ?

Par exemple que toute action humaine est « mauvaise » par définition, puisque rompant un « équilibre » que “la nature” avait sans lui. Comme si l’être humain était en-dehors de toute “nature”...

Par exemple qu’il faut « conserver » en l’état tout ce qui est «  naturel », puisque toute disparition est un appauvrissement du donné paradisiaque originel, toute mutation un danger, toute migration une erreur, cause de conséquences en chaîne. Comme si la création des planètes et l’évolution biologique n’avait pas été une suite de “catastrophes” radicales...

Ces trois exemples de raisonnement faussé constituent bel et bien une « mystique » qu’aucun argument rationnel ne parviendra à percer. Or, cette opinion commune, parce qu’elle gueule plus fort que les autres et qu’elle impressionne les gogos, court les media - toujours avides de sensationnel. Elle contamine les politiques - toujours avides de se trouver « dans le vent » pour capter des voix. L’écologie est une science, respectable et fort utile pour étudier les interactions des espèces dans leur environnement (homme compris). L’écologie est aussi un savoir-vivre humaniste de l’homme dans son milieu, ce que l’historien Braudel appelle tout simplement une « civilisation ».

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En revanche, l’écologie mystique est une pathologie, un discours délirant à base de fantasmes et de peurs millénaires. C’est contre lui que nous élevons cette critique :

* contre ceux qui font du paysan l’avatar du clerc au Moyen Âge, intermédiaire obligé entre Dieu et les hommes, entre Mère Nature et ses enfants ;

* contre ceux qui se prennent pour de nouveaux saint Georges, terrassant les dragons de la modernité au nom d’un Inquisition d’ordre religieux : pas touche au « naturel » !

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Comme si « la nature » était un donné immanent, et pas une construction culturelle et historique ! L’écolo illuminé a pour livre de chevet l’Apocalypse de Jean. Il n’en démord pas : l’homme est intrinsèquement « mauvais » et ne peut être « sauvé » que s’il se retire du monde. Concrètement, cela se traduit par :

· les appels à la « résistance » à toute recherche scientifique (au nom du principe de précaution), à toute expérimentation en plein champ (au nom de la terreur de l’apprenti sorcier), à toute industrialisation d’une transformation du vivant (cet orgueil de vouloir créer comme Dieu
- ou « la Nature »), et ainsi de suite. Certains vont même jusqu’à refuser les vaccinations et à ne se soigner que par les plantes. On se demande pourquoi ils n’ont pas fait comme ces Américains (toujours pragmatiques) qui (aussi délirants mais pour une autre cause) se sont retirés dans les Rocheuses dès le 15 décembre 1999, avec armes, provisions et manuels de survie, pour y attendre « l’an 2000 ». Les «  terreurs » millénaristes renaissaient avec, pour vernis technologique, le Bug. Comme il ne s’est point produit, les apocalyptiques se rabattent sur les OGM (des aliens !), la fin programmée du pétrole (la punition de Sodome et Gomorrhe) et le réchauffement du climat (annonce des feux de l’Enfer).

· les appels à la continence, vieille revendication morale chrétienne, que Malthus a appliqué à l’économie jadis. Pas assez de pétrole ! Pas assez de métaux ! Il faut économiser, se mortifier, ne plus jouir sans entraves (des gadgets, jouets, emballages, moteurs trop puissants, piles électriques, claviers d’ordinateurs, etc.), battre sa coulpe et se réfugier à la campagne («  au désert » disaient les mystiques chrétiens, jadis).

· un retour à l’austérité morale, illustrée par les discours d’un José Bové, selon lesquels « la terre ne ment pas ». Juste ce qu’avait dit un maréchal de triste mémoire. Avec les références identiques au « fixisme » naturel, au climat qui ne change jamais dans l’histoire de la terre, au « luxe » que serait une humanité vivant dans le confort moderne. Et une méfiance viscérale envers tout ce qui vient de “l’étranger” (mondialisation, OGM, produits chinois, boeuf anglais...)

biodiversite-special-la-recherche-aout-2007.1189327997.jpgUn excellent numéro d’août-octobre 2007 des Dossiers de la revue La Recherche (au Seuil, d’ailleurs éditeur chrétien progressiste), fait le bilan de ladite « biodiversité ». Et l’on s’aperçoit que les scientifiques sont bien loin d’avoir cette mystique à la bouche, lorsqu’ils évoquent leurs sujets d’études.

