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Accueil du site > Actualités > Europe > 2012 : un Président, pour quoi faire ?

2012 : un Président, pour quoi faire ?

Le 6 mai 2012, les français désigneront le Président appelé à conduire la politique intérieure et extérieure de la France jusqu’en 2017. Un mois plus tard, les élections législatives détermineront la majorité avec laquelle il aura à travailler.

Ces nouveaux élus seront confrontés à une équation stimulante : la pire situation économique et sociale que le pays ait connue, en temps de paix, depuis 80 ans et une réduction dramatique des moyens d’action disponibles au plan national pour y faire face.

Parce qu’elles en constatent les effets, sans nécessairement en identifier les causes, les populations sanctionnent lors des élections ce déclin du pouvoir politique. Les forts taux d’abstention n’expriment rien d’autre qu’une décrédibilisation de nos gouvernants. Pourquoi se déplacer si l’on est convaincu que « rien ne changera » ? Le fait que le PP, Parti populaire conservateur espagnol, ait obtenu le 20 novembre 2011 la majorité absolue lors d’élections législatives anticipées est une illustration supplémentaire de cette crise de confiance : à quoi cela pouvait-il servir d’envoyer au Parlement une majorité socialiste si le PSOE devait continuer à mener une politique « de droite » ? En désespoir de cause, les espagnols se sont jetés dans les bras de la maison d’en face, alors même qu’elle prônait un renforcement de la rigueur.

Ce désarroi démocratique mérite toute notre attention car il ouvre un boulevard aux vendeurs de potions magiques et chasseurs de boucs émissaires. 

Comment en est-on arrivé là ?

En quelques décennies, la majorité des Etats de la planète ont ouvert grandes leurs frontières aux mouvements de marchandises et de capitaux et se sont convertis à la dérégulation des activités économiques et financières. Ce faisant, Ils ont offert à la finance spéculative un immense champ d’action et se sont dessaisis d’instruments essentiels de leur politique économique et sociale.

Ainsi réduits à une souveraineté sans territoire, les Etats se sont en outre, pour la plupart, constitués prisonniers de cette sphère financière en plaçant leur dette entre les mains de ses prêteurs sur gages.

Parachevant cette course à l’impuissance, ils ont intégralement délégué leur pouvoir monétaire à des Banques centrales érigées en Etat dans l’Etat, s’interdisant notamment d’y recourir pour le financement des déficits publics.

Tout était ainsi en place pour renverser la hiérarchie des pouvoirs, au bénéfice des « marchés ». 

Certains pays n’ont jamais fait complète allégeance au dogme ultralibéral. Parmi les Etats qui s’en affranchissent le plus volontiers, on trouve ceux qui en ont été les plus ardents promoteurs ou qui en sont les grands bénéficiaires.

Les USA n’hésitent pas à l’accommoder à leur sauce en protégeant ou subventionnant leur industrie et leur agriculture quand ils le jugent opportun. La FED y est directement mise à contribution pour financer le déficit de l’Etat fédéral.

Quant à la Chine, elle vit toujours sous le règne d’une économie dirigée et protégée. C’est depuis cette forteresse qu’elle a établi la domination commerciale qui lui a permis de devenir à la fois le premier exportateur mondial et le premier créancier des pays occidentaux.

Pendant ce temps, l’Union européenne, avec l’ardeur du nouveau converti, s’est infligée un respect scrupuleux du dogme. Au cocktail explosif « libre-échange intégral - dérégulation - dettes publiques aux enchères », elle a, avec la zone Euro, ajouté un détonateur de choix : une monnaie unique mais pas de gestion coordonnée.

Le résultat ne s’est pas fait attendre. Tout en ayant - globalement - l'un des taux d’endettement public les plus faibles parmi les grandes régions du monde, l’Europe a pu être attaquée sur ses composants les plus fragiles et réussir cet étonnant doublé : un cours très élevé de l’Euro, lourd handicap pour l’ensemble des économies de la zone, et une envolée des taux d’intérêt sur les dettes publiques. A ce jour, au lieu de se donner les moyens d’agir sur ces deux paramètres, c’est aux populations que les gouvernants font payer l’addition.

En France, la part de la dette publique financée par des investisseurs non résidents n’a cessé de croître depuis une vingtaine d’années, pour atteindre environ 70 %, alors même que l’épargne des ménages français reste élevée et pourrait être mieux rémunérée. Le Japon, dont la dette dépasse les 200 % du PIB, a fait le choix de placer celle-ci auprès de ses résidents, ce qui lui permet de faire preuve d’une enviable liberté d’expression face aux « marchés » et aux agences de notation.

