Camarades socialistes, votez Europe Écologie, ne gâchez pas votre bulletin de vote !
Socialistes, vos dirigeants ne parlent pas de l’Europe alors que les élections sont dans moins de 2 mois. Seuls, Europe Écologie et le Modem, font campagne .
Mais pour vous, cette absence est elle une surprise ?
Depuis plusieurs semaines, les dirigeants du PS -si l’on excepte Ségolène Royal- sont incapables de délivrer un message en prise avec la réalité !
En restant silencieux, on caresse l’électorat dans le sens du poil : ce type d’élection ne passionne pas les foules les statistiques sont la pour le prouver. La participation baisse de scrutin en scrutin. Mais les vrais démocrates peuvent-ils encourager ce penchant naturel par leur propre passivité ?
Pour la majorité des hommes politiques professionnel de droite comme de gauche, c’est donc : « Courage, fuyons ! »
Pourtant la crise est la : elle frappe la grande majorité d’entre nous dans notre vie quotidienne. Aujourd’hui, on se rend compte, dans tous les domaines, qu’il n’y a pas de solution nationale.
Que ce soit dans le domaine financier, industriel, environnemental, dans notre approvisionnement énergétique, le seul espace qui s’impose : c’est l’Europe !
Par ailleurs, plus que jamais, parce que nos fondamentaux sont atteints, c’est le moment de réfléchir au type de société que nous voulons : l’Europe la vraie réponse pour conduire les bouleversements nécessaires. Dans le domaine de l’aménagement du territoire, de l’agriculture, des transports.
Il y a, c’est clair, un virage "révolutionnaire" à prendre. Ceux qui ont bloqué son évolution se sont trompés.
L’Europe et la prise en compte des transformations de comportement vis à vis de l’environnement sont les vrais solutions pour sortir de la crise qui est plus qu’une crise économique : c’est une crise de société puisque nous assistons à la fin d’un type de société industrielle....
Pour régler les problèmes de « délocalisation » interne, c’est une Europe fédérale qui doit s’organiser.
Pour régler les problèmes des transports, c’est une Europe fédérale qui doit décider.
Pour régler les problèmes de pollution, c’est une Europe fédérale qui doit anticiper.
Pour régler les problèmes de l’agriculture, c’est une Europe fédérale qui doit prévoir.
Aujourd’hui, si l’on bannit l’utilisation hypnotique du mot « crise » pour réfléchir sérieusement aux 20 années qui viennent, c’est bien un changement de civilisation qu’il faut évoquer : toutes les lampes de notre tableau de bord sont allumées en rouge. Les demi mesures ne suffisent plus.
Le prochain parlement européen doit être une véritable assemblée constituante pour mettre en route cette europe fédérale dont personne -en dehors d’Europe Ecologie- ne nous parle !
Pourtant, de plus en plus nombreux sont aujourd’hui ceux qui pensent que c’est d’une Europe rassemblée que peut sortir le salut !
Ce n’est pas dans la lecture quotidienne des cours de la bourse ni dans celle -plus violente pour la majorité d’entre nous- de la liste des faillites, dans les problèmes des producteurs de pétrole ou de l’industrie automobile telle qu’elle est, que doit sortir des solutions. Cette lecture événementielle ne suffit plus.
Le diagnostique doit donc être fait en profondeur et les solutions à proposer radicales et nouvelles. Il faut prendre les choses à bras le corps.
Il y a moins d’un an, j’étais militant du parti socialiste. Inscrit à la section « culture » du parti. Je fus un des premiers, dans cette section, à suivre Ségolène Royal. J’ai trouvé, je trouve encore, ses idées et sa pratique séduisantes. Ses dernières interviews sont des interviews de référence : elle est courageuse et elle se bat... mais, malheureusement, il ne se passe rien parce qu’elle a été "débranchée" par ses rivaux.
