A l’exception évidente des écologistes et du gouvernement soucieux de les séduire tout en remplissant opportunément ses caisses, la fameuse taxe carbone divise les politiques de tout bord.
A gauche comme à droite, il y a les pour, les « pour, à condition que… », les contre, les « contre, mais.. », et les « faudrait voir » typiquement centristes.
Parmi la population, il y a les contre, soit la plupart des habitants du pays, sauf ceux que la com’ officielle a définitivement lobotomisé, et les pour, soit les militants verts en chêne massif et surtout les écolos qui vivent chez leurs parents contribuables en centre-ville, où ils se déplacent en bicyclette de location.
C’est réducteur ? Tant mieux ! Car il y a quelque chose d’horripilant à entendre sans cesse parler de pédagogie et de responsabilisation quand on s’adresse en principe à des adultes.
Vous voulez de la pédagogie ? Eh bien, rappelez que le coût du respect de l’environnement est déjà compris dans la plupart des biens que les gens achètent, depuis l’ampoule basse consommation à la maison haute isolation en passant par la voiture hybride ou à rendement optimisé, tous objets beaucoup plus chers que leurs prédécesseurs gourmands ou gaspilleurs en énergie.
Rappelez que les combustibles issus du pétrole ne sont nullement free tax et bon marché, comme on finirait par le croire à entendre certains défenseurs de l’environnement, mais déjà surtaxés via la TIPP et la TVA, et parmi les plus onéreux du monde.
Demandez-vous pourquoi la taxe carbone ne serait pas intégrée à la TIPP. Pour le seul plaisir de créer un nouveau tracas bureaucratique destiné aux audacieux qui chercheraient à se faire rembourser une partie de leurs frais ?
Insistez sur le fait qu’une taxe carbone imposée à une nation qui ne produit qu’un peu plus d’1% de gaz à effet de serre est proprement ridicule si les producteurs des 99% restants ne sont pas concernés.
Vous voulez de la responsabilité ? Alors exigez-donc des fabriquants de téléphones portables, d’ordinateurs, de téléviseurs et d’appareils numériques en général qu’ils cessent de démoder tous les trois mois leurs produits par ailleurs écotaxés. Manifestez contre la prime à la casse qui a revigoré le commerce automobile. Calmez l’agitation pathologique des politiciens qui mobilisent en permanence aéronefs et véhicules de toutes sortes.
Vous souhaitez de la transparence ? Aux dernières nouvelles, M.Juppé roulait en 4x4 BMW king size et M.Hulot, en parcours aériens divers et variés, doit consommer annuellement à lui seul autant de fioul qu’une cité HLM.
Autant dire qu’en tonnes de CO2, il pèse lourd.
Eh ! ho ! stop ! Démago, va ! Eux, c’est pour leur boulot !
Ouais, of course. Pas comme tous les couillons qui s‘entassent sur le périf’ juste pour le fun.
Non, je vais vous dire, le meilleur moyen de mettre tout le monde d’accord, c’est d’inciter vraiment à l’économie de matières polluantes, pas de réprimer et de racketer en essayant de faire croire aux ballots que c’est pour leur bien, qu’on les éduque.
Et, de loin, la meilleure incitation, ce n’est pas de prendre, c’est de donner.
Une prime à tous les plus de 18 ans qui n’ont pas le permis de conduire, une prime à tous ceux qui ne prennent jamais l’avion, une prime à tous ceux qui renoncent à leur engin motorisé particulier, une exemption de TVA sur les navires à voile, l’électricité gratos pour ceux qui se chauffent électrique, le bois offert à ceux qui se chauffent au bois*, une prime de 100 € à Jean-Bernard et Sophie qui ont renoncé à leur week-end embouteillé à Deauville (et un chèque de dédommagement à l’hôtel qui devait les accueillir)…
De ce dispositif seront exclues les familles nombreuses, non par ostracisme, mais, parce que
contrairement à Daniel Cohn-Bendit, ardent défenseur de la coercition financière en matière d’écologie, nous estimons très objectivement qu’une famille de cinq ou sept personnes (ou plus) pollue notoirement davantage qu’un(e) célibataire sans enfant. Grand logement, grande voiture, grand frigo, grosse consommation de tout.
Tout le monde sait que le nœud du problème est là : plus il y a de vivants, plus il y a de pollution.
En bon écolo, il conviendrait donc de décourager la natalité plutôt que de la gratifier, en particulier financièrement.
Une taxe proportionnelle au nombre d’enfants, dans le sens de « plus tu en as, plus tu payes », ça, ce serait proprement révolutionnaire, mon cher Dany.
Et diablement efficace pour calmer le lapin qui sommeille chez tant d’humains et du même coup soulager la planète de la pression démographique, principal vecteur de la misère sociale, de la surexploitation des richesses naturelles et du risque environnemental.
Etonnant qu’une lumière comme DCB n’ait même pas songé à cette évidence.
La boîte à idées est ouverte, n’hésitez pas.
Ah ! mais ! j’en vois qui froncent les sourcils, qui se vrillent la tempe avec l’index, qui murmurent « au fou ! », si ça se trouve.
Pourtant, puisqu’il n’est pas question de pompe à finance, promis juré, ni bien entendu de nouvel impôt, mais de pédagogie induisant des comportements vertueux, je ne vois pas, dans cet objectif, en quoi il serait moins pertinent d’offrir de l’argent que d’en piquer ?
Quelqu’un peut-il me l’expliquer ?
*qui polluent aussi, évidemment. Mais la filière nucléaire est une vache sacrée et il faut bien occuper les bûcherons.