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Accueil du site > Actualités > Info locale > Velib, une fausse bonne idée ?

Velib, une fausse bonne idée ?

Le 15 Juillet 2007, l’opération Velib sera lancée à Paris. Elle verra la mise en place de 20 000 vélos dans des stations construites pour l’occasion. Pour pouvoir en disposer, plusieurs formules sont prévues : un abonnement annuel à 29 euros, et des tickets pour des durées plus réduites (1 jour 1 euro ou 1 semaine 5 euros). L’utilisateur devra également s’acquitter d’une caution de 150 euros et n’aura qu’une demi-heure gratuite pour chaque trajet. Ces opérations ne seront faisables que dans les stations Velib. Il en coûte ensuite 1 à 4 euros pour les demi-heures supplémentaires. Il est également possible de lier son abonnement au pass Navigo, tant décrié.

Pour avoir un vélo gratuit pour la journée, il faut donc le changer toutes les demi-heures. Cela permet de favoriser le turn over des usagers. Le prix est évidemment à mettre en relation avec le coût de possession d’un vélo : a 100 euros, on dispose de son vélo ce qui représenterait 71 trajets d’une heure sur un an. Reste à trouver l’emplacement pour le poser.

Mais où sont-elles ces stations ? Eh bien tout simplement là où il y avait la place et les énergies pour alimenter les bornes et supports de vélo. Dans l’appel d’offre, les emplacements n’avaient pas été définis et c’est en catastrophe qu’ils ont fleuri sans que l’infrastructure nécessaire à l’utilisation des vélos soit prévue. Ainsi trouve-t-on des stations dans des rues en pente à la circulation particulièrement dense et chaotique : aucun cycliste ne s’y risque d’habitude. D’autres sont dans des endroits trop discrets. En cas d’affluence dans une station, il est possible de disposer d’un quart d’heure supplémentaire pour rejoindre une autre station où un stationnement est disponible.

Les vélos disposent d’un petit panier pour déposer ses courses ou paquets et ont des chaînes protégées et de changements de vitesse. La maintenance est assurée par la société ayant remporté l’appel d’offre. Ils sont de fabrication hongroise, pays low cost et pèsent 22 kg tout de même.

A qui s’adresse cette offre ? Vu le tarif cela favorisera la personne qui veut faire un trajet court de moins d’une demi-heure. Cela représente moins de 5 km compte tenu des conditions de circulations parisiennes. Une personne faisant quelques petites courses et voulant les ramener chez elle pourrait être interessée. De même, pour relier deux points proches (aller voir un ami) sans supporter l’étouffement des transports en commun.

Oui mais voilà, il faudra que l’utilisateur soit motivé pour risquer sa peau dans des quartiers sans pistes cyclables. Nous sommes bien loin du confort des larges pistes des grandes villes allemandes. Paris souffre de son histoire architecturale, de l’immobilisme de sa voierie et de la part donné aux moyens motorisés depuis 70 ans (disparition des tramways). Le Parisien trouvera que le prix de la liberté est finalement cher par rapport à son ticket de métro ou de tramway, plus rapide et moins risqué.

Une fois de plus, on met la charrue avant les boeufs et personne ne peut dresser une carte de la fréquentation cycliste potentielle pour que l’emplacement des stations Velib y soit calqué. Le tarif et le type de vélo ne favorisera pas la pratique sportive comme on en rencontre dans certaines agglomérations tandis que l’implantation des pistes cyclables fait l’inverse. On imagine mal un nouveau "remembrement" des voies de bus et trottoirs pour mieux desservir en pistes cyclables les zones piétonnes et commerçantes. Même si cette initiative part d’un bon sentiment son avenir paraît déja compromis.


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24 réactions à cet article    


  • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 9 juillet 2007 11:18

    Depuis l’avènement de François 3 dit le Mitterrand, les socialistes nous ont souvent habitué au fait du prince (je décide quelque chose sans rien vous demandez et je vous l’impose de force). Et Notre-Dame de Paris, ne déroge pas à la règle.