Dans mon entourage, nombreux sont ceux – et surtout celles- qui se sont enthousiasmés pour « Désirs d’avenir » et ses nouvelles méthodes de communication et de militantisme...
J’avais repris ma carte peu de temps avant la campagne présidentielle parce que la campagne pour le rejet de la constitution européenne m’avait traumatisé. Souvenez vous qu’en interne,les opposants au traité étaient minoritaires au Parti Socialiste : ils ont été battus par la majorité et il y a eu détournement de vote.
Comment un parti politique peut il fonctionner si on ne respecte pas la démocratie interne ! Pour les militants, la démocratie est le bien le plus précieux. Elle est au centre de la vie politique de la gauche. De notre culture politique.
En quelques semaines, certains "tricheurs", par des interventions extérieures relayées complaisamment, ont réussi à renverser la tendance en violant les décisions de la majorité !
Le non respect d’un vote ça s’appelle tout simplement un déni de justice !
Et quelle suffisance, quelle arrogance de penser qu’on peut s’asseoir sur la majorité dans n’importe quel parti politique, fut ce un parti avec une aussi noble et importante histoire !
On connait la suite.
Qu’on me comprenne bien : ceux qui à l’extérieur du Parti socialiste ont choisi le non à la constitution européenne sont des gens respectables. Je ne critique les partisans du non situés à l’extérieur du Parti socialiste : communistes, alter-mondialistes, etc... . Je critique la démarche de ceux qui, partisans du non, socialistes minoritaires à l’intérieur de leur propre parti ont violé -délibérément- le vote majoritaire pour s’opposer à son application !
C’est -selon moi- à partir de ces basses magouilles -renouvelées quelques mois plus tard- que le PS s’est durablement décridibilisé.
Bref, le traité constitutionnel a été abandonné avec les conséquences que l’on sait !
Mais heureusement pour les sceptiques, les dubitatifs, les furieux : il y avait le plan B dont l’ambition était extrême compte tenu du point de départ et qui était présenté comme une retraite intelligente prévue à l’avance.
Ses partisans ont raconté qu’ils allaient partir en croisade pour expliquer à tous « les minables qui n’avaient rien compris » -en France et dans les 27 pays membres- comment il fallait en passer par une Europe plus sociale..... et, à l’initiative de la Gauche française transformer l’Europe des 27 en une sorte de paradis !
Je ne serai pas cruel : une bulle, pointée, devant ce nouvel exemple d’arrogance sans prolongement ! Les croisés du plan B ont disparu derrière le décor aussi rapidement qu’ils sont montés sur scène.
Nous en étions la au moment de la campagne des présidentielles.
De nouveau : primaires et vote majoritaire pour présenter Ségolène Royal comme candidate à l’élection présidentielle ! Elle gagne haut la main. Les battus, les mêmes que dans la primaire précédente, ont du mal à sourire en direct dans les télévisions... et ils commencent à trahir dès le rideau retombé !
On sait donc la, pour la deuxième fois, où sont les ringards minoritaires.... et les tricheurs !
Parce que chacun pourrait récapituler les coups bas de la machine à perdre : ils ont émaillé la campagne de Ségolène Royal ! La démarche de « démocratie participative » a tenté, en employant des outils modernes, de redonner vie, à gauche, à la démocratie politique en sortant des courants traditionnels qui ont largement contribué au coup d’état que je viens de rappeler.
La encore, on connait la suite. Elle débouche sur une saignante défaite de l’ensemble des socialistes -et au delà elle conduit à la défaite de la gauche- ainsi qu’à la victoire de Sarkozy autour duquel toute la droite même extrême s’est rassemblée.
Mes camarades du 20° siècle auraient pu tirer les leçons de ces catastrophes successives : ils auraient pu engager de vraies réformes à défaut de faire naitre de nouvelles idées.
D’abord sur leurs propres comportements dans le fonctionnement des instances dirigeantes de leur parti. Ensuite ils auraient du faire des propositions de réforme à la hauteur de l’effet déplorable que leurs luttes intestines ont fait naitre dans le pays !
