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Accueil du site > Actualités > Europe > JO : et l’Europe dans tout ça ?

JO : et l’Europe dans tout ça ?

Vue de l’Hexagone, la question européenne, faute de passionner les foules, ne manque pas d’une riche actualité, marquée pêle-mêle par la ratification du Traité de Lisbonne, la prochaine présidence française de l’Union (1er juillet 2008), ainsi que par la proximité du renouvellement du Parlement européen en juin 2009. Si Nicolas Sarkozy annonce avec force que la présidence française sera l’occasion du « retour de la France en Europe » avec, parmi les quatre priorités, le renforcement de la politique européenne de la défense, ce qui sous-entend également le développement d’une politique étrangère communautaire, il y a fort à parier que ces vœux seront assez vite contrariés par les dissensions internes, la question de l’Otan et l’absence de réelles innovations en la matière dans le texte lisboète. De ce point de vue, la brûlante question de la Chine et de ses relations avec le Tibet donne un nouvel aperçu de l’extrême difficulté du Vieux Continent à parler d’une seule voix, mais surtout à coordonner ses actions.

Officiellement le Traité de Lisbonne, qui entrera en vigueur début 2009, change la donne en matière de politique étrangère européenne, supprimant le Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune et le Commissaire européen chargé des relations extérieures au profit d’un unique Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, censé donner un visage à la diplomatie communautaire. Si, hormis la création d’un titre assez sportif à retenir, cette initiative est sans doute dictée par le bon sens, on se demande en quoi ce brave personnage pourra orienter la politique étrangère de l’Europe, étant entendu que le Traité de Lisbonne stipule : « que les dispositions concernant la politique étrangère et de sécurité commune, y compris pour ce qui est du Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ainsi que du service pour l’action extérieure, n’affecteront pas la base juridique existante, les responsabilités ni les compétences de chaque État membre en ce qui concerne l’élaboration et la conduite de sa politique étrangère, son service diplomatique national, ses relations avec les pays tiers et sa participation à des organisations internationales, y compris l’appartenance d’un État membre au Conseil de sécurité des Nations unies. La Conférence note par ailleurs que les dispositions concernant la politique étrangère et de sécurité commune ne confèrent pas de nouveaux pouvoirs à la Commission de prendre l’initiative de décisions ni n’accroissent le rôle du Parlement européen.  »

A ce stade-là, et en dehors de la reconnaissance de la personnalité juridique de l’Union européenne (il était temps), permettant sa représentation officielle auprès de pays tiers ou d’institutions internationales, on ne voit pas très exactement en quoi le traité de Lisbonne apporte la moindre innovation par rapport aux textes antérieurs, la règle de l’unanimité subsistant notamment en matière de politique étrangère, bien qu’assouplit par une « clause passerelle » permettant au Conseil européen de passer de la règle de l’unanimité au vote à la majorité qualifiée sur certaines questions, la défense et la sécurité étant néanmoins exclues du champ de cette clause.

Nous sommes donc face à un statu quo déguisé et en proie à la cacophonie qui avait marqué la position européenne au moment de la guerre en Irak et mis en avant le poids bien supérieur de l’alliance atlantiste au regard de l’alliance communautaire. Même si la question de l’Otan n’était pas directement au centre du débat, la France avait pu se soustraire à la guerre avec d’autant plus de facilité qu’elle n’était pas, contrairement à l’Allemagne, membre de l’institution. Au final, l’Union s’est exclue d’elle-même de l’épineuse question irakienne, alors même qu’elle avait un rôle primordial à jouer dans cette affaire, pour peu qu’elle consente enfin à s’assumer comme une entité autonome et supérieure aux alliances précédemment nouées par ses Etats membres. Car, en vérité, il faudra un jour l’admettre, tant que l’Europe ne pourra se prévaloir d’une véritable politique étrangère, elle n’existera pas autrement que sous la forme d’une communauté économique plus ou moins homogène, forte pour émettre des réglementations tatillonnes sur le « sexe des anges », mais inapte à apporter ses « lumières » sur la scène internationale ou sur la question de la régulation sociale de la mondialisation, l’empressement de Nicolas Sarkozy à négocier le Traité de Lisbonne ayant renvoyé le volet social aux calendes grecques.