    • fab 9 juillet 2007 14:03

      Le meme systeme de location de velo existge à Lyon depuis longtemps et ça marche tres bien. C’est moins encombrant qu’une voiture et beaucoup plus adapté au trafic urbain de plus c’est moins cher que le metro et disponible 24h/24. C’est un grand succes, les velo’v font parti du paysage et personne ne songerait à les enlever...


      • belk 9 juillet 2007 14:58

        Juste pour info, l’opération s’appelle « velib’ ».


        • Iceman75 Iceman75 9 juillet 2007 16:00

          Effectivement, cette opération initialement connue sous le terme velolib a été rebaptisée velib tout court car il y avait confusion avec des activités de prêt de vélo déja existantes. Le titre pourrait donc être changé pour coller à la réalité.


        • alex75 9 juillet 2007 15:23

          Vous dîtes : « pour avoir un vélo gratuit pour la journée etc ». Mais ce n’est pas du tout le but du système, énorme erreur de votre part. Il existe pour cela des loueurs de vélo à Paris. (et dites-moi pour quelle raison on devrait vous offrir un vélo gratuitement pour votre usage personnel...)

          Velov’ à Lyon et Velib’ à Paris sont des SYSTÈMES DE TRANSPORT, comme le métro et l’autobus, mais avec leur spécificité : parcours réduits, disponibilité 24/24, écologie, complémentarité avec les autres mode de transports...

          Par ailleurs, circulant beaucoup à Paris, je trouve que les stations sont très bien réparties et en général assez bien disposées. S’il y a une erreur par-ci, par-là ; il sera toujours possible de corriger par la suite, car, en général, quand on innove, il y a toujours des petites modifications à faire (il n’y a que les gens qui ne font rien qui ne commettent pas d’erreurs, comme Jacques Chirac, le + grand écologiste du Monde, qui n’a pas fait 50 cm de piste cyclable pendant ses dizaines d’années comme maire de Paris, juste un exemple...).

          Enfin, permettez-moi de vous rappeler la généreuse expérience La Rochelle, il y a une vingtaine d’année. Les vélos étaient tellement libres et gratuits que les gens montaient « leur » vélo municipal dans leurs appartements et l’expérience avait tourné en quelques jours au fiasco !


          • rem 10 juillet 2007 10:00

            En y repensant, je ne crois pas que Jacques 1er n’est fait 50 cm dans la Seine non plus.


          • ripouette ripouette 9 juillet 2007 17:47

            Outre que le procédé me semble peu économique, je trouve que la taille des emplacements est parfaitement démesurée. Je ne sais pas quel sera le succès des vélos à 22 kilos (Aie mes mollets !), mais à chaque fois que je rencontre une future station vélib, il y a en face ou à côté un parking sauvage de dizaines de motos et de scooter...

            Je me demande si ça n’aurait pas été plus logique de mettre un peu moins de vélos et quelques emplacements de stationement pour les deux roues qui manquent cruellement à Paris.

            Pour finir sur la vision des « couloirs de la mort », je suis assez d’accord, je trouve les bus franchements aggressifs dans leur façon d’occuper la route et je n’aimerais pas avoir à partager un couloir réservé avec eux sur un vélo !


            • Lilian Lilian 10 juillet 2007 10:52

              Il y a la même chose à Toulouse et c’est très pratique. Personne ne vous oblige à prendre ces velos si vous êtes refractaires de toutes façons, mais je suis sûre qu’il y aurat des clients.Je trouve l’idée très plaisante e je suis contente que ça se mette en place. Il faut bien commencé quelque part.Et puis 20000 velos c’est pas énorme non plus par rapport au nombre de personnes qui prennent les transport en commun.


