Les Centrales Nucléaires sont-elles écologiques ?
Elles protègent de la production des gaz à effet de serre.
" L’impact d’une installation nucléaire sur l’environnement est dû principalement à ses rejets radioactifs, thermiques et chimiques. Les mesures édictées par la réglementation française sont destinées à maintenir ces rejets à des niveaux acceptables du point de vue de la santé des personnes et de la protection de l’environnement." écrit la Société Française d'Energie Nucléaire.
Elles génèrent des catastrophes industrielles qui laissent démunis les meilleurs techniciens. Elles s'appuient sur la production d'uranium. Les conséquences médicales sur les ouvriers d'extraction, la population et l'environnement de proximité sont peu diffusées...
Les centrales nucléaires sont-elles écologiques ?
Cet article présente les besoins en eau des centrales nucléaires.
Changement climatique et vulnérabilité accrue
Les catastrophes naturelles, tempêtes, ouragans et tsunamis sont favorisées par le réchauffement climatique et la déforestation. Les grandes forêts, inéluctablement réduites, ne peuvent plus jouer leur rôle de régulation des températures et de modération des phénomènes climatiques violents. Le 4 septembre 2006, l'Organisation des Nations Unies affirmait " Il est largement admis que le réchauffement climatique est provoqué par la combustion du pétrole et du gaz. Mais en réalité 25 à 30 pour cent des gaz à effet de serre relâchés chaque année dans l’atmosphère – 1,6 milliard de tonnes – sont causés par la déforestation. (...) Quelque 13 millions d’hectares de forêts sont perdus chaque année dans le monde, la plus grande partie sous les tropiques."
La vulnérabilité des 14 centrales nucléaires du littoral français en est accrue.
- Baie de Somme - L’Oeil qui court
Des ogresses de l'eau potable
Les autres centrales nucléaires françaises sont installées au bord des rivières. Les centrales nucléaires présentent la nécessité impérative d'être placées au bord de l'eau où elles puisent des quantités très importantes pour se refroidir (16,5 milliards de m3 pris dans les rivières) ainsi que le présente Alain VICAUD de la Division Production Nucléaire d'EDF, dans un document de 2007. Au total, nous informe-t-il, la quantité d'eau prélevée en France pour ses 58 réacteurs s'élève à 42 milliards de m3.
"En 2007, 31,6 milliards de m3 d'eau ont été prélevés en France métropolitaine pour satisfaire les activités humaines. Les volumes utilisés sont stables depuis les années quatre-vingt-dix, hormis en 2003 lors d'une canicule sévère. La production d'énergie est de loin le secteur qui prélève les plus grandes quantités d'eau (59 %) mais 93 % de cette eau est restituée après utilisation. (...) Les besoins en eau potable, stabilisés depuis 1990, représentent 18 % des volumes prélevés." a constaté l'INSEE.
Les centrales nucléaires consomment ainsi 50% de l'eau potable prélevée en France.
- Rivière vosgienne - L’Oeil qui court
Le nucléaire, une indépendance énergétique ?
Certaines centrales peuvent être amenées à s'arrêter contraignant la France à des importations à prix très élevé. "Si le débit des fleuves devient insuffisant (en période de sécheresse), les centrales ne peuvent plus être refroidies et doivent être arrêtées", explique Thomas Houdré, directeur des centrales nucléaires à l'Agence de sûreté nucléaire dans un article de l'Express.
"Avec 100 000 km de lignes comprises entre 63 000 et 400 000 volts et 46 lignes transfrontalières, le réseau géré par RTE , Réseau de Transport d'Elecricité, est le plus important d’Europe. RTE a réalisé un chiffre d’affaires de € 4 130 millions en 2009 et emploie 8500 salariés.
(...) La région Bretagne a élaboré en septembre un plan stratégique pour résorber les risques de coupure d’électricité généralisée lors des pics de consommation en hiver (...) par la maîtrise de la consommation, le développement massif des énergies renouvelables et la sécurisation de l’alimentation électrique.."
Des investissements qualifiés de "mesures d'urgence" ont été par ailleurs réalisés depuis 2008 en PACA particulièrement touché par les coupures d'électricité. "Depuis décembre 2010, ils ont déjà permis d’éviter 1 jour d’alerte rouge et 9 jours d’alerte orange. Ce mieux notable ne résout néanmoins pas totalement la situation de l’Est de la région PACA.
(...) Le nombre total de coupures sur l’année a été particulièrement bas, hors événements exceptionnels, en réduction de plus d’un tiers par rapport à la moyennees 10 années précédentes."
Selon les données de RTE, les coupures longues dues à des évènements exceptionnels (grands froids, tempêtes, inondations,...) sont sensiblement équivalentes à celles des années 2004, 2005 et 2006.La production française d'électricité a augmenté de 6% en 2010.
"L’éolien poursuit son développement tandis que le photovoltaïque est en très forte croissance.
(...) Sur l'année 2009, la France a exporté 66,6 TWh et importé 37,1 TWh." selon les données du site de Réseau de Transport d'Electricité.
Il intéressant de comparer les chiffres d'importation donnés par RTE en page 18 de son "bilan électrique français 2010" et ceux donnés par le Ministère du développement durable pour 2009 en page 25 de son rapport "Chiffres clefs de l'énergie 2010" .