Le dernier épisode en date témoignant, bien que dans une moindre mesure que la guerre en Irak, de l’incohérence et de l’absence de l’Europe en tant que véritable entité internationale est la sombre affaire des jeux Olympiques et de la situation du Tibet.

Depuis quelques années, un certain consensus règne dans la gestion des relations entre la Chine et le Vieux Continent sous la forme d’un partenariat de plus en plus étroit en matières économique et stratégique (intégration de la Chine au programme Galileo, positions communes sur la question de la prolifération des armes de destruction massives, soutien chinois à la France et à l’Europe dans le choix du site du réacteur nucléaire Iter), allant même jusqu’à reconsidérer un temps, à l’initiative de la France, l’épineuse question de l’embargo européen sur les ventes d’armes à la Chine. Evidemment, ce rapprochement progressif et encore très succinct (le poids de la Chine dans l’économie de l’UE étant bien plus faible aujourd’hui qu’on le pense et réciproquement) s’est toujours bâtie en évitant soigneusement de mettre la question des droits de l’homme au cœur du débat, en dépit du vote d’une résolution, en septembre 2006, regrettant que le renforcement des relations commerciales avec la Chine ne s’accompagne pas de progrès significatifs en la matière, pointant particulièrement les questions de la peine de mort et du Tibet. Mais tant que seuls les domaines économiques et stratégiques étaient en jeu, à l’image du rapport paradoxal mais fructueux qu’entretiennent les Etats-Unis et la Chine (se combattant tout en étant leurs principaux partenaires commerciaux réciproques), l’Europe semblait parler d’une seule voix, se hissant ainsi au-dessus des simples considérations nationales de ses Etats membres. Et vlan !!! Il a fallu, que la flamme olympique tente, cahin-caha, de traverser Paris et Londres, éclairant à nouveau les zones d’ombre du régime chinois, pour que cette belle unité vole en éclats, marquant au surplus la différence d’appréciation entre le Parlement européen et la Commission.

En quelques jours, chacun est monté au créneau, compliquant une fois de plus l’action de l’Union au nom de ses intérêts particuliers, lui conférant le rôle accessoire dont elle se contente à chaque crise, avant de devoir participer à la réparation de la vaisselle cassée par ses propres membres.

Angela Merkel et Gordon Brown ont annoncé qu’ils ne se rendraient pas à la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques, engageant ainsi ouvertement leur pays dans la contestation de l’attitude de la Chine. En France, dans une joyeuse confusion, tandis que Nicolas Sarkozy, pourtant censé porter la question du boycott au niveau européen à partir de juin, mais gêné aux entournures par les réactions courroucées de la Chine, a envoyé son trio de choc, Raffarin, Poncelet, Levitte, faire quelques génuflexions devant l’athlète Jin Jing et le président Hu Jintao, Bertrand Delanoë a fait adopter, dans un certain désordre, une résolution au Conseil de Paris, attribuant au Dalaï-Lama le titre de Citoyen d’Honneur de la ville de Paris, provoquant l’ire de la Chine en même temps qu’elle saluait l’initiative peu courageuse du président français, elle-même défendue par l’équipe de choc de LVMH composé de Bernard Arnault et Christophe Girard (à la fois peu confortable adjoint à la Culture de Bertrand Delanoë et directeur de la stratégie chez LVMH) - ouf, il faut suivre ! Dans le même temps, la Commission européenne, elle, s’apprête à envoyer José Manuel Borroso et neuf commissaires pour faire part aux autorités chinoises de l’inquiétude du Vieux Continent concernant la situation tibétaine. Ce même Barroso qui, en dépit du vote par le parlement d’une résolution appelant les dirigeants européens à boycotter la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques, s’est ouvertement prononcé le 26 mars dernier contre ce même boycott, tout en souhaitant une position commune des 27 sur le sujet...

