Anniversaire Barbarossa : 9 mythes russophobes sur la IIe G.M.
Neuf mythes russophobes sur la IIe Guerre Mondiale. (Partie I )
PARTIE I :
Mythe n°1 : Le Pacte Molotov-Ribbentrop fut un coup de poignard dans le dos des Anglo-Français
Mythe n°2 : C’est l’hiver qui a arrêté des Allemands
PARTIE II
Mythe n°3 : C’est grâce aux convois alliés de l’Arctique que les Russes ont arrêté les Allemands
Mythe n°4 : Les Russes pouvaient reculer indéfiniment
Mythe n°5 : Les généraux Russes étaient nuls et ne savaient qu’offrir la poitrine de leurs soldats
Partie III
Mythe n°6 : Les Russes se sont comportés comme des barbares avec les Allemands
Mythe n°7 : L’Armée Rouge était sous-équipée et moyenâgeuse
Mythe n°8 : Sans le débarquement allié, les Russes étaient cuits
Mythe n°9 : C’est la bombe atomique qui a fait capituler les Japonais
En cette heure où le révisionnisme le plus surprenant le dispute à la propagande la plus insensée. En cette époque où de plus en plus de quidams, intoxiqués au lait débilitant d’Hollywood, croient dur comme fer que les USA ont gagné la guerre contre les Allemands à eux tout seul ou presque, il semble important de remettre les pendules à l’heure sur quelques lieux communs forts répandus et pourtant sans aucun fondement sérieux. Les Allemands, après les Français et les Suédois, ont commis ce 22 juin 1941, la terrible erreur de sous-estimer le peuple Russe. J’aimerai que la bande de somnambule qui travaille à nous amener au même désastre ne commettent pas la même erreur dont nous devrons payer le prix pour eux. Ces mythes, acquis pour beaucoup, en dépit de toute la documentation et de la simple observance des faits, participent à ce déferlement acharnés de mépris haineux pour tout ce qui est Russe. Ce genre de rumeur xénophobe précède presque tout le temps celui des bottes. Gardons présentes à l’esprit les erreurs d’hier pour faire taire les boutefeux du jour.
I)Le Pacte Molotov-Ribbentrop fut un coup de poignard dans le dos des Anglo-Français :
Qui n’a pas entendu cette antienne déclamée des dizaines, des centaines de fois dans un souffle outragé par un interlocuteur rétrospectivement indigné ?
Cependant…
Cependant, pour qu’il y ait « coup de poignard », eut-il encore fallu qu’il y eut une alliance, un contrat, ou tout au moins un accord à trahir. Or, il n’y avait aucune alliance, aucun accord, pas le moindre, entre les anglo-français et l’URSS. Aucun. Bien au contraire, les premiers, adversaires implacables des seconds depuis 1917, encourageaient chaleureusement le Drang nach Osten du régime nazi ; la peur du rouge étant bien plus affirmée que celle du nazi. Ces mêmes puissances venaient, elle-même, un an à peine avant, de renier leur parole et de faire leur propre pacte de non-agression avec les nazis à Munich, sans aucunement consulter les Russes et à l’indignation de ceux-ci. La jeune Tchécoslovaquie en fut dépecée et même la Pologne participa au festin. Donc, non, le pacte germano-soviétique ne fut nullement une trahison mais un juste retour de berger à la bergère. L’URSS ne nous devait rien. Strictement rien et elle avait même toutes les raisons de jouer perso. Par contre, il est étonnant de constater que personne, mais alors jamais personne ne parle des USA qui nous ont proprement laissé tomber en 39 face à l’ogre germanique.
II) c’est l’hiver qui a arrêté les Allemands.