Disons le s’il ne se réforme pas ce parti n’est plus crédible : ils ont tué l’espoir et l’utopie !
Bref, par deux fois, le fonctionnement de la démocratie a été mis à mal au sein du principal parti de l’opposition en France. On pourra noter que les responsables de ces déviances sont ceux qui prétendent incarner -à eux seuls- les traditions historiques du « mouvement ouvrier ».
Puis c’est le congrès de Reims où la encore l’issue du scrutin interne prête pour le moins à confusion. Pour ce qui me concerne, à titre personnel, j’en reste la parce que je ne comprends pas -jusqu’au jour d’aujourd’hui- que Ségolène Royal ne tire pas les conclusions qui s’imposent : ses adversaires iront jusqu’à l’acharnement -et ils le prouvent tous les jours- lui barrer la route du renouveau. En 2008, en 2009 comme en 2012.
On comprendra que ma compassion pour le cas personnel de la « madone du Poitou » s’arrête à la disparition de ce qu’elle a incarné.
Je continue à la respecter sans doute davantage que bien des membres de son parti. J’écoute les propositions qu’elle fait notamment à l’échelon régionale.
Le renouvellement de la vie politique à gauche pouvait passer par elle si elle avait été au bout de ses pratiques. Si elle a vait dit -comme tout le monde croyait qu’elle allait le faire- stop à la triche !
Elle avait mis sur les rails une conception du pouvoir qui n’était plus léniniste. Qui abandonnait les bannières et les slogans tout fait au profit de moyens de communication en prise avec la vie quotidienne du 21° siècle ! Les réseaux se substituaient aux sections. Une part d’utopie et de rêve autant que d’espoir.
C’est tout cela qui s’est brisé avec la mise sous le boisseau de cette ultime tentative.
On sait tous que la « gauche » du Parti socialiste n’a pas de projet européen. On sait tous également que la « gauche » du Parti socialiste n’a pas d’autre projet de transformation de la société que de lutter contre la globalisation pour reconstruire une société industrielle un peu plus juste et plus humaine.
On sait tous que les caciques du Parti socialiste ont quitté définitivement les rives de l’utopie pour se cantonner à cultiver leur pré-carré....
Comment expliquer autrement la multiplication de ces atteintes internes à la démocratie que je viens d’évoquer.
Comment expliquer autrement l’autisme vis à vis des militants.
Comment expliquer autrement les tentatives réussies de débauchage que l’on connait....
Les prochaines élections pour le renouvellement du Parlement européen ne sont pas un des épisodes de la vie intérieur de l’hexagone.... Non !
Ce ne sont pas non plus des élections pour sanctionner Sarkozy.... Non !
Ce ne sont pas des élections qui vont renforcer ou pas la majorité ou l’opposition dans l’hexagone.... Non !
Ce ne sont pas des élections qui sont des primaires de 2012.... Non.
Ce sont des élections européennes pour élire des députés européens.
Voter Europe Écologie -dont l’ancrage à gauche ne peut être contesté- c’est annoncer fièrement la couleur : la construction d’une Europe fédérale et la transformation du prochain parlement en une véritable constituante : ce qui est le meilleur des plans B....
La construction de l’Europe reste la dernière utopie à construire dans nos vieux pays : quel est le meilleur endroit pour le faire que de construire un Parlement digne de ce nom !
Camarades socialistes, si vous êtes pour un changement de société dans le cadre d’une Europe démocratique ne vous laissez pas abuser par des stratégies personnelles dépassées et qui conduisent à l’échec.
Je ne suis pas "vert" mais, comme de très nombreux militants de gauche, je crois que la seule utopie raisonnable est aujourd’hui de se regrouper conjoncturellement pour construire une Europe juste, solidaire et responsable. Les têtes de liste de ce mouvement citoyen n’ont pour l’instant rien proposé d’autres.
39 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON