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Ce que nous coûte l’Europe

Des plateaux de télévision aux foyers français, des estrades politiques aux comptoirs des cafés, les trois derniers référendums européens - en France, aux Pays-Bas et en Irlande - ont enfin sorti l’Europe de l’indifférence. Certes, les citoyens n’ont pu comprendre grand-chose aux arcanes institutionnels de l’Union, ni aux implications du Traité constitutionnel devenu Traité de Lisbonne. Difficile de leur en vouloir, lorsqu’on sait que nos dirigeants eux-mêmes ont approuvé ces traités souvent sans les avoir lus. Ce que les électeurs ont saisi en revanche, c’est l’enjeu démocratique derrière l’intégration supranationale dont ces traités signent une nouvelle étape. On peut gloser toute la journée sur la légitimité des motivations des électeurs, il y a bien entre ces trois référendums un fil rouge : Français, Néerlandais et Irlandais ont compris qu’ils avaient à choisir entre continuité et rupture, entre cette "union sans cesse plus étroite" voulue par les traités et une Europe des démocraties et de la géométrie variable. A la clé, la réponse à une question aussi vieille que l’Antiquité : par qui voulons-nous être gouvernés ?

Pour être "efficace" , la décision communautaire - aujourd’hui 175 000 pages de textes en vigueur représentant 85 % des lois françaises nouvelles - doit être comprise et acceptée par les vingt-sept peuples, un demi-milliard de personnes, auxquels elle s’applique. Or, leur défiance à l’égard de l’Europe de Bruxelles atteint aujourd’hui des sommets. Si l’on ne réenracine pas d’urgence l’Union dans ses démocraties nationales, beaucoup ne tarderont pas à évaluer le rapport coûts/avantages d’appartenir à l’Union, et le bilan risquerait d’être fatal pour elle. Il y a les coûts et gains immatériels : au stade où elle est parvenue, l’intégration supranationale (par opposition à l’association des nations) est-elle est un bien ou un mal pour la paix civile, la paix sociale, la prospérité de nos économies et le bonheur des peuples européens ? La réponse n’est plus aussi évidente qu’autrefois, l’Europe n’ayant manifestement pas tenu beaucoup de ses promesses (à part peut-être la consolidation de la paix, quoique la mise aux fers du pangermanisme doive surtout aux décisions des alliés). Il y a aussi, plus prosaïquement, la question du coût matériel, sonnant et trébuchant, pour le contribuable et citoyen français, de l’Europe actuelle. De telles études sur le "coût de l’Europe" sont régulièrement effectuées chez nos voisins les plus pragmatiques : par des think-tanks anglais au sujet de l’économie britannique ou par le gouvernement des Pays-Bas sur la charge administrative pour les entreprises de la législation européenne. En France, jamais.

Du "coût de l’Europe" pour la France, on s’est jusqu’à présent contenté d’évoquer le « solde net » budgétaire, c’est-à-dire la différence entre la cotisation officielle versée au budget de l’Union et les « retours » des fonds européens en France. Celle-ci d’ailleurs ne cesse de croître. Notre pays récupère en aides agricoles et structurelles environ 66 % de ce qu’il a versé : lorsque l’Etat contribue pour 100 euros au budget européen, les agriculteurs français récupèrent 50 euros et nos régions 16 euros, les 34 euros restant subventionnant l’Europe de l’Est et du Sud, ainsi que le fonctionnement des institutions européennes. La France est devenue le deuxième contributeur net en volume et présentera d’ici 2013 un solde "européen" déficitaire de près de 7 milliards d’euros par an. S’y ajoutent d’autres dépenses budgétaires directes, telle que la contribution au fonds européen de développement (738,3 millions), les "refus d’apurement" et amendes communautaires pour défaut de transposition des directives (837 millions en 2008) ou le budget de la présidence française de l’UE (190 millions). L’Etat français contribue aussi en tant que percepteur des ressources européennes (la collecte fiscale a un coût), redistributeur des "retours" communautaires qu’il a subventionnés et transpositeur d’un important volume de normes communautaires, le tout, au nom et pour le compte de l’Union européenne. Ces charges d’administration déconcentrée de l’Union européenne mobilise quotidiennement des moyens publics de l’Etat et des collectivités locales. Du côté des entreprises, le coût d’assimilation de la législation européenne représente environ 37 milliards d’euros. Ainsi, le coût global comptable de l’intégration européenne atteindrait au minimum 50 à 65 milliards d’euros par an pour la France.

Simple ordre de grandeur bien sûr, mais qui mérite que la présidence française de l’Union fasse sienne quelques propositions pour rendre l’Europe "financièrement acceptable" : renoncer au projet d’impôt européen, réformer les ressources propres, mettre fin à "l’Europe-providence" en supprimant 50 % des fonds structurels (dont l’impact est limité), rétablir la préférence communautaire pour mieux rémunérer la production agricole (et donc rationaliser les aides). Sur le plan institutionnel, l’Europe n’a pas d’avenir avec un traité imposé de force malgré les "non" référendaires. Imaginons un "compromis de Luxembourg" rénové, qui consisterait en un droit de non-participation d’un Etat à telle politique communautaire, et l’instauration d’un contrôle démocratique des projets législatifs européens au moyen d’un mandat de négociation du Parlement français pour les ministres se rendant à Bruxelles (ce que font les pays scandinaves), puis le vote d’une résolution sur la participation de la France à la législation envisagée. Souplesse, transparence et démocratie : il est temps d’imaginer l’Europe d’après...

Christophe Beaudouin

Ce que nous coûte l’Europe. 15e étude publiée par Contribuables Associés, en ligne ici


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21 réactions à cet article    


  • ronchonaire 9 juillet 2008 14:18

    A partir du moment où il y a des bénéficiaires nets, il n’est pas surprenant qu’il y ait des contributeurs nets, non ? Le fonctionnement de l’UE est d’ailleurs fondé sur ce principe depuis le début : les régions prospères contribuent plus et une partie de leur contribution sert à financer le développement des régions plus pauvres. C’est ce que les irlandais ont eu, semble-t-il, un peu de mal à intégrer : eux qui ont bénéficié des aides européennes pendant des décennies et en ont profité pour devenir un des pays les plus prospères d’Europe n’acceptent pas de devoir désormais payer pour que l’on puisse faire de même avec les pays de l’Est.

    Par ailleurs, ce mécanisme de redistribution est, si je ne m’abuse, à la base de notre sacro-saint "modèle social français" (les riches paient pour les pauvres, les biens-portants pour les malades, les travailleurs pour les chômeurs, etc.) alors pourquoi remettre en cause au niveau européen un système qui est défendu mordicus au niveau national ? Il y a quand une énorme dose de mauvaise foi dans votre raisonnement.


    • manusan 9 juillet 2008 16:00

      C’est clair, d’ailleurs la croissance économique généré par ces infrastructures profitent ensuite en priorité aux entreprises des pays riches de l’Europe, il suffit de regarder le nombre de contrat que décroche les PME allemandes en Pologne. Bref tout le monde y trouve son compte.


    • dup 10 juillet 2008 11:28

      eh oui , le piège !!! . Ce qui marche ( assez mal ) dans une entité de 60 millions de même culture ne marche pas forcément dans une entité de 1/2 milliards .La grande. L’illusion de la linéarité . L’annonymat , la taille , le manque d’implication de responsibilté , la manque de transparence , la technocratie etc... favorise les penchants mauvais qu’ont tous les hommes à qui on demande pas de comptes. Le communisme a échoué pour les mêmes raisons. ¨Mais bon , c’est pas perdu pour totu le monde

      http://www.dumpert.nl/mediabase/161331/afc902e3/europarlementariers_zijn_za kkenvullers.html

      tout est relatif , cela dépend si on est dans le camp ou sur le mirador . Si vous trouvez cette video comme normale ,il y a un reel probleme humain . Atteindre un tel cynisme ,même les soviets n’auraient pas osé. mettez moi les votes négatifs, au mois on saura pour qui vous roulez


    • HELIOS HELIOS 9 juillet 2008 15:48

      Ce n’est pas le modèle qui est remis en cauise, c’est sa déclinaison.

      Je crois tout simplement que notre administration, déjà bien mal foutue (a ce propos je vous conseille d’ecouter le debat qu’il y a eu sur BFM radio le 07/07/2008... vous pouvez ecouter le podcast)... bien mal foutue je disais au point que ses circuilaires arrivent a contredire le contenu des lois votées par le parlement pour leur application... cette administration ne devient pas vertueuse en ce qui concerne l’Europe.
      Ce qui nous arrange parfois et ce qui nous derange souvent c’est le manque de professionalisme, de responsabilité, et d’esprit de service qu’il regne dans ce mamouth là.

      L’europe a bon dos en tout cas. Par contre je suis parfaitement d’accord avec vous, il faudrait revoir les objectifs de l’Europe, pour les peuples, et non pas pour le cercle fermé de dirigeants et de quelques financières internationales.


      • HELIOS HELIOS 9 juillet 2008 15:51

        Oups, BFM c’etait le 8 et c’est là : www.bfmradio.fr/archive/player.php
        L’articles s’appelle "trop de loi tue la loi"


      • faxtronic faxtronic 9 juillet 2008 16:47

        quel est le cout de l’Europe. Quelle est le benefice pour les francais. Soyons aussi pragmatiques que les britanniques, cessons de nous faire avoir par les sentiments, pour ce que cela donne ( on est hais par les pays de l’est, qui eux adulent GB). Comptons nos sous.

        WE WANT OUR MONEY BACK


        • dup 10 juillet 2008 06:03

          EUROPARASITES rien que des parasites . 14 700 euros et rien foutre est quand meme plus agréable que de travailler dans un garage lugubre . On comprend quîl y ait des adeptes de cette nouvelle nomenclatura. J’ai jamais reçu la répond à la simple question : qu’a apporté l’Europe ??

          http://www.dumpert.nl/mediabase/161331/afc902e3/europarlementariers_zijn_za kkenvullers.html


          • Reflex Reflex 10 juillet 2008 09:48

            @ Ronchonaire
            Comment ne pas abonder dans votre sens ? Car, malgré qu’elle est dominée par des gouvernements de droite et de centre droit, l’Europe reste un garde-fou social-démocrate. A preuve, le rejet de la directive Bolkenstein dans sa première et dure formulation ainsi que le principe de subsidiarité.
            Ce dernier devrait, par ailleurs, permettre aux adversaires de la construction et de la solidarité européenne de tempérer ce qu’ils qualifient d’excès. Quant au rigolo qui s’insurge sur l’indemnité parlementaire européenne, il ferait bien de revoir ses classiques pour comprendre comment nous en sommes arrivés là. La queue basse, il lui resterait à incriminer la France.


            • dup 10 juillet 2008 11:35

              on vous a trompé . Le francmaçon de 1992 vous a induit en erreur en vous faisant miroiter de jours meilleurs. Le corbeau et le renard . Comment prendre une decision juste avec des données fausses ?
              les médias sont TOUS des vendus. Avez vous jamais lu UNE SEULE LIGNE contre le TCE ?

              à gerber
              http://www.dailymotion.com/relevance/search/balavoine/video/x1mob3_balavoin e-coup-de-gueule_politics

              reveillez vous !!!! où sont ils les lendemains qui chantent ????????????????????


            • beubeuh 21 juillet 2008 17:30

              Bon les "pays pauvres" (c’est pas du tout méprisant) achètent davantage aux Allemands (pas par politesse, mais parce que leurs produits sont meilleurs), qui sont notre premier partenaire économique et commercial.
              Donc on est gagnants, au final. Par ailleurs ils vaut mieux délocaliser dans des pays qui ont a une chance d’harmoniser leur droit du travail avec le notre un jour qu’avec la Chine, qui se fiche de nous comme d’une guigne.


            • Vincent Perrier-Trudov Vincent Perrier-Trudov 10 juillet 2008 11:53

              Totalement faux.

              L’étude à laquelle votre article fait référence est totalement biaisée, mélange les chiffres, et sa conclusion est un mensonge pur et simple.

              Le coût de 50 à 60 milliards d’euros est totalement fantaisiste, et le fait que ce soit une étude des Contribuables associés ne lui donne aucune crédibilité.

              Ce que vous passez totalement sous silence, c’est que ce n’est pas l’Europe qui décide pour la France, mais la France qui décide à travers l’Europe.

              TOUTES LES DECISIONS EUROPEENNES SONT PREPAREES, ACCEPTEES, ET VALIDEES PAR LES GOUVERNEMENTS FRANCAIS.

              A titre d’exemple, la directive sur les OGM avait été acceptée par le Gouvernemnt Jospin. Donc les 37 milliards de coût d’assimilation pour les entreprises, si tant est qu’il soit de ce niveau là, l’aurait de toutes façons été si c’était la France qui avait pris ces réglementations.

              Et le solde déficitaire entre ce que l’on donne et ce que l’on reçoit de l’Europe est largement compensé par les gains que l’on en a retiré.

              Curieusement, dans votre raisonnement, vous ne comptez pas ce qu’on a économisé en charge de la dette depuis qu’elle a été transcrite en euros. Les taux d’intérêt sont restés bas, et la France a pu emprunter sans que cela lui coûte trop.

              Je vous laisse imaginer où on en serait si on avait gardé le franc français.

              Votre article est un monceau de partialité et de désinformation.

              http://vincentperriertrudov.wordpress.com


              • jak2pad 10 juillet 2008 12:21

                parfaitement d’accord avec vincent perrier-trudov - cette désinformation est fatigante.

                la france a profité à fond de l’euro, s’est abritée derrière lui et a provisoirement sauvé les meubles en évitant trois dévaluations qu’elle aurait eu autrement à tous les coups

                les gens ont voté non chez nous pour des raisons totalement contradictoires, et dans les deux autres pays qui ont refusé après nous, pour des raisons encore très différentes

                cependant personne ne me fera croire qu’un électeur d’intelligence normale, avec une curiosité normale, et un tout petit peu d’intérêt pour son propre futur, ne puisse pas comprendre de quoi il s’agit !

                si les gens n’ont plus envie d’ Europe, il faut mettre celle-ci en sommeil, comme la Belle au Bois Dormant, et espérer sans trop y croire qu’un Prince Charmant viendra lui baiser le front, mais il faudra aussi voir ce que cela va donner en termes de délocalisations, de crise financière et de conflits

                 et aller comme des grands négocier en ordre dispersé le baril de pétrole !




                Nul doute que tout cela s’arrangera comme par miracle !


                • thierry 11 juillet 2008 23:25

                  n’importe quoi ; encore un qui fait de la propagande oui-ouiste ; la france paie le prix cher de l’europe ; elle ne maitrise ni son avenir, ni sa monnaie, bref plus rien ; l’euro est une catastrophe : d’ailleurs plus personne ne vaut d’une europe à 30, d’une monnaie surévaluée, d’une politique monétaire controlée par un organisme indépendant des états et dont la création de monnaie est réservée aux banques privées (art 104 du traité de maastricht) ; la croissance est en berne partout (espagne , irlande, allemagne : dont on nius rabat les oreilles en disant que ce sont des exemples ; le navire coule ; l’autriche et d’autres pays commencent à dire qu’ils ne veulent plus du traité de lisbonne ; la seule issue pour l’europe est la dictature ; sarkosy s’y emploie


                • beubeuh 15 juillet 2008 10:56

                  Ben voyons ! L’Europe devient responsable de toutes les calamités, y compris Sarkozy. Faut-il vous rappeler que ce sont les Français qui ont voté pour lui ?


                • beubeuh 10 juillet 2008 19:47

                  @ l’auteur :

                  Avez-vous déjà pensé à faire le bilan comptable de votre appartenance à la République Française ? Non, je demande ça, parce que si le coût de l’UE vous choque, celui de l’Etat français vous causera carrément une apoplexie.

                  Bon, sinon voici un démontage point par point.


                  - Effectivement nous sommes un contributeurs net. Mais vous oubliez de préciser que le budget de l’UE est limité à 1% du PIB, donc il ne s’agit pas de montants colossaux, loin de là. Par ailleurs vous mentionnez 34% de la contribution française qui partirait vers l’étranger. C’est faux, car vous oubliez de compter l’argent qui revient au titre du Programme-Cadre pour la Recherche et le Développement (tout de même la 3e politique communautaire) et les autres programmes européens.
                  Par ailleurs, si nous recevons si peu d’argent de la politique régionale, c’est que les crédits disponibles à ce titre est largement sous-utilisé (à 50% contre plus de 80% au Royaume-Uni) à cause de l’incompétence des administrations préfectorales. De plus, les derniers gouvernements ont obstinément refusé de décentraliser la gestion des fonds structurels comme cela se fait dans tous les grands pays. Et cela pour de basses raisons politiques (le gouvernement est de droite, les régions de gauche).


                  - Le Fonds Européen de Développement (FED) soutien les pays de la zone Afrique-Caraïbes Pacifique et n’est pas une contribution obligatoire. Nous le finançons sur la base du volontariat. Mais cela vous hérisse sans doute le poil de savoir qu’on aide les pays pauvres.