La docilité, ou le manque de recul, de la majorité des médias a permis d’ériger en vérité établie le discours de la rigueur : les sacrifices demandés à la population y sont présentés comme une fatalité, de même que les privatisations à marche forcée, qui seraient le seul moyen d’assurer une saine gestion, ce qui ne manque pas de sel dans le fracas des banqueroutes privées de ces dernières années. Le vocable TVA « sociale » a réussi à se banaliser, alors qu’il constitue une imposture sémantique : l’augmentation de la TVA serait une arme « anti-délocalisation » mais on oublie de dire qu’elle s’inscrit dans un modèle qui soutient l’exportation plutôt que la consommation intérieure, au nom d’un libre-échange mondial qui soumet les salariés à la pression du moins-disant social. Une répartition moins inégalitaire des revenus et des richesses serait pourtant possible et contribuerait à la relance de l’économie et des recettes publiques (pour s’en tenir à des références réputées « modérées », voir sur ce point les derniers rapports de l’OCDE et, pour la France, du CPO, Comité des prélèvements obligatoires). On peut se demander si les « marchés », effarés par l’inanité des dispositions prises et inquiets pour la fin du film, ne vont pas finir par réclamer un peu de « social » …

Ne nous résignons pas : il n’y a aucune fatalité aux errements actuels. Ils sont le résultat d’une conjonction historique entre l’émergence de théories économiques extrémistes et simplistes, l’arrivée au pouvoir dans les pays anglo-saxons de partis conservateurs aspirant à les mettre en œuvre (victoires électorales de Ronald Reagan et Margaret Thatcher), la conversion du FMI et de la Banque mondiale à ce nouveau credo et l’anesthésie de l’esprit critique résultant, en occident, des trois décennies de croissance sans heurts ayant succédé à la seconde guerre mondiale. Le mouvement qui s’en est suivi, conforté par l’échec sur le terrain des théories collectivistes, a tout emporté sur son passage, y compris l’adhésion plus ou moins enthousiaste des pays socialistes, sociaux-démocrates ou travaillistes. Quant à l’Union européenne, elle a poussé le zèle jusqu’à inscrire les articles du dogme dans le marbre de ses textes fondateurs (un seul exemple : « Toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites » - article 63 du Traité de Lisbonne).

Les temps sont propices à une remise en cause de l’emprise ultralibérale : l’édifice est lézardé et les crises ont démontré que l’autorégulation par le marché était un mirage.

Mais alors, pourquoi reste-t-il si difficile de passer de ce constat d’échec à des actions correctrices ?

Pour répondre à cette question, il faut bien comprendre que le politique ne peut agir fortement et durablement que si deux conditions primordiales sont satisfaites :

- les pouvoirs doivent être positionnés dans leur ordre légitime : le politique, l’économique, servi et non asservi par la finance ;

- le territoire d’exercice de tous ces pouvoirs doit être identique.

La première condition n’est pas hors de portée, car le politique ne se dessaisit du pouvoir que s’il le veut bien. Ce que les lois et règlements ont fait ou laissé faire, des lois et règlements peuvent le défaire. Les marchés ne se sont pas emparés du pouvoir : on le leur a donné. Ce constat affligeant est en même temps porteur d’espoir. Il signifie que la situation actuelle n’est pas irréversible : les privilèges exorbitants que la puissance publique a consentis à l’économique et à la finance, elle peut les reprendre.

Encore faudrait-il qu’elle le veuille. Nous pouvons l’y aider car notre vote n’a pas vocation à élire des représentants qui abandonnent les pouvoirs que nous leur avons délégués. 

Mais encore faudrait-il aussi qu’elle le puisse, ce qui suppose que la seconde condition soit au préalable satisfaite : pour redonner aux populations les moyens de choisir le modèle de société dans lequel elles veulent vivre et aux gouvernants les moyens de répondre à cette attente, il faut remettre en concordance les territoires sur lesquels s'exercent respectivement les pouvoirs politique, économique et financier.

