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Sangatanamo

Création d’une zone de contrôle à Calais sous juridiction britannique

Selon le journal l’Independent, les ministres anglais et français responsables de l’immigration auraient eu des discussions le mois passé sur la création d’une « zone de contrôle » à Calais, où seraient détenus les demandeurs d’asile en attendant de savoir si leurs demandes ont oui ou non abouti. Il n’était pas question d’ouvrir un nouveau centre de détention ou un camp de réfugié comme l’a précisé Monsieur Besson qui aime jouer sur les mots et surtout ne pas en employer certains, mais de créer dans le cadre du traité du Touquet pour la mise en œuvre de contrôles frontaliers une zone de contrôle sur le territoire français sous juridiction britannique.

Cela n’est pas tout à fait sans précédent puisque la police frontalière opère à Douvres dans une « zone de contrôle » qui bien que Britannique est gouvernée par certains aspects de la législation française, et que la police frontalière britannique bénéficie des mêmes prérogatives à Calais. Toutefois, les questions juridiques soulevées par cette situation sont multiples puisqu’une fois qu’un demandeur d’asile se trouvera dans cette zone sur le territoire français, il tombera sous le coup de la législation britannique. Autrement dit théoriquement, la France ne devrait pas avoir droit de regard sur ce qui s’y passe. Les négociations du mois passé auraient porté justement sur le statut binational de cette zone, afin d’en lever les ambigüités en définissant les compétences juridiques respectives des deux pays. L’ironie serait qu’après avoir bouté les Anglais de France, ils se voient offerts sur un plateau l’équivalent de Guantanamo à Cuba.

Ma préoccupation est autre : Ce centre est prévu pour accueillir des gens désirant soumettre une demande d’asile à la Grande Bretagne et obtenir le statut de réfugié. Les demandeurs d’asile bénéficient d’un statut particulier encadré très strictement par le droit international et le droit européen. Ce même centre se transformera en Centre de détention/rétention (barrer la mention inutile) à partir du moment où la demande d’asile est rejetée. Comment se traduira pratiquement ce changement de statut ? Le risque n’est-il pas en assimilant les demandeurs d’asile aux immigrants illégaux de voir un nivellement par le bas des conditions d’accueil des demandeurs d’asile qui sont déjà lamentables, et le risque n’est-il pas (ou bien est-ce intentionnel) que l’on crée dans l’esprit des gens une confusion entre demandeurs d’asile et immigrés illégaux.
 
Journal l’Independent : http://www.independent.co.uk/ 

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28 réactions à cet article    


  • Lediazec Lediazec 23 avril 2009 11:30

    Savez-vous de quel côté du channel a-t-on prévu la construction de locaux de détention pour accueillir les citoyens condamnés pour « délit de solidarité », pour avoir aidé des étrangers en situation « irrégulière », leur procurant nourriture et logement ?
    Merci à vous pour ce texte remarquable et, bien sûr, pour son contenu.


    • JONAS JONAS 23 avril 2009 14:34

      @ L’Auteur  :

      Avec plus de 5 millions de chômeurs et de Rmistes, nous n’avons pas à accueillir de nouveaux arrivants légaux ou illégaux.

      Vous n’êtes pas qu’elles que soient vos origines, propriétaire de la France. Si la majorité des personnes qui partagent vos idées existaient, ça fait longtemps qu’un Gouvernement aurait fait un référendum sur la question pour clouer le bec aux opposants à cette invasion et dont je suis.

      Les 800 Afghans qui squattent la région Nord pas de Calais, on devrait les mettre dans des avions de transports militaires et les déposer dans une de nos bases en Afghanistan et leur ouvrir largement les portes pour qu’ils retrouvent leur territoire. /

      Pendant que vous faites la charité aux étrangers, les ouvriers des usines françaises vont se retrouver à la rue  ! Avec des indemnités voisines de celles que vont toucher vos protégés, qui n’ont jamais cotisé à aucunes caisses sociales.