                  - les amendes pour manquement ou non-transposition des directives : si notre administration était compétente et qu’il y avait moins de blocage politique, cette dépense n’existerait pas.


                  - "Ces charges d’administration déconcentrée de l’Union européenne mobilise quotidiennement des moyens publics de l’Etat et des collectivités locales." 
                  Si cela était vraiment un coût, pourquoi les collectivités locales se battraient-elles pour recruter des spécialistes des financements européens (que personne ne nous force à utiliser) ? La réponse est évidente : parce que c’est rentable ! Cela mobilise effectivement des moyens publics, mais voir pour cela mes remarques précédentes sur l’efficacité administrative et la décentralisation. 


                  - 37 milliards d’€ de coût pour les entreprises ? D’où tenez-vous ce chiffre ? Il faudrait aussi calculer ce qu’elles ont gagné avec la suppression des frais de change lors de l’adoption de l’euro, et aussi en capacités commerciales avec l’harmonisation des différentes normes (industrielles, environementales, etc.).


                  - Le bilan comptable est selon vous "50 à 60 milliards €" : en additionnant vos chiffres contestables, on est encore loin de ce total.


                  - L’impact des fonds structurels "Convergence" (l’aide au régions en retard de développement) n’est absolument pas perçu comme limité. En revanche la partie contestée, dont on s’interroge sur les résultats réels, est la partie actuellement appelée "Compétitivité régional", ancien objectif 2. C’est les crédits dont bénéficient les régions françaises.


                  - Le traité n’a pas été imposé de force, il a été approuvé par un organe démocratique, élu au suffrage universel direct il y a à peine un an.


                  • bob 14 juillet 2008 12:51

                    Monsieur,

                    Lorsque vous dites que la France recupere en aides agricoles et structurelles 66% de ce qu’elle a verse, savez-vous qui en beneficie ?
                    La France etant un pays assez grand, ces sommes ne devraient pas passer inapercues : le milieu agricole ( les vrais paysans et non pas les entreprises enormes tirant leurs subsides aussi bien de leur production que des aides) ne recoit qu’une part marginale de ces aides. Ils sont d’ailleurs les premiers a reclamer la vente de leur produit sans que des "decrets" obscurs ne leur interdisent de faire leur travail. Oui, la France possede une agriculture competitive mais pourquoi la saboter ?
                    Par ailleurs, avaient-on reellement besoin d’un fond europeen de developpement et si oui pourquoi faire ? Initialement, l’Europe avait ete presente comme une alternative a la bureaucratisation, pourquoi en devient-elle le porte-drapeau ?
                    Enfin, si le budget de la France est dans un tel desequilibre, pourquoi lui imposer un nouvel impot dont le benefice lui reviendra pas ?


                    • bob 14 juillet 2008 13:32

                      Quant aux autres intervenants, est-il concevable pour changer les mauvais cotes de la France de les exporter ?
                      Commencons a reformer chez nous avant de donner des lecons aux autres.
                      En ce qui concerne la constitution europeenne, malgre ce que peuvent dire les tenants de la pensee unique, elle aura ete ratifiee non pas par les peuples mais par des "elus" tres comprehensifs de leurs propres interets. Que personne n’oublie qu’en France elle aura ete rejetee par 55% de francais et officieusement acceptee par une " majorite" de deputes ( lesquels ?). Ou se trouve la democratie ( gouvernement par et pour le peuple) dans ce procede ?
                      Enfin, l’utilisation abusive de termes techniques et de comites divers et varies ne sauraient cacher les depenses faramineuses de cette entite.


                    • beubeuh 15 juillet 2008 11:11

                      Mais enfin de quelle "depenses faramineuses" parlez-vous ? Visiblement il y a un fait que vous n’avez absolument pas intégré, c’est que le budget de l’Europe est PLAFONNE à 1% du PIB et ne peut pas être déficitaire. C’est-à-dire qu’il est indexé sur la croissance et qu’on ne peut pas créer de nouvelles dépenses n’importe comment. Il n’augmente donc jamais la dette des pays membres et restera toujours quelque chose d’infime et de marginal comparé à nos gros postes de dépenses (education, santé, armée, etc...)

                      De plus, il y a un paramètre important à prendre en compte, c’est que le Parlement étant établi en partie sur notre sol, une part non négligeable de ces dépenses de fonctionnement est directement réinjecté dans l’économie française. Ca n’a l’air de rien mais c’est un privilège que nous envient nos partenaires, à prendre en compte avant de nous livrer avec délectation à notre sport national : se plaindre, encore et toujours.