De ce point de vue, la mondialisation ultralibérale est entachée d’un vice irrémédiable car elle nous a précisément conduit au combat inégal entre une économie globalisée et une société morcelée. Sous son règne, le terrain de jeu économique et financier a été étendu au monde, avec pour règle du jeu de ne pas en avoir. A défaut de s’entendre pour gouverner, les Etats se sont accordés pour se laisser gouverner. Les manettes ont été laissées à un pilote insaisissable, sans visage et sans âme : le marché, autorité à laquelle les gouvernants, les institutions financières internationales et les médias se réfèrent constamment.

Deux solutions antagonistes sont évoquées pour une remise en concordance des pouvoirs et des territoires : le « gouvernement mondial » et le repli nationaliste.

Ni l'une ni l'autre de ces propositions ne sont crédibles : la première relève, et relèvera pour longtemps encore, d'une prospective chimérique et la seconde, définitivement, d'une rétrospective stérile.

Comment dégager des intérêts économiques communs entre des pays ayant des profils aussi radicalement différents que, d’une part, la Chine, la Corée du Sud et le Brésil qui sont caractérisés par de forts taux de croissance, de faibles déficits budgétaires et un endettement marginal et, d’autre part, les USA, le Japon et la zone Euro, qui connaissent une situation inverse, avec des taux de chômage élevés ?

Sur quelle organisation internationale pouvons-nous compter pour gouverner le monde et arbitrer les différends de tous ordres qui vont se développer : compétition économique, système monétaire, accès aux ressources énergétiques et autres ressources naturelles … ?

Alors même que toutes les barrières économiques entre les Etats ont été abattues, aucun instrument de coordination mondiale des politiques économique, sociale et environnementale n’est aujourd’hui en état de marche. Le chemin pour parvenir à une entente est à ce point semé d’embûches qu’une instance opérationnelle n’a aucune chance de naître dans un horizon de temps prévisible.

La tentation peut être grande dans ces conditions de se replier sur les frontières nationales mais ce serait méconnaître les nouveaux rapports de force.

Aucun des Etats européens, pris isolément, n’a désormais la capacité de peser puissamment sur la scène mondiale. La France ne représente plus que 1 % de la population et 4,5 % du PIB mondial, contre 10 % il y a un peu plus d’un siècle. L’Allemagne a pour l’instant mieux tiré son épingle du jeu, en conservant un fort potentiel industriel local. Pour combien de temps ? Elle a perdu en 2009 son rang de premier exportateur mondial, au profit de la Chine. Les commentateurs nationaux se sont réconfortés en faisant remarquer que le nouveau champion exportait des biens de faible niveau technologique, produits sur des machines-outils importées d’Allemagne. Pense-t-on vraiment que la Chine va se contenter durablement de fabriquer des jouets, des meubles et des vêtements ? Et après la Chine, ce seront de nouveaux territoires qui apporteront des troupes fraîches pour cette lutte sans fin.

La seule issue crédible se situe au niveau régional, entre les deux propositions extrêmes que nous venons d'évoquer. Une puissante fédération d’Etats, disposant d’un large marché intérieur et de garanties d’approvisionnement en énergie et autres ressources de base, pourrait développer avec succès une stratégie économique et sociale alternative qui, sans remettre en cause le principe de la libre entreprise, remettrait l’initiative économique au service de la société. Bien loin de se couper du monde, cette fédération pourrait entretenir des échanges fructueux et équitables tant avec les pays développés ou émergents qu’avec les pays pauvres.

L’exemplarité de cette démarche pourrait encourager d’autres peuples à s’engager dans la même voie.

C'est à l'Europe bien sûr que nous pensons.

L'Union européenne est pourtant loin d'être en ordre de marche pour assumer ce destin. Les peuples qui la composent sont plus sensibles à ses faiblesses qu'à ses réussites. Ils la perçoivent comme lointaine, compliquée et contraignante. On ne peut que déplorer qu'il y ait dans tout cela une large part de vérité.

Pour les signataires des premiers traités, les coopérations économiques ne devaient être que de premiers pas vers une Europe sociale et fédérale. Tel n'a pas été le cas. 

L'Union européenne s'est développée en surface et non en profondeur, passant des 6 pays fondateurs, qui n’ont pas cherché à ménager un « noyau dur », aux 27 pays actuels. Ce faisant, elle a non seulement accepté de privilégier son statut de zone de libre-échange mais elle a aussi rendu de plus en plus problématique les processus décisionnels. La priorité ainsi accordée au marché, dans un contexte de dérégulation générale, a permis aux enjeux économiques et financiers d’occuper le devant de la scène. Ils ne l’ont pas quitté et l’Europe politique et sociale est toujours en coulisses.