      Si vous voulez vous donner bonne conscience, vous inscrivez dans une organisation caritative et vous allez les aider sur place.

      Mais je suis pour que l’on vous fasse signer une décharge au cas ou vous seriez prise en otage, vous assumez toutes les conséquences de votre engagement, comme dans l’Armée…  !

      Chaque année des hommes paie de leurs vies les inconsciences, comme ceux qui vont faire le Mont-blanc, avec une paire de baskets.

      Alors, stop  ! La collectivité nos enfants, n’ont pas à supporter les conséquences de vos délires.

      Votre mandoline vous la remettez dans son étui ou vous assumez.


      • LE CHAT LE CHAT 23 avril 2009 14:47

        Hors de question , si un camp doit être installé , ce doit être à Dover ou Folkestone aux frais des britishs ! ce sont ceux qui les attirent par des salaires sous payés qui doivent assumer , pas aux calaisiens qui en ont ras la casquette de voir errer ces hordes d’émigrants ! ma fille n’ose même plus sortir seule la nuit en plein centre ville de Calais
        tant ça devient dangereux ! il y a réguliérement des batailles sanglantes au couteau entre les différentes ethnies qui se detestent entre elles !

        Besson a bien raison de vouloir nettoyer « La Jungle »


        • LE CHAT LE CHAT 23 avril 2009 15:33

          Marine Le Pen rique d’être en tête aux européennes à Calais , il ne faudra pas s’en etonner ! Quand à son adversaire socialiste le maire de Hénin Beaumont , il est lui en prison pour malversations ..........


          • Annie 23 avril 2009 17:12

            Merci pour vos contributions. Je ne savais pas que l’article serait publié aujourd’hui et je viens juste d’allumer mon ordinateur. Merci Lediazec de votre soutien.
            Jonas, effectivement quelles que soient mes origines, la France ne m’appartient pas, et en cela elle n’appartient à personne, surtout pas au gouvernement français, pour décider de céder une partie de sa juridiction à l’Angleterre. Cela doit soulever un point constitutionnel. Quant à faire partie d’une organisation caritative, cela fait longtemps que c’est fait, et que je suis allée voir sur place ce qu’il en était. J’avoue que cela n’a pas tellement soulagé ma conscience.

            Le Chat, vous passez à côté du problème. Le Royaume Uni a durci ses mesures répressives sous couvert de la lutte anti-terroriste . Il a pris des mesures qu’on pourrait qualifiées d’exception à cette fin, qu’il serait autorisé à appliquer sur le territoire français, bien qu’elles puissent se trouver en contradiction avec la législation française. 
            Cela pose un problème juridique d’une part, et de l’autre un problème moral, par association. Par exemple, une relation causale a été établie entre Lockerbie et le fait que le Royaume Uni ait permis aux avions américains qui avaient bombardé la Lybie de décoller de son territoire. 
            Je suis étonnée que la question de souverainté territoiriale n’ait pas créé plus de polémiques en France. 


            • LE CHAT LE CHAT 24 avril 2009 08:33

              on a foutu les rosbeefs dehors de Calais en 1558 , c’est pas pour les voir reprendre pied !
              le duc de Guise s’en retournerait dans sa tombe !


            • maxim maxim 23 avril 2009 19:34

              déjà ,on devrait démanteler toutes les filières de passeurs ,c’est un boulot de titan ,c’est sûr ,mais il y a des complicités dans l’administration qui font qu’avec une enveloppe ,on ferme les yeux ....

              pour une multitude de crèves la faim dans tous ces pays instables ,parce que gouvernés par des gens immatures et corrompus ,l’Angleterre est le Nirvana ,une bande de salauds profite de la détresse de ces paumés pour s’en foutre plein les fouilles ,ce sont eux qu’il faut punir ,mais pas avec de la taule avec sursis ,non ,aux assises pour esclavage et trafic d’humains ....et au placard à perpète ....

              là ça ferait réflechir à deux fois ,et même peine au fonctionnaire qui trempe dans la combine ,15 ans de ballon ,ça calmerait un peu les ardeurs ......

              et rétablir les frontières avec une surveillance féroce ,on a été trop laxistes et maintenant on est emmerdés !

              et bien soyons fermes et impitoyables !

              et il n’y aura plus de Sangate !