                      Je vous signale par ailleurs que la question de la constitution européenne et celle du budget sont totalement déconnectées, le TCE n’augmente pas les charges (en simplifiant pas mal de procédures, ils aurait plutôt tendance à les diminuer). Bref, je vous laisse contester tant que vous voulez la legitimité du système parlementaire, mais à ce moment là j’aimerais qu’on s’insurge plus contre Sarko et sa bande que contre l’Europe, car faire le contraire c’est de la lacheté.

                      A votre question "avaient-on reellement besoin d’un fond europeen de developpement et si oui pourquoi faire ?". Le FED finance l’aide développement des pays Afrique Caraïbes Pacifique. Libre à vous d’estimer que ce genre d’aide est inutile, mais je pense que cette opinion est loin d’être majoritaire dans les pays qui contribuent au FED (dont le budget est distinct de celui de l’UE, soit dit en passant). 


                    • dom y loulou dom 14 juillet 2008 12:57

                      il est inutile de faire comme si l’europe devait se construire avec les peuples.... depuis le début de sa création c’est une entité qui vise la gouvernance au-dessus de la tête des citoyens. Le fait qu’on en discute vient uniquement du fait qu’il y a une possibilité d’aprofondir ses principes démocratiques, mais à moins que les peuples l’imposent à leurs dirigeants ils nous mènent en bâteau pour asseoir une vaste prison où le but avéré est de marquer les citoyens comme des boeufs.

                      On veut que ça change et que des politiciens courageux imposent une autre manière de faire et qui soit EUROPEENNE ou alors la légitimité de chaque gouvernement national est mise à mal aux services d’intérêts n’ayant absolument rien d’européen et le parlement de Strasbourg n’est qu’une coque vide.


                      • anwe 19 juillet 2008 16:23

                        " De plus, il y a un paramètre important à prendre en compte, c’est que le Parlement étant établi en partie sur notre sol, une part non négligeable de ces dépenses de fonctionnement est directement réinjecté dans l’économie française. Ca n’a l’air de rien mais c’est un privilège que nous envient nos partenaires, à prendre en compte avant de nous livrer avec délectation à notre sport national : se plaindre, encore et toujours."

                        Vous ne devez sans doute pas tenir compte des augmentations de prix, ni de l’arrogance, tant à Strasbourg qu’à Bruxelles, que nous subisons au jour le jour, dûs aux énormes salaires et avantages des personnels de l’UE.
                        Ni être au courant de sommes qui "disparaissent" dans les finances européennes...


                        • beubeuh 21 juillet 2008 17:13

                          "Augmentation de prix" : de quel prix parlez vous ? Vous ne rendez quand même pas l’Europe responsable de l’augmentation du barril de pétrole ?

                          "arrogance" : intraduisible en termes comptables, à ma connaissance. De plus je vous signale que le numéro de téléphone de n’importe quel fonctionnaire européen est accessible au public et qu’il est très facile d’obtenir des rendez-vous. A n’importe quel niveau, ils sont donc beaucoup plus facile d’accès pour les citoyens que le premier gratte-papier de préfecture venu.

                          "énormes salaires et avantages". Sur les salaires, c’est vrai qu’ils sont assez élevés. On pourra vous rétorquer que c’est le prix de la compétence, et que cela est nécessaire étant donné que le nombre de fonctionnaires réduit dont dispose l’UE. J’ajouterai surtout le plafond des rémunérations n’a rien à voir avec ce qu’il peut atteindre dans le privé (par ex. dans la finance) à qualification et expérience équivalente, et est plutôt moins élevé que d’autres organisations internationales (OCDE, notamment). Les avantages dont vous parlez se limitent, si l’on peut dire, aux exonarations fiscales. Cela peut sembler choquant mais c’est compréhensible : c’est pour éviter que les 3 Etats hôtes des institutions ne récupèrent une partie des salaires, qui sont payés par tous les Etats membres. Autre détail : les Français sont surreprésentés au sein du personnel UE.

                          "Sommes qui "disparaissent" dans les finances européennes". Non effectivement, je ne suis pas au courant, mais si vous ne pouvez pas être plus précis à ce sujet, je serai obligé de considérer qu’il s’agit d’une accusation gratuite, voire de calomnie. Pour le reste, il y a une cour des comptes européenne et des audits en permanence.

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