Aung San Suu Kyi : Sa lutte pour la démocratie contre une dictature militaire capitaliste et surpuissante
Les interdictions lancées par la junte birmane de prier pour la libération d’Aung San Suu Kyi, n’ont pas atteint leur but. Mis au pied du mur par les plus importants dirigeants du monde occidental, par les organismes internationaux tels de les Nations Unies, et par quelques nations membres des ASEAN, les généraux du régime dictatorial, au moment même où ils avaient entrepris de faite croire, vers la fin de l’été 2010, qu’ils allaient organiser pour la première fois depuis vingt ans des élections à la fois libres et démocratiques, se sont vus contraints - tout en prenant la précaution de maintenir Aung San Suu Kyi prisonnière pendant le scrutin.
Ils ne l’ont libérée que le 14 novembre 2010, après avoir proclamé que la consultation avait en majorité approuvé leur régime, rendant ainsi sa liberté à leur adversaire redoutée, mise à l’écart depuis 1990, dont sept années consécutives.
Son seul crime, pour ses geôliers étoilés, avait été de remporter à la tête de son parti la « Ligue nationale de la démocratie birmane », une victoire écrasante, en 1990..
Les dirigeants du monde entier ont approuvé cette décision tout en maintenant leurs leur exigence de voir la la junte birmane relâcher les autres détenus politiques, qui seraient environ 2.100 dans le pays.
Ils se demandent aussi ce que peut cacher l’élargissement d’Aung San Suu Kyi dans l’esprit et les plans des généraux. Car les principales caractéristiques de ces membres de la junte sont, sans doute, l’intelligence, leur machiavélisme et leur cynisme.
J’ai pratiqué leurs prédécesseurs, ceux de la junte formée par général Ne Win après son coup d’Etat de mars 1962 contre la démocratie birmane.
Je m’étais trouvé à cette époque à Rangoon,en qualité de correspondant d’une agence de presse internationale Ce séjour dans ce pays à la civilisation millénaire avait présenté un très grand intérêt diplomatique et culturel,, mais la surveillance de tous les instants exercée avec subtilité et, souvent, avec une délicate courtoisie, par les divers services de renseignement du gouvernement militaire, le contrôle permanent des dépêches que nous transmettions vers Paris, n’ont pas fait de cette mission une partie de plaisir.
J’ai commencé à m'intéresser à nouveau à la Birmanie notre départ pour Buenos-Aires, en Juillet 74, lors d'un dîner donné en notre honneur par un diplomate que nous avions connu à Rangoon, lors de notre séjour pour l’AFP, comme unique envoyé spécial d’une agance de presse occidentale. (1962 - aout 1964).
Au cours de ce dîner auquel avait été convié le N° 2 de l'ambassade birmane à Paris (qui finalement n'était pas venu), assistaient d'autres diplomates la conversation avait pris, comme on peut l’imaginer, un ton très "smart " et "diplomatique" . On y évoqua Rangoon et les beautés culturelles du pays. Et soudain j'entendis notre hôte déclarer en passant, comme il aurait pu constater que le "le climat y est tropical" - à ses hôtes que la Birmanie était "un modèle de démocratie".
Hélas il ne parlait pas du régime parlementaire d'U Nu qu'il avait vu abattre par le général Ne Win, mais bien de ce qu'on appelait à l'époque le "gouvernement militaire". Je suis tombé des nues devant tant de cynisme, ou ce qui me parut pire - d'aveuglement de la part d'un diplomate jugeant d'une situation que nous avions vécu ensemble.
De là est venu mon regain d'attention - et surtout à notre retour d'Argentine en novembre 1979, quand Aung Sang Suu Kyi, allait fonder et prendre en mains son mouvement démocratique, au cours des années 80.
De telle sorte, qu’ayant suivi l’évolution politique, le renforcement du pouvoir militaire et puis son comportement depuis vingt et un ans à l’égard d’une femme, d’apparence délicate, leader implacable de l’opposition démocratique de son pays, je n’ai jamais apporté beaucoup de crédit aux juntes successives qui se sont succédées à Rangoon. Encore moins à leurs dernières initiatives car, depuis 46 ans leur but principal a été de financer leur pouvoir en mettant à sac toutes les ressources minières de la fédération birmane au détriment des intérêts du peuple birman..
La libération de la « Dame de Rangoon » ainsi que la surnomment ses partisans pourrait, évidemment, constituer de la part de la junte un premier pas afin de tenter d’obtenir une révision des sanctions occidentales qui frappent ce régime considéré par les organisations de défense des droits de l'homme comme l'un des plus corrompus et répressif au monde.
Elle pouvait aussi détourner l'attention de l'Europe, des Etats-Unis ou du Japon des dernières élections, qualifiées de "simulacre" par la communauté internationale et remportées par l'USDP, un parti créé de toutes pièces par les militaires.
A sa sortie de sa propre maison où elle avait été assignée à résidence au cours des sept dernières années, elle avait été ovationnée par une foule de Birmans. La junte avait pris soin de l’isoler dans l’enceinte de sa propriété jusqu'à l’issue des élections de novembre, spécialement organisées pour donner au monde l’illusion que la dictature birmane s’ouvrait à la démocratie.
Après des résultats déclarés favorables à leur pouvoir mais mis en doute à l’extérieur de la Birmanie, ils ont libéré leur captive qui n’avait donc pas pu prendre part au vote et dont le parti, le « Mouvement national pour la démocratie » fondé en 1988, très largement majoritaire aux élections de 1990, avait été dissout par les généraux de la junte avait été lui aussi exclu de la consultation.