· Oui, tout change sans cesse : le climat, les feux de forêt, les équilibres entre espèces - «  conserver » ne veut pas dire grand chose. L’historien Leroy Ladurie a écrit toute une Histoire du climat depuis l’an mil qui montre combien alternent les phases de réchauffement et de refroidissement dans les cycles courts de la Terre.

· Oui, les perturbations sont utiles aux espèces, à leur diversité, à leur vigueur - « protéger » n’a pas cette valeur absolue qui court les médias.

· Oui, l’homme est une espèce comme une autre, dangereuse elle aussi - et il faudrait plutôt apprendre à mieux vivre «  avec » l’espace naturel plutôt que « contre » ou « en dehors ».

Donc, si l’on veut tenir un discours rationnel qui permette de débattre - donc de décider d’une « politique » à mettre en œuvre, il est nécessaire de considérer quatre choses :

· première chose, il faut savoir - et l’on sait encore très peu.
· deuxième chose, il faut impliquer les gens
- et ce n’est pas le discours apocalyptique qui y réussira, mais bien plutôt des projets concrets de recyclage, d’économie d’énergie, d’agriculture autrement, de développement durable, et l’éducation.
· troisième chose, l’analyse se doit d’être mondiale
- et les organismes internationaux restent encore dispersés, soumis aux divers lobbies avides de financement, de bénéfices ou d’audience médiatique.
· quatrième chose, l’information doit être transparente et rationnelle - ce que les médias grand public sont en général loin de livrer !

Avec tout cela on pourra tous débattre - en connaissance de cause. C’est cela, la démocratie...

C’est-à-dire l’exact inverse de la sommation à la Croyance et du chantage à l’Apocalypse que les illuminés utilisent, avec cet art consommé de la manipulation qui fut celui des prêtres catholiques jusqu’après la Révolution. Le chanoine de Nevers s’en désole en 1824 : « La défiance a remplacé la simplicité chrétienne ; sans être plus savants, ils sont devenus plus raisonneurs, plus présomptueux, moins confiants en leurs pasteurs, moins disposés à la croire sur parole. Il ne suffit plus de leur exposer les vérités de la foi ; il faut les leur prouver » (Georges Minois, Histoire de l’enfer, 1994 Que sais-je ? p.114). Eh oui, les Lumières étaient passées par là.

L’obscurantisme, se parût-il d’« écologie », est d’essence « réactionnaire » - au sens de l’Ancien Régime.


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18 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 10 septembre 2007 12:57

    Votre article merite de paraitre en tête de page sur AGORAVOX car il est vraiment objectif.

    Encore bravo


    • Manuel Atreide Manuel Atreide 10 septembre 2007 13:47

      Cher Argoul ...

      Votre papier pointe les dérives extrémistes, voire sectaires qui agitent le parti écologiste français. Votre éclairage est pertinent, percutant.

      Il est évident que les verts ont un besoin urgent de se réformer. Il est tout aussi évident qu’ils auront du mal à le faire sans une forte pression de l’opinion publique.

      Ne jetons pour autant pas le bébé avec l’eau du bain. Nombre de messages écologistes repris par les français ont été portés par ces mêmes écologistes. Prenons garde de ne pas passer de l’exigence à la condamnation.

      Manuel Atréide


      • bernard29 candidat 007 10 septembre 2007 14:27

        Vous êtes un repenti ?

        Vous êtes trop vindicatif pour être pertinent. L’écologie politique mérite plus de pondération et d’actions constructives que de critiques verbeuses et à mon avis totalement gratuites. C’est vous qui imaginez l’écologie telle que vous la dénoncez. Vous êtes le « dernier des mohicans ».


        • baobab 10 septembre 2007 16:34

          @ l’auteur

          Le problème principale de cette article est bien qu’étant une critique de la vision plus idéologique que scientifique de l’écologie par certains tenant de « l’écologie militante et politique » ( point de vue que je partage en partie) il fait l’impasse sur une définition de la biodiversité ( le définition de wikipedia me convient http://fr.wikipedia.org/wiki/Biodiversit%C3%A9 ) que vous considérez comme l’évolution des systèmes biologiques en fonction des modifications de leur environnement et non comme le nombre d’espèce dans un biotope donné.

          C’est la réduction de cette « biodiversité » qui pose problème par la moindre capacité de ces milieux à s’adapter aux modification de leur environnement ( parasite, sécheresse, prolifération d’espèce exogène , ...)