              • Reinette Reinette 23 avril 2009 23:56



                pour une multitude de crèves la faim dans tous ces pays instables ,parce que gouvernés par des gens immatures et corrompus ,l’Angleterre est le Nirvana
                (MAXIME)

                Ces « crèves la faim » comme vous dites ont fui leurs régions complètement devastées et corrompues par les forces américaines et leurs alliés.

                La coalition (États-Unis, Royaume-Uni, France, Canada et Pays-Bas...) en Afghanistan a fait de nombreuses annonces visant à donner toutes les chances pour reconstruire le pays. Ces annonces sont notamment destinées à fournir :

                - une aide économique importante

                - une présence militaire et policière visant à protéger la population et à démanteler les groupes terroristes (la Force internationale d’assistance et de sécurité sous commandement de l’OTAN plus l’opération Enduring Freedom toujours en cours, soit 45 000 hommes au total, dont 20 000 soldats américains ;

                - une formation pour créer une police et une armée nationale afghane qui seront finalement chargées de maintenir la sécurité du pays.

                Mais une partie de ces déclarations n’ont jamais été entièrement remplies. La communauté internationale a fait de nombreuses promesses sans les tenir et la corruption à détourné une importante partie des milliards de dollars données par de nombreux pays.

                En avril 2009, le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) a reconnu qu’une partie du financement (dont 25,6 millions de dollars provenant de l’USAID) avait été détourné localement, bien que selon le porte-parole du PNUD Stéphane Dujarric, la plupart des projets aient été achevés. Parmi les projets non achevés, une piste d’atterrissage à Qalat (où se trouve une unité américaine du Provincial Reconstruction Team (en)), qui a déjà coûté 749 000 dollars, et un pont sur le Tarnak, qui a dû être reconstruit par d’autres contractants.

                DE PLUS, la culture du pavot s’est étendue, avec l’aide des seigneurs de la guerre, qui morcellent le pays en différents fiefs, et parfois la protection de membres du gouvernement (dont peut-être le frère même du président, Ahmed Wali Karzai, couronné par les Etats-Unis, accusé fin octobre 2008 de s’enrichir grâce au trafic de drogue.

                Les critiques de la politique menée dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » jugent que la « pacification » de l’Afghanistan, c’est-à-dire la victoire contre les forces insurrectionnelles talibanes, n’est pas complète.



              • Annie 23 avril 2009 19:44

                @Maxim,
                Je crois malheureusement que même avec toutes les mesures que vous préconisez, il y aura toujours un problème « Sangatte ». La question est de savoir jusqu’où vous êtes disposé à aller , et ce que vous êtes disposé à accepter pour régler ce problème bien particulier d’immigrants qui n’ont aucune intention de s’installer en France, ne l’oublions pas.


                • frédéric lyon 23 avril 2009 20:17

                  Et bien, s’ils n’ont aucune intention de s’installer en France, il faut les renvoyer chez eux.

                  Les Gibis n’en veulent pas, que voulez-vous qu’on y fasse ? Voulez-vous qu’on les mettent sur une catapulte pour leur faire traverser la Manche ?


                  • Annie 23 avril 2009 20:33

                    @ F. Lyon :
                    Tant qu’ils sont demandeurs d’asile, vous ne pouvez pas juridiquement les renvoyer chez eux, comme vous dites, qu’ils demandent l’asile à la France ou à un autre pays. Pour connaître déjà vos vues, je vais essayer de clarifier la question :
                    Pour vous débarrasser du problème de Sangatte, seriez-vous prêt à accepter de compromettre la souveraineté territoriale de la France, puisque c’est de cela que l’on parle ? de délimiter une zone qui serait totalement (théoriquement) sous juridiction britannique ?


                    • Surya Surya 23 avril 2009 21:09

                      Pour avoir régulièrement séjourné à Calais jusqu’à la mi-2003, et avoir vu ces réfugiés depuis les tous premiers instants de l’existence de Sangatte, j’ai eu la nette impression que la fermeture du centre, parce qu’on considérait qu’il augmentait l’insécurité, et que cela devait régler le problème des arrivées massives en décourageant les suivants, avait en fait gravement dégradé la situation, celle des réfugiés déjà, ceux qui étaient déjà là, et les autres, puisqu’ils n’ont pas cessé pour autant de venir, et qui erraient désormais dans les rues, on en voyait de plus en plus avec une bouteille d’alcool à la main et ils dormaient dehors, et la situation de la ville puisque l’augmentation de leur précarité, de leur misère, même, a donc engendré l’augmentation de la violence.

                      Je me souviens qu’au tout début, il n’y avait pas de problèmes avec eux, même si pour beaucoup de gens leur présence sur Calais, qu’ils ont toujours voulue temporaire en effet puisque l’idée était l’Angleterre, était indésirable.

                      Je suis retournée sur Calais il y a environ un an et demie ou deux ans, et c’est vrai que l’ambiance a tout de même bien changé. J’ai été surprise aussi de voir que le terminal P&O Seafrance ressemblait maintenant à une forteresse imprenable, avec des clôtures partout qui me semble-t-il n’existaient pas il y a quelques années. Quant à Coquelles, de toute façon ça a toujours été un château fort.

                      C’était trop demander à Calais de se débrouiller pour gérer tout ça, et de ce fait, je comprends que les habitants en aient marre (mais j’espère que Calais ne va pas voter FN ! ), pour avoir moi même vu la situation se dégrader rapidement, mais ce n’est pas la faute des réfugiés, mais celle des passeurs, en effet, de l’Angleterre qui a pendant longtemps rejeté le problème sur Calais tout en accueillant ensuite ceux qui avaient réussi à passer, et celle des politiques qui ont fermé le seul endroit où les réfugiés trouvaient de l’aide.

                      Je ne sais pas ce qu’il faut faire pour régler ce problème, et si leur « zone de contrôle » va servir à quelque chose, en tout cas, quoique les politiques décident pour eux, je pense qu’il faut absolument faire de l’humanitaire là bas en attendant de trouver une solution. Ce n’est pas la faute à ceux qui sont déjà sur place si on ne veut plus que d’autres arrivent, et on n’a pas à le leur faire payer personnellement en arrêtant de leur venir en aide. Après, que l’on essaye d’empêcher l’immigration clandestine, c’est un autre problème, qui ne s’applique pas qu’à Calais d’ailleurs.
                      Et arrêter aussi avec ces histoires de délit d’aide aux immigrés clandestins. Depuis quand est-ce qu’on empêche quelqu’un de venir en aide à une personne en difficulté ?? Alors si quelqu’un en voit un allongé sur un banc et qui a l’air super malade, il doit faire comme s’il n’avait rien vu et passer son chemin ? Je croyais qu’il y avait un délit de non assistance à personne en danger, pourtant.


                      • Annie 23 avril 2009 21:29

                        Merci Surya pour votre commentaire ;
                        Je connais l’autre côté de la Manche, puisque j’habite l’Angleterre, et je vous invite à visiter Douvres. C’est exactement l’image miroir de Calais, avec ses demandeurs d’asile qui sont parvenus à traverser la Manche, mais qui ne sont pas autorisés à travailler , et qui errent dans les rues comme des âmes en peine en attendant de connaître l’issue de leur demande. Les habitants de Douvres ont le même sentiment de « ras le bol » que ceux de Calais ; mais d’un autre côté, la France et le Royaume Uni se sont engagés à être des terres d’asile où peuvent se réfugier toutes les personnes victimes de persécutions. Nous avons donc une obligation envers ces gens, non seulement de traiter dans les règles leur demande d’asile, mais aussi de ne pas en faire des criminels avant l’heure, et surtout de les traiter correctement. 
                        Un Soudanais renvoyé dans son pays par le Royaume Uni qui avait refusé sa demande d’asile il y a environ un mois de cela a été tué à sa descente d’avion. Comment la France peut-elle garantir la régularité des procédures, si elle n’a pas droit de regard. 


                        • Reinette Reinette 23 avril 2009 23:33


                          Annie, bonsoir

                          Je ne comprends pas votre lien : Journal l’Independent 

                          (C’est très tendance, cette manie de mettre des liens sur des journaux anglophone ! Envoyez-vous des liens de journaux français aux anglais ou américains ? ou des liens en hébreux aux chinois ?) bon ce n’est pas grave, juste un peu pénible.

                          En ce qui concerne votre article, aucun député n’a soulevé ce problème en séance à l’Assemblée, ni nulle part, je crois (je vais chercher). Le sort de ces gens - pour la plupart des réfugiés afghans qui ont dû fuir leur région envahie par les forces américaines et européennes, et ont vu leurs familles ou leurs voisins massacrés - n’intéresse nullement nos politiques UMPS/PC. D’ailleurs, ceux-ci ne se préoccupent déjà pas des problèmes de leurs concitoyens, alors ...

                          Leurs seules préoccupations, à tous ces corrompus UMPS/PC, c’est leur élection, réelection, voire re-re-réelection...

                          J’aurai préféré un lien vers les associations qui les aident. Cordialement



                          • Annie 24 avril 2009 08:53

                            @Reinette,
                            J’avais écrit cela en réaction à un article de l’Independent du 21 mars. Je vous mets le lien ici : http://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/the-calais-lsquoguantanamorsquo-1650592.html
                            L’Independent est le seul journal papier que j’achète. Habitant l’Angleterre, je trouve bien souvent dans la presse anglophone une autre approche aux problèmes strictement français. 
                            Je vous joins un autre lien vers un article en français celui-là qui explique un peu mieux la situation : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=7343&lg=fr, et aussi ce que cachent les démentis de Besson.


                          • JONAS JONAS 24 avril 2009 00:11

                            Annie  :

                            Vous êtes sûrement une personne respectable et pleine de bonne volonté, MAIS  :

                            Vous oubliez une chose fondamentale, c’est que nous sommes tous des prédateurs  !

                            Monsieur de La Fontaine vous direz que l’on peut faire cohabiter des loups et des agneaux, à une condition, rassasier les loups pour qu’ils ne croquent pas les agneaux.

                            Avec les problèmes actuels et de toutes natures, chômage, climat, etc. ouvrir les portes de la bergerie à tous les loups, sous prétexte qu’ils meurent de faim, c’est nous condamner à mort, nous et nos enfants.

                            Dans les années 1950, les Carabiniers ou Douaniers Italiens, après sommations, tiraient sur toutes les personnes qui tentaient de franchir la frontière. Les Douaniers Français en faisaient tout autant  ! C’était majoritairement des blancs et des Chrétiens qui étaient tués et aucune famille des victimes trouvait cela anormal.

                            Ceux qui tombaient sous leurs balles étaient des trafiquants de tabac, de bétails ou d’autres marchandises, rarement des immigrés.

                            Alors le choix pour nous, c’est ou accepter toutes formes d’immigration sans conditions, car ils ont tous une bonne raison de venir chez nous  ! Le résultat sera que la France deviendra le Liban de l’Europe, ou en revenir aux méthodes dissuasives des années passées et à l’immigration 0  !