Quelques semaines plus tôt, le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, s’était également rendu à Pékin pour y affirmer son opposition à toute notion de Boycott, faisant part de sa grande confiance en la Chine pour faire de l’événement un succès planétaire. En Italie, Berlusconi, dont la récente victoire aux côtés d’une Ligue du Nord très hostile à l’idée européenne ne risque pas d’arranger la situation, s’est lui fendu de tirades aussi mémorables qu’incongrues sur les « enfants bouillis du régime de Mao »*, livrant ainsi indirectement une opinion assez tranchée sur les JO. Quant aux nouveaux membres de l’Union, émanant de l’ancienne galaxie soviétique, ils semblent attendre les consignes de... Washington pour véritablement exprimer leur opposition aux JO, afin de mieux s’affranchir de l’ombre du voisin russe, de plus en plus proche de Pékin. Cela dit, les Américains étant en période électorale et les candidats (particulièrement Obama qui danse un joli pas de deux sur la question du boycott) restant très frileux sur cette question, la réponse risque de manquer de précision.

A l’arrivée, si chacun et particulièrement la France, exprime son opinion sans se référer à l’Europe, ce n’est pas tant pour protéger des intérêts personnels moins immédiatement menacés qu’il n’y paraît, mais bien dans le refus d’envisager l’Europe comme une entité politique autonome et la considération qu’une diplomatie commune demeure une fable. Pourtant, c’est cette même fable qui sera racontée au mois de juin 2009 à tous les citoyens de l’Europe des 27, au moment où les contingences électoralistes serviront de trêve olympique à la Realpolitk... Cette même fable que soutiendront des dirigeants qui s’ingénient quotidiennement à détricoter l’idée européenne et lui découvriront de manière bien éphémère des charmes insoupçonnés.

* « In Cina, ai tempi di Mao, i bambini venivano bolliti per ricavarne concime per i campi » / « En Chine, à l’époque de Mao, les enfants étaient bouillis pour servir d’engrais dans les champs. »


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13 réactions à cet article    


  • millesime 23 avril 2008 10:39

    Tous les partis politiiques nationaux s’en foutent bien de l’Europe.. !

    il est vrai que dans un peu plus d’un an il y aura des élections permettant d’élire les représentants de 500 millions d’européens.

    Jamais le dimension européenne n’aura été plus au coeur de la vie des 500 millions d’habitants, avec l’euro, les OGM, les réglementations en tout genre, les relations complexes avec Moscou et Washington, les délocalisations, l’OTAN etc...

    Un parti politique, et un seul, s’est organisé de manière transeuropéenne, et présentera des candidats dans tous les pays de la communauté.

    Le Président est Franck BIANCHERI

    le site à lire : www.neuropeans-magazine.org


    • Haina 24 avril 2008 13:15

      Les incendies lisboetes precedant la terrible annee americaine (89) ne sont meme plus de la fumee.

      On lit dans votre texte la reponse a toutes vos questions (regard vers l’Ouest ?).

      Faites semblant de ne pas comprendre, et dites bien aux autres qu’il est deja trop tard (pedale de frein coincee, parachute oublie, grenade degoupillee, inventez quoi !)

      Europe et haine, autant de mots crasseux !


    • MagicBuster 23 avril 2008 10:48

      L’europe, à part homogénéïser le diamètre des mortadelles, le poids des cornichons .... on se demande bien à quoi ça peut bien nous servir.

      La théorie des systèmes jette les bases d’une pensée de l’organisation. La première leçon systémique est que « le tout est plus que la somme des parties ».