Mais si l’Europe politique est aujourd’hui en panne, l’accord auquel sont parvenus les peuples européens, après un long historique de conflit, pour garantir la paix de la région et mener des projets communs reste à ce jour sans équivalent dans le monde.

C’est ce capital précieux qu’il faut faire fructifier. Y renoncer enlèverait toute chance à la communauté européenne de jouer sa propre partition dans le concert des nations. Tous les peuples qui la composent, qu'ils soient aujourd'hui « vertueux » ou « laxistes », en paieraient le prix. 

Si les mois passés ont démontré que la coordination européenne n’avait jamais été aussi nécessaire, ils ont aussi démontré à quel point elle pouvait être laborieuse et chaotique. L’affaiblissement des institutions collégiales de l’Europe, le Parlement et la Commission, au profit d’instances de décision intergouvernementales, a produit ses fruits amers. Comment décider vite et bien dans un cadre où coexistent un Parlement, une Commission, un Conseil européen, des Conseils des ministres, un Eurogroupe, la BCE, avec des pouvoirs de consultation, proposition, recommandation, discussion, … mais rarement de décision. Si l’on ajoute à cela la dichotomie « Zone Euro - Union européenne » et la nécessité de faire ratifier certaines décisions par les parlements nationaux, on comprend pourquoi le « couple franco-allemand » a pris l’initiative tout en essayant de sauver les apparences institutionnelles. 

Au moins cette succession de soubresauts aura-t-elle eu le mérite de jeter une lumière crue sur le fait que l’Europe ne pouvait plus rester au milieu du gué.

Que faut-il souhaiter pour la suite ?

Dans l’immédiat, il faut que la zone Euro retrouve sa stabilité et que les coûts de financement des dettes publiques retombent à un niveau supportable. Il y a fort à craindre que ceci soit accompagné par un renforcement du discours de la rigueur et des mécanismes de surveillance et de rétorsion budgétaires. Tout cela n’est pas enthousiasmant, mais si tel est le prix à payer pendant quelque temps pour éviter une sortie de l’Euro, il faudra bien l’accepter.

Ensuite, on peut raisonnablement espérer que la tourmente actuellement traversée par l’Europe et le discrédit - dans tous les sens du terme - auquel elle s’est laissée acculer, permette à la flamme fédéraliste de reprendre vigueur.

Il y a des signes encourageants en ce sens. En Allemagne, le SPD et les Verts y sont favorables, de même que les syndicats patronaux et de salariés. Au sein de la CDU, le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, fédéraliste de longue date, s’est récemment déclaré favorable à l'élection au suffrage universel d'un président de l'Union. En France, comme dans les autres pays européens, tous les courants politiques, à l’exception des partis ouvertement nationalistes, comportent des personnalités influentes convaincues de la nécessité de l’intégration européenne.

Quant aux citoyens français eux-mêmes, un récent sondage national IFOP fait apparaître un équilibre global entre les partisans d’une plus forte intégration européenne et les opposants à cette politique, avec une majorité de partisans chez les sympathisants de l’UMP, du PS et du Modem, une majorité d’opposants au NPA, au Front de gauche et au FN et un équilibre pour EELV. Il faudrait préciser ce que chacun entend par « intégration », mais les ordres de grandeur ainsi révélés, qui sont confirmés par d’autres sondages, montrent que l’Europe reste un espoir pour une large partie de l’électorat français, alors même que ses institutions et son mode de fonctionnement actuels ne la valorisent guère.

Il deviendra vite évident que le contrôle des équilibres budgétaires ne peut être durablement dissocié du débat sur le contenu même des budgets et notamment sur la façon de traiter les investissements d’avenir dans la recherche, l’innovation, les infrastructures énergétiques et de transport … Ayant franchi ce premier pas, comment ne pas réfléchir ensemble à la façon de coordonner ces investissements au plan européen, démarche d’ailleurs prévue par les traités ? Comment ne pas aborder aussi les économies à attendre d’une mutualisation des moyens dans des domaines tels que la défense, la sécurité civile, la diplomatie, l’aide au développement … ? Le budget actuel de l’Union est modeste. Il correspond à 1% du PIB cumulé des 27 Etats, à comparer avec le poids du budget fédéral des USA et du Canada, soit 22 et 16 % de leurs PIB respectifs. Il y a de la marge pour une nouvelle et meilleure répartition des compétences entre l’Union, les Etats et les régions.