                            Tout Chinois qui met les pieds sur le sol Français avec un visa touristique et qui demande le droit d’asile pour raison politique, ne peut plus être expulsé  ! Le seul fait de l’avoir demandé, le condamne à être arrêté à sa descente d’avion dans son pays.

                            Si vous avez la vocation de subir et de faire subir à vos enfants ou à ceux des autres une guerre civile comme au Liban ou au Kosovo, personnellement, je m’y opposerais par tous les moyens.

                            Pour ce qui est des questions juridiques sur les droits des immigrés, la Constitution Européenne que notre Gouverneur a signée à Lisbonne, ne nous laisse qu’une étroite marge de manœuvre et ce que j’ai dit plus haut, ne peut être appliqué, sans dénoncer globalement tous les traités signés, inclus celui de Masstrich.

                            À mon sens, vous œuvrez pour la disparition de notre, et de vôtre pays et des quelques libertés dont nous pouvons encore jouir.

                            Bien à vous.


                            • COLRE COLRE 24 avril 2009 09:03

                              Bonjour Annie,

                              Je profite de votre article et de la confiance que j’ai en vous pour vous demander si le titre est de vous, et par la même occasion si les titres d’articles sur AV sont relevables de l’auteur ou du site.

                              Quoi qu’il en soit, le titre met l’accent sur une double connotation : l’existence d’une enclave étrangère sur un territoire national, et l’analogie entre la prison hors droit américain que représent(ait ?)e Guantanamo et la zone contrôle à Calais.

                              Il y aurait à dire sur la légitimité de ces deux aspects. Non, tout de même, la zone de Calais n’est pas Guantanamo… Quant à l’enclave britanique, vous dites bien qu’il y a réciprocité à Douvres, c’est donc un artifice médiatique, me semble-t-il.

                              Ô combien plus intéressant, pour moi, est le vrai coeur du sujet : les demandeurs d’asile. C’est une question qui ne date pas d’aujourd’hui, loin de là, et dont je me rappelle, aussi loin que ma mémoire me porte, que ces demandeurs ont toujours été ignominieusement traités par les pouvoirs publics français (que ce soit la reconduite brutale et dangereuse dans leurs pays que les convocations à des bureaux ouverts qques heures, nécessitant des queues affolantes à partir de 6h du matin, dans le froid de la rue, en plein hiver aussi bien, avec femmes et bébé dans les bras, sans être sûrs qu’ils ne devront pas revenir le lendemain matin….).

                              J’ai même souvenir qu’avant, sous Pasqua, on parlait de « clandestin », et que le terme de « sans papier » était là pour désigner ces gens ni intégrables ni expulsables… Sans droit et sans papiers…

                              Je suis totalement d’accord avec vous. Cette confusion entre tous les cas de figure, est là pour donner une impression d’invasion et de hors-la-loi et de préparer les opinions à des solutions barbares.


                              • masuyer masuyer 24 avril 2009 09:22

                                Bonjour Annie,

                                j’appréciais la commentatrice, je suis heureux de vous trouver parmi les rédacteurs.

                                Il serait intéressant de noter la contradiction du discours de nos dirigeants selon que les Afghans soient en Afghanistan ou tentent de migrer. Peut-on leur refuser l’asile tout en justifiant l’envoi de troupes dans ce pays ?

                                La protection de nos frontières est loin d’être immémoriale, contrairement à ce que semblent penser bon nombre de nos commentateurs, elle remonte au mieux au XIXe siècle. Je les laisse imaginer ce qu’aurait pu donner un monde aux frontières closes de toute éternité. Pas sur que ça ait été à leur avantage.