      Cela signifie qu’il existe des qualités émergentes, c’est-à-dire qui naissent de l’organisation d’un tout, et qui peuvent rétroagir sur les parties.

      L’Europe n’est donc pas systémique.

       


      • Yannick J. Yannick J. 23 avril 2008 10:56

        M’est avis que de toute façon le gros problème vient du fait qu’on a transformé une idée louable en un incroyable imbroglio juridico-politique de manière à ce que surtout le citoyen de base n’y comprenne rien, et qu’il sente donc que ce n’est pas une bonne chose.

        après tout si les politiciens de chaque pays se mettent à perdre un peu de leur influence dans certains domaines pour eux c’est le début de la fin...

        Personnellement (et j’insite, c’est un point de vue personnel) j’ai toujours été persuadé que l’europe ne changera pas beaucoup ma vie au quotidien... je dirais même plus, je pense que l’union européenne serait une évolution naturelle de notre continent... Maintenant il est vrai que beaucoup vont brandir la flamme de "et la france dans tout ça ?? hein la souvenraineté, l’histoire ..e.tc..."

        Etant breton d’origine, cela ne me dérange pas plus que ça d’être reclassé européen de france en région bretagne... mais bon c n’est qu’un point de vue... je laisse aux virulents les querelles, je regarde et constate ce beau bazard puisque personne ne veut oser...

        je pense que lorsque ces peurs seront dépassées, là l’europe pourra réellement commencer à exister en tant que telle...

         

        mais comme je dis souvent, ce n’est que mon point de vue, et je peux me tromper....


        • Yannick Harrel Yannick Harrel 23 avril 2008 20:51

          Bonjour,

          Il y a une méconnaissance de la part des Français des mécanismes juridico-politiques de l’Union Européenne, ce qui est dommageable au plus haut point car ils rendraient compte combien par exemple l’élection des députés Européens est bien plus importante que celle des nationaux.

          Maintenant, sur toutes les questions de politique étrangère, la question du Tibet (comme celle du Kosovo d’ailleurs) ne permit pas d’entendre une seule et unique voix depuis l’Europe, ce qui est logique vu qu’à 27 il est plus difficile de s’entendre et de défendre parfois des intérêts divergents des pays membres qu’à 6 ou 12 (15 ça devenait limite déjà). La politique étrangère en tant que deuxième pilier communautaire ne rentre pas dans le cadre des compétences d’intégration notamment du fait de de Gaulle qui pratiqua un temps la politique de la chaise vide pour marquer sa réprobation quant à la prise de décision à la majorité qualifiée (principe du veto qui était encore récemment codifiée à l’article 23 du Traité de l’Union Européenne). Mais à terme, le but affiché est tout de même de tout communautariser, y compris la politique étrangère, ce qui accouchera inévitablement de consensus mous...

          Cordialement


          • Relka Wuyilu 23 avril 2008 21:06

            Bonsoir

            Je suis assez d’accord avec vous, y compris sur la question du consensus mou, du moins dans un premier tant, sachant que c’est cette question de politique étrangère qui forgera davantage l’idée européenne. Mais même si aujourd’hui la diversité des voix exprimées est assez logique, ce qui est beaucoup plus répréhensible c’est que toutes les initiatives sont prises avant consultation de l’Union. Et c’est bien de là que vient la cacophonie. J’attends avec impatience de voir qu’elle rôle (si ce n’est quelle galère) le Haut représentant unique pourra tenir au regard des états membres.


          • Internaute Internaute 27 avril 2008 13:12

            Pourriez-vous nous expliquer quel serait l’avantage que l’Europe parle d’une seule voix ?

            Au Conseil de Sécurité de l’ONU, la France et l’Angleterre peuvent se mettre d’accord et voter ensemble. L’Europe pèse alors 40% des voix. Quand on sera réprédenté par un haut-corniaud aux affaires étrangères, l’Europe ne pèsera plus que 25%.

