6 mois de guerre en Ukraine en 7 dates
« En se battant pour sa liberté, l’Ukraine se bas aussi pour la nôtre, et ce n’est pas là qu’une figure de style. » (Bernard Guetta, le 23 août 2022).
Ce mercredi 24 août 2022 marque une double date pour l’Ukraine : c’est la fête nationale des Ukrainiens qui ont acquis leur indépendance de l’URSS le 24 août 1991 (31e anniversaire), mais aussi et surtout, c’est le sixième mois de guerre que la Russie de Poutine impose à l’Ukraine. C’est aussi un autre sinistre anniversaire, qui pourrait paraître très différent des précédents mais peut-être qu’il y a en commun la notion de massacres humains : le 450e anniversaire du massacre de la Saint-Barthélemy.
Avant de poursuivre, rappelons inlassablement que dans ce conflit armé qui a déjà fait des dizaines, peut-être des centaines de milliers de morts, dont beaucoup de civils, les Ukrainiens sont les victimes, pacifiques mais résistantes, et l’armée russe et ses prestataires sont les agresseurs. Et j’insiste aussi là-dessus : il ne s’agit pas de la Russie mais bien de la Russie de Poutine. Le peuple russe, c’est autre chose, il peut être conditionné, mais il n’est pas plus va-t-en-guerre que les autres peuples de l’Europe. C’est pourquoi, d’ailleurs, je comprendrais mal l’interdiction de délivrer des visas de tourisme (français ou européens) aux Russes car l’amitié franco-russe existe, reste forte et doit perdurer.
Le bilan humain est déjà très lourd et il est impossible de le connaître exactement, parce que la guerre n’est pas finie et parce que la désinformation se retrouve dans les deux camps. Selon des approximations à ce jour, sujettes à caution, les forces russes auraient subi 15 000 morts et 45 000 blessés (sur un peu plus de 200 000 hommes) et les forces ukrainiennes 9 000 morts et 30 000 blessés (sur plus d’un million d’hommes mobilisés), sans compter les très nombreux civils, ukrainiens, qui ont péri depuis six mois. Le bilan matériel est subi principalement par l’Ukraine. Quant à l’impact économique, c’est le monde entier qui en subit les conséquences, de manière durable et massive.
Je propose sept dates pour ces six mois. Elles ne sont pas exhaustives, elles sont probablement arbitraires, elles ne sont peut-être pas l’essentiel stratégique de la guerre, mais elles posent comme des jalons dans l’émotion internationale.
1. Jeudi 24 février 2022 : début de l’invasion des troupes russes en Ukraine
C’est la date principale, il y a six mois. Personne n’y croyait… sauf les Américains qui avaient observé précisément la mobilisation des troupes russes à la frontière russe et biélorusse. En fait, on n’y croyait pas parce que c’était impensable dans l’intérêt de la Russie dont l’avenir à long terme est forcément européen et pas chinois (car le clivage historique et économique est ainsi).
Poutine a commis une immense faute en envahissant l’Ukraine. On pourrait mettre en parallèle la faute, énorme, du Président américain George W. Bush d’envahir l’Irak, mais elle est encore pire. Certes, la guerre en Irak a été une monstrueuse faute qui a eu beaucoup de conséquences désastreuses pour notre vie quotidienne (car cela rejaillit sur la vie quotidienne), en particulier la création de Daech, la multiplication des attentats meurtriers, l’afflux massifs de réfugiés surtout syriens en Europe, et leurs conséquences économiques mais aussi politiques et électorales (montée des extrémismes, des populismes partout dans le monde). Mais au moins, les États-Unis avaient atteint leur objectif avec le calendrier prévu.