              • plutôt mort que libéral 11 juillet 2007 17:18

                A Paris, lorsqu on a voulu se débarasser des voitures les politiques n’ avaient pas imaginés qu ils allaient faire exploser le nombre de DEUX ROUES MOTORISEES ! Celui ci a explosé au cours de trois dernières années, beaucoup d’ arrondissements ont du supprimer des places de stationnement autos ( 300/400 par arrondissement) pour faire des places aux Motos, que l’on trouve partout sur tout les trottoirs etc etc. RESULTATS : il y a énormement d’accidents Motos- piétons avec délits de fuite : Voir les appels à témoins dans le Parisien tout les jours !!

                Bien que le nombre de vélos n’ait pas encore augmenté, la MORTALITE des cyclistes a déja explosé en 2007 ! Qu’en sera t il avaec ces milliers de vélos , à Paris la plupart des cyclistes ne respectent aucun code , feux rouges , sens intedits, enfants sur les épaules ,pas de casques, etc etc Enfin il y a une agressivité entre, les bus, les motos, les piétons, MONSTRUEUSE, Tout le monde frole tout le monde, on peut voir des scenes hystériques entre piétons et bus, entre motos et bus, entre Taxis et bus ,entre moto et vélo chaque jour ! Lyon n’est pas Paris, Le vélo c’est sympa mais la mortalité va exploser, comme le nombre de deux roues motorisées, tout le monde le savait sauf les politiques !!


                • alex75 12 juillet 2007 16:36

                  Je suis d’accord avec vous, le véritable problème (posé par Vélib’) c’est la cohabitation 2 roues/voitures et surtout vélo/voiture, compte tenu du différentiel de vitesse. Paris est très spécifique, avec ses grandes avenues haussmaniennes toutes droites où les voitures dépassent les limites de vitesse ; IL faudrait, avec Vélib’, limiter la vitesse à 30 Km/h... ce qui paraît difficile à faire accepter. Ou, au moins, faire respecter les limites et les règles du Code de la route. Mais la police parisienne est réservée au tâches officielles (convois, ambassades, manifestations, renseignements généraux etc.). Une grande partie du problème vient de là.


                • Lilian Lilian 12 juillet 2007 16:40

                  oui, vous avez raison. Je n’avais pas envisagé le problème sous cet angle là. (ce n’est pas ce qui etait mis en avant dans l’article.)


                • mavilleavelo mavilleavelo 8 août 2007 17:08

                  >Bien que le nombre de vélos n’ait pas encore augmenté, la MORTALITE des cyclistes a déja explosé en 2007 !

                  Ca me rappelle mon fils quand il m’a annoncé qu’il avait explosé sa moyenne en Math... Il avait raison, il était passé de 2/20 à 3/20... Non, il n’y a pas eu d’explosion de la mortalité cycliste... smiley


                • TABBOUCH 16 juillet 2007 10:00

                  Bonjour tout le monde,

                  Je n’avais pas voulu donner mon avis avant d’avoir connu tous les tenants et aboutissants de Velolib, vu côté utilisateur.

                  J’ai vite été séduit par l’idée et par le prix que je croyais définitif : soit 25 euros/an

                  En réalité : 25 Euros / an + 150 euros de caution +1 euro la 2e demi heure, ensuite on atteint les 4 euros comme plafond en final.

                  Franchement, une demi heure gratuite.. !!!

                  Le temps d’enfourcher le vélo, respecter la signalisation des feux pour éviter tout risque d’accident, le temps de s’adapter à la circulation en ville en vélo, le temps d’arriver à destination...la demi heure est passée largement.

                  Ceci étant, il est dit que ce vélo est pour les déplacements !!! mais lesquels ???

                  Pour aller au boulot ?? 1/2 heure en vélo ?? qui a la chance de travailler à une 1/2 heure de son domicile ??

                  Qui va enfourcher son vélo, transpirer et arriver en sueur à son boulot ?? - oui, y a les irréductibles du vélo et de la trotinette...Mais ce n’est pas la majorité tout de même.