          • moebius 10 septembre 2007 17:17

            article trés bon. Il y a sans doute une tentance ou une tentation mystique de l’écologie qui nous ne l’oublions pas est un mouvement politique qui s’appui sur une sciences. C’est une tradition de gauche de légitimer un mouvement politique par un ancrage objectif puis de denoncer ce parti pris. On la vu avec l’histoire, la lutte des classes ect... mais est pour aboutir a un meilleurs contenu rationnel ?. Le monde, ou sa réalisation s’empare de ce qui n’était que mystique pour le réaliser en parti ils est alors bon et juste de dénoncer « la mystique » qui présidé à l’instauration de nouvelles normes puisque cette mystique ne sert plus de rien


            • Polemikvictor Polemikvictor 10 septembre 2007 18:23

              excellent article, merci. Je propose de laisser le mot ecologie aux écolos et de parler de préservation de l’environnement


              • judel.66 10 septembre 2007 18:49

                félicitations pour cet article lucide et courageux ...bien sur , la baudruche voynet ne l’aimera pas et la grande gueule mamère non plus ...il leur est plus utile et facile de«  »travestir la vérité pour exiter des sots«  »...pourquoi ne pas proposer cet article au point ,a l’express ....il merite une grande diffusion ..


                • Christophe Christophe 11 septembre 2007 15:10

                  Bonjour Argoul,

                  Votre article ouvre bien le débat qui doit avoir lieu entre activité humaine, les cycles biogéochimiques et les écosystèmes.

                  Je rejoins votre point de vue sur la critique à porter aux intégristes de tout poil ; qu’ils soient écologistes ou, à l’opposé, économistes néoclassiques qui appliquent tous un dogme dont ils sont incapables de fournir le moindre élément raisonnable nous permettant de mesurer, ou de définir une mesure approximative, de l’impact de l’activité humaine réelle dans l’environnement global de vie. Sans ce type d’approche, nous sommes incapables de faire des choix en connaissance de causes.

                  Le père fondateur de l’économie thermodynamique, l’économiste Georgescu-Roegen, écrivait : Certes, il y a une crise de l’énergie, mais à ce qu’il paraît la vraie crise est la crise de la sagesse humaine. Il résume assez bien la situation actuelle, même si ses propos datent d’environ trente ans.

                  Il serait donc intéressant que biologistes et économistes puissent enfin mettre en application des modèles de prévision qui puissent communiquer entre eux. Selon les fondements principaux des approches théoriques, c’est à l’économie de faire sa réforme interne, ayant manquée le virage des développements successifs de la thermodynamique qui ont permis de réconcilier évolution biologique et évolution physique, en érigeant, selon Jevons, une mécanique de l’utilité et de l’intérêt individuel, basée principalement sur les principes de la mécanique newtonienne, obsolète dans toutes les autres sciences.

                  Ayant deux dogmes opposés et une vision occidentale qui se cantonne principalement au principe du tiers exclu, il est somme toute très difficile de dialoguer dans un monde trop ouvert. Il suffit pourtant d’un peu de bonne volonté et d’une ouverture d’esprit permettant un échange ; but premier de la communication.


                  • Argoul Argoul 11 septembre 2007 15:40

                    Je suis un peu surpris de tous ces compliments - aurais-je dis ce que beaucoup pensent tout bas et qu’ils n’osaient dire ?

                    Oui, souvent une mystique se transforme en politique, c’est peut-être à Péguy à qui l’on doit ce mot - mais quand on se rengorge de « la science » comme le font les environnementalistes, il serait bon de se démarquer plus nettement des illuminés.

                    Quant à l’économie, elle est bien loin d’être une « science ». J’ai pratiqué dans le concret durant un quart de siècle les principes économiques pour l’investissement : et quoi de plus net qu’un résultat de placement ? Si vous avez raison les clients gagnent, si vous avez tort, vous êtes viré.

                    Mais on peut parfaitement intégrer l’écologie (cette « civilisation de l’homme dans la nature ») à l’économie (qui vise à l’allocation la plus efficace des ressources rares). Cela se pratique par exemple dans les « placement éthiques », ou chez les entreprises soucieuses de marketing « moral » ou « santé » (donc à la mode), encore chez les constructeurs automobiles qui ont à réduire la consommation des véhicules.

                    Ne croyez pas à l’idéologie « affichée » dans les média par les déclarés « libéraux » ou « ultra-libéraux » - ces mots là n’ont guère de sens (sauf pour réclamer la réforme des Etats, mais là il faut en rajouter sans cesse pour qu’un tout petit peu se fasse, tant « le fromage » peut avoir d’inertie sociale).

