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Projets européens pour favoriser l’apprentissage des langues en Europe

Présentation et commentaires d’un récent rapport de l’Union européenne intitulé : « 30 projets pour promouvoir l’apprentissage des langues. Des langues pour l’Europe. »

Le rapport

L’introduction présente le problème général de la façon habituelle :

***Dans une Union européenne fondée sur l’"unité dans la diversité", la capacité à communiquer dans plusieurs langues est une obligation pour les citoyens, pour les organisations et pour les entreprises. Nous avons pris l’engagement de préserver et de promouvoir cette caractéristique principale du projet européen.***

Étant donné que ce rapport est une véritable usine à gaz, un inventaire à la Prévert des mille et un moyens d’apprendre les langues, le lecteur pressé pourra sauter aux conclusions, mais ce serait dommage car ce document contient quelques perles :

***Allegro (Access to Language Learning by Extending to Groups Outside) s’est fixé pour objectif d’amener l’apprentissage des langues aux adultes et aux jeunes qui, la plupart du temps, sont exclus - autrement dit aux personnes marginalisées en raison d’un handicap social ou économique, d’un faible degré d’instruction, d’un handicap, de leur dépendance vis-à-vis de la drogue ou de l’alcool, d’une maladie mentale, de discriminations ou d’une peine de prison à purger.

"La première fois qu’elle a communiqué avec nous, c’était avec les mots qu’elle avait appris dans sa classe d’espagnol."

Psychiatre d’une femme souffrant d’une grave dépression.

(...)

"augmenté les attentes des apprenants : ’This is good. You tell that European Commission we want more Dutch’. (C’est bien. Dites à la Commission européenne qu’on ne veut plus de néerlandais.) Prisonnier à Nottingham Gaol."

(...)

"procuré de la joie et du plaisir : ’Con solo mirarle a la cara podías imaginar lo bien que se lo había pasado’. (Il suffisait de voir son visage pour comprendre qu’elle venait de passer un moment agréable.) Mère d’une fille atteinte du syndrome de Down apprenant le français."***

Vraiment, tous ces témoignages polyglottes sont émouvants à en pleurer de ravissement. Seul un esprit petitement obtus pourrait y voir une mise en scène un peu misérabiliste, et soupçonner que sur trente projets, celui-ci n’a pas atterri en tête du rapport par le seul fait du hasard... Mais qui oserait critiquer des objectifs aussi nobles ? Ne faisons pas la fine bouche : on applaudit des deux mains.

***Bulgarian for Foreigners est un cours de bulgare multimédia interactif qui amène l’apprenant du niveau A1 au niveau B2 du cadre européen commun de référence (CECR).

L’apprentissage linguistique des étudiants à l’université : CMC (Communicating in Multilingual Contexts)

The Dinocrocs Grow Up : des personnages de bande dessinée pour agrémenter l’apprentissage des langues. "Hocus et Lotus, les petits Dinocrocs qui enseignent de nouvelles langues aux enfants, sont chargés d’une mission dès leur naissance."***

Assorti d’un logo titré : "The little dinocrocs that teach languages to children". No comment !

***DissMark (Dissemination, Marketing and Networking Conference for Socrates Project Co-ordinators and Partners) avait pour but de mettre les promoteurs de projets linguistiques Socrates et Leonardo en contact avec des spécialistes du marketing et de la commercialisation de produits éducatifs pour qu’ils définissent les bonnes pratiques de diffusion et de promotion des résultats de projet. (...) International House prépare actuellement un second congrès DissMark qui se tiendra à Tallinn, en Estonie.

Le projet EBAFLS (Building a European Bank of Anchor Items for Foreign Language Skills) a pour objectif de faciliter l’évaluation des compétences en langues étrangères. La banque de données, conçue de façon à pouvoir être utilisée dans toute l’Europe, permettra d’établir des liens entre les instruments d’évaluation nationaux et le cadre européen commun de référence (CECR) pour les langues. EBAFLS rendra l’évaluation des langues transparente et fiable et devrait garantir la comparabilité des certificats ou diplômes de langues étrangères dans toute l’Europe. Le projet vise spécifiquement à tester les élèves à la fin de l’enseignement obligatoire.***

Enfin ! Car il faut rappeler que jusqu’à présent, si beaucoup prétendent que l’anglais est très parlé dans le monde, c’est sur l’argument qu’il est la première langue étrangère étudiée à l’école, ce qui est très différent, car en l’absence de pratique, les connaissances superficielles qui avaient été acquises retombent vite à zéro, ou à un balbutiement. Quant aux "enquêtes" d’Eurobaromètre sur lesquelles les journaux et les télés ont déblatéré à loisir, il ne s’agissait que de simples sondages à qui ont peut faire dire ce qu’on veut, désinformation dont nos médias ne se sont pas privés...