                  Donc, le vélib devrait être utilisé pour faire les courses dans la semaine ou le week end, lorsque la distance est trop courte pour la voiture et trop longue pour aller à pied.

                  Le Velib devrait être utilisé par ceux qui voudraient flaner tout en allant rendre visite à leur parents, famille et amis qui résident à 1 heure de vélo : Joindre l’utile à l’agréable.

                  Le velib devrait être utile aux touristes pour flaner et se déplacer.

                  Bien d’autres idées dans ce domaine

                  Pour cela ?? Eviter les cautions à avancer, éviter les prix trop chers pour ce genre d’utilisation.

                  La mairie de PARIS a voulu comme son habitude croire que les citoyens allaient se ruer pour appliquer la logique des verts et se transformer en citoyens hollandais rien qu’avec la mise en marche de Velib.

                  Si l’on prend en compte les « secteurs de marché » et « les clients potentiels » du VELIB : OUI, je serai partant mais faire de Velib, un moyen de transport qui va dissuader les citoyens de prendre leur voiture ou la RATP...Echec.

                  Succès ou non ailleurs, mais le succès sera TRIPLE si cette politique sera choisie : Démocratisation des prix en prenant en compte que les citoyens et touristes prendront VELIB pour leurs loisirs aussi.

                  Une idée : Je ne suis pas contre un prix du genre : 3 euros la première heure puis 1 ou 2 euros , les heures suivantes mais en supprimant les cautions et les 1 à 4 euros les demi heures qui suivront !!!

                  Dommage, je fus séduis un instant mais comme d’habitude, il y avait anguille sous roche.


                  • EricB 29 juillet 2007 19:05

                    Oui, à Lyon, le temps gratuitd’utilisation est 1/2h, largement suffisant pour traverser un bon bnt de la ville. Mais à Paris, 1/2 h c’est bien trop peu, compte tenu du temps qu’il faut ensuite passer à chercher une place disponible pour regarer ledit vélo. Une heure de gratuité serait bien plus appropriée. Et enfin, il faudra aussi regler le pb des stations pleines le soir dans le centre de Paris. C’est une véritable plaie quand on rentre à Minuit chez soi, et qu’il faut passer une heure à faire toutes les stations du quartier pour « renger son vélo ». Je ne crois pas qu’il soit prévu de solution alternative, mais la « gratuité totale » entre, par ex. 23h et 9h du matin, en cas de station pleine, serait une heureuse idée : on pourrait ainsi cadenasser son vélo pour le déposer le lendemain matin sur un emplacement dispo.


                  • mavilleavelo mavilleavelo 8 août 2007 17:10

                    A Lyon, la gratuité est de une heure pour les abonnés aux TCL (Transports en Commun Lyonnais)


                  • Tof 16 juillet 2007 17:08

                    Belle explosion médiatique autour du déploiement de Velib à Velib’, le Velov’ parisien ?

                    Paris. Il est de bonne guerre de la part des politiques locaux de pousser sur le devant de la scène les quelques initiatives dédiées au désengorgement des grandes villes, à une plus souple mobilité, et aux potentielles retombées positives sur l’environnement...

                    A Lyon, Velib’ s’appelle Velov’ et s’est depuis quelques années imposé dans le paysage urbain. Et puisque nous y bénéficions d’un peu de recul, je me permets les quelques réflexions suivantes...

                    La mise en place du système

                    Un point fort dans le succès du dispositif, que l’on retrouve semble-t-il à Paris comme à Lyon, réside dans la très forte ambition qui a été affichée dans le déploiement des stations. Là où on aurait pu craindre une timide mise en place concernant quelques « sites pilotes », on a en fait assisté à une mise en oeuvre à grande échelle. Très tôt, même avec une quantité initiale de vélos assez réduite, le maillage des stations a permis de tester le système « en grand », sur des déplacements utilitaires quotidiens.