                    L’écologie, au-delà d’un humanisme « de nature », se doit de rester concrète pour montrer le moindre mal. Pas de juger de tout.


                  • Luciole Luciole 12 septembre 2007 21:00

                    Personnellement, cet article m’écoeure un peu. Je le trouve perclu de conformisme idéologique, de préjugés cent mille fois relayés par le café du commerce, de boucs émissaires, de manque profond d’humilité.

                    Ouh qu’ils sont vilains les curés qui vous empêchent de vous envoyer en l’air, ben voyons, vous n’avez toujours pas dépassé ce stade...


                    • Gnetum Gnetum 15 septembre 2007 20:25

                      Au contraire, je trouve que l’article pointe du doigt la tendance actuelle à un « obscurantisme écologique » bien éloigné de la nécessité qu’il y a à mieux étudier et comprendre de façon rationelle et pragmatique le fonctionnement des écosystèmes.

                      Ca me rappel une conversation bien animée que j’ai eu avec des militants de Greenpeace, qui ne demordaient pas de leur Amazonie « poumon de la terre ». Impossible de leur faire comprendre que scientifiquement leur argumentaire ne vallait rien, impossible aussi de leur faire comprendre que s’il voulait défendre la forêt amazonienne il fallait le faire avant tout sur la base des études montrant que cette forêt constituait un hotspot majeur de la biodiversité. Question de crédibilité ...

                       smiley


                    • Nycolas 16 septembre 2007 00:32

                      Désolé mais je rejoins Luciole... Cela fait pas mal de temps que j’examine de près les liens qui peuvent exister entre spiritualité et écologie, et je trouve que cet article déborde exactement de ce qu’il dénonce, c’est à dire de préjugés moraux à l’encontre de l’écologie et plus généralement de ceux qui n’estiment pas que la spiritualité doit forcément être déconnectée de toute démarche citoyenne ou même politique, d’autant que cela ne viole aucunement les principes de la laïcité (au contraire de ceux du laïcisme forcené). Ce discours va typiquement dans le sens de la pensée unique.

                      Il énonce certes quelques vérités plutôt consensuelles voilà tout, et zappe ceci qu’il aurait été intéressant de souligner pour chercher une quelconque influence (ou une influence quelconque...) de la bible sur les rapports que nous entretenons avec la nature, mais ça n’allait pas tellement dans le sens de l’article... :

                      Genèse 1.26 Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.

                      Genèse 1.28 Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.


                    • Kdm 22 septembre 2007 17:47

                      j ai bien suivi la presidentielle et jamais n ai entendu dans les discours de la candidate les propos apocalytiques que vous citez... mieux les écolos mystiques que vont dénoncer sont plutot actifs dans pays anglo saxons peu chez nous....alors forcement je pose la question pourquoi une telle caricature finalement pour denoncez quoi ? je vous laisserai le soin de nous eclairer et vous rapellerais que la problématique posée par notre developpement sous ses formes actuelles posent la question de sa durabilité et des effets non seulement sur notre planète mais sur ceux qui la peuplent et pas exclusivement les animaux ....vous comme moi etre conservé ne serait par exemple comme sur les incidences en terme de santé publique - on commence par exemple a se pencher sur les effets des pesticides sur notre santé ....

                      en fait votre article me rappelle ceux qui lorsque l on disait qu il existait des sources d energies « alternatives » les verts en ont été le fervent defenseur on pouvait lire ils veulent qu on s éclaire à la bougie.... je crois qu à tant que la defense de l environement sera un bon slogan publicitaire pour vendre et se donner bonne cosncience sans se pencher sur les vrais conséquences que cela aura sur le futur de notre Planete on carricatura ceux - les Verts qui n ont pas le monopole sur la question -qui veulent rappeller que l on ne pourra continuer avec ce mode de developpement....


                      • W. Nepigo 23 septembre 2007 23:23

                        La dénonciation de la manipulation des peurs que vous faites est justifiée. Le procès d’intention l’est moins, malgré la critique agréable que vous faites d’une certaine forme d’écologie pour qui le principal problème d’une Nature Vierge et Pure, c’est l’Homme.

                        Il faut quand même insister sur le fait que les principaux signaux d’alerte qui ont fait naître la conscience écologique moderne - l’un de vos commentateurs cite N. Georgescu-Roegen - ont été lancés par des scientifiques, et continuent de l’être. La peur, le millénarisme... viennent après.