                                Bien à vous


                                • Annie 24 avril 2009 09:53

                                  Merci Masuyer, j’apprécie.
                                  Le discours officiel ici en Angleterre tourne autour de la stabilité de l’Iraq ou de l’Afghanistan avec des « poches de résistance ». La raison est bien sûr de convaincre le public britannique que ces deux guerres étaient justifiées, mais aussi de pouvoir renvoyer dans leurs pays tous les Afghans ou Irakiens qui demandent l’asile. Et le gouvernement britannique ne s’en prive pas.


                                • Annie 24 avril 2009 09:46

                                  Bonjour Colre,
                                  Merci de votre commentaire. J’ai choisi le titre parce que le parallèle existe avec Guantanamo. (je viens de faire une recherche sur internet et c’est intéressant de voir qu’il a été repris par d’autres sites). C’est vrai qu’il existe déjà une zone franche à Calais, sous juridiction britannique. Mais son extension pose avec plus d’acuité le problème du traitement des demandeurs d’asile déboutés par la Grande Bretagne, qui est beaucoup plus musclé que celui de la France. Si vous êtes vous, et les gens ou associations françaises relativement impuissants à venir en aide aux demandeurs d’asile, ou si vous vous trouvez accusés de délit de solidarité, quelle sera votre marge de manoeuvre lorsque vous serez privé de recours auprès d’un gouvernement étranger ? Devrez-vous vous adresser à la Cour Européenne des Droits Humains ? Si vous pensez que la France traite mal les demandeurs d’asile (et c’est le cas), vous serez effarée par les pouvoirs que la police au Royaume Uni, et la police frontalière en particulier sont en mesure d’exercer, sous couvert de la lutte anti-terroriste. Comment par exemple seront gérés les différences de durée de garde à vue ? En Angleterre, elle est passée de 48 heures à 7 jours en 2000, 14 en 2003, et le Terrorism Act de 2006 l’a fait passer à 28 jours, et il y avait un projet de loi qui a été rejeté de la faire passer à 42 jours. Cela serait-il acceptable sur le territoire français ? et sinon, quel recours aurez-vous ?


                                  • COLRE COLRE 24 avril 2009 10:04

                                    Merci de votre réponse.
                                    Oui, en effet, je suis effarée… 28 jours !… Je ne savais pas.
                                    Cette question de déni de toutes les libertés publiques sous prétexte des lois anti-terroristes est assez angoissante : entre révolte et compréhension… Evidemment, si ces lois n’étaient VRAIMENT appliquées qu’aux seuls présumés criminels… mais les pouvoirs ne font jamais le détail quand il s’agit d’immigrés. La délinquance en col blanc est évidemment l’objet de tellement plus d’égards… !
                                    Pour un criminel mis hors d’état de nuire, combien d’hommes et femmes traités de façon parfaitement scandaleuse : inhumaine, injuste, voire illégale !


                                  • Lediazec Lediazec 24 avril 2009 10:37

                                    Ce débat concernant les étrangers en situation irrégulière (bel euphémisme), conduit par le biais des angoisses qu’il génère, les peurs, surtout en période de crise économique, à un autre débat beaucoup plus vaste, qui est celui de la civilisation, de sa crise, de sa mutation et de ce que nous souhaitons faire pour que demain puisse être non pas le monde angélique des « utopies » mais celui d’une humanité retrouvée. Je suis né à Ceuta, enclave espagnole en territoire marocain, de l’autre côté de Gibraltar, première zone tampon avant l’Europe. Une partie de ma famille vit encore là-bas. C’est Calais-en-pire ! Tous les soirs, des gens se mobilisent pour aller apporter de la nourriture aux personnes parquées derrière une clôture barbelée. Les gens gueulent, crient à l’indignité. Que faire ? J’ai tellement mal aux tripes que j’ai cessé de revenir au pays. Mais toujours me trotte dans la tête les paroles de cette chanson de Manu Chao : "Mi vida va prohibida dice la autoridad... Soy una raya en el mar, fantasmada ciudad.... Mi vida la dejé entre Ceuta y Gibraltar...


