J’ai découvert un récemment un personnage (et derrière lui un parti, l’Union Populaire Républicaine : http://u-p-r.fr/ ) plus qu’intéressant. Avec son parti, il se propose de faire sortir la France de l’Union Européenne. Très certainement d’héritage Gaulliste, son analyse historique, économique, et géopolitique de la France, de l’Europe et du Monde, est passionnante pour quiconque désire apprendre. Voici en condensé le points principaux d’une position politique à la fois atypique et pourtant certainement sympathique pour beaucoup de la majorité de Français sceptiques vis-à-vis de la construction Européenne.
François Asselineau est Enarque, a fait HEC, est passé à l’Inspection des Finances, a été chef de cabinet ; bref, on ne peut certainement pas lui faire le reproche d’être un peu farfelu et d’avoir des propositions qui ne tiennent pas compte des réalités financières et politiques du monde. Le processus de sortie de l’U.E est d’ailleurs prévu dans le traité de Lisbonne. Ses interventions et ses conférences visibles sur le net, ne laissent également aucun doute quant à son érudition et ses vastes connaissances en matière historique et économique. Bref, il n’y a aucune raison de balayer a priori les opinions qu’il présente, et le seul fait qu’une majorité de Français aient voté contre un traité qui est pourtant soutenu par l’ensemble de la classe politique, devrait inciter à s’appesantir sur la question Européenne.
1/ La construction Européenne sert en réalité les intérêts Américains, qui sont d’ailleurs les plus fervents partisans de la construction Européenne et de son extension à l’Est. Dans l’esprit de ce que de Gaulle avait déjà annoncé (voir ci-dessous en italique), la création d’un ensemble d’économies hétérogènes garantie un désaccord permanent, qui aboutit de fait à ne mettre les pays d’accord que pour suivre un tiers : les USA. Les Polonais sont attaché à une politique favorisant la circulation du travail et de l’emploi ; les Français sont attachés à la protection salariale ; les Anglais veulent la destruction de la PAC, etc , etc.. Ne parlons pas de la géopolitique, dont l’exemple de la guerre en Irak a démontré à quel point la discorde était générale en tant de crise.
Est-ce que le peuple français, le peuple allemand, le peuple italien, le peuple hollandais, le peuple belge, le peuple luxembourgeois, songeraient à se soumettre à des lois que voteraient des députés étrangers, dès lors que ces lois iraient à l’encontre de leur volonté profonde ? Ce n’est pas vrai ! Il n’y a pas moyen, à l’heure qui est, de faire en sorte qu’une majorité étrangère puisse contraindre des nations récalcitrantes. Il est vrai que, dans cette Europe « intégrée » comme on dit, il n’y aurait peut-être pas de politique du tout. Cela simplifierait beaucoup les choses. En effet, dès lors qu’il n’y aurait pas de France, pas d’Europe, qu’il n’y aurait pas de politique faute qu’on puisse en imposer une à chacun des Six États, on s’abstiendrait d’en faire. Mais alors, peut-être, ce monde se mettrait-il à la suite de quelqu’un du dehors qui, lui, en aurait une. Il y aurait peut-être un fédérateur, mais il ne serait pas Européen. Et ce ne serait pas l’Europe intégrée, ce serait out autre chose de beaucoup plus large et de beaucoup plus étendu avec, je le répète, un fédérateur. Peut-être est-ce cela qui, dans quelque mesure et quelquefois, inspire certains propos de tel ou tel partisan de l’intégration de l’Europe. Alors, il vaudrait mieux le dire. de Gaulle
En outre, la genèse véritable de l’Europe reste largement dans l’ombre, et est mise de coté au profit d’une hagiographie de Schumann et Monnet. Or, cette construction sous la IVéme République s’est largement faite sous influence Américaine comme l’illustrent la biographie de M.Schumann et certaines archives récemment déclassifiées dont celle-ci par exemple :
19/09/2000 - (de notre correspondant à Bruxelles Ambrose Evans-Pritchard) - Des documents secrets du gouvernement américain qui viennent d’être déclassifiés montrent que la communauté des services secrets américains a mené une campagne, tout au long des années 50 et 60, afin de promouvoir l’unification européenne. [...]
Les dirigeants du Mouvement Européen (Retinger, le visionnaire Robert Schuman et l’ancien premier ministre belge Paul-Henri Spaak) étaient tous traités comme des employés par leur parrains américains. Le rôle des États-Unis fut camouflé comme pour une opération secrète.