                        Ensuite, il faut séparer la science de la technique : autant la progression des savoirs est souhaitable, autant faire tout ce qu’il est possible de faire ne va pas de soi à l’ère de la bombe atomique et autres joyeusetés. Les principales critiques de l’écologie sont dirigées contre la techno-science, ce qui n’est pas la même chose.

                        Ou avez-vous vu, lu ou entendu que José Bové aurait dit que « la terre ne ment pas » ? Les mots sont importants ; autant il est fréquent de trouver ce genre d’affabulations dans la bouche d’un citadin qui idéalise la nature, autant c’est rare chez un paysan qui doit se bagarrer avec elle du matin au soir. À moins qu’il ne veuille dire qu’elle a toujours le dernier mot, ce qui est hélas vrai. Ou que J. Bové ait effectivement dit n’importe quoi, ce qui peut aussi arriver ; mais un truc aussi énorme, j’ai du mal à le croire.

                        La « protection » de la nature court le risque de tourner à la muséification, c’est en effet à dénoncer vigoureusement car ce n’est pas nous rendre service. La nature, comme vous le dites, c’est du mouvement, pas des cages.

                        L’homme n’est pas une espèce comme une autre, pour une raison au moins : le langage qu’il a créé lui permet d’évoluer à un rythme culturel là où le reste de la biosphère continue d’évoluer à un rythme phylogénétique. Ce n’est pas du tout la même chose (ce qui ne veut pas dire que l’homme n’est pas un animal, soyons clair).

                        Pour terminer, la biodiversité est importante pour nous tant qu’elle peut contenir une complexité suffisante pour subvenir à nos besoins, le problème n’est pas que nous l’entamions mais le rythme auquel nous faisons cela. Il n’y a aucun souci à se faire pour la vie sur terre, elle en a vu bien d’autres. Pour ce qui nous concerne, utiliser le chantage à l’apocalypse pour vendre des indulgences (en l’occurrence les compensations d’émission carbone que vous achèterez pour vous soulager la conscience lors de votre prochain voyage en avion) est plus risible qu’autre chose, et en même temps tristement révélateur de l’incapacité à comprendre l’échelle de ce qu’il faudrait faire pour se donner une chance de réussir à habiter « avec » l’espace naturel...

                        W. Nepigo


                        • Argoul Argoul 24 septembre 2007 22:48

                          Soupir !... Je me demande toujours si les commentateurs LISENT le texte qu’ils sont soi-disant en train de « commenter »... J’y vois parfois le désir de se faire mousser, de rajouter leur petit « moi » d’opinion à la pyramide - sans jamais LIRE ce qui est écrit ou ce que les autres commentateurs ont écrit. C’est particulièrement vrai des derniers « commentaires » (sauf W. Nepigo).

                          Donc je vais me REPETER puisqu’il faut enfoncer les clous.

                          1/ l’écologie est une science, et par là respectable (c’est écrit). Je traduis en simpliste : « j’aime bien ». 2/ l’écologie c’est aussi un savoir-vivre de l’homme dans le reste de la nature, nature dont il fait partie (c’est écrit aussi). Je traduis en simpliste : « on est dedans, pas la peine de dire qu’on est hors de la nature ». 3/ comme partout, il y a des mystiques, des illuminés, des terroristes qui adorent le chantage à la peur, soit par ignorance crasse, soit par fêlure intime (c’est toujours écrit). Je traduis : « je suis pour les arguments, pour l’intelligence, pas pour les fantasmes ». 5/ il est donc nécessaire, si les écolos politiques veulent avoir plus que leurs 1% à la Présidentielle, qu’ils se démarquent de ces charlots. Qu’ils soient scientifiques, concrets, convainquants. CQFD

                          PS : je n’ai rien rajouté de plus, j’ai seulement REPETE ce qui est DEJA écrit dans la note ci-dessus. Toutes les réponses aux « commentaires-questions » sont donc déjà là.

                          Ou aurais-je mal compris les questions ? Pourriez-vous, en ce cas, être plus clairs - APRES avoir relu encore une fois la note pour être sûr que la réponse n’y figure pas déjà !


                        • Kdm 27 septembre 2007 11:05

                          voici les propostions des Verts En voici la liste :

                          1. Un programme pluriannuel d’investissement massif pour le fret ferroviaire et fluvial, financé par une pollu-taxe sur les poids lourds et le transfert des budgets prévus pour des projets autoroutiers.

                          2. Réduction de 10km/h des vitesses autorisées sur route pour limiter la consommation de carburant et, donc, les émissions de gaz à effet de serre.

