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Accueil du site > Actualités > Environnement > Nucléaire : c’est reparti comme en quarante

Nucléaire : c’est reparti comme en quarante

Rappelez-vous 2008, au Tricastin :

Après les différentes fuites, la cerise sur le gâteau a été la barre de combustible qui s’est coincée…

Le même accident vient de se produire à Gravelines.

Bien sûr, chère à ses fidèles habitudes, AREVA tente de minimiser le tout, et nous sert son discours lénifiant habituel :

« La situation est sous contrôle, la population ne risque rien » mais tout de même. lien

Çà s’est passé dimanche dernier, le 9 août, à 16h, c’est à dire qu’il a fallu un délai de près de 48 heures pour que l’information nous parvienne.

Que s’est-il passé ?

La Centrale nucléaire de Gravelines, dans le Nord, est à l’arrêt depuis le début le 2 août pour des opérations de maintenance.

Alors que les techniciens d’AREVA manipulaient une barre de combustible, lors d’une opération destinée à soulever et retirer une partie de l’assemblage, c’est tout le bloc d’uranium qui s’est décroché, au cœur du réacteur.

Depuis dimanche, cette barre d’uranium de plusieurs centaines de kilos est suspendue dans la piscine au risque de tomber sur les 156 barres similaires qui sont au fond de la cuve du réacteur, véritable scénario catastrophe.

Le directeur adjoint à déclaré : « il n’y a aucun risque pour la population…/…dans l’hypothèse de la chute de la barre coincée, les calculs réalisés par les experts d’EDF montrent que les conséquences radiologiques à l’extérieur de la centrale seraient très inférieures aux valeurs réglementaires de 1 mSv (millisivert) par an et par habitant pour la population et pour l’environnement, et qu’elles ne nécessitent donc pas d’action de protection vis-à-vis des salariés de la centrale » 

Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Il ajoute « actuellement notre priorité est de maintenir l’élément combustible suspendu et de le sécuriser (comment ?) A titre préventif, le bâtiment réacteur a été fermé et une surveillance continue est mise en place. Il ne s’agit pas d’aller vite, mais de prendre un maximum de précautions  »

On peut tout de même s’interroger :

Pourquoi fermer le bâtiment réacteur, si comme l’affirme le directeur adjoint, la population et les travailleurs de la centrale ne risquent rien ?

Bien sûr, comme d’habitude, l’accident est classé 1 sur une échelle qui en compte 7…

Cet accident tombe au plus mal, face aux déboires financiers d’EDF et d’AREVA.

D’autant qu’une nouvelle affaire de santé a trouvé une conclusion juridique qui n’arrange pas les affaires d’AREVA.

En effet, dans le Midi Libre du 11 août, on apprend que Bernard Moya, à 52 ans, qui était ouvrier à la Comurhex, a été tué par la radioactivité.

Il travaillait dans l’usine de traitement des minerais d’uranium, installée sur le site de Malvési à Narbonne.

Quelques mois plus tôt, la CPAM (caisse primaire d’assurance maladie) avait reconnu que son cancer du poumon était d’origine professionnelle.

Pour la CPAM, il n’y a pas de doutes, ce sont bien les radiations nucléaires qui ont tué Bernard Moya.

Ce n’est hélas pas une première :

En mars 2008, la cour d’appel de Montpellier reconnaissait que la leucémie qui, en 2001, a terrassé Francois Gambart, gardien de l’usine, a bien été causée par une exposition à la radioactivité.

Bien sûr, la Comurhex conteste la décision de la CPAM.

Le service juridique d’AREVA, dont dépend la Comurhex entend contester la décision de la CPAM :

« Il faut apporter la preuve que la maladie est liée à l’uranium, et non à d’autres facteurs » déclare Grégory Degenne.

On le voit, AREVA, loin de reconnaître sa responsabilité, ajoute au malheur de l’épouse de Bernard Moya et du fils de celui-ci, une insupportable posture en contestant ce qui semble ne faire aucun doute.

Et pour bien enfoncer le clou, la Comurhex a refusé la candidature du fils de Bernard Moya, lequel postulait pour remplacer son père dans l’entreprise, l’un des motifs étant que « le ton de ses lettres était assez déplaisant ».