                                    • Annie 24 avril 2009 11:14

                                      Si la tendance s’accentue, il est presque possible d’imaginer une Europe bordée de villes de parcage, comme vous les décrivez. La politique européenne pourtant tend à externaliser ce problème en passant des accords comme l’Italie l’a fait avec la Lybie, avec des pays dits tiers ou de transit où seraient traitées les demandes d’asile, et qui seraient chargés de refouler les immigrants devenus illégaux. Il n’y a qu’à compter le nombre d’immigrants qui se noient au large de Lampédusa.


                                    • Traroth Traroth 24 avril 2009 13:15

                                      Alors là, si ce n’est pas une législation d’exception, ça y ressemble : si cette zone est considéré comme du territoire britannique, les personnes y étant retenues devraient pouvoir demander l’asile à la Grande-Bretagne exactement comme s’ils étaient à Londres. Mais j’imagine que ce qui va se passer, c’est qu’aux yeux du droit international, ça sera toujours considéré comme du territoire français, mais que les Français se défausseront sur les Britanniques pour qu’ils y appliquent leur législation. Soit une situation hybride probablement incompatible avec le droit international. Les réfugiés porteront plaintent dès qu’ils auront un avocat. Le lendemain de la St-Glinglin...


                                      • Annie 24 avril 2009 13:24

                                        Tout à fait vrai. Les procédures d’asile françaises coûtent paraît-il quatre fois plus cher que les anglaises, donc la France serait ravie qu’on lui enlève cette épine du pied. Pour les Anglais, ce serait un moyen de garantir que moins d’immigrants traversent la Manche. Les deux pays y trouveraient des avantages. Calais beaucoup moins et les immigrants pas du tout.


                                        • Bois-Guisbert 24 avril 2009 17:07

                                          N’oublions jamais que les « miséreux » qui arrivent ici sont, en réalité les privilégiés qui ont pu réunir l’argent du voyage et les primes des passeurs - qui ne sont pas des philanthropes.

                                          Ces privilégiés consacrent souvent au voyage l’équivalent de quelques à plusieurs années de pouvoir d’achat dans leurs foireux pays d’origine.

                                          On devrait peut-être essayé de faire de la prévention dans les foireux pays d’origine en montrant aux indigènes dans quelles lamentables conditions vivent leurs congénères une fois parvenus à destination.

                                          C’est ce qu’a fait la Confédération helvétique avec la diffusion de films montrant des Subsahariens arrivés en Suisse et réduits à l’état de clodos, dans les pays d’origine des migrants, mais je ne sais pas quel impact ont eu ses images...


                                          • Annie 24 avril 2009 18:41

                                            Vous avez raison Bois-Guisbert, et c’est en fait une des raisons que la France et d’autres pays de la dite communauté internationale accordent une aide publique aux pays en développement. Pas par générosité, mais pour ouvrir d’autres marchés et développer les pays en vue de juguler l’immigration. Malheureusement l’aide au développement n’a pas donné grand chose jusqu’ici.
                                            Quant aux films dont vous parlez, vous connaissez l’expression : l’herbe est toujours plus verte ailleurs. Je ne suis pas persuadée qu’ils aient été suffisamment persuasifs, mais cela reste à prouver.


                                            • Bois-Guisbert 24 avril 2009 23:07

                                               l’herbe est toujours plus verte ailleurs

                                              Absolument. Et c’est pour cela que je crois que plus on aidera ces pays, plus ceux qui tenteroint le voyage seront nombreux, au contraire de ce qu’on professe généralement....

                                              Je ne suis pas persuadée qu’ils aient été suffisamment persuasifs, mais cela reste à prouver.

                                              C’est pratiquement impossible à déterminer, parce que personne ne peut dire ce qui se serait passé s’il n’y avait pas eu les projections de films. Du moment qu’il n’y a pas une baisse très nette, on ne peut que spéculer sur leur impact...

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