                          3. Plan national d’isolation des logements anciens. Pour chaque transaction immobilière, obligation de travaux de rénovation, avec l’aide de l’État, pour atteindre une consommation maximale de 80 kWh/m2/an. Pour le bâti neuf : dès 2012, la signature de tout permis de construire sera conditionnée à une consommation maximale d’énergie de 50 kWh/m2/an.

                          4. Dans chaque commune, pays ou agglomération, adoption d’un « Plan Climat » territorial, définissant les mesures pour réduire localement les émissions de gaz à effet de serre.

                          5. Interdiction des cultures OGM de plein champ et destruction des cultures illégales, dans l’attente d’un débat public contradictoire et de l’adoption d’une loi sur les biotechnologies réglementant la production en milieu confiné et assurant la protection des cultures conventionnelles et biologiques contre toute pollution génétique. Moratoire sur les agrocarburants.

                          6. Interdiction d’ici 2009 de toutes les substances cancérigènes, mutagènes et repro-toxiques (CMR). Pour réduire l’usage des pesticides, instauration d’une taxe à hauteur de 50% du prix, qui financera un programme national d’aide à l’agriculture biologique, dont le cahier des charges exclut le recours aux pesticides chimiques de synthèse.

                          7. Dans l’attente d’une réforme de la Politique agricole commune, la France doit appliquer des règles plus strictes de conditionnalité environnementale pour réorienter les aides publiques vers les systèmes « les plus durables ».

                          8. L’application du principe pollueur-payeur et l’instauration d’un bonus-malus budgétaire et fiscal favorable à la nature et l’environnement pour tout aménagement et activité, de l’État à la commune.

                          9. Le renforcement de l’actuel Secrétariat d’État en ministère de plein exercice pour la protection de la nature.

                          10. Pollueur-payeur : tout producteur est responsable de l’élimination totale d’un produit en fin de vie. Les distributeurs assurent la reprise des biens usagés, gratuitement et sans obligation d’achat de matériel neuf.

                          11. Réforme des procédures de débat public et d’enquêtes publiques, pour renforcer l’examen contradictoire des projets. Réforme des procédures et des contrats de délégation de service public et lutte contre la corruption.

                          12. Instauration d’un taux de TVA réduit sur les produits propres et plus élevé sur les produits nocifs pour l’environnement.

                          13. Rendre obligatoire l’évaluation par l’État et les collectivités de l’impact de leurs décisions sur l’environnement et imposer que les investissements publics contribuent à la lutte contre le réchauffement.

                          cela permettra de remttre un peu de perspective....


                          • Argoul Argoul 27 septembre 2007 12:02

                            Voilà donc des arguments - forts intéressants d’ailleurs.

                            Restent aux Verts :
                            - soit à s’intégrer dans tous les partis politiques traditionnels pour faire avancer leurs idées,
                            - soit à jouer la carte « à l’allemande » d’un parti spécifique, avec des relais puissants dans la société.

                            Je suis sceptique sur le point 2, pourquoi ?
                            - parce que les relais puissants dans la société comme en Allemagne, syndicats, associations, entreprises, etc. n’existent pas dans les habitudes françaises (la Révolution a radicalement éradiqué toute société civile et le napoléonisme n’a surtout rien arrangé) ;
                            - les querelles d’ego sempiternelles du parti Vert lassent clairement l’opinion ;
                            - un quelconque programme « Vert » est trop étroitement orienté « luxe nature pour les riches » pour tenter la majorité des électeurs qui ont à se battre chaque jour pour travailler, gagner assez, se loger et élever leurs gosses ;
                            - les charlots, mystiques et autres illuminés, très médiatiques, remuant à la pelle des angoisses millénaristes, nuisent très clairement à la cause écolo - et ne sont en aucune façon dénoncés par les Verts.

                            Conclusion (provisoire ?) : l’écologie oui, le parti Vert, non. Jusqu’à ce que ça change.


                          • Kdm Kdm 27 septembre 2007 22:10

                            je pense que ces idéees doivent être récuperer par qui le voudra finalement....mais je trouve que cela ferait un bonne feuille de route à completer evidemment à l issu du grenelle sur l environnement.....

                            craignant la gesticulation de ce fameux sommet....je pense qu il faudra faire pression alors sur l alliance sur la Planète pour qu elle intègre à leurs propositions idées celles qui n apparaissent dans celles q elle aura pu faire à Mr Borloo et de reflechir à la suite à donner si eviddment le Ministre n en fiat pas sienne...

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