Article à mon avis parfaitement hypocrite, partisan, orienté. Quand on lit :
« »Si certains s’enrichissent, le reste du pays s’appauvrit de jour en
jour, conséquence de la politique socialiste menée par le couple
présidentiel. « »
On ne peut qu’être très méfiant. La politique argentine peut au mieux être qualifiée de keynésienne. Socialiste est un vocable qui ne peut être utilisé que par un ultra-libéral obtus.
Qu’en est-il en réalité ?
Cet article me parait bien plus proche de la réalité, dont je donne l’introduction et la conclusion :
« »La libération du potentiel de croissance de l’Argentine passe
nécessairement par une augmentation des investissements productifs et
donc une régularisation de sa situation envers ses créanciers, condition
sine qua non à un retour sur les marchés internationaux de capitaux.
Depuis son défaut de 2001, l’Argentine vit au ban de la communauté
financière internationale. Malgré un échange de dette accepté par 76%
des créanciers en 2005, elle doit encore 29 milliards de dollars (dont 9
milliards d’intérêts) à des contreparties privées (« les holdouts ») et
6,5 milliards de dollars au pays membres du Club de Paris. Ces derniers
demandent en plus de leur remboursement que l’Argentine se soumette aux
exigences de l’Article IV des statuts du FMI, c’est-à-dire, entre
autres, la mise à disposition des statistiques officielles aux
économistes de l’Institution internationale1. Tant que l’Argentine
n’aura pas régularisé sa situation avec ses créanciers, elle ne pourra
pas regagner l’accès aux marchés internationaux de capitaux.
Malgré l’ostracisme financier dont elle est frappée, l’économie
argentine a connu, durant les années 2003-2008, une période de
croissance remarquable, profitant notamment de conditions
internationales particulièrement favorables. La crise de 2008-2009, avec
le retournement de la conjoncture mondiale, a sérieusement dégradé les
finances publiques, rendant encore plus probants les problèmes de
liquidité du pays et plaçant le gouvernement dos au mur. Cette situation
a conduit à une crise institutionnelle dont l’issue pourrait avoir des
conséquences économiques déterminantes, notamment sur la possibilité,
réouverte fin 2009, d’un nouvel échange de dette avec les créanciers
ayant refusé de participer à celui de 2005.
................
D’un côté, il a besoin de ressources financières bon marché à court
terme pour éviter un défaut sur ses échéances de 2010 et/ou financer la
campagne électorale présidentielle ; d’un autre côté, l’utilisation des
réserves de changes engendrerait de nombreux problèmes à la fois
juridiques et économiques à moyen terme (inflation, dépréciation du
change). Une nouvelle expropriation des ressources privées aurait des
conséquences déplorables sur un climat des affaires déjà médiocre, et
elle pourrait compromettre l’échange de dette prévu cette année,
maintenant le pays exclu des marchés internationaux de capitaux. Or,
sans investissements substantiels, faute de crédits bon marché et/ou de
confiance dans le cadre institutionnel, l’Argentine ne pourra pas
libérer son potentiel de croissance. L’Argentine donne l’impression
d’être dos au mur. Son exclusion des marchés internationaux de capitaux
devient une contrainte de plus en plus difficile à gérer, et la
tentation de bafouer les règles de droit est forte.« »
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On voit donc que l’Argentine souffre donc de deux maux : sa dette extérieure, encore très pesante, et de la crise actuelle, qui la plombe d’autant plus que l’économie Argentine en est encore à se relever du terrible crack de 2001.
A ce propos, il faut rappeler que le gouvernement a rendu le FMI en partie responsable de la cata de 2001.
La dette est en train de faire replonger l’argentine, comme le note Les Echos :
"Après une croissance de 8% en 2005, l’Argentine s’est retrouvée
en 2009 en récession et sans marge pour relancer l’économie tout en
devant payer ses dettes. D’où la tentation de puiser dans les réserves. "
Et cette dette c’est pas rien :
L’Argentine doit rembourser 18 milliards de dollars cette année,
dont 5 milliards d’intérêts.
Les banquiers ont les dents longues :
Depuis son défaut de 2001, l’Argentine vit au ban de la communauté
financière internationale. Malgré un échange de dette accepté par 76%
des créanciers en 2005, elle doit encore 29 milliards de dollars (dont 9
milliards d’intérêts) à des contreparties privées (« les holdouts ») et
6,5 milliards de dollars au pays membres du Club de Paris. Ces derniers
demandent en plus de leur remboursement que l’Argentine se soumette aux
exigences de l’Article IV des statuts du FMI, c’est-à-dire, entre
autres, la mise à disposition des statistiques officielles aux
économistes de l’Institution internationale1. Tant que l’Argentine
n’aura pas régularisé sa situation avec ses créanciers, elle ne pourra
pas regagner l’accès aux marchés internationaux de capitaux.
La corruption existe évidemment en Argentine, mais ca me parait un problème secondaire dans cette histoire.