America First, Vive Trump, Vive le F35. Et meurent les moutons de Panurge !
« America First » est bien la devise qui sous-tend toute la politique du président Trump tant en politique étrangère qu’économique ou de défense. En matière de défense son combat est bien de faire en sorte que les dollars dépensés par le contribuable américain le soient pour eux-mêmes et non pas pour d’autres pays. Le parapluie américain aura un prix - qu’on se le dise…
Ainsi s’explique sa position vis-à-vis de l’OTAN qu’il menace de quitter si les membres alliés n’investissent pas plus pour leur propre défense ! Son exigence : au moins 2% du PiB !
Pour cela, Trump a une arme secrète l’avion F35, de Lockheed-Martin, première entreprise de défense américaine. Pour son développement, le chasseur aura nécessité 450 milliards $ ! Environ 50 fois plus que l’avion français Rafale, plus « furtif » dans les lignes de budget. Et peut-être un peu moins sur le champ de bataille où il montre son efficacité redoutable depuis maintenant une petite dizaine d’années. Alors que le F35 est encore loin d’être opérationnel.
Ainsi le président américain, après avoir tenté vainement d’arrêter ce programme au tout début de son mandat, veut montrer à ses contribuables que, grâce à son action personnelle, le coût pharaonique de cet avion mal né sera partagé par de nombreux autres pays dans le monde et que puisqu’il est construit aux US, il garantira un volume d’emploi.
A terme, pourtant, cette arme secrète est un poison tant pour les pays de l’OTAN que pour les pays alliés des États -Unis. Poison pour au moins 3 raisons.
- Première raison. Son coût de possession est tel qu’il effraie même le Pentagone ainsi que l’avouent ses responsables. A peine ont-ils passé leur commande que nos amis belges ont annoncé que compte tenu des coûts anticipés de la maintenance de l’avion, les pilotes feront 30% en moins d’heures de vol qu’ils en font sur l’avion actuel, le F16. A croire que les vols d’entraînement des pilotes de combat peuvent être une variable d’ajustement !
- La seconde raison découle de la première. A terme, en effet, les pays de l’Europe qui auront cédé et pris la voie du F35 auront leurs capacités d’investissement en matière de défense « asséchées » par ce programme pour les 40 années à venir. L’Europe de la défense sera, de ce fait, d’autant plus difficile à construire dans sa composante aérienne.
- Troisième raison. Cet avion est également un poison pour les pays de l’OTAN car toutes les missions dites de souveraineté - c’est-à-dire toutes celles qu’un pays souhaite faire pour lui et non dans le cadre de l’OTAN - seront instantanément connues des américains qui ont le contrôle total du système d’armes de l’avion. Pas un vol ne se fera hors de la connaissance totale et instantanée de l’oncle Sam car l’avion n’est que l’ultime instrument d’un vaste système d’armes conçu par et pour les USA. Seuls les Israéliens qui ont exigé et obtenu d’installer à bord leur propre système d’avionique échappent à cela.
Mais les moutons de Panurge semblent aimer le poison lent. Les menaces de Trump portent finalement leurs fruits. Et Qui en Europe achètera le F35 après la Norvège, les Pays Bas, le Royaume-uni, l’Italie et la Belgique ?
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