Europe : folie française et technocratique contre responsabilité allemande
Aujourd’hui a lieu un nouveau sommet européen pour finaliser le second plan pour les créanciers de la Grèce et l’euro. Heureusement, il semblerait que l’Allemagne ait réussi à imposer une participation des créanciers privés, contre l’avis initial de la BCE et de la France.

L’Allemagne a raison !
Cela fait maintenant un mois que le gouvernement allemand et la Bundesbank mettent la pression sur leurs partenaires pour faire contribuer le secteur privé au second plan grec. En effet, les plans actuels sont avant tout des plans à destination des créanciers de la Grèce, qui permettent jusqu’à présent le remboursement intégral des créances d’Athènes. Pour ce faire, les autres pays européens empruntent de l’argent et le peuple grec doit subir une austérité sauvage.
Du coup, il apparaît comme totalement justifié et complètement normal que les créanciers participent à l’effort collectif. Cela est d’autant plus logique qu’en absence d’accord, la Grèce ferait défaut et ne rembourserait pas les prêts qui lui ont été accordés. En outre, les institutions financières empochent de grosses primes de risque et il paraît plus que légitime qu’elles assument une partie de ces risques en compensation de ces énormes bénéfices.
En fait, ne pas faire contribuer les institutions financières serait moralement inacceptable. Quelque soit le jugement des agences de notation, il serait scandaleux que les peuples paient la note sans que les créanciers ne soient mis à contribution. En ce sens, la position intransigeante de l’Allemagne est parfaitement justifiable. Elle l’est d’autant plus que l’Allemagne est le premier contributeur et que l’Europe lui demande des centaines de milliards.
L’irresponsabilité française et technocratique
A l’opposé, la France et les bureaucrates de la BCE ou de la Commission semblent toujours prêts à engager des centaines de milliards d’argent public pour venir à l’aide de ces pauvres créanciers, sans même leur demander la moindre contribution. Une telle position est d’autant plus hallucinante que les « technocrates apatrides et irresponsables » de Bruxelles et Francfort ne sont jamais les derniers pour demander des sacrifices aux peuples européens.
Bref, avec eux, il y a deux types d’argent public. L’argent public à destination des peuples, dont il faut absolument contenir la dépense. Et l’argent public à destination des créanciers des pays en difficulté ou des banques, à disposition de manière quasiment illimitée, comme l’ont illustré les mécanismes d’aide au secteur financier pendant la crise de l’automne 2008 ou encore les engagements colossaux pris par la BCE depuis la crise, comme le dénonce justement Der Spiegel.
Bien sûr, les agences de notation refusent tout défaut ou même toute restructuration de la dette grecque. Mais il est révoltant de voir la BCE et la Commission défendre sans la moindre nuance les intérêts de la finance sans sembler penser une seconde aux intérêts des peuples. On voit où ces bureaucrates placent l’intérêt général européen et cela montre surtout qu’il serait suicidaire de continuer de confier à ces fonctionnaires les clés du pouvoir en Europe.
Malheureusement, la France a apporté une grande contribution à ces politiques supranationales et ne servant que les intérêts de la finance. Heureusement que l’Allemagne bloque depuis quinze mois toute nouvelle dérive. Merci Berlin ! Merci Angela ! Tenez bon !
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