                    Les vélos

                    A Lyon, leur look a fait un peu sourire au début (c’est vrai qu’à mon sens ils sont assez vilains). Les Parisiens sont mieux lotis, leur Maire a certainement meilleur goût (Vélib’ est nettement plus classe que Vélov’, dans sa livrée unie métallisée). L’ergonomie du véhicule fera une partie de son succès. A l’exception de son poids (difficile de hisser ces 20 kg sur la Butte Montmartre ou sur les Pentes de la Croix-Rousse), la conception de l’engin et sa praticité semblent avoir emporté l’adhésion : panier à bagage pour Vélov’, protection de la chaîne, des éclaboussures, éclairage, etc.

                    Vélov’, la ville autrement

                    Je ne vais pas refaire l’argumentaire municipal ni celui de la société JCDecaux. Ce qu’a apporté Vélov’ à notre ville (entre autres) :

                    1. La fin de la « voiture obligatoire » pour les déplacements urbains de moyenne distance, et des nuisances correspondantes : encombrements, consommation énergétique, rejets polluants, coût et difficulté de stationnement.

                    2. Une alternative à la limite horaire du « dernier métro » ou du taxi pour les sorties du soir, bref de la liberté en plus.

                    Le financement

                    On peut discuter du pour et du contre pendant des heures. Les arguments de chacun ont leur poids particulier que je ne discuterai pas. En tant qu’utilisateur potentiel et habitant de Lyon, je me bornerai à constater :

                    1. La mise en place de Vélov’ n’a pas été subordonnée à la levée d’un impôt supplémentaire acquitté par chaque Lyonnais, qu’il soit adepte de la petite reine ou pas. Cela me semble bien.

                    2. La contrepartie pour JCDecaux. Il parait que le nombre d’espaces publicitaires a augmenté à Lyon. Sûrement (je n’ai pas vérifié, mais on entend tellement souvent cet argument pour critiquer le système, ça doit être vrai). Personnellement, je trouve la qualité du mobilier publicitaire urbain en très forte hausse, et par là même nettement moins agressive.

                    Voilà tout le bien que je pense de Vélov’, je souhaite à Vélib’ de suire les traces de son grand frère sur les quelques points précédents.

                    A côté de ces points positifs, on peut légitimement souligner nombre de problèmes soulevés par le brutal déferlement cycliste sur notre agglomération. N’étant ni salarié par JCDecaux ni par la Ville de Lyon, ni partisan de l’aveuglement, je propose de détailler par le menu :

                    L’infrastructure

                    Là on a clairement mis la charrue loin devant les boeufs. Quelques milliers de vélos lâchés sur la ville, à grand renfort de communication, sur un réseau d’infrastructure plus que « limite ». Le réseau des pistes cyclables dignes de ce nom correspond à une utilisation « loisir » (berges des fleuves) ; pour le quotidien, on a bon an mal an tracé des « bandes cyclables », mince espace calé entre la voie de circulation automobile et les voitures en stationnement. De nombreuses critiques ont été faites sur de sérieux points noirs de l’aménagement : carrefours impossibles à traverser, tracés extrêmement exposés... Des aberrations que le Grand Lyon corrigera sûrement au fil du temps et au gré des budgets...

                    La « cyclist way of life »

                    La deuxième monumentale erreur à mon sens est d’avoir voulu faire croire à tous que chacun pouvait se lancer fièrement dans cet aventure éco-citoyenne, au guidon de son beau vélo rouge. Sans formation, sans mesures de sensibilisation, sans attention aux particularités de ce mode de déplacement. Evidence à rappeler : Vélov’ est un mode déplacement, pas un jeu. Bref, la ville est désormais ouverte à quelques milliers de nouveaux cyclistes totalement inconscients des dangers qu’ils courent ou font courir aux autres. Le Véloviste à Lyon est devenu un danger pour les piétons (circulation dangereuse sur les trottoirs, parfois un mal nécessaire) ainsi que pour les 2RM (deux-roues motorisés) dénué comme lui de carrosserie : traversées d’intersection au mépris de la signalisation, distances de sécurité inexistantes... Le site internet de la Communauté Urbaine dispense bien quelques conseils élémentaires, qui n’auront à mon avis d’autre utilité que de dégager la responsabilité de la ville en cas d’accident grave.