            A l’OMC où les Îles Marshall ont le même poids que les USA, l’Europe pèse 27/195. Avec un seul représentant on pèserait 1/195. Où est l’avantage ?


          • Internaute Internaute 27 avril 2008 13:07

            Et l’Europe dans tout cela ?

            L’Europe est une nuisance dont on espère tous qu’elle disparaîtra bientôt.

            L’europe c’est :

            Le chômage

            La mise en concurrence déloyale avec tous les pauvres du tiers-monde.

            Le nivellement des sociétés en gommant toutes leurs différences.

            L’écrasement de l’individu

            La disparition de mon pays qui sera bientôt gouverné par des inconnus avec lesquels je n’ai aucun liens, ni de chair, ni de culture, ni d’héritage historique.

            La main-mise de l’Etat dans la vie privée des gens, l’Europe s’étant donnée pour mission de ré-écrire les codes civils.

            Le néo-catéchisme obligatoire - l’endoctirnement des masses à la religion des droits-de-l’homme et de la démocratie.

            L’Europe c’est l’ennui et la laideur.

            L’Europe c"est la suppression de toutes les protections dont pouvaient jouïr les européens : protection sociale, protection territoriale, priorité à la possession de la terre européenne et aux emplois en europe.

            L’Europe c’est le totalitarisme, les citoyens se retrouvant en permanence sous l’oeil des caméras de Big-Brother, sous le jugement de journalistes qui ne sont plus que des commissaires politiques et sous le doigt réprobateur de députés qui interdisent toute initiative individuelle.

            L’Europe c’’est la nouvelle URSS et ce qui nous attend avec elle c’est 100 ans de malheurs.

             

             

             


            • Relka Wuyilu 27 avril 2008 13:45

              Bonjour Internaute

              Je vous avoue que j’ai un peu de mal à m’inscrire dans votre logique, étant très fortement pro européen (limite fédéraliste, même - bien qu’à 27 ça frise l’utopie...).

              Cependant, je vous ferai deux ou trois remarques, tentant de comprendre vos légitimes préoccupations.

              La représentation de l’’Europe ne sera en aucun cas celle que vous décrivez, dans les instances internationales. Même pourvue d’un représentant, ses pays, comme la France et l’angleterre continueront d’être représentés dans le Conseil de Sécurité etc... La méthode en revanche doit changer. A savoir : les pays européens devront arrêter de passer leur temps à prendre des initiatives de grande ampleur avant qu’elle soient discutées au niveau européens, afin d’éviter les couacs permanents.

              Pour l’Europe futures que vous décrivez. Il ne suffit pas de dire : j’espère qu’elle disparaîtra. Puisqu’elle est là et qu’il faut faire avec. Et heureusement. Nous sommes dans une logique de blocs et aucun pays européen ne peut plus peser seul en quoi que ce soit sur la marche du monde. D’où la nécessité impérieuse d’une europe forte. Un exemple : aujourd’hui, l’engagement financier et logistique des pays européens est le premier de tous au proche-orient et en afrique, or, l’Europe étant relativement absente des discussions au regard de ses états membres, ce sont les USA et la Chine qui influent politiquement.

              Pour le reste, votre vision cauchemardesque de l’Europe, arrivera d’autant moins si les citoyens commencent à se sentir concernés et s’approprient l’Europe. Nous devons justement peser pour que l’Europe ne se fasse pas sans nous et représente une vision régulée du libéralisme, fondée sur une forme d’humanisme qui est en réalité (et en dehors de tous nos charniers) le socle commun de l’idée européenne. Quand Sarko se prive du réferendum sur le traité de Lisbonne ou quand, tellement pressé de montrer son poids, il s’exonère d’une négociation sociale, il commet une très grave erreur sur le plan historique et politique. Mais pourtant, l’Europe ne sera justifiée à terme que si 1°) Elle représente un contrepoids tangible face aux bloc US et à l’Asie (à la Russie aussi) 2°) Elle prend enfin en main la régulation de la mondialisation. Et en réalité, elle ne pourra pas y échapper. Car les maux que vous exprimez ne sont pas liés à l’idée européenne, mais bien au développement d’un libéralisme forcené, sans aucune régulation, dont on voit bien, de toutes parts, qu’il nous conduit droit dans le mur, europe ou pas. Mais sans l’europe, votre pays disparaîtra quand même et encore plus vite.


