Manuel de Transition : Chapitre 4, pourquoi faire petit est inévitable ?
Dans ce dernier chapitre de ce qui compose la tête du manuel d’introduction, Rob Hopkins essaye de faire comprendre pourquoi dans la lutte contre le réchauffement climatique il est important de redimensionner l’échelle à laquelle nous fonctionnons.
Relocaliser afin de redevenir une société plus locale afin d’être moins dépendant des énergies fossiles.
Bien que la Chine soit pointée du doigt pour la pollution qu’elle émet, en 2008, la moité de ses émissions étaient destinées à la fabrication de biens qui allaient être exportés. Dans le calcul carbone, l’émission faite à l’étranger des biens consommés n’est pas pris en compte. C’est comme cela qu’un pays comme l’Angleterre peut se retrouver avec une amélioration de son émission carbone.
La logique économique actuelle permet qu’il soit plus rentable de faire manufacturer des produits à des milliers de kilomètres plutôt que de les produire localement. Ce qui est tout le contraire d’une résilience souhaitée, en cas de catastrophe naturelle cela ne serait qu’empirer. Il serait important que nous revenions à une production locale de tous nos besoins essentiels. Les produits qu’il est moins vertueux d’avoir plusieurs unités de production pourraient, eux, faire plus de kilomètres du lieu de consommation.
En prenant en compte le réchauffement climatique et le pic pétrolier ensemble, c’est à ce moment-là que la notion de relocalisation prend tout son sens. Il n’est pas possible de continuer à dépenser toute cette énergie fossile simplement pour le transport de marchandise.
Tous les échelons doivent s’y mettre
Les gouvernements sont dans la réaction et non pas dans la pro-activité. Cela s’explique facilement par le fait que les décisions à prendre ne seraient pas forcément populaires et qu’il est difficile de gagner une élection avec cela. Toutefois, afin d’avoir une cohésion dans l’action et que cela puisse se faire à une échelle mondiale, il est important que des décisions soient prises à l’échelle nationale et internationale.
Niveau international De solides protocoles internationaux sur les changements climatiques, contraction et convergence, un moratoire sur la production de biodiesel, protocole d’épuisement du pétrole, repenser la croissance économique, protection de la biodiversité
Niveau national Une forte législation sur les changements climatiques, quotas énergétiques échangeables, une stratégie nationale de sécurité alimentaire, décentralisation des pouvoirs au profit des communautés locales.
Niveau local Initiatives de Transition, plans de descente énergétique, communautés pro-climat, agriculture soutenue par la communauté, fiducies foncières, coopératives, sociétés d’approvisionnement énergétique de propriété, localisme
Au début du chapitre Rob Hopkins donne cette anecdote :
[…] lorsque nous avons demandé à l’agence de développement régional si elle pourrait subventionner notre Registre des aliments locaux : nous nous vîmes répondre qu’elle n’était pas en mesure de le faire parce que les règlements de l’Organisation mondiale du commerce lui interdisent de subventionner quoi que ce soit qui puisse promouvoir la notion que des fruits et légumes locaux seraient supérieurs sous quelque rapport aux fruits et légumes produits internationalement.
Cet exemple montre que la solution ne pourra venir d’en haut sans une pression suffisamment forte du peuple. Les intérêts électoraux, les enjeux économiques et la pression médiatique semblent être des freins à des prises de positions allant pour un localisme plus grand et contre l’usage des énergies fossiles. C’est là tout l’enjeu des mouvements citoyens en général, l’enjeu n’est pas de perdre ou gagner une élection, mais de défendre le climat et le bien de tous.
Pas présent dans le chapitre du livre, mais je renverrai dans l’immédiat au livre de Jonathan Durand Folco « À nous la ville ! » qui défend un localisme municipal au niveau politique. Il est intéressant de voir que la ville ou une région sont des espaces politiques suffisamment grand et pas trop afin de faire bouger les choses, mais aussi d’avoir une démocratie beaucoup plus active et proche des personnes concernées.
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