***EU&I (European Awareness and Intercomprehension) La méthodologie EU&I repose sur le concept général de la "compétence discursive" et se concentre sur la notion d’"intercompréhension", montrant comment la compétence réceptive dans une langue inconnue est le résultat non seulement d’un "transfert linguistique" (entre langues d’une même famille), mais aussi du transfert de stratégies réceptives dans le cadre d’un "processus interprétatif général qui sous-tend toute activité de communication". Ces stratégies peuvent s’appliquer à l’exécution de tâches de compréhension dans toute langue.***

Depuis quinze ans que certains présentent l’intermalentendu passif - pardon : l’intercompréhension passive - comme le Saint Graal de la communication (l’autre solution miraculeuse, la traduction automatique, étant dans les choux), aucune méthode pédagogique n’a été publiée, aucune évaluation de résultats expérimentaux, voire aucune expérimentation du tout. C’est quand même peu pour une "méthode" qui a la faveur des médias et attire facilement les subventions européennes !

En fait, la bonne question est : ne s’agit-il pas tout simplement de la connaissance superficielle de plusieurs langues que les marins et les voyageurs pratiquent depuis des siècles ? Plus facile dans des langues proches, plus difficile dans des langues de famille différente. Cette intercompréhension passive existe-t-elle autrement que comme un projet de recherche ?

***"EU&I a mis au point un outil en ligne offrant des modèles d’activités éveillant la curiosité et suscitant le désir d’apprendre les onze langues du projet, ainsi qu’un DVD multimédia contenant une version résumée de l’outil. Ce dernier produit est diffusé à grande échelle, en particulier vers les décideurs dans le domaine de la politique linguistique."***

Le désir d’apprendre les onze langues ! Comme on achète des yaourts sur un rayon de supermarché, on va apprendre des langues. Rappelons que l’apprentissage d’une langue est un travail considérable, qui nous demande quinze ou vingt ans dans notre propre langue, en immersion linguistique permanente, et malgré cela peu de Français maîtrisent leur langue (pardon pour les quelques fautes...). En outre, le simple entretien de son niveau dans une langue étrangère (et maternelle !) demande un travail au moins hebdomadaire.

Tout le monde n’a pas l’occasion de pratiquer régulièrement, ni la motivation, ni même l’envie de faire de la formation continue dans les langues toute sa vie ! Un bon film ou un bon bouquin traduit dans sa propre langue, c’est également très sympa !

***Fairy Tales Before Take-Off : l’apprentissage des langues à l’aéroport.

"Le projet s’adressait à un public unique, composé de divers groupes d’âges, le but étant de toucher les voyageurs, et en particulier les familles, lors des vacances d’été de 2006. Les contes ne sont généralement lus que dans des langues que le public comprend, mais, dans ce projet, les conteurs ont travaillé ensemble dans huit langues européennes, chacun racontant une histoire dans sa langue maternelle.(...) Afin de développer l’expérience de la lecture multilingue d’histoires dans les aéroports, une brochure présentant huit contes bien connus dans huit langues a été distribuée au public. Cette brochure a également été fournie aux écoles et aux instituts culturels afin de soutenir le projet au-delà des activités organisées dans les aéroports. L’idée du projet a également été diffusée dans le cadre d’un jeu-concours sur internet portant sur les contes dans les huit langues du projet et en anglais."***

***Le projet FEEL (Funny, Easy and Effective Learning about Countries, Cultures and Languages) s’est efforcé de promouvoir une connaissance de base (vocabulaire élémentaire, grammaire et phonétique) des langues des dix pays qui ont adhéré à l’Union européenne en 2004 et de présenter aux citoyens européens les cultures existant derrière ces langues afin de dénoncer d’éventuels stéréotypes ou idées fausses.***

Cette fois nous disons bravo ! Et c’est ce qu’il faudrait faire en France à l’école primaire plutôt que l’anglais quasi obligatoire (aucun choix de langue possible par les parents) : une initiation linguistique de petit niveau, mais large et non spécialisée, avec apprentissage de différents alphabets, cyrillique, grec, arabe (hors UE, mais partenaires commerciaux), voire quelques idéogrammes pour le côté ludique, prononciation comparative de phrases simples en polonais (pas si difficile qu’on le dit) en allemand, en espagnol, etc., et même en anglais !