            • Internaute Internaute 27 avril 2008 15:03

              On serait presque d’accord à un détail prés. Vous ne concevez l’Europe que comme l’organisation de Bruxelles ou alors rien. L’Europe existe c’est une évidence. Pour la gérer au mieux de nos intérêts il est possible d’en faire une association de nations et non pas un pouvoir supra-national totalitaire, ce que j’appelle une nouvelle URSS. Quand a ma vision cauchemardesque, il s’agit d’ un simple regard sur ce qui m’entoure.

              L’Organisation de Bruxelles existe depuis 50 ans. Il est temps d’en faire le bilan, de regarder ce qui a bien marché et les erreurs commises. Malheureusement aucun politique ne veut tirer ce bilan. C’est la fuite en avant des lendemains qui chantent malgré l’évidence du coût humain exorbitant pour les populations européennes.


            • Relka Wuyilu 27 avril 2008 15:38

              On serait effectivement presque d’accord (- ;

              Si je ne vais pas jusqu’à craindre le nouvel URSS que vous envisagez, je note également cette fuite en avant dont vous parlez.

              L’un des problèmes politiques majeurs dont cette Europe est victime n’est pas forcément la perte de souveraineté, mais l’indifférence (autant que la confiscation) de nos politique à l’égard de la question européenne tout en validant certains de ces transferts de souveraineté, sans réfléchir à leur opportunité. Le fait que bien souvent les prétendants au Parlement Européens soient des seconds couteaux éloignés de leur parti* qui semblent totalement détachés des particularités nationales témoignent d’un mouvement assez inquiétant. En soit, ça ne me dérange pas d’appartenir à un pays qui s’appelle l’Europe. Ayant près de dix pays européens dans le sang, je me sens profondément européen. Mais cela ne signifie pas (et c’est aussi le sens de mon article et de la question du "sexe des anges") que je donne un blanc seing à Bruxelles pour émettre des réglementations qui méprisent totalement les particularités locales. Je pense par exemple à la question (en soit assez secondaire, mais aussi exemplaire) du fromage. Si l’Europe peut établir certaines réglementations sanitaires de bon sens, sa tendance assez scandinave ou anglo-saxonne à la normalisation globale est assez redoutable. Est-ce à l’Europe de légiférer sur le fromage, menaçant certains pans entier des patrimoines nationaux ? Le coup des fromages au lait cru fait parler chez nous avec le camembert, mais a des conséquences désastreuses en Pologne (qui, même si on l’ignore est un gros pays fromager) où il n’existe que des fromages au lait cru. Pourtant, en dépit de quelques intoxications aussi rares que médiatiquement exploitées, je n’ai pas eu vent jusqu’à présent d’un "génocide" des populations normandes ou polonaises du fait du camenbert ou de l’oscypek. Si des normes d’hygiènes ou de précautions (OGM par exemple) peuvent être édictées, la question du degré d’ingérence possible doit être un sujet majeur de réflexion. Mais hélas, cette notion de "normalisation" et de recherche absurde du "risque zéro" n’est pas vraiment le fait de l’Europe, mais d’un mouvement international et continue qui dérive de la mondialisation et de la piquante naïveté de dirigeants qui confondent progrès (pour ne pas dire civilisation - dans leur esprit) et stérilisation (effectivement triste et laide) de la planête. Et je maintiens que l’Europe n’y est pour rien... ça n’en est pas moins grave...

