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Transports collectifs en Île-de-France en bout de course

"Faut vraiment se sortir les doigts du c... ?"

C’est en substance la saillie d’un élu régional issu de la majorité, sous couvert du respect du « OFF ». De quoi s’agit-il exactement ? La région a repris depuis quelques mois la pleine autorité du Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF) qui est l’autorité régulatrice des transports collectifs d’un cinquième de la population française. Cet organisme propose un « plan de mobilisation » qui vise à combler des retards d’investissements accumulés depuis plusieurs années. Ainsi, doivent êtres réalisés « en urgence » le prolongement de la ligne 14 pour désengorger la ligne 13. Celle-ci par exemple dépasse les 100 % d’utilisation et sature autant qu’un wagon à bestiaux aux heures d’abattoirs. Les lignes C et D du RER manquent de trajets directs, certains trains sont aussi attractifs que des halls de l’ANPE : sièges élimés jusqu’à y voir les rails au travers, propreté et ponctualité plus que limites, etc. Plus globalement, le réseau d’IDF n’est pas en manque de perspectives : il fait même l’objet d’un plan global à échéance... 2020. Prolongement de lignes existantes (la 11, la E), mise en réseau multimodale, « accélération » de la Tangentielle nord...

Le problème n’est pas le plan qui liste des « urgences » et souligne la nécessité « d’accélérer », mais davantage le manque de moyens pour le mettre en œuvre. En question sous-jacente le « qui paye » sur fond de débat franco-français sur les différents niveaux de collectivité. Notre balkanisation politico-administrative ne simplifie pas le développement de tels chantiers. Car, en filigrane des discussions sur le trajet du contournement de la capitale par exemple, c’est toutes les politiques d’aménagements qui sont en négociation entre les collectivités intervenantes, parfois dans les mêmes domaines : urbanisme, logement, zonage...

Or, nous savons que toutes ces politiques périphériques au transport participent de l’équilibre du projet. La ville de Shanghai s’est ainsi dotée d’un plan de transports collectifs de 30 milliards d’euros financé en partie par une taxation des plus-values foncières à venir. Le plan du STIF est de l’ordre de 20 milliards, à partager entre les départements, l’Etat, des ressources nouvelles à créer et la région. Les prévisions de crédits de la région IDF sur 2009 seraient dans l’épure des 600 millions d’euros habituels, soit le tiers de l’effort annuel nécessaire à fournir d’ici une dizaine d’années pour sortir des cartons le chantier le plus fortement créateur d’utilité et d’emplois de la décennie.

A ce niveau, l’Etat reste aussi pauvre que pingre. Mais il est également imprévoyant. Car, dans le même temps, le projet de canal Seine-Nord à grand gabarit, déclaré récemment d’utilité publique par le gouvernement, devrait mobiliser 6 milliards d’euros dans le cadre d’un partenariat public-privé pour absorber deux à trois années de simple hausse du trafic de l’A1. Et ce, pour relier Amsterdam à son hinterland parisien en déshabillant le port du Havre.

Quelques enseignements de ces premiers constats :

- de cette politique de gribouille, le rail ne sort pas favorisé ;

- que les entreprises nationales ont du mal à faire concurrence à la puissance de conviction des grands du BTP ;

- que la volonté politique pourrait rétablir le curseur, mais qu’elle est empêtrée.

Sur ce dernier point, on serait curieux d’entendre les arguments des énarques et autres technocrates qui forment la pensée des élus, les confortent dans une prudence sous contraintes financières pour mieux masquer le fait que leurs prévisions s’assoient sur le vécu de millions de Franciliens.


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6 réactions à cet article    


  • Zalka Zalka 30 octobre 2008 13:31

    Il est clair qu’il y a un problème de transport en île de france, mais la solution n’est pas uniquement d’investir plus dans les transports en commun (qui en ont toutefois besoin).

    Il faudrait aussi planifier et réguler l’urbanisme.

    Quand on voit la masse de gens en Seine Saint Denis qui doivent bouger loin pour travailler, ou la surabondance d’entrepris dans les hauts de Seine, on est en droit de se demander s’il n’y a pas autre chose à faire.

    A la défense par exemple, ceux qui y passent chaque jour auront remarqué la quantité hallucinante de personnes venant y travailler tous les jours : les transports en commun ET la route sont totalement engorgé.