***Les jeux Olympiques de 2004 constituaient l’occasion rêvée pour présenter la langue grecque, non seulement parce qu’ils se tenaient à Athènes, mais aussi en raison des racines des Jeux remontant à la Grèce ancienne et de l’origine grecque du nom de nombreux sports olympiques. INLET (Introducing Language Enhancement Techniques) a profité de cette occasion pour présenter des techniques susceptibles d’encourager l’apprentissage des langues étrangères auprès d’un vaste public.***

Rappelons que le français, naguère vraie langue olympique, ne l’est plus que symboliquement. Il a pris une claque aux jeux Olympiques précédents, où l’anglais fut roi ! No comment.

***Lingu@net Europa a été l’un des lauréats du prestigieux prix américain "Merlot Award for Exemplary Online Learning Resources".***

Que viennent faire les Etats-Unis dans un rapport sur les langues en Europe ?

***Learning by Moving : l’apprentissage des langues dans les transports publics.

Le projet a élaboré une campagne promotionnelle dans les transports publics pour inciter les usagers à apprendre les langues de minorités ou de pays voisins. Ces moyens de transport sont les autobus électriques en Lituanie, les trams en Pologne, les bus en Roumanie et à Malte, le métro et les trains de banlieue en Allemagne et les bus et les trains "intervilles" en Italie. Peuvent également être retirés par les usagers pendant leur trajet. Les usagers sont invités à faire les exercices et à renvoyer le formulaire à l’institution partenaire locale, dans l’espoir de gagner un cours de langues gratuit.***

Les guides touristiques modernes vont changer leurs présentations : à ma droite, la pub, à ma gauche les langues ! De qui choper un "headache" carabiné - car vous devez aussi apprendre les langues en me lisant !

***Listen and Touch a mis au point une méthodologie pour l’enseignement des langues étrangères aux adultes non voyants et malvoyants, et créé du matériel pédagogique adapté d’un cours d’anglais à succès pour "normovoyants".***

En plusieurs langues, sauf la version en braille qui est en anglais si j’ai bien compris.

***Le but premier de Lolipop est de créer une version interactive en ligne du Portfolio européen des langues (PEL) (3) pour l’enseignement supérieur. Celui-ci sera produit dans une grande diversité de langues, allant des plus couramment apprises et parlées telles que l’allemand et le français aux moins utilisées ou enseignées telles que le letton, le norvégien et le polonais.***

Bien joli tout ça, mais il faut rappeler que dans nombre de pays nordiques, une bonne part de l’enseignement supérieur se fait directement en anglais, ce qui promet la mort de la partie scientifique des langues concernées, et que Erasmus mundus favorise et subventionne presque exclusivement des cours en anglais, y compris en France : la réalité est plus cruelle que le charmant Lolipop.

***Mum, Dad & Me - Toddlers’ Clubs : toute la famille apprend une langue.

Il vise à ouvrir l’accès aux langues étrangères aux enfants d’âge préscolaire en les initiant à l’apprentissage des langues en compagnie des membres les plus proches de leur famille.***

D’âge préscolaire ! Tout est dit : commencez l’anglais dès la maternelle !

***La majorité des Mum, Dad & Me - Toddlers’ Clubs ont été créés au sein de jardins d’enfants en République tchèque, en Allemagne, en Hongrie et en Slovaquie, mais d’autres sont gérés par une école de langues (Hongrie), des autorités municipales (Italie) et des centres culturels locaux (Slovaquie).***

Dans quelle langue ? Ce n’est pas précisé !

***Opening the Door to Language Learning a testé plusieurs modèles de bonnes pratiques concernant un apprentissage ouvert des langues dans divers contextes locaux et nationaux.***

Aïe, là je n’ai pas compris de quoi il est question !

***SignOn ! Ce cours a pour objectif d’apporter aux adultes sourds des notions élémentaires d’anglais et une maîtrise de base d’internet pour qu’ils puissent utiliser l’anglais écrit dans leurs contacts internationaux (correspondance par courrier électronique, consultation des sites en anglais sur internet, etc.). SignOn ! est un cours bilingue. Tous les textes principaux peuvent être appelés dans le langage des signes national de tous les pays partenaires, ainsi que dans le langage des signes international.***

Bilingue, mouais, si on veut : sourds de tous les pays, apprenez l’anglais !