La dépendance intermittente de la France a généré une inquiétude importante du gouvernement français lors de la fermeture de 8 centrales allemandes en 2011.
Ainsi le Monde du 11.11.2011 fait part de " déclarations quelque peu alarmistes du ministre de l'énergie, expliquant, mercredi 9 novembre, qu'il n'excluait pas une panne généralisée cet hiver en raison de la réduction de la production en Allemagne liée aux premiers arrêts de réacteurs nucléaires."
"Y aura-t-il une pénurie d'électricité en France cet hiver ? Le ministre de l'énergie, Eric Besson, a assuré, mercredi 26 octobre 2011, que le gouvernement resterait vigilant, tout en reconnaisant que "le premier risque de court terme est celui de l'approvisionnement cet hiver si des facteurs très défavorables étaient réunis", évoquant notamment des températures très froides, des retards de mise en œuvre de centrales à gaz et à charbon en Allemagne en plus de l'arrêt des réacteurs allemands." Le Monde
La chute importante des températures des derniers jours soulève la question.
- Barque prise dans la glace - Alsace - L’Oeil qui court
"Les départements du Var et des Alpes-Maritimes ont été placés en alerte rouge Ecowatt pour la journée de lundi (6 février), ce qui signifie qu'il existe un "réel risque de coupure électrique" sur l'est de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, a annoncé RTE sur son site internet.
Alors que la filiale d'EDF chargée du transport du courant prévoit un nouveau record historique de consommation en France pour lundi à 19h00, les clients sont invités à réduire leur consommation entre 18h00 et 20h00." explique le Point.
Quelles quantités d'électricité seront-elles importées durant l'hiver 2012 ? Quel en sera le coût ?
Un p'tit coin d'parapluie !
En période de pénurie de pluie, le gouvernement met en place des mesures de restriction de l'usage de l'eau. Elles s'adressent aussi bien au particulier qui lave sa voiture, qu'au jardinier amateur, à l'agriculteur dont la récolte est menacée mais également à l'entreprise.
"Lorsque la production d’eau potable et/ou la demande en eau potable risque de ne pas être satisfaite, les limitations d’usage de l’eau peuvent toucher les particuliers en matière, par exemple, de remplissage des piscines privées, de lavage des véhicules en dehors d’une station de lavage, de lavage des trottoirs, d’arrosage des pelouses et des jardins potagers ou encore de nettoyage de terrasses et des façades ne faisant pas l’objet de travaux. Par ailleurs, ces mesures de limitation peuvent être modulées (plage horaire, régulation des débits...) et/ou être élargies aux professionnels." informe le site ministériel Service Public
Sévissant principalement en été, les restrictions sont adaptées à la gravité de la sécheresse. Cependant le manque d'eau peut s'imposer en d'autres saisons.
Des seuils de sécheresse correspondant à des mesures de limitation des prélèvements en eau ont été fixés pour faire face aux insuffisances de ressource en eau. Ils s'étagent du seuil de "vigilance " incitant les particuliers et les professionnels à faire des économies d'eau jusqu'au stade d'"Arrêt des prélèvements non prioritaires" : qui autorise seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires (santé, sécurité civile, eau potable) et comportent en outre les stades d'"alerte" et de "crise".
Consultation des arrêtés de restriction en eau du Ministère de l'Ecologie
- Jest d’eau - Colmar - L’Oeil qui court
Une pénurie en eau potable mondiale
La question de l'eau devient de plus en plus dramatique au niveau mondial. La France choisit, quant à elle, de poursuivre ses investissements dans un programme nucléaire extrêmement lourd financièrement dont les conséquences s’étendront sur un avenir lointain pour notre pays mais également pour nos voisins. Elle insiste sur l’aspect de réduction des gaz à effets de serres et sur l’impossibilité de substituer des énergies moins dangereuses et renouvelables. Tandis que nombre de pays tirent les conséquences de Tchernobyl et de Fukushima, démontrant qu’une reconversion énergétique peut être réalisée en quelques dizaines d’années, la France refuse d’investir dans le renouvelable.
"Au niveau des nappes d’eau souterraine, environ 67 % des réservoirs affichaient, au 1er août 2011, un niveau inférieur à la normale, notamment dans la plus grande partie du bassin parisien et dans le sud-ouest.
La population mondiale devrait passer de 6 milliards d'individus en l'an 2000 à 8 milliards en l'an 2025. La quantité d'eau douce disponible par habitant et par an devrait donc chuter de 6600 à 4800 mètres cubes, une réduction de presque un tiers. Si parallèlement la tendance actuelle à l'augmentation des prélèvements en eau se poursuit, entre la moitié et les deux tiers de l'humanité devrait être en situation de stress hydrique en 2025, seuil d'alerte retenu par l'organisation des Nations Unies (ONU) et correspondant à moins de 1700 mètres cubes d'eau douce disponible par habitant et par an. Le risque de pénurie d'eau douce existe donc bel et bien."
Brahma Chellaney, Professeur d’études stratégiques au Centre de Recherche Politique à New Delhi fait un brillant exposé de la situation dans son article intitulé
"Le changement climatique défie le nucléaire" paru sur le site "Le Temps"
Il démontre que les centrales nucléaires françaises contribueront de façon croissante à la pénurie d'eau potable de la planète.
- Sécheresse - L’Oeil qui court
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