                    L’accidentologie

                    Les statistiques sont bonnes, le Grand Lyon se réjouit. La mortalité des cyclistes n’aurait pas ou peu augmenté, piétons idem. Sacrées statistiques... Pour avoir circulé quotidiennement à Lyon à vélo pendant deux ans, à raison de 10 km par jour, il m’a été donné plus d’une fois l’occasion d’être « taquiné » par une voiture, de chuter suite à l’ouverture intempestive d’une portière empiétant sur la « bande cyclable », bref de me retrouver à terre avec le seul bonheur de n’avoir rien de grave... et de ce fait ne pas alimenter les statistiques. Je concluerai en disant que si les chiffres sont bon, les risques sont malgré tout importants.

                    L’utilisation

                    Les 4000 (?) Vélov’ en circulation à Lyon sont très majoritairement utilisés par des personnes qui circulaient auparavant en métro, bus ou tramway. L’impact sur la baisse de la circulation est donc nettement discutable. Séduire un public d’automobilistes impliquerait à mon avis la nécessité de corriger les problèmes cités plus haut.

                    Ma conclusion

                    A Lyon, ça marche mais avec des réserves... A Paris, JCDecaux et la municipalité ont-elles tenu compte des expériences menées dans les autres villes pour mettre en place un système « corrigé » ? Instinctivement, j’en doute... Automobiliste, motard et cycliste, c’est à vélo que j’ai couru les plus grands dangers en circulant à Lyon. Au-delà de cette belle idée, et en dehors du contexte écolo-citoyen-démago, Vélov’ et Vélib’ restent des expériences effrayantes.


                    • Tof 16 juillet 2007 17:14

                      Il fallait lire en ouverture de mon commentaire :

                      Belle explosion médiatique autour du déploiement de Velib à Paris.

                      Velib’, le Velov’ parisien ? (puis suite du commentaire)

                      Merci d’excuser cette maladresse de rédaction.


                    • Iceman75 Iceman75 16 juillet 2007 20:14

                      Merci pour ce commentaire très complet. En ayant testé la réaction de collègues banlieusard j’ai vu qu’il y avait un sérieux manque d’information. Au final, aucun n’est intéressé à part éventuellement pour faire une ballade le week-end. Bref, cela n’intéresse au final que des personnes utilisant les transports en commun. A part désengorger un peu ces même transports sur les marechaux par exemple, il y a peu de chance que cela aide à la baisse de la pollution. Pourtant avec des pistes cyclables, des points d’accès importants sur le pourtour de la capitale, il pourrait en être autrement. 1/2h gratuite parait trop peu aux personnes que j’ai interrogé. Il ne s’agit pas d’un sondage représentatif. Habitant un quartier vallonné de Paris je me vois mal utiliser un vélo pour arriver au travail en sueur. Je l’ai fait autrefois, cela n’a rien d’agréable dans une activité de bureau. Hors à Paris.... J’espère que la municipalité va vite penser à raccrocher les boeufs à la charrue en permettant au minimum aux cyclistes de ne pas risquer leur peau sur les grands axes.


                    • mavilleavelo mavilleavelo 8 août 2007 17:13

                      >Les Parisiens sont mieux lotis, leur Maire a certainement meilleur goût (Vélib’ est nettement plus classe que Vélov’,

                      C’est pas ça, Delanoë a dit qu’il avait pensé à rose ou vert comme couleur, mais que les deux cas, pour des raisons très différentes, on lui aurait reproché... smiley Profitons-en, un maire qui a de l’humour, c’est pas commun.