Parlant à ses partisans au lendemain de son élargissement, ellle leur est apparue, aussi ferme dans ses propos, avec la même détermination quant au rôle qu’elle estime assumer désormais en liberté. Enorre qu’elle ne se fase pas beaucoup d’illusion sur cette liberté dont elle a constaté la précarité.
« Je pense que nous devons créer notre propre espace » a-t-elle déclaré le 15 décembre 2010, ans une interview exclusive à Flore Olive, publiée dans un reportage remarquable réalisé à Rangoon, pour un hebdomadaire parisien.
« Nous ne faisons rien d’inconsidéré ou d’irréfléchi, mais nous ne comptons pas demeurer passifs. Car dans ce cas nous n’aurions plus de raison d’être. Pourtant, il n’y a aucune garantie que nous ne serons pas arrêté : quoique nous fassions, même si cela ne semble pas beaucoup, quand les autorités se sentent menacées, elles nous arrête. Donc nous travaillons et mettons en œuvre notre politique sans garder perpétuellement un œil sur le fait que n ous pouvons être arrêtés, sinon nous ne ferions rien. Notre objectif est que la Birmanie devienne libre »
Coupée de la vie quotidienne de son pays pendant quinze , et particulèrement depuis serptans, Aung San Suu Kyi a découvert un monde nouvrau une nouvelle génératio de citoyens et de myens technologique comme Internet et la prolifération des téléphone portables.
Elle a constaté que les plus évidents de ces changements avait été une augmentation de l’implication des jeunes générations, le développement des communications mondiales grâce à Internet et l’apparition de ce qu’elle appelle le téléphone à main. Ce qui fait remarque-t-elle que « tout ce qui se produit dans notre pays est connu dans la monde entier.
Après les avoir vu agir les généraux , depuis vingt et un ans, à l’égard d’ Aung San Suu Kyi, l’emprisonnant, la libérant, puis l’arrêtant de nouveau, la maintenant prisonnière dans sa propre maison, prolongeant sa détention au moindre prétexte, puis la relachant de manière spectaculaire à la face du monde, on ne peut s’empêcher de penser au jeu du chat et de la souris lorsque le félin capture, puis relâche, puis rattrape sa proie qu’il finit par tuer d’un coup de croc.
De telle sorte, qu’en l’absence d’un véritable soutien politique, diplomatique et matériels nations démocratiques du monde entier, à la popualtion birmane qui lutte pour ses libertés démocratiques, on ne peut avoir l’inquiétude que d’espoir dans le succès final de la campagne menée par la « Dame de Rangoon » soit finalement déçu.
Entre Aung Suu Kyi, avec la foule de ses partisans la balance est trop inégale :
La puissance des généraux est constituée par une armée de 400.000 hommes, par les ressources financières produites par leur pillage des ressources naturelles de leur pays.
L’exploitation à leur profit des gisements de pierres précieuses comme le rubis et le saphir, le jade aussi ;
La production d’opium et d’héroïne ;
Avant et après guerre, l’agriculture qui était déjà super productive. Elle l’est beaucoup moins depuis la culture du riz, la nationalisation des marchés, des usines décorticage qui sont passées sous le contrôle d’officiers inexpérimentés ;
Peu importe ces richesses, depuis 2007, la découverte d’immenses gisements dans la nord de la fédération font de la Birmanie, dans l’Arakan, à 70 km de la côte le principal producteur de gaz et d’hydrocarbures du Sud Est asiatique.
Il y a longtemps que ce pactole était soupçonné, voire annoncé.
Plus que l’induite et les horreurs perpétées par le roi Thibaw à Mandalay, la découverte par des ingénieurs britanniques de traces de pétrole en Birmanie été une des motivations du renversement du dernier roi vassal de la dynastie des Ava et l’occupation du pays et l’occupation par l’armée des Indes.
Ce fut la British Oil qui exporta en 1856 les premiers barils de pétrole.
A l’arrivée des troupes japonaises, en 1941, tous les puits existant furent cimentés et colmatés à la hâte.
La seconde décennie de l’an 2000 a marqué de manière spectaculaire la renaissance de l’exploitation pétrolière, par la découverte d’un des gisements les plus important du Sud Est asiatique. Un champ quasi inépuisable de gaz situé en off shore à l’Ouest de l’Arakan ; 70 km de la côte birmane. Selon des estimations françaises, ces gisements constituent une réserve de 150 milliards de M3 exploitables pendant trente ans.
La totalité du potentiel gaz – pétrole birman est constituée par l’existence de dix nauf champs d’hydrocarbures sur la terre ferme et trois en off shore. L’exploitation de ces ressources est assurée par quatre-vingt cinq projets industriels qui ont fait l’objet d’un investissement de 3,2 milliards de dollars en 2007.
Selon les sources officielles, les exportations de gaz ont progressé de 27,5 % de 2007 à 2008, pour un total de 2,6 milliards de dollars de chiffre constitue 42,9 % de la totalité des expotations de la Birmanie.
Depuis 46 ans la destruction de la démocratie n’a pas rebuté l’apport d’importants capitaux internationaux et l’implantation des toutes les entreprises pétrolières internationale, américaines, européennes ou asiatiques.
Tous les pays du Sud Est asiatique, de l’Inde à la Corée du Nord, la Chine, le Japon, importants consommateurs d’énergie non renouvelables ainsi que toutes les sociétés pétrolières internationales – au nombre de treize – auxquelles les généraux birmans ont fait appel en leur offrant, de surcroit, une main d’œuvre locale quasi gratuite, n’ont aucun intérêt à voir le renversement, ou même la réforme du pouvoir actuelle en place.
"Le moment est venu où la Birmanie a besoin d'aide", a lancé Aung San Suu Kyi dimanche. "Les pays occidentaux, les pays orientaux, le monde entier (...), tout commence par le dialogue."
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