Dans les deux ans à venir, les élections les plus déterminantes pour l’avenir de l’Europe - et donc pour le nôtre - seront l’élection présidentielle française en mai 2012 et les élections allemandes de septembre 2013. Tous les espoirs sont permis si un Président français et un chancelier allemand fédéralistes peuvent travailler de concert, a fortiori si d’autres pays accompagnent ce mouvement.

Les candidats à l’élection présidentielle française de 2012 auront le choix entre trois attitudes : présenter leur programme sans exposer clairement les moyens de le réaliser, c'est-à-dire sans aborder la question de la restauration du pouvoir politique, ce qui retirerait toute crédibilité à leur candidature ; proposer le retour à une pleine souveraineté nationale, ce qui a le mérite d’affronter la question du pouvoir mais l’inconvénient d’y apporter la mauvaise réponse ; s’engager à promouvoir un plan de marche vers le fédéralisme européen, condition première pour que les « marchés » cèdent la parole et le pouvoir aux citoyens.

Lors des élections européennes de juin 2009, les personnalités politiques qui conduisaient les listes françaises ont largement escamoté l’Europe au profit d’une campagne franco-française, axée sur leurs ambitions présidentielles. 

Deux ans et demi plus tard, la crise, que l’on avait un peu vite enterrée, a pris de l’ampleur et l’Europe, que l’on avait escamotée, s’est rappelée au bon souvenir de tous.

Après une campagne présidentielle aux élections européennes, les temps sont donc venus pour une campagne européenne aux élections présidentielles !

www.citoyensunisdeurope.eu


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12 réactions à cet article    


  • ottomatic 9 décembre 2011 07:55

    Un bel exemple de pensée unique...

    Votre souhait est donc une Europe plus forte et donc une mise sous tutelle des pays avec pour conséquences chez nous la destruction des aides sociales, un droit du travail en faveur du patron seulement, hausses du temps de travail et OGM et autres bonheurs comme les farines animales au nom d’une « harmonisation » européenne....

    Merci de venir relayer ici les idées de sarkozy, d’attali et de tout le paté merdialiste...

    • scripta manent scripta manent 9 décembre 2011 16:03

      Une Europe plus forte, précisément parce que c’est ce qui nous donnera les meilleures chances de renverser la vapeur et d’éviter « la destruction des aides sociales, un droit du travail en faveur des patrons seulement, etc ... ». On est libre de ne pas croire à cette piste, mais pourquoi déformer à ce point mes propos ?
      Je ne vais pas reproduire ici tout mon texte mais un bref passage qui, me semble-t-il, n’est guère en phase avec ce que vous appelez « le pâté merdialiste » :

      ’ La docilité, ou le manque de recul, de la majorité des médias a permis d’ériger en vérité établie le discours de la rigueur : les sacrifices demandés à la population y sont présentés comme une fatalité, de même que les privatisations à marche forcée, qui seraient le seul moyen d’assurer une saine gestion, ce qui ne manque pas de sel dans le fracas des banqueroutes privées de ces dernières années. Le vocable TVA « sociale » a réussi à se banaliser, alors qu’il constitue une imposture sémantique : l’augmentation de la TVA serait une arme « anti-délocalisation » mais on oublie de dire qu’elle s’inscrit dans un modèle qui soutient l’exportation plutôt que la consommation intérieure, au nom d’un libre-échange mondial qui soumet les salariés à la pression du moins-disant social."


    • Bernard Bougel Bernard Bougel 9 décembre 2011 09:30

      Article très complet, bien documenté et très instructif.
      Merci pour cette contribution intelligente au débat, encore trop « bas de gamme », des présidentielles.
      Je partage tout à fait votre analyse historique.
      Cependant, même si notre salut doit venir à moyen terme de l’Europe, cela ne nous exonère en aucune manière d’avoir un plan ambitieux que je résumerai en :
      1) Réduire sélectivement les dépenses. Sélectivement signifie « celles qui sont improductives » . Réduire systématiquement les ressources (remplacement d’un fonctionnaire sur deux) est une approche purement comptable et non managériale.
      2) Faire rentrer l’argent : lutte contre l’évasion fiscale et la fraude - mais pas seulement la « petite » fraude actuellement sous le feu des projecteurs gouvernementaux.
      3) Relancer notre économie en ayant une approche stratégique : nous appuyer sur les secteurs où nous sommes leaders (luxe, aéronautique, pharmacie, etc.) en favorisant davantage les PME (qui paient des impôts, qui sont plus innovantes) et investir dans les secteurs d’avenir (biotechnologies, énergies renouvelables, ...) plutôt que de saupoudrer nos investissements au point de les rendre inefficaces et de prendre des mesures coûteuses du type « prime à la casse » automobile ou créant des effets d’aubaine pour les grandes entreprises (aides en tout genre).