                    • mario 19 juillet 2007 09:58

                      J’ai l’impression d’avoir lu cet article il y a dejà 40 ans. Avec quelques nuances. Et bien sur une aumengtation de maladies cardio-respiratoires (astme, broncolitis ) . Il fallait que quelq’un comence un jour a donner de coup de pied dans la fourmilliere de certains lobyngs. Quand on a connu le bois de Vincennes dans les annés 70 et actuellement , on peut pas etre si negatif. Par rapport a Allemagne c’est une question de bombardement. Tot ou tard il nous faudra choisir. Les voitures devront partir, et moi je ne suis pas un enemi des bagnoles. Alors pense-vous a ce qui le sont pour de vrai.


                      • Iceman75 Iceman75 19 juillet 2007 23:07

                        Après avoir écrit avant l’opération un encouragement nuancé et critique, j’ai voulu essayer. J’ai donc voulu prendre un ticket 1 jour 1 euro à une borne désertée. Ok je prends ça sur ce satané navigo, je paye par Carte bleue la caution, et hop je prends....ah ben non, pas de vélo malgré les 3 présents à cet emplacement. Il faut aller ailleurs et on m’affiche un plan. Ok me voilà donc parti pour 5 minutes de marche et je réitere mon opération. On me dit de prendre un vélo...je présente mon passe, le voyant est vert, et j’appuie sur le bouton indiqué, sans succès. Après 3 essais j’ai compris : il faut rester 3 ou 4 secondes avec le pass dessus.

                        Me voilà sur le vélo. Avec mon metre 90, difficile de trouver une bonne position. Mais la selle est confortable, les vitesses passent bien et il est maniable. Seulement je dois passer de l’emplacement à droite de la route à la voie de gauche pour remonter sur la Pigalle, PLace de clichy. Je me glisse entre les voitures, me prends les gaz d’échappement d’un car de touriste et parvient à rejoindre ma rue. Je remonte vers Pigalle dans les voies de bus. Je double les livreurs mal garés, et me fait enfumer par des scooteristes (notez que je n’ai pas dit motard, espèce très différente de la faune parisienne). Encore une camionnette qui m’enfume et j’arrive péniblement aux premiers contreforts de Montmartre.

                        Je commence à les sentir les 22kg. Et surtout à m’apercevoir que les vitesses ne me conviennent pas. La 1ere demande de mouliner pour faire du sur place. La 2eme est un peu trop dure pour ce type de cote en plein soleil avec un sac sur le dos. Et la troisième est parfaite pour faire des descentes à fond, chose quasi impossible à Paris. Question de gout.

                        J’arrive sur Pigalle et je m’apperçois qu’il y a une piste cyclable sur le terre plein central. Magnifique mais mal matérialisée faute de couleurs vives. Arrivé en bout de piste, on ne sait plus trop bien si on est considéré comme un piéton ou une moto. Je traverse un peu au dessus de La Place Clichy pour profiter des raccourcis que je connais jusqu’à la station velib visée. Oui on a interet à savoir où il y en a car aucun prospectus aux bornes ou plan sur le vélo. Vue la stupidité des sens uniques du coin, je me vois obligé de prendre un sens interdit afin de ne pas passer dans un coupe gorge. Une camionette s’impatientait justement derrière moi en faisant vrombir le moteur.

                        ça y est j’ai atteint mon but en 20 minutes, soit un peu moins de temps qu’en bus mais pour plus cher et dégoulinant de sueur. J’ai la scéance de fitness pour le même prix me direz vous ! Pour déposer le vélo, il suffit de le présenter à la borne et d’enclencher celui ci dedans. Là encore c’est lent.

                        C’était un besoin exceptionnel et je me suis fait pas mal de frayeurs entre les taxis et les scooters. Rien à voir avec mes experiences passées chez nos voisins d’outre rhin. Je ne suis donc pas encore convaincu.