Il y a aussi les cartes postales (du projet Lingua connection), un réseau de clubs de langues locaux (Join the Club !), un projet pour mettre les grands-parents à l’apprentissage des langues (sans punition) (JOYFLL), une plate-forme internet attrayante visant à promouvoir les échanges linguistiques et culturels entre des enfants d’âge scolaire (Lingoland), des jeux sur la toile (Mission Europe), un petit geste en faveur des langues déshéritées (Oneness).

Voilà, "the end", mais rappelons que cette usine à gaz a un coût élevé :

"La Commission européenne a placé ses diverses initiatives en matière d’enseignement et de formation sous la seule tutelle du programme de l’éducation et de la formation tout au long de la vie. Doté d’un important budget avoisinant les sept milliards d’euros pour la période 2007-2013, ce nouveau programme prend la relève de ceux portant sur l’éducation, la formation professionnelle et l’apprentissage en ligne (eLearning) qui ont pris fin en 2006."

Conclusion

Ces trente projets ont tous étés baptisés d’acronymes anglais ! Personne n’a songé un instant qu’on aurait pu utiliser une langue par projet, histoire d’en faire un vrai symbole du plurilinguisme européen... Dans l’esprit des eurocrates, la lingua franca de l’UE est bel et bien l’anglais !

Il se dégage de ce rapport un comique involontaire, car il semble qu’on va nous apprendre les langues à chaque moment de notre vie : dès l’école maternelle, en famille, avec nos grands-parents, par internet, pendant les études supérieures, sur les bandes dessinées, les cartes postales, en sport, dans les aéroports, dans les gares, sur les bus, les trains de banlieue, etc. Pour l’instant, cuisines, toilettes et salle de bains sont exclues ! Nous y perdons pourtant bêtement un temps considérable que nous pourrions mettre à profit pour devenir de vrais Européens. J’aurais bien vu dans les aéroports un urinoir qui remercierait celui qui songe à l’actionner "Thank you very much, mister" et qui accueillerait fort aimablement le client suivant qui, derrière, trépignait d’impatience, par un joyeux : "I’m clean, happy to see you !", mais ils ne peuvent pas penser à tout.

Quand l’UE cessera-t-elle de culpabiliser les gens pour leur faire croire qu’ils doivent tous devenir interprètes de haut niveau ? Depuis longtemps déjà, des millions de gens sont polyglottes à divers niveaux, dans diverses langues, ne serait-ce que leur langue régionale ou celle de leurs origines familiales, ou encore celle du pays où ils bossent, et ça n’a jamais résolu en rien la communication intra-européenne dans une Europe qui compte 27 langues officielles, mais en réalité une soixantaine de langues !

Tous ces projets, dont certains sont très utiles, ne sont que de la poudre aux yeux pour masquer la clé du problème : les difficultés de la communication entre les citoyens européens et leur administration, et entre les Européens eux-mêmes, l’oligolinguisme de la Commission européenne et de toutes les administrations européennes, l’omniprésence de l’anglais dans une Europe fondée sur l’égalité des peuples et des langues.

A notre avis, la question est simple, qui repose sur trois points déjà cités dans un précédent article, mais qu’il est nécessaire de rappeler à nos eurocrates :

— tout Européen doit pouvoir communiquer dans sa propre langue avec une administration européenne, questions et réponses ;

— tout Européen doit avoir accès dans sa propre langue à tout document européen écrit ou oral ou vidéo (sous-titré ou doublé) dans sa propre langue ;

— tout Européen doit pouvoir communiquer avec un autre Européen sans passer sa vie à devenir polyglotte de haut niveau dans six ou sept langues (d’après les divers rapports, il faudrait deux ou trois langues européennes, la ou les langues des pays voisins, plus un peu de russe, d’arabe ou de mandarin... pendant que les natifs anglophones se la coulent douce et encaissent l’impôt linguistique de 10 millions d’euros que la GB gagne annuellement du simple fait de son hégémonie linguistique).

Ces trois points essentiels nous paraissent indispensables à la construction d’une Europe sur des bases saines, respectueuse des droits de chaque langue et de ses locuteurs.