La bienveillance ne semble pas être de mise dans le monde nucléaire, car comme disait un vieil ami africain :

« Les condoléances ne ressuscitent pas le défunt mais elles peuvent entretenir la confiance entre ceux qui restent ».

 

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13 réactions à cet article    


  • Arno_ Arno_ 11 août 2009 16:26

    "Et pour bien enfoncer le clou, la Comurhex a refusé la candidature du fils de Bernard Moya, lequel postulait pour remplacer son père dans l’entreprise."

    Heu... pardon ? Faut vraiment être con pour vouloir suivre le même sort que son père. C’est au delà de l’entendement.


    • Arno_ Arno_ 11 août 2009 18:14

      @Calmos

      Effectivement, il est probable que ce fut le ton de la lettre de candidature. Mais dans ce cas le refus de la Comurhex n’est pas a citer à charge puisque c’était une réaction évidente, voire recherchée, de la part du fils Moya, comme une provocation.


      • krolik krolik 11 août 2009 18:29

        Mais la maintenance et les rechargements de réacteurs sont réalisés par EDF et pas par AREVA.... !!!!
        Et finalement qu’est-ce qui s’est passé à Tricastin l’année passée avec deux combustibles qui étaient restés suspendus aux « internes » alors qu’ils auraient du rester dans le réacteur ??? Rien... Alors que vous préconisiez quelque chose comme l’évacuation de la population... petit détail.
        Qu’est-ce qui s’était passé à Dampierre précédemment avec un combustible dans la meême position ?.. Rien.
        Le réacteur est rempli d’eau boriqué, impossible d’avoir la moindre divergence si la barre chutait.
        La consigne dans le nucléaire c’est toujours d’avoir au moins deux barrières d’étanchéîté, donc fermeture du batiment réacteur, dans la mesure où une barre de combustible a été susceptible d’être sortie de l’eau boriquée ce qui ferait une barrière de moins.
        Si la barre chutait il faudrait aller la récupérer dans une position qui ne serait peut-être pas le plus confortable. Ca prendrait plus de temps, en dehors de cela ...rien

        Enfin ça faisait longtemps que l’on n’avait pas eu notre Haré Krishna de l’antinuc viscéral.
        Et en plus il n’a pas l’air de se sentir ridicule !!!

        @+


        • Le péripate Le péripate 12 août 2009 16:31

          Heu.... Calmos, ce n’est pas Bonnet, mais Cabanel. Maintenant, je comprends qu’on les confonde... lol.


        • HELIOS HELIOS 12 août 2009 00:17

           je me demande parfois si vous en avez pas marre de raconter des sornettes en permanence sur l’activité nucleaire en France.

          Je puis vous dire que par exemple, hier un camion sur l’autoroute a eu une baisse de pression de frein... on vous le dit ? quand une usine a une panne quelconque, on vous le dit, bien, pour Dampierre, le Tricastin, Graveline etc, c’est pareil !

          Que le nucleaire soit complexe, on est d’accord. Que vous ne l’aimiez pas, pourquoi pas... plutot que de ressasser les mêmes litotes il serait bon que vous proposier SERIEUSEMENT une alternative credible, pas du genre --- consommez moins --- ou du genre --- construisez des moulins à vents --- ! il faut que vous proposiez une alternative de generation d’electricité comparable au nucleaire en terme de production.

          Quand on aura le choix, alors on pourra examiner s’il est preferable d’utiliser le nucleaire ou l’autre solution. Pour l’instant, il n’y a rien, pas même les fantasmes allemands de champs de miroirs au Sahara. D’abord parce qu’il faudrait construire des lignes depuis l’afrique pour transporter l’electricité produite, et si je me souviens bien vous etes aussi contre les lignes electriques et ensuite ces champs de miroirs seraient operationnels un jours sur deux entre deux attentats et réparations.

          Et puis, si je regarde bien la tendance, quand on aura eliminé les moteurs a essence ou diesel, justement ces moteurs que vous n’aimez pas, il faudra bien de l’electricité pour recharger les batteries, hein ? et quel est le moyen de remplacer les 15% de petrole que nous consacrons au transport si ce n’est le nucleaire ?