Voici un mensonge, un mythe particulièrement scélérat car il insulte la mémoire de millions d’hommes et de femmes qui se sont battus pied-à-pied dans les six premiers mois de la guerre pour résister à une horde de barbares fanatisés et lui infliger, dès ce moment, au prix de leur sacrifice, une blessure dont elle ne se remit jamais. Que penserait-on si un pays enseignait officiellement que c’est l’eau qui a arrêté les Allemands sur la Marne en 14, ou la pluie à Verdun en 1916 ? Grotesque et scandaleux non ? Alors imaginez la tête d’un brave Russe à qui vous expliquez que chez nous, officiellement, c’est le général Hiver qui a arrêté les Nazis.
Du fait que les Russes, mal préparés, trop souvent horriblement mal encadrés par des officiers généraux très récents et de fait incompétents, ont subi des désastres d’une ampleur encore jamais vue dans l’Histoire -cinq millions de soldats tués, prisonniers ou disparus dans les six premiers mois de la guerre- on a véhiculé l’idée d’une promenade victorieuse de l’armée allemande seulement arrêtée par la distance, l’usure du matériel et surtout le fameux et terrible hiver Russe.
On « oublie » au moins une petite chose : dans le même temps, dans ces mêmes six premiers mois, l’armée allemande avait perdu près de 600 000 hommes( !!!). Il est certain que c’est moins que les 5 millions de soviétiques, mais c’est déjà deux fois les pertes Allemandes de Verdun et ce chiffre aussi était totalement nouveau, impensable, à l’époque. Dès fin aout l’état-major Allemand paniquait en constatant que le plan avait pris deux mois de retard, et que les blessures inouïes infligées à l’ours ne l’avaient pas abattu. Gudérian, le génie des chars le résume assez bien : « qu’une armée mal équipée, mal commandée, ayant perdu 5 millions de soldats et reculé de près de mille kilomètres continue à se battre pied à pied, c’est un cas de figure que nous n’avions jamais envisagé à l’école de guerre ». Ce n’est pas l’hiver qui a arrêté les nazis à 50 kilomètres de Moscou, ce sont les Russes. Comme ce sont les Russes qui ont arrêté les nazis devant Leningrad. Le grand Joukov avait encore 700 000 sibériens en réserve autour de Moscou quand les Allemands ont été stoppés. Et il ne les a engagés que dans la terrible contre-offensive d’hiver, où, comme en 1813, les Russes auraient pu déferler jusqu’à Berlin sans l’incroyable génie militaire et humain allemand qui a tenu la ligne dans ce désastre de l’hiver 41-42 .
D’ailleurs, lors des opérations de l’été 42, à aucun moment, Hitler n’a repris d’offensive vers Moscou, pourtant à moins de 400 km des lignes. Il savait, d’une part ne pas en avoir les moyens, et, d’autre part, que ça ne servait à rien. Même Moscou prise, comme en 1812, l’URSS n’aurait pas capitulé. Toute la puissance industrielle restait presque intact, ayant été transférée loin à l’Est dés le début des années 30 et les dernières usines Ukrainienne démontées sous le canon ennemi par des ouvriers et ouvrières héroïques avant d’être remontées dans l’Oural ou derrière la Volga sous les premières neiges, les ouvriers travaillant déjà sous les premiers flocons tandis qu’on n’avait pas encore installé les toits.
On dit de Verdun ou de la Marne qu’elles furent des victoires Françaises car l’attaquant était allemand et qu’il n’avait pas atteint ses objectifs initiaux. De la même manière, au prix d’un sacrifice presque insensé, les Russes furent victorieux de l’opération Barbarossa car aucun, strictement aucun des buts Allemands ne furent atteints. Les Japonais ne s’y trompèrent pas, et considérant les Allemands cuits dès septembre octobre 41 et ayant gouté à l’efficacité Russe à la frontière Mongole en 1939, ils renoncèrent à déclarer la guerre à l’URSS malgré l’insistance d’Hitler.
Hitler avait parié sur une guerre éclair. Sur un effondrement rapide à la Polonaise ou la Française, il entrait par force dans une guerre d’usure qu’il n’avait aucun moyen de gagner.
Pas plus en 1941 qu’en 1812, l’hiver Russe ne causa la défaite de l’agresseur, il la rendit seulement désastreuse.
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