L’argent de l’ACUE (American Committee on United Europe : Comité Américain pour l’Europe Unie)provenait des fondations Ford et Rockefeller, aussi bien que des milieux d’affaires ayant des liensétroits avec le gouvernement américain. [...] .Le Département d’État jouait aussi un rôle.
Une note émanant de la Direction Europe, datée du 11 juin 1965, conseille au vice-président de la Communauté Économique Européenne, Robert Marjolin, de poursuivre de façon subreptice l’objectif d’une union monétaire. Cette note recommande « d’empêcher tout débat jusqu’au moment où l’adoption de telles propositions deviendraient virtuellement inévitables. »
2/ L’ensemble du pouvoir Européen n’est pas de nature démocratique, et repose sur des traités démocratiquement rejetés par plusieurs pays. L’U.E. se voit conférée une compétence exclusive sur les politiques nationales (en matière budgétaire ou d’immigration par exemple), violant ainsi la souveraineté des nations. Cette mainmise de l’Europe sur les nations (par exemple quand de Villepin a voulu pousser une loi protégeant nos secteurs sensibles contre les délocalisations) est de plus appliquée par des "Commissaires" complètement inconnus du peuple, dont les sensibilités sont très majoritairement Atlantistes : sur 27 commissaires, 11 ont été formés aux USA et notamment a la Georgetown university qui est la pépinière des haut-fonctionnaires US, CIA, etc... Beaucoup ont auparavant occupés des fonctions au sein de l’OTAN. Enfin, la Commission Européenne édite des "recommandations" qui sont en réalité des ordres puisque les états sont financièrement sanctionnés s’ils tardent à faire voter ces lois (par exemple la loi sur les OGM - dont les Français naturellement ne veulent pas !). D’ailleurs, l’ouverture à la concurrence des fournisseurs de gaz et d’éléctricité ne vient pas du gouvernement, mais simplement des recommandations faites par Bruxelles à la France.
3/ l’Europe coûte plus qu’elle ne rapporte. La France paie 20 milliards et en reçoit 12 milliards. Une opinion répandue, fournie en prêt-à-penser, stipule que "ce serait pire sans l’euro". Qu’on explique alors si les Etats du Nord qui ont rejoint l’U.E. récemment, étaient dans une situation catastrophique avant d’adopter l’euro. Qu’on explique comment font les Suisses, les Norvégiens, non Européens, et qu’on explique pourquoi la Suède et le Danemark, Européens sans l’Euro, sont les pays se portant le mieux ! Qu’on explique pourquoi la zone Euro est depuis 15 ans la zone de croissance planétaire la plus faible !
4/ De Gaulle n’était pas Europhile, contrairement à une fausse analyse historique largement colportée.
(...)la fin du Marché commun, ça ne nous contrarie pas ». Je n’avais pas été favorable à l’intégration européenne. Mais dès lors qu’on avait signé le traité de Rome, j’ai pensé, quand je suis arrivé aux affaires, qu’il fallait qu’on l’applique. S’il n’est pas appliqué, la France s’en tirera très bien autrement. de Gaulle
Maintes fois de Gaulle avait mis en garde contre l’asservissement aux USA, dans une conférence de presse citée ci-dessus en 1/. Tous ses efforts à se rapprocher de l’Allemagne visaient à l’extirper de sa dépendance Américaine, et après cette tentative infructueuse, il entreprendra de rapprocher la France d’autres puissances (dont la Chine Populaire qu’il reconnut en 1964). Il pratiqua la politique de la chaise vide a Bruxelles en 1965 pour protester contre le projet supranational qui sous-tendait le financement de la PAC.
5/ L’histoire de la France, c’est l’histoire d’un pays qui ne se soumet pas, et refuse les Empires. De Vercingétorix au 18 juin, en passant par la bataille de Bouvines et François 1er face au Saint-Empire Romain-Germanique ; l’histoire de la France, c’est l’histoire d’un pays qui se retire de l’OTAN et incarne le non-alignement. La monnaie unique et l’Union Européenne prive la France de tout pouvoir sur ses propres choix budgétaires et monétaires.
6/ Les monnaies uniques n’ont jamais duré. Une majorité de Prix Nobels s’accorde à dire que l’euro n’est pas viable : Milton Friedman, Maurice Allais, Paul Krugman, ont mis en garde contre cette monnaie unique et sont bizarrement absents des médias.
Voilà succintement un éventail de raisons pour lesquelles la France doit montrer l’exemple, et la France doit sortir de l’Union Européenne avant qu’un effondrement général semblable à celui de l’U.R.S.S. ne nous y contraigne. Retenez le nom de ce parti, l’UPR de François Asselineau car vous en entendrez parler !