Mais les véritables préoccupations de Bruxelles étaient déjà explicites dans l’avant-propos de Leonard Orban, commissaire au multilinguisme :

"Je suis très heureux de vous présenter cette sélection de projets européens de toute première qualité qui stimulent l’apprentissage des langues et la diversité linguistique. L’aptitude au multilinguisme aide à édifier des ponts entre les peuples et les cultures. Il contribue à la légitimité, la transparence et la démocratie du processus d’intégration européenne. Il encourage la mobilité de la main-d’œuvre, améliore l’employabilité et favorise la compétitivité. Il stimule la tolérance et l’inclusion sociale."

Les maîtres-mots de l’UE sont la mobilité des travailleurs, l’employabilité, la compétitivité, enjolivés de tolérance et d’inclusion pour faire passer la pilule de la dérégulation sociale, de la compétition à outrance et de la libéralisation des services publics, idéologie dont l’anglais lingua franca est la colonne vertébrale.


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15 réactions à cet article    


  • Hermes esperantulo 13 décembre 2007 12:34

    article comme il se doit

    ces diverses projets sont seulement de la rustine pour tenter de colmater les fuites de la fondation UE, mais une rustine ne reste qu’un moyen momentané avant une réelle reparation. et plus on attend la reparation et plus il est diffcille au final de reparer ca rune rustine par ci une rustine par , on fini au final par un appareil constutué seulement que de rustines qui tiennent d’autres rustines, ect.

    une grande avancé fut faite, ce fut l’euro au grand étonnement du gouvernement US, mais par la suite, un manque d’idéologie et de reelle vision à long terme, fait que l’europe stagne actuellement, malgré le grand potentiel qu’elle a


    • seespan 13 décembre 2007 15:11

      @ krokodilo

      Désolé mais je n’ais pas eu la force de lire ton article jusqu’au bout.

      En effet ce n’est pas un hazard si le projet pour les personnes deffavorisées c’est retrouvé en tete. Au moins on peut y voir un interet therapeutique ( avec beaucoup de bonne volonté et dans la penombre a contre jours ).

      Sinon leur projet pour les aéroport est sympa, c’est bien de faire un projet « animation » a coté des duty free. Mais ils auraient du le faire avec de jeunes delinquant en reinsertion. Ca aurait fait un sujet pour le JT de TF1 smiley .

      J’ai l’impression de voir les projets de bush pour devellopper les energies renouvellables. De beaux discourt mais dans la pratique des projets qui d’une part n’ont pas de moyen et de l’autre ne tiennent pas la route de toute façon. Quand j’entend ça me donne envie de bosser mon anglais. Aussi efficace qu’une pub anti tabac sponsorisée par Malboro.


      • seespan 13 décembre 2007 17:40

        @ krokodilo

        J’essairais de lire le rapport ce soir si j’ai le temps. Ca doit etre marrant.


        • ewropano 13 décembre 2007 23:26

          Autrement dit, l’Europe c’est « Do what I say, Not what... » euh, pardon, « faites ce que je dis et pas ce que je fais ».

          En effet, la volonté affichée de promouvoir la diversité des langues tout en refusant cette diversité dans les faits serait tout à fait comique, si les conséquences n’étaient pas dramatiques.

          Pourquoi pas aussi créer des monopoles pour renforcer la concurrence libre et non faussée. C’est déjà fait ? Ah, bon.  smiley


          • skirlet 2 février 2008 00:48

            Justement, dans le domaine de langues il n’y a aucune concurrence. Les méthodes sont dictatoriales : je sais qu’il est bon pour vous d’apprendre l’anglais, alors au boulot. Curieuse dichotomie smiley


          • Aleks 14 décembre 2007 01:18

            Bonjour Krokodilo,

            Permets-moi de te tutoyer, entre esp-istes, en plus que j’ai l’impression qu’on se connait par des listes interposées. Je suis toujours admiratif de ta fécondité sur AVox, et généralement d’accord avec tes analyses, moins superficielles que celles d’autres esp-istes.

            Cette fois-ci, cependant, je trouve que tu déploies un peu trop de mauvaise foi. Je viens de recevoir, hodiau, la brochure « 30 projets ... » par la poste, gratuitement, merci à la Commission européenne ! :) Je peux donc réagir en connaissance de cause à ton article.

            - D’abord, ne pas confondre acronyme (sigle se prononçant comme un mot, comme ALLEGRO ou FEEL) et sigle. Les 30 projets n’ont pas tous un nom en sigle, encore moins en acronyme.