      • Vipère Vipère 9 décembre 2011 14:59

        Ce n’est pas une Europe des peuples qui a été bâtie, mais une Europe de la finance !

        Vous ne ferez pas boire à des ânes qui n’ont pas soif de votre Europe !

        Que n’aviez-vous, Bernard Bougel, proposé hier, toutes les mesures qui semblent aujourd’hui tomber sous le sens commun ?




      • scripta manent scripta manent 9 décembre 2011 16:25

        Bonjour Vipère,
        Oui, nous avons aujourd’hui une « Europe de la finance ». Il faut donc oeuvrer pour qu’elle change et qu’elle devienne une Europe sociale.
        Quant aux ânes qui n’ont pas soif (merci pour eux), ils finissent à un moment ou un autre par avoir la gorge sèche.


      • koko 12 décembre 2011 10:27

        Globalement d’accord mais...
        « 1) Réduire sélectivement les dépenses... celles qui sont improductives »
        Nous ne serons en mesure de distinguer quelles sont les dépenses improductives que lorsque les coûts seront chiffrés et internalisés (environnemental, social,..).
        L’urgence c’est donc d’abord et en premier lieu revoir notre comptabilité.
        Raison de plus pour protéger l’Europe : une protection des droits sociaux européenne ne va pas sans une comptabilité européenne, etc..c’est un tout. Et que le reste du monde fasse ce qu’il veut, c’est son droit tout comme c’est le nôtre, européens, de choisir notre modèle de vie.
        Tant que ce n’est pas fait, on continue à creuser...


      • pidgin 12 décembre 2011 11:21

        Ne serait-ce pas l’occasion de prendre de la hauteur ?


      • pidgin 9 décembre 2011 11:17

        Avez-vous vraiment lu l’article ?


        • NOJ71 9 décembre 2011 12:43

          Le manque de concision nuit à la compréhension de l’article.

          Après une lecture en diagonale, il me semble que la démonstration est pertinente.
          Laissez braire les anti-Européens.

          • Vipère Vipère 9 décembre 2011 14:47

            « Les français demandraient un renforcement d’intégration dans l’Europe » ?

            très dubitative !

            Le non à l’Europe ne plaide pas dans ce sens et au vu des derniers évènements : la domination des marchés sur les politiques, on peut douter, « que les Français veuillent plus d’Europe ».

            Des sondages d’opinions récents validant vos arguments ???



            • scripta manent scripta manent 9 décembre 2011 16:43

              Rebonjour,
              Je n’ai pas écrit : « Les français demandraient un renforcement d’intégration dans l’Europe ». Vous pouvez donc enlever les guillements qui font croire à une citation.
              J’ai écrit : « un récent sondage national IFOP fait apparaître un équilibre global entre les partisans d’une plus forte intégration européenne et les opposants à cette politique ».
              C’est nettement différent.
              Les sources (trouvées sur le site de la Fondation Jean-Jaurès) :
              > « Les Français et l’intégration européenne », Ifop (décembre 2011)
              > « Les Français et la crise européenne », TNS Sofres (décembre 2011)
              > « Zone euro : les Français souhaitent davantage de régulation », Ipsos (décembre 2011)
              Je précise que je n’ai pas une dévotion particulière pour les sondages mais, quand ils fournissent des ordres de grandeur convergents, il arrive qu’ils remettent en cause des idées reçues.


            • Vipère Vipère 9 décembre 2011 15:09

              Trop occupés à subventionner les grandes entreprises sur les deniers publques ?

              à faciliter et à couvrir l’évasion fiscale des Bettencourt, Peugeot, Charles Aznavour, Jonny Halliday, Yannick Noah et tous les milliardaires de France ?

              que n’avez-vous retenu de vos petits bras musclés les entreprises subventionnées par l’Etat qui, une fois, qu’elles se sont gavées d’argent public se sont délocalisées vers des pays du tiers monde ?

              Ce que vous n’avez pas fait hier, pourquoi le feriez-vous demain ?

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