          Et ne venez pas nous raconter qu’en produisant avec le methane des pets de vaches l’electricité d’une maison qu’on va sauver la planète. La sauver de quoi au fait ? du CO2 ? moi je ne pense pas que le CO2 soit le vrai problème. 

           alors, il faut tout de suite vous faire a l’idée qu’on est bien dans l’ere du nucleaire et que ce n’est que le debut. Si nous Français nous voulons garder notre avance, il faudrait deja ressortir des cartons les etudes des surgénérateurs qui nous permettront de faire durer 4 a 5 fois plus le même combustible.

          Vous devriez au contraire participer au developpement du nucleaire en apportant vos bonnes idées et vos propositions d’ameliorations, cela serait nettement plus productif Si vous ne souhaitez pas, par capacité ou objection de conscience, alors essayer d’inventer ou de developper les instruments du futur qui ne feront pas appel a l’électricité...

          Voila, nous comprenons tous votre inquietude, même si nous ne la partageons pas. Nous n’avons pas besoin d’integriste de quelque bord que ce soit, mais de gens pragmatiques, efficaces et réalistes pour acceder a la societé du 21 eme siecle... nous sommes a l’aube seulement !

          Bonne nuit, eteignez vite la lumiere...


          • Herb 12 août 2009 10:39

            Je ne savais pas que les baisses de pression de frein avaient des conséquences aussi graves qu’un problème de réacteur nucléaire.

            Et vous avez raison : réduire la consommation n’est pas crédible. Vu la parcimonie dont nous faisons preuve de nos jours, comment pourrait-on imaginer consommer encore moins ?


          • shadok71 shadok71 12 août 2009 11:48

            @ Helios

            « il serait bon que vous proposier SERIEUSEMENT une alternative credible, pas du genre --- consommez moins --- ... »

            Pourriez vous nous dire en quoi « consommer moins » n’est pas une alternative crédible ?
            Pour ma part, les économies d’énergie (ou plutôt la réduction des gaspillages), est la première chose à faire. En tout cas une partie de la solution.
            Je pense même que toute politique énergétique (en faveur des énergies renouvelables ou pas) qui ne commence pas par là est pour le moins douteuse. 

            "Si nous Français nous voulons garder notre avance, il faudrait deja ressortir des cartons les etudes des surgénérateurs qui nous permettront de faire durer 4 a 5 fois plus le même combustible.« 
            Personnellement »garder notre avance" n’est pas ma guerre, mais j’aimerais savoir ce vous proposez comme surgénerateur : du type Superphénix (technologie americaine) ou plutot tchernobyl ?

            PS : etre contre le projet solaire saharien avec un tel pseudo...  ;o)


          • zadig 12 août 2009 07:45

            à Helios

            Bravo pour ce commentaire sensé et réaliste.

            En ce qui concerne le nucléaire on peut vraiment dire que Cabanel est atteint d’hystérie.

            Je suis écologiste dans l’ame depuis plus de 50 ans. Mais je dois reconnaitre que à ce jour
            le nucléaire est la seule solution crédible.

            A propos monsieur Cabanel un peu d’éoliennes devant chez Vous ? Chiche


            • jjwaDal marcoB12 12 août 2009 11:31

              @ HELIOS
              « il faut que vous proposiez une alternative de generation d’electricité comparable au nucleaire en terme de production. »
              Quelle idée saugrenue ! Savez-vous que notre production électrique représente (différentiel imports/exports) 110% de nos besoins. Quid de produire 100% de nos besoins et de renoncer à la vocation exportatrice ? 10% de moins à produire.
              L’éclairage consomme 19% des 19000 Twh produits dans le monde. Remplacer toutes nos ampoules par des LEDs (éventuellement avec dispositifs de coupure style minuterie, détecteurs de présence) nous ferait économiser au minimum 10%. 20% de gagnés déjà. Comment ? Voie réglementaire. On a tous un maillot jaune de clown dans la voiture ?
              3% de notre production sert à alimenter la « très gourmande » usine d’enrichissement par diffusion gazeuse. En passant à l’ultracentrifugation on gagne ces 3%. 23% dans la musette. 12% de notre consommation est du chauffage électrique. Un simple chauffage solaire (thermique) « d’appoint » avec stockage de la chaleur dans un matériau à changement de phase, ou/et une amélioration de l’isolation, ou du chauffage inter-saisonnier (on collecte la chaleur en été pour s’en servir en hiver) et on gagne encore On a des tas de solutions alternatives au chauffage électrique. On arriverait à 30% d’économies sur notre conso électrique assez vite.
              Dix pour cent de notre consommation sert à fabriquer de l’eau chaude pour cuisson et usage sanitaires. Et il n’y aurait pas d’alternatives (voir plus haut).
              Je pourrais continuer (récupération de chaleur évitant de consommer du courant pour chauffer, bonus-malus pour les appareils gourmands (congélateurs, réfrigérateurs), etc) plus la voie réglementaire pour imposer des veilles à ultra-basse consommation, plus dépenser notre pognon pour économiser l’électricité au lieu de la produire (y compris avec des éoliennes...).
              La condition sine qua non de l’existence de notre parc est la poursuite du gaspillage. Imaginez le coût réel du nucléaire si nous n’avions besoin que d’une poignée de centrales (à côté du reste). En intégrant les coûts amonts (enrichissement par ex) et avals (retraitement, déchets) sur un volume réduit de kwh à vendre, le nucléaire aurait de vrais problèmes de compétitivité.
              L’écologie c’est l’énergie évitée, pas le kwh venant du solaire, de l’éolien ou de l’hydraulique. C’est moins polluant, moins cher et ça ne tâche pas le paysage.


              • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 12 août 2009 14:49

                On voit que dés qu’il est question d’écologie la bande de clebs- trolls habituelle reniflent un bon nonosse à ronger et déversent sur le fil leurs absences d’argumentation habituelle et le vide abyssal de leurs pensées...

                Ceci dit la politique énergétique française axée sur le tout nucléaire montre sans arrêt ses limites. Accidents et fuites à répétition, problèmes jamais résolus du recyclage des déchets, entretien des centrales, remplacement des trop vieilles, le tout bien sûr noyé dans une opacité qui cache mal l’incompétence des dirigeants de ce lobby.

                Bref il ne manque qu’un bon « accident » style Tchernobyl (et non pas incident comme le dit la remarque idiote d’un troll pro-nucléaire sur un autre fil sur le même sujet, selon ce troll il ’y a pas d’accident nucléaire mais que des incidents) pour couronner cette gabegie et cette concentration exceptionnelle d’idioties criminelles (ce n’est bien sûr pas ce que je souhaite).... 

                (Il faut vraiment être un troll inculte pour confondre, accident et incident...)


                • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 12 août 2009 18:41

                  Ce fil est passé à la trappe ! Trop de trolls peut-être ?...


                  • jjwaDal marcoB12 23 août 2009 21:29

                    Bonjour Olivier,
                    Je pense que vous apprécierez ce petit diagramme. Je l’ai trouvé sur le site allemand de l’agence des énergies renouvelables.
                    C’est leur feuille de route pour 2020. Ils visent 47% d’électricité issus des renouvelables à cette date et bien plus au-delà (grâce au solaire surtout). Tout m’indique que cet objectif est accessible et est censé. A titre personnel j’aurais préféré qu’ils éliminent le charbon d’abord et les centrales nucléaires ensuite (les prolonger de 10 ans par ex), mais c’est leur choix.
                    Si c’est le cas, vu que leur potentiel éolien, solaire et biomasse est inférieur au nôtre, on saura alors qu’il y avait une alternative à « l’atome ou la bougie », slogan entendu sans doute plus d’une fois.
                    Petit article peut-être ?...


                    • slide 24 août 2009 17:41

                      On relancera l’éternel débat sur le coût environnemental total de chacun des moyens de production d’électricité. En se limitant à la seule production de CO2, et selon Wikipedia, la pollution CO2 générée par l’ensemble de la filière photovoltaïque culminera, à l’horizon 2020, à un impact CO2 à peine inférieur à 140% des émissions de CO2 de la plus mauvaise des centrales nucléaires actuelles, elle aussi prise sous l’angle de la consommation d’ensemble de la filière.
                      Le solaire est une énergie bien plus renouvelable que les panneaux photovoltaïques, et je pense que la bonne idée devrait être bien plus « la bonne énergie pour le besoin ». Les radiateurs électriques ne devraient être considérés que comme l’appoint de chauffage solaire et/ou géothermique, et les ballons d’eau chaude solaires avec une alimentation électrique réservée au seul appoint sont bien plus pertinents, poussant d’ailleurs dans le sens d’une décroissance de la consommation électrique, que le photovoltaïque qui devrait se réserver à l’embarqué et aux réseaux isolés pour lesquels il excelle.
                       

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