« Ah, tiens, c’est vrai, les boches ( on peut bien
recommencer à les appeler ainsi)... »
Pourquoi pas ? Sur la durée, les peuples changent
si peu. Tellement peu qu’en 1918, s’agissant des Allemands, le sociologue
Gustave Le Bon annonçait Hitler et la prééminence allemande dans l’Europe
d’aujourd’hui, par des aphorismes n’ayant pas besoin d’être tortionnés comme
les centuries de Nostradamus :
« Guidée
seulement par la raison, l’Allemagne aurait vu que, sans combats et par la
simple extension d’une puissance industrielle due à sa richesse houillère et à
son éducation technique, elle imposerait son hégémonie à l’Europe. Dominée par
son rêve d’ambition mystique elle ne le vit pas. » p. 22
« Le rêve
d’hégémonie de l’Allemagne ayant pris une forme religieuse restera pour
l’Europe une source de conflits prolongés. » p. 16
« Les futures
tentatives d’hégémonie industrielle de l’Allemagne seront aussi redoutables que
son rêve d’hégémonie militaire. » p. 107
"Hier et demain
- Pensées brèves", Flammarion,
1918.
A partir de là, que devait-on faire ? Soit, on haussait les épaules en parlant d’élucubrations de « raciste » et on traitait le
Chleuh d’égal à égal, c’est-à-dire qu’on l’installait dans la position de
dominant, soit on tenait compte de ses « mauvais penchants » et on
exerçait sur lui un léger ascendant qu’on ne relâcherait jamais. Comme vous le savez. on a haussé les épaules.
Dans le même esprit, l’U.E, a accueilli la Grèce, sans tenir aucun compte de sa calamiteuse gestion des deniers publics au cours de sa brève existence, de son clientélisme frénétique, et de ses faillites précédentes. Le résultat est sous nos yeux.
Et l’annonce du réengagement de 3000 fonctionnaires licenciés, illégalement paraît-il, vient nous rappeler qu’à la fin du XIXe siècle, la Grèce était le pays d’Europe qui comptait le plus de fonctionnaires au prorata de sa population. Fonctionnaires engagés « par protection » comme il se doit.