    Quelle solution propose nos dirigeants ? La construction de cette saloperie de nouvelle tour de Jean Nouvel. Encore un projet stupide qui entassera encore plus de monde au même endroit. Les rares projet d’extension des transports en commun devant se faire financer par la région !


    • PtitLudo PtitLudo 30 octobre 2008 17:17

      Effectivement quand j’ai entendu parler de cette tour à la défense j’ai halluciné, intérieurement je me suis dit "Non ils ne peuvent pas faire ça !". Mais si, rien ne leur fait peur.

      Evidemment le soir même au journal de 20h on avait droit à un micro trottoir avec des personnes soigneusement sélectionnées (qui ne doivent d’ailleurs pas plus passer de temps dans le métro que moi en jet privé) dire qu’on avait pas à se plaindre en France, qu’ailleurs (au Japon par exemple) il y avait pire, donc on avait de la marge ....


      • hurlevent 30 octobre 2008 18:18

         Sujet intéressant, mais l’article est très pauvre. 

        De vagues informations, des déclarations à l’emporte pièces ("sièges élimés jusqu’à y voir les rails au travers"). Très mauvais article.


        • Forest Ent Forest Ent 30 octobre 2008 21:44

          Je dois dire que moi aussi j’ai du mal à saisir l’objet du pamphlet, et ce que l’auteur reproche exactement à l’Etat. S’agit-il de dire qu’il faudrait privilégier le ferroviaire sur le fluvial ?

          Personnellement, j’ai l’impression que la crise économique durable dans laquelle nous entrons va diminuer la mobilité, en particulier des marchandises dont la consommation va baisser et la production va être en partie relocalisée. Il me semble donc imprudent de se lancer dans des grands travaux destinés à compenser des augmentations de trafic futures qui ne viendront pas.


          • Lapa Lapa 31 octobre 2008 10:09

            il s’agirait déjà de pallier à l’engorgement actuel avant de prévoir les augmentations futures.
            Le prix du pétrole a fait que les transports en communs ont été encore plus plebiscités. LE RER A (que je prend tous les jours) en heure de pointe est totalement surchargé (ce sont des conditions de transport digne du bétail) et le rythme ne peut plus être augmenté (déjà que le moindre ralentissement, avec une rame toute les minutes crée 20 minutes de retard pour les trains en bout d eligne à l’approche de Châtelet...).
            On construit des zones d’emploi n’importe où sans se préoccuper des moyens pour y accédre. L’A4 possède toujours le plus gros bouchon d’europe car il a sa portion a 4 voies là où il devrait y envoir 11 (portion commune A4 A86 N104 Nord et Sud) et on continue à vouloir construire à Marne la Vallée....

            C’est vraiment du n’importe quoi tant qu’on obligera pas les entreprises à investir dans des logements à proximité de leur site pour une partie de leurs employés.

            Quand on pense au gâchi en temps et en argent réalisé dans les transports en IDF on ne comprend pas pourquoi les entreprises ne vont pas s’installer dans de srégions proches en phase de déseriification et ou tout est moins cher et la qualité de vie bien meilleur (ex : Champagne Ardenne. ah bah merde y’a pas la mer, y’a pas Paris, c’est uen région de daube... ).

            Il faut relocaliser notre économie sous peine de crever et vite.


          • Scaevola 31 octobre 2008 10:06

            Visiblement il y a de l’argent pour améliorer le confort de l’automobiliste : mise à 3 ou 4 voies de l’A86, tunnels Versailles/Rueil,, etc ... en revanche un les transports en commun restent le parent pauvre : par exemple, un reseau ferré qui permettrait les liaisons rapides de banlieue à banlieue sans passer par Paris se fait toujours attendre. Je ne parle même pas du remplacement des rames vétustes (types train La Défense- La Verriere dont les sieges sont effectivement lacérés et dont parfois les fenetres ne ferment pas).

            Il faut dire que ceux qui décident des travaux (vos élus si grassement payés) utilisent les autoroutes mais ils ne prennent jamais les transports en communs, alors les pauvres peuvent mettre 2 heures pour aller travailler et autant pour revenir, qui s’en soucie ?

            Au passage et en raccourci, si on imposait le ferroutage aux camions en transit (et un mechant gros peage aux recalcitrants), desengorgerait les routes, serait bon pour l’environnement et limiterait la nécessitté d’ajouter de la capacité à chaque instant : les sommes ainsi épargnées pourraient aider à améliorer les transports en commun.

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