Au contraire de Bush, Poutine a tout foiré. C’est ce que Roland Dumas, ancien Ministre des Affaires étrangères, avait d’ailleurs confié à Catherine Nay le 5 avril 2022. Poutine a fait de nombreuses erreurs de discernement. D’abord, il a cru qu’il pourrait conquérir l’Ukraine en trois jours, un peu comme Hitler avec l’Autriche (l’Anschluss). Et il a cru que les Ukrainiens salueraient la "libération" russe. Les Ukrainiens ont su résister dès la première minute. Ensuite, il n’a pas apprécié à sa juste valeur l’état de délabrement de l’armée russe, la vétusté du matériel, ainsi que le manque d’hommes entraînés. L’hypocrisie suprême de parler d’une "opération militaire spéciale" (sans compter l’objectif de "dénazification") empêche de mobiliser les jeunes Russes et impose le volontariat. Enfin, il n’a pas évalué à sa juste prévision la réaction du "camp occidental" (à savoir principalement les États-Unis et l’Europe), qui a su s’adapter après le premier étonnement (car tout le monde a été étonné, pas seulement Poutine) de la résistance ukrainienne.
En épuisant ses forces militaires sur l’Ukraine qui n’était pas pourtant pas un danger pour elle, la Russie se met en grave danger en cas d’agression extérieure : elle n’aurait plus sa capacité de réaction.
2. Mercredi 9 mars 2022 : le bombardement d’un hôpital pour enfants à Marioupol
La guerre est terrible, elle est horrible, elle détruit de nombreuses vies humaines. J’ai toujours du mal avec la notion de "crime de guerre" car pour moi, la guerre elle-même est un crime, ceux qui déclenchent la guerre, en toute conscience, en tout cynisme, sont des criminels. Mais le droit international fait la différence : il y a les troupes militaires, dans les deux camps, qui combattent et peuvent s’entretuer (sauf quand ils sont faits prisonniers auquel cas la Convention de Genève s’applique), et il y a les civils, qu’il faut protéger. Mais a-t-on vu une guerre sans pertes de civils ? La guerre est un massacre organisé et elle est d’autant plus dure qu’elle oppose deux forces de même importance militaire, ce qui semble paradoxalement le cas ici (paradoxalement, car on aurait pu penser que la Russie était bien plus puissante).
Cela écrit, il y a des actes criminels contre les civils que ne nécessitaient ni la tactique ni la stratégie de guerre. L’un de ces actes qui a suscité l’émotion internationale fut le bombardement d’un hôpital pour enfants et d’une maternité de Marioupol, le "Maternity Hospital n°3", le 9 mars 2022. Une neurologue a affirmé : « Des femmes, des nouveaux-nés et du personnel médical ont été tués. ».
C’était une faute de l’armée russe d’avoir bombardé un tel centre hospitalier, une faute lourde qui a plombé toutes les raisons de faire la guerre (ça ne sert à rien de dénazifier si on renazifie en même temps). Elle a placé Poutine dans la catégorie des criminels de guerre comme un vulgaire Milosevic. Après un long siège, la ville de Marioupol, qui est un port stratégique du Donbass de plus de 400 000 habitants avant la guerre, a été entièrement conquise par les troupes russes le 20 mai 2022, détruite à 90%.
3. Vendredi 1er avril 2022 : découverte des massacres de Boutcha
J’ai évoqué dans le point précédent les crimes de guerre, le bombardement d’un hôpital, par exemple, mais il y a hélas bien pire : des assassinats en masse, des exécutions sommaires de civils, des viols, des actes de tortures, etc. Hélas, c’est ce qui s’est passé en particulier dans les villes de Boutcha, Borodianka, Irpin, Motyjyn et Trostianets, au nord de Kiev, des massacres de civils découverts au début du mois d’avril 2022, après le retrait des troupes russes.
Car effectivement, après l’enlisement de l’armée russe dans le nord de Kiev, Poutine a réaffecté ses troupes en les focalisant sur le Donbass, et a ainsi "libéré" (la libération, c’est quand les troupes russes quittent le territoire ukrainien, pas quand elles l’envahissent, c’est ainsi la signification des mots dans le dictionnaire) plusieurs villes qui ont été occupées par les troupes russes durant le mois de mars 2022.
Ce qu’ont découvert les troupes ukrainiennes lorsqu’elles sont revenues sécuriser ces villes, à partir du 1er avril 2022, a été absolument abject. Des morts pour le plaisir de tuer, du sadisme à l’état pur. Au moins 1 314 personnes ukrainiennes civiles sont mortes ainsi. Certaine personnes mortes ont été découvertes menottées dans le dos, d’autres écrasées par un char dans leur voiture, certains corps étaient déjà présents au 11 mars 2022 et laissés en décomposition (certains images satellites l’ont prouvé). Certains corps n’ont plus d’oreilles, des dents arrachées, etc. Certains ont été abattus alors qu’ils promenaient leur chien ou qu’ils portaient des sacs de provisions. D’autres corps ont été retrouvés brûlés, en particulier, des corps de femmes dévêtues à moitié calcinés (on avait tenté de les brûler). Des voitures ont été incendiées avec leurs passagers, dont des enfants. Un corps a été retrouvé décapité et la tête brûlée. La plupart des témoignages de ce qu’on a retrouvé dans ces villes libérées sont insoutenables.
Forcément, Poutine paiera un jour ou l’autre. Car il est responsable d’un tel gâchis humain, qu’il contrôle ou qu’il ne contrôle plus ses troupes (auquel cas, c’est bien plus grave).
4. Jeudi 14 avril 2022 : naufrage du croiseur russe Moskva dans la mer Noire
Un autre événement qui a montré la faiblesse de l’armée russe, c’est le naufrage du croiseur russe, le Moskva, le 14 avril 2022. Il a appareillé à Sébastopol avant le début de la guerre et il était déployé comme navire amiral de la flotte russe de la mer Noire. Sa position était stratégique dans la mer Noire.
Le 13 avril 2022, l’armée ukrainienne a annoncé qu’elle avait touché le croiseur avec au moins deux missiles Neptune, lancés depuis un lieu près d’Odessa, ce qui a provoqué un incendie. Le Moskva a fini par couler le lendemain. L’armée russe a affirmé que l’incendie provenait d’une explosion de munitions à cause d’une négligence humaine (quelqu’un qui fumait), ce qui est peu crédible. Elle a aussi affirmé qu’il n’y aurait quasiment pas eu de pertes d’équipage (510 hommes ?) à l’exception de 1 mort et 27 disparus, mais certains évoqueraient plusieurs centaines de disparus.
Cette perte de navire, le plus grand depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, est particulièrement humiliante pour Poutine. L’impression que David se moquerait de Goliath. Elle montre aussi l’état de la flotte russe, incapable de détecter et d’alerter des attaques par missile. Seul, le gouvernement turc peut autoriser l’arrivée d’un autre navire de guerre russe par les Dardanelles et le Bosphore et dès le 28 février 2022, la Turquie avait annoncé sagement son interdiction du passage de tout navire de guerre, quelle qu’en soit la nationalité. Du reste, la version russe (négligence interne) n’est pas moins humiliante pour l’armée russe, taxée dans ce cas d’incompétence.
5. Jeudi 16 juin 2022 : visite européenne à Kiev
Très attendu à Kiev depuis février 2022, Emmanuel Macron a fait le déplacement pour rencontrer le Président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il l’a fait en tant que Président de la République française, mais aussi en tant que Président du Conseil de l’Union Européenne qu’il était jusqu’au 1er juillet 2022.
Et il n’est pas venu seul, accompagné des deux autres puissances fondatrices de l’Europe, Olaf Scholz pour l’Allemagne et Mario Draghi pour l’Italie, ainsi que de Klaus Iohannis, Président de la Roumanie, pays très exposé par la guerre en Ukraine, tant en termes de sécurité qu’en termes de réfugiés.
Cette visite européenne a été essentielle sur le plan diplomatique car elle a confirmé le soutien total de l’Union Européenne à la résistance ukrainienne et à sa demande d’adhésion.
6. Samedi 6 août 2022 : inquiétude sur la centrale nucléaire de Zaporijia
C’est probablement la date la plus arbitraire de ces sept dates, car il fallait bien en donner une. J’ai choisi celle-ci car c’est à ce moment-là que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a exprimé le risque d’une véritable catastrophe nucléaire mettant en danger l’Ukraine et l’Europe en raison des bombardements que subit la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus puissante des centrales nucléaires européennes avec 6 GW.
La centrale de Zaporijia est sous le contrôle des troupes russes depuis le 4 mars 2022 et depuis lors, c’est bien les autorités russes qui sont responsables de tout ce qui pourrait survenir dans cette centrale. Je me réjouis d’ailleurs que Poutine ait accepté une visite d’inspection de l’AIEA le 19 août 2022, après la conversation téléphonique avec Emmanuel Macron.
Des troupes russes ont bombardé la centrale le 4 mars 2022. D’autres bombardements ont eu lieu (russes ou ukrainiens, les deux pays s’en défendent), en particulier le 6 et le 11 août 2022.
Ces affrontements près d’une centrale nucléaire sont probablement une source d’inquiétude bien plus forte que le risque d’une agression nucléaire qui reste seulement théorique. Dans le cas de cette centrale, rien ne semble sous contrôle, ni les troupes, ni le personnel de maintenance qui opère dans la centrale et c’est cela qui fait peur. Volodymyr Zelensky a exigé que l’ONU soit responsable de la sécurité de cette centrale qui devra être démilitarisée.
7. Samedi 20 août 2022 : assassinat de la journaliste Daria Douguina
La dernière date est l’assassinat de la journaliste Daria Douguina, qui, revenant d’une manifestation culturelle, a été tuée par l’explosion de la voiture (un Toyota Land Cruiser Prado) qu’elle conduisait dans la nuit du 20 au 21 août 2022 près de Moscou (à une trentaine de kilomètres). Elle avait 29 ans (née le 15 décembre 1992) et son assassinat a suscité beaucoup d’émotion, bien au-delà de la Russie (aussi en France, elle était une amie de Marion Maréchal et plus généralement, d’une certaine extrême droite en France). On ne sait pas vraiment si c’était elle-même ou son père, Alexandre Douguine, qui a été visé dans cet attentat, car elle conduisait la voiture de son père et ce dernier la suivait de peu. C’est clair qu’on peut aussi imaginer l’émotion du père de voir en direct sa fille partir en fumée. Elle a été enterrée le 23 août 2022.
Disons-le tout de suite : je soutiens fermement l’aspiration du peuple ukrainien à exister et à vivre dans la sécurité et la paix, mais je condamne naturellement ce lâche assassinat qui est aussi moche que les massacres cités plus haut.
Rappelons qui elle était : une journaliste militante, spécialiste de la Grèce antique, avec un doctorat de philosophie de l’Université de Moscou en poche (parlant aussi le français, elle a fait une partie de ses études à l’Université de Bordeaux) qui, comme son père, prêchait pour un nationalisme pan-russe extrême, pour des valeurs de la Sainte Russie comme civilisation à part entière contre l’Occident et contre l’Asie. On a dit que son père était un proche conseiller de Poutine mais il paraît beaucoup plus éloigné qu’il n’était dit, il n’occupe d’ailleurs aucune fonction officielle. Alexandre Douguine, nationaliste russe, est un intellectuel de 60 ans qui a créé (entre autres) le parti national-bolchévique en mai 1993 (son logo était le brassard nazi avec une faucille et un marteau à la place de la croix gammée ; il fut interdit en août 2007), puis le parti Eurasie en juin 2002, dont la philosophie est l’affrontement inévitable entre la Russie et les États-Unis.
Pour Poutine, qui a exprimé son émotion, c’est une occasion supplémentaire d’être soumis à une forte pression des nationalistes russes. Alors que les autorités ukrainiennes ont rejeté toute responsabilité dans cet attentat et qu’un groupe russe exilé inconnu l’a revendiqué, les autorités russes (en particulier le FSB) a déterminé dans les heures qui ont suivi la supposée responsable de cet assassinat : une jeune femme militaire ukrainienne arrivée en Russie le 23 juillet 2022 avec sa fille de 12 ans, qui aurait espionné Daria Doguina à Moscou et qui serait venue aussi au festival auquel la journaliste a participé, et qui se serait enfouie en Estonie.
Je suis bien incapable de connaître le niveau de véracité de ces informations, mais il me paraît très étrange que cette affaire soit résolue avec une telle rapidité alors qu’on ne connaît toujours pas les responsables de l’assassinat de Boris Nemtsov commis le 27 février 2015.
De plus, quel aurait été l’intérêt de l’Ukraine de faire de Daria Douguina (à défaut de son père) un martyr de la Russie face aux prétendus méchants Ukrainiens ? Hélas, la guerre est monstrueuse en elle-même et sécrète les monstres dans les deux camps qui pouvaient être inhibés par un État de droit. Lorsque la guerre domine, le droit, le respect aux personnes, la justice… toutes ces digues du vivre ensemble sont renversées.
Et maintenant ?
La guerre continuera car elle est devenue une sorte de Vietnam pour la Russie. Poutine a besoin de considération et ne pourrait garder la face s’il se retirait immédiatement de l’Ukraine. Il est donc dans une position impossible, il a compris (car il est intelligent) qu’il a fait une bourde, mais il ne sait pas comment faire machine arrière sans déprécier l’avenir de la Russie.
Pourtant, l’annexion pure et simple de l’Ukraine à la Russie, comme cela avait été fait en Crimée, est impossible. La guerre risque d’être longue car l’Ukraine est un peuple résistant et tenace. Pire pour Poutine, à cause de lui, ou grâce à lui, les Ukrainiens ont su se construire leur propre histoire patriotique. Leur enjeu, c’est l’existence même de la nation ukrainienne. Il y a donc un véritable parallèle avec la situation de la France en juin 1940, quand la nation française était en danger de mort à cause de l’Occupation nazie. À cet égard, Volodymyr Zelensky a montré, contre toute attente, l’âme d’un grand homme d’État qui façonne l’histoire (en revanche, je ne le comparerais pas du tout à De Gaulle, car les contextes sont différents).
Quant à l’OTAN, j’y reviendrai, elle qui était en "mort cérébrale", a été redynamisée par Poutine, au point que la Finlande et la Suède ont demandé leur intégration dans cet ensemble qui a pour seule fonction, défensive, la sauvegarde des territoires nationaux de leurs membres. Incontestablement, la situation géostratégique de la Russie après cette invasion est pire, au regard de sa propre sécurité, qu’avant. Probablement qu’un jour, les Russes eux-mêmes s’en apercevront et en tireront les conséquences qui s’imposeront alors.
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (24 août 2022)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
6 mois de guerre en Ukraine en 7 dates.
Les massacres de Boutcha.
Le naufrage du croiseur russe Moskva.
L’assassinat de Daria Douguina.
Kiev le 16 juin 2022 : une journée d’unité européenne historique !
L'avis de François Hollande.
Volodymyr Zelensky.
Poutine paiera pour les morts et la destruction de l’Ukraine.
Ukraine en guerre : coming out de la Grande Russie.
Robert Ménard, l’immigration et l’émotion humanitaire.
Ukraine en guerre : Emmanuel Macron sur tous les fronts.
Nous Européens, nous sommes tous des Ukrainiens !
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