            - Pour justifier ta position très - et trop - critique sur les 30 projets en question, il me semble que tu en as oublié pas mal. IL y en a 30 au total, et en parcourant l’article, je n’en trouve que 16. Des oublis coupables donc.

            - Parmi les oubliés, figurent justement les quelques uns ayant un nom pas en anglais. Il y en a très peu, je le concède et suis aussi dans les premiers à le regretter, mais il y en a quand même 4 : L’Europe ensemble, Mission Europe, Lingoland, Lingu@net Europa.

            - Un point important : ne pas résumer la politique linguistique de l’UE, si tant est qu’il y en a une, à ces 30 projets !! Ce ne sont que des projets qui ont été financés par l’UE, l’UE fait d’autres choses dans le domaine, même si ce sont surtout des déclarations et des stratégies.

            - Attention à ne pas donner l’impression qu’on s’oppose à la polyglossie, au plurilinguisme ! Ce n’est pas parce que c’est difficile qu’il faut condamner une politique des langues visant *officiellement* au plurilinguisme !

            - Sur le fond encore, ce n’est pas du comique de vouloir encourager à l’enseignement des langues tout au long de la vie. C’est un objectif très ambitieux et à encourager, à condition bien sûr que langues ne soit pas au singulier, et ne se réduise pas à l’actuelle lingua franca de l’UE.

            - Sur l’intercompréhension passive, j’ai déjà eu l’occasion d’expliquer qu’il ne fallait pas la condamner trop violemment. Ce n’est pas parce que ça reste au stade du projet qu’il faut s’y opposer. On peut être pour une langue commune neutre + une intercompréhension entre familles linguistiques. Il n’est pas sain de se fixer sur une seule solution au « problème » linguistique européen.

            - Je ne vois pas ce que les propos d’Orban cités dans l’article ont de condamnable. Le principal problème, selon moi, est l’écart entre les mots, toujours très jolis, et la pratique, la réalité du fonctionnement de l’UE.

            - En résumé, d’accord sur tes points 1 et 2, sur le 3ème il y a plus matière à discussion. L’inégalité doit être supprimée, c’est certain, mais il ne faut pas dire « halte au plurilinguisme » sous prétexte qu’il est actuellement un masque du tout-anglais. Il faut militer pour un « plurilinguisme équitable ». Vi scias pri kio temas, chu ne ? :)


            • Aleks 14 décembre 2007 01:25

              Je dois ajouter que seul un esprit atteint de mauvaise foi peut suggérer que l’ordre des projets est calculé ;), alors qu’il est simplement alphabétique. Pas ma faute si le contenu des projets est peut-être sous-optimal, et que les 2/3 sont destinés à l’enseignement de l’anglais. Il y en a pas mal aussi pour l’allemand, l’espagnol, le français, l’italien et le néerlandais.

              En fait les projets pour la plupart sont issus d’universités européennes. Il faudrait que plus d’universités engagent des programmes dans diverses langues pour que la liste des projets soit plus équilibrée entre les différentes langues.

              Un truc qu’on devrait faire : lister tous les projets esp-istes ou esp-rilataj, comme AKEL, Springboard, pour en faire une brochure similaire qui montrerait à quel point les esp-istes sont favorables au plurilinguisme - équitable lui !


            • Hermes esperantulo 14 décembre 2007 11:51

              « moins superficielles que celles d’autres esp-istes. »

              on fait ce que l’on peut avec ce que l’on a, donc évitons ce genre de phrase qui peut en vexer un certains nombre


            • Krokodilo Krokodilo 14 décembre 2007 12:03

              Salut Aleks, pas de pb pour le tutoiement, c’est fréquent sur Internet. Il m’arrive effectivement d’avoir certaines infos des listes de diffusion, avec un peu de retard, sans être inscrit, comme une sorte de franc-tireur dans cette « guerre des langues », ou lutte d’influence territoriale entre langues, bien que cette vision peu romanesque des langues déplaise souvent. Comme j’ai dit à Seespan dans le débat sur la réforme de l’orthographe française, nos désaccords confirment au moins que nous ne sommes pas une secte qui diffusent une parole toute prête ! De toute manière, j’ai bien séparé les citations et mes commentaires, le fait que ces projets soient perçus différemment est justement le point de départ d’un débat. 16 projets sur 30 ? je pensais les avoir tous cités, en tout cas un rapide recomptage m’a montré que tu faisais erreur, il y en a au moins 23, tu as raté ce passage, qui correspond à ceux que tu cites : « Il y a aussi les cartes postales (du projet Lingua connection), un réseau de clubs de langues locaux (Join the Club !), un projet pour mettre les grands-parents à l’apprentissage des langues (sans punition) (JOYFLL), une plate-forme Internet attrayante visant à promouvoir les échanges linguistiques et culturels entre des enfants d’âge scolaire (Lingoland), des jeux sur la toile (Mission Europe), un petit geste en faveur des langues déshéritées (Oneness). »