              * Bien qu’appartenant à un parti politique, je suis de plus en plus réservé, sur le rôle, les intentions et, surtout, la clairvoyance de ceux-ci...

               


            • dom y loulou dom 27 avril 2008 22:10

              j’ai parcouru votre article parce que le thème européen me tient à coeur, mais je constate que vous vous insurgez sur tout sauf l’essentiel, vous envoyez votre lecteur donc à croire que l’europe est sensée exister pour mettre ses pattes partout où elle n’est pas, Irak etc, scène internationale que vous appelez où l’europe en tant que partenaire des nations est éminemment présente. Cette manie impérialiste qui croit qu’on peut décider pour l’autre, cause première de toute guerre. Alors continuer à nous bassiner hein. Que savez-vous du Tibet par exemple ? Vous pensez qu’il leur faut une nation... une énième nation coka cola... je comprends bien pourquoi le Dalaï Lama demande surtout un autonomi clturelle, il connait mieux les chinois que vous, car eux aussi ont évolué ces dernières années quand d’autres au proche-orient ne font que régresser dans cette haine qui leur semble une évidence. Elle n’est pas la radition européenne la haine, la tradition chez nous depuis de longs longs siècles a plutôt été la construction et l’élaboration de la civilisationparr la littérature, la peinture et la musique.

              Vous parlez du volet social remis aux calendes grecques par Nicolas sarkosy, ce qui est vrais mais seulement par ce que c’es tl’europe citoyenne et politique que vous aussi mettez sous le boisseau.

               Participations à ces guerres ethniques du moyen-orient ne concerne en rien l’europe et c’est un vil mensonge de prétendre qu’il faut suivre des optiques militaires pour assurer une quelconque stabilité quand ces guerres, et celle qu’Israel entretient savamment en Palestine et cette horreur des bushistes ruinent le monde, les espoirs et les esprits.

               

              Encor un peu et je me dis que vous n’êtes pas un européen pour vouloir nous amener dans ces impasses guerrirères Des vues martiales et guerrières que l’europe a justement mis un point d’honneur à mettre derrière elle.

               

              Mais ne vous en faites pas donc... l’OTAN ne demande jamais l’aval des citoyens et pour l’instant c’est l’OTAN qui dicte ses lois martiales aussi à l’europe, la participation économique pour sauver le dollar en permanence n’en est pas des moindres, ils peuvent tjs nous parler des subprimes... c’est surtout une banqueroute organisée complète qui pousse les bushistes à la fuite en avant.

              Et vous prétendez qu’on devrait les suivre ? allez allez... nous avons bien mieux à faire.

              L’entraide par exemple.

               

              Vous m’amenez à clarifier ces positions encore une fois, soyez-en donc remercié.


              • Relka Wuyilu 28 avril 2008 00:06

                Cher Monsieur

                Outre que je connais plutôt assez bien le Tibet, pour y avoir travaillé et pour défendre, non pas forcément son indépendance mais son autonomie, je ne suis pas sur que vous ayez vraiment compris mon article qui ne traite pas spécialement du sujet que vous évoquez. Je parle simplement de la cacophonie inter européenne, émettant nombre de réserves sur le fonctionnement de l’europe actuelle.

                Même si, sans doute est-ce le fait de votre emportement que j’excuse, je ne comprends pas très bien où vous voulez en venir, si ce n’est que j’approuve votre appel à l’entraide, bien qu’ele n’ait jamais constitué une institution politique et que, jusqu’à preuve du contraire, ce sont (pour le meilleur et bien plus souvent pour le pire) des institutions qui font tourner le monde.

                Mais j’ai tout de même un doute quand vous dites : "parce que le thème européen me tient à coeur"...

                Parce que je ne vois pas en quoi ce thème vous tient à coeur. J’ai bien l’impression qu’il vous rebute.

                Mais, en dehors, du mot "entraide", que proposez-vous donc ?

                Au plaisir de vous lire.

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