                        • T.REX T.REX 23 juillet 2007 13:14

                          Si la raison essentielle du VELIB’ est de réduire le nombre de véhicules polluants qui circulent dans PARIS, alors c’est effectivement une fausse bonne idée car malgré son succès elle ne peut atteindre son but. En effet, on voit mal les provinciaux et banlieusards qui venaient travailler à Paris en voiture, quel qu’en soit la raison, prendre dorénavant les transports en commun pour avoir le plaisir de finir le trajet en Vélib’. Cette nouvelle posibilité de transport ne se substitue en rien à la voiture ; elle ne concerne pour l’essentiel que des personnes qui déjà n’utilisaient pas leur véhicule pour aller travailler mais le train, le métro ou le bus. Le succès actuellement constaté doit peut-être beaucoup à la période touristique, malgré le mauvais temps de ce mois de juillet. En Août ça va faire un malheur... mais cet hiver... ?


                          • Claude Couillec 7 août 2007 01:51

                            Bonjour,

                            je suis assez surpris de tout ce que l’on peut lire ici, à commencer par ces messages « définitifs » postés le 16 à 10h du matin alors que Velib a démarré dans la journée du 15.

                            Débourser 150 euros de caution écrivent certains. Il faudrait d’abord prendre la peine de se renseigner plus avant et s’en tenir à la réalité. Si vous ne rendiez pas un vélo, alors vous seriez prélevé de 150 euros. En aucun cas vous n’avancez, ni ne déboursez 150 euros.

                            On pourrait craindre que 30 minutes ne suffisent pas. Je l’ai pensé aussi. En pratique 30 mn c’est la duré qu’il m’a fallu pour me rendre du métro Porte de Vincennes au métro Marx Dormoy. En respectant la signalisation et sans rouler comme un fou (ce qui n’est d’alleur pas possible avec ce vélo). De même, du haut du 18eme au centre de Paris (Les Halles) un samedi matin vers 11h : 20 mn (en devant rechercher une station d’anchrage avec de la place). Répétons le, comme cela à été dit, il ne s’agit de fournir un vélo pour une journée, mais un moyen de transport à la demande. Par ailleurs il faut penser moyens de tranports en multi mode. Je traverse la moitié de Paris pour me rendre dans un gand magasin en Velib, mais je peux préférer rentrer en métro, en bus ou ... en taxi. Simplement parce que c’est plus adapté.

                            Ces commentaires postés 1 ou 2 jours après le démarrage du service me semblent manquer de recul. Combien de trajets en 1 ou 2 jours, quelle insertion dans la vie quotidienne ?

                            Cordialement.


                            • Iceman75 Iceman75 7 août 2007 04:43

                              Comme moi vous avez essayé...Il a bien été dit que les 150 Euros sont une caution. Comme toute caution ils ne sont pas débités mais la personne doit pouvoir les payer. Ce ne devrait pas être une barrière, sauf psychologique. 1/2h sufirait si....il n’y avait pas concentration de velib à certaines stations et pas à d’autre. Dans le cas général cela fonctionne. Dans l’esprit de beaucoup, comme le votre au départ, cela semble bien peu. Et c’est bien de cela que l’on parle : l’idée velib est bonne mais quel est le véritable public visé ? Entre ce qui a été dit et ce qu’il en est, il y a une petite différence. Velib vise le parisien intramuros essentiellement. Velib vise les portions sans montées. Car il faut dire que si il n’est pas adapté à la vitesse (record vu à environ 35km/h sur plat par un pédaleur fou samedi), il ne l’est pas plus pour les cotes. Pour le reste, le vélo rend des services et si il n’y avait pas la lenteur déplorable des bornes qui donne l’impression, au début, que cela ne marche pas, l’opération est une réussite..parisienne. Les villes périphériques réclament une extension. Cette extension réclamerait alors une révision des tarifs car les distances et comportements en deviendraient différent. Je le répète, pour moi Velib a été mal présenté et dans tout mon entourage « banlieusard », l’interêt est retombé comme un soufflet.

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