              Pour Mission Europe, on ne saura pas si c’est un mot français ou anglais ! Et land de Lingoland, c’est bien anglais, non ? Je maintiens qu’utiliser 30 langues et nous forcer à savoir prononcer le nom des 30 projets aurait été beaucoup plus en rapport avec la volonté affichée de soutenir le plurilinguisme, plus classe, une portée symbolique plus forte.

              Pour le comique involontaire, la phrase « soutenir la diversité linguistique » me fait rire car dépenser autant d’argent pour soutenir ce qui est déjà une évidence (27 langues officielles et plusieurs centaines utilisées sur le sol européen), c’est une usine à gaz. Car ce n’est pas le plurilinguisme des gens qui pose problème, mais celui des institutions, et aucun de ces projets ne concerne cette question ! De même que Erasmus mundus est à 95% anglophone, 80 environ en 2008.

              Je ne suis pas fixé exclusivement sur l’espéranto, je pense simplement que l’UE a besoin d’une langue auxiliaire commune (si on veut autre chose qu’un marché commun) et qu’il faut apprendre la langue du pays où on vit, où on bosse, même si ce n’est que pour quelques années. Or, dans l’enfance on ne sait pas où on bossera à l’âge adulte. Je pense donc préférable une initiation large à l’école primaire pour se faire l’oreille, sans se spécialiser en anglais. C’est également un plurilinguisme raisonné, mais différent de l’anglais quasiment obligatoire maintenant à l’école (j’envisage d’ailleurs un article sur une réforme des langues à l’école).

              Sur l’intercompréhension passive, j’ai fait court parce que j’en ai déjà parlé ailleurs, je sais que ça t’intéresse, et je ne la condamne pas, je pense simplement qu’au stade actuel, ce n’est qu’une hypothèse de recherche pédagogique qui en 15 ans n’a rien produit de probant, ni résultats, ni méthode, malgré de nombreuses conférences et des subventions régulières. Récemment, un institut proposait sa méthode moyennant finances... je crois que c’était dans le journal suisse Le Temps, il y a aussi un côté business et production d’articles utiles aux universitaires, c’est humain. Je crois qu’on cherche désespérément un moyen de vaincre cette barrière des langues, y compris dans la magie de la traduction automatique dont les résultats sotn médiocres t dans cette intercompréhension passive. C’est sûr que ma façon de voir les choses manque un peu de « glamour » et d’enthousiasme.


            • Krokodilo Krokodilo 14 décembre 2007 12:05

              Là c’est possible que j’y sois allé fort, disons que l’alphabet a bien fait les choses !


            • vinvin 14 décembre 2007 01:19

              Bonjour.

              L’ apprentissage des langues ?..... « Dans l’ unité de la diversité » ?.......

              Oui, mais de nos jours avec la mondialisation et les différents peuples qui vivent en europe, s’ il fallait aprendre les langues de tous ses peuples, ( ce qui impliquerait d’ ailleurs l’ apprentissages de plusieurs alphabets différents,) sachez qu’ un vie entière n’ y suffirait pas.

              (Donc le projet de nos « élites » européens ne tient pas la route !)

              Sans comppter tous les dialèctes que parlent les africains et nord africain, qui a eux seul representent plusieurs milliers de dialèctes.....

              Alors moi y en a etre petit blanc français, et donc moi y’ en a parler français, et c’ est tout !

              Cordialement.

              VINVIN.


              • claude34 4 janvier 2008 17:02

                Il est étonnant de voir que la solution à ce problème ne soit pas abordé. Situation actuelle : 1.123.000.000 d’Euros (soit un peu plus de mille millions d’euros !!!) dépensés pour la traduction/interprétation en 2005. Il est totalement irresponsable de refuser à trouver une solution à ce gâchis. Quelle solution me direz-vous ? Un enfant de 10 ans vous la donnerait, la solution. Elle est si simple. EUROPE : Une monnaie, Une langue. Laquelle ?  Facile : il suffit de destiner une partie de ce milliard d’euro a la création d’une langue.  Cette langue serait la 1e langue obligatoire à l’école et la moitié des cours se ferait dans cette langue. (Cela garantirait le bilinguisme)

                Il y a-t-il un seul inconvénient RATIONNEL a cette solution ???????

                La langue de la UE ne peut etre le francais ou l’anglais ou l’espagnol : le sentiment national prime avant tout (je ne le partage pas mais c’est un fait), il faudrait trouver une langue neutre. Et je me refuse a croire qu’en y mettant les moyens, il soit impossible de créer une langue facile d’emploi et riche en vocabulaire.

                Source : parlement europeen http://www.europarl.europa.eu/news/public/focus_page/008-11817-295-10-43-901-20071017FCS11816-22-10-2007-2007/default_fr.htm


                • Krokodilo Krokodilo 5 janvier 2008 13:55

                  Claude34,

                  D’accord avec vous sur le fait que le plurilinguisme ne sera pas une solution car il est déjà clair qu’il n’a abouti qu’à l’oligolinguisme et à l’hégémonie de l’anglais, le terme de plurilinguisme ne demeurant qu’en tant qu’alibi.

                  Mais, comme l’a dit Sophie, inutile de gaspiller un nouveau milliard pour créer une langue européenne facile, puisqu’elle existe déjà depuis longtemps, c’est l’espéranto, langue auxiliaire non-nationale, très largement plus facile, j’en ai parlé dans différents articles, ainsi que d’autres collègues, mais dans celui-ci le sujet ne s’y prêtait pas. Non pas que cette langue soit parfaite, mais il est très probable que des linguistes réunis ne pourraient faire autrement que reprendre les principes linguistiques utilisés par Zamenhof (notamment l’invariabilité des radicaux, la régularité, etc.), et seraient par contre amenés à discuter sans fin sur d’infimes différences structurelles ou sur le choix du vocabulaire, sujet sur lequel il leur serait presque impossible de se mettre d’accord. Autant adopter l’espéranto, qui a largement prouvé sa fonctionnalité, son efficacité, sa stabilité, et si son vocabulaire favorise les Européens (mais moins que l’anglais), sa grammaire est internationale, basée sur des structures de base et sur un fonctionnement agglutinant et isolant qui n’est pas celui de langues indo-européennes.

                  Petit détail : d’accord avec vous, mais l’image « une monnaie, une langue » est trompeuse si on ne la fait pas suivre d’une précision, car si l’euro a remplacé les monnaies européennes (sauf en GB), une langue auxiliaire neutre ne remplacerait absolument pas les 27 langues, ce serait au contraire le meilleur moyen de les respecter toutes.

                  Malheureusement, cette métaphore est utilisée par ceux qui soutiennent l’anglais, comme M. Orban l’a récemment fait, pour déclarer que l’UE ne doit pas avoir une seule langue et une seule culture, bel exemple de manipulation...


                • J.F. Clet 2 avril 2009 22:04

                  Sauf que des langues neutres, il y en a déjà au moins deux douzaines...(à l’heure ou j’écrit)
                  Plutôt que de dépenser des millions à créer une langue neutres, dépensons quelques centaines d’€ à rechercher qulle est la meilleure langue neutre existante !


                • sophie (---.---.185.207) 5 janvier 2008 08:26

                  Tout à fait d’accord avec vous, Claude ! Il eut été inconcevable que la monnaie commune soit le mark ou la livre ou le franc ou ... le dollar ! Il est encore plus inacceptable qu’une langue commune soit une des langues nationales de l’UE ou d’une puissance étrangère (ou les deux à la fois). Donc, oui, il faut une langue commune neutre et facile à apprendre ! Mais vous savez, cette langue existe, elle a 120 ans déjà ! Et vous ne la connaissez pas, car pour la connaître, il faut la chercher (sur internet, par connaissance). Car nos grands médias la cachent bien : une langue simple à apprendre par tous les peuples chez eux bien tranquillement, sans voyages linguistiques coûteux, en peu de temps et peu d’argent (même gratuite souvent), qui permettrait, si elle était connue au grand public, de communiquer en toute égalité avec les autres citoyens du monde et sans toucher à son identité et à sa culture, en ne favorisant et ne défavorisant personne, ça représente sûrement un danger pour certaines personnes ?

                  Sophie

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