Autopsie de la Démocratie occidentale
Pas de panique !
Abidjan, dans la nuit du 17 au 18 décembre, alerté par un bruit de moteurs et une voix tonitruante, j’aperçois par la fenêtre, une scène de rue insolite : une patrouille de l’ONUCI dont un tank militaire, pourchassée par un petit véhicule civil. De temps en temps émergeait de la portière de cette petite voiture un homme d’une voix forte et déterminée leur intimant l’ordre d’avancer… Ce fait est confirmé par une dépêche de l’AFP du samedi 18 décembre 2010 : « … Une patrouille de l`Onuci qui effectuait ses tâches habituelles à Abidjan a été suivie par un groupe de six hommes armés vêtus de tenues militaires et se trouvant dans un véhicule civil. »
Une déclaration lue le lendemain, à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, nous informe que "Le président de la République de Côte d`Ivoire vient de demander le départ immédiat du territoire ivoirien de l`ONUCI et des forces françaises qui la soutiennent". Ce désaveu entérine le divorce du mariage de raison entre l’ONUCI et le pouvoir du Président Gbagbo Laurent.
L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire est un échec total !
La Côte d’Ivoire est un tout petit pays.
Est-il pensable que les Nations unies, soutenues par les pays les plus puissants du monde, l’Union européenne, l’Union africaine, la CEDEAO[1], tous ensemble aient été incapables de résoudre le problème local d’un si petit pays ?
C’est à croire que le diagnostic initialement posé, à savoir : « crise ivoiro-ivoirienne », n’est certainement pas le bon. "L’Election présidentielle", ce remède miracle, imposé par la communauté internationale, loin de résoudre les problèmes, n’a fait que les amplifier. Actuellement, la tension sur le terrain est, certes, extrême, mais ne cédons pas à la panique qui peut conduire au pire.
Avant de continuer, lançons à nouveau un appel : à la communauté internationale, d’arrêter de s’agiter et de brandir menaces et sanctions. En Côte d’Ivoire les jeunes disent : "cabri mort n’as pas peur de couteau". Aux "jeunes patriotes" de chaque camp, c’est par l’amour que vous réussirez à libérer "votre pays". Désertez les champs de bataille qui ne mènent qu’au carnage inutile.
La crise, une chance pour la Côte d’Ivoire !
La Côte d’Ivoire est le théâtre d’une crise complexe dont le diagnostic n’a jamais été fait de façon complète et satisfaisante.
Il s’agit en fait d’un double problème politique et culturel : celui de la succession au pouvoir pour le fauteuil présidentiel d’Houphouët-Boigny[2], et celui du tribalisme. La course au pouvoir et le tribalisme se jouent sur une toile de fond qui constitue, en réalité, le problème le plus important à résoudre : la colonisation.
Encore, me diriez-vous ! Ces Africains décidément font une fixation sur le passé ! En quoi le colonialisme pose-t-il encore problème pour des pays indépendants depuis plus de cinquante ans ?
Tranquillisez-vous, je ne vous traînerai pas dans le procès bassement moral, de condamnation du colonialisme. Je n’ai absolument rien contre la colonisation qui est à mon sens un fait social tout à fait naturel. L’on trouve bien au stade minéral, végétal et animal des phénomènes qui s’apparentent bien à la colonisation. Rien a en dire si les choses se passent normalement. Quand les Romains ont colonisés les Gaulois, il s’est produit une absorption réciproque pour se fondre en un peuple de Gallo-Romains. Plus tard dans l’histoire, les Francs, tribus barbares venues des régions germaniques, ont colonisé les Gallo-Romains. Gaulois, Romains et Francs sont devenus des Français. Tous, intégrés en un peuple partageant les mêmes malheurs et les mêmes bonheurs. Tout à fait normal, les problèmes de la colonisation se dissolvent dans l’intégration. C’était aux temps anciens de la civilisation agraire. En revanche, les colonisations modernes des Amériques, d’Asie et d’Afrique ont subies un schéma différent. Notamment les colonisations du 18e 19e siècle qui ont connues une trajectoire surprenante : le colonisateur, après avoir absorbé les colonisés, les a vomis aussitôt comme des déchets infects. Mauvaise digestion qui contraint à la "dichotomie et double frénésie"[3] N’est-ce pas cela qu’on nomme la schizophrénie ?
Une schizophrénie qui nous impose sa loi implacable de "fragmentation et exclusion".
L’Afrique, aussitôt colonisée, est immédiatement soumise à une dissection. Le 26 février 1885, prend fin la conférence de Berlin. « Considéré par les Européens comme une terre sans maître, l'immense continent noir est partagé comme une vulgaire tarte aux pommes... sans que les habitants, pas plus que les pommes, aient leur mot à dire. »[4] Soyons vigilant à l’égard de cette dernière citation. Si nous n’y prenons garde, nous risquons de basculer dans la position sentimentale et morale que nous voulons justement éviter. Ce qui doit être mis en cause ici, ce n’est pas la colonisation qui, tout compte fait, n’est pas mauvaise puisqu’elle génère des bénéfices hautement appréciables. Ce qui est en cause, c’est la "division et l’exclusion" des Africains du partage. Même l’Indépendance des pays africains, s’avère encore une forme ingénieuse d’exclusion. "L’Indépendance est une exclusion du partage des bénéfices de la colonisation", dit Mory Traore dans son film Côte d’Ivoire Terre d’Espérance .
"La crise en Côte d’Ivoire n’est ni plus ni moins qu’une colonisation mal digérée"[5]. Nous voyons là, qu’il s’agit d’un problème mondial qui dépasse la seule Côte d’Ivoire.
Ce problème d’indigestion aurait dû être résolu par les leaders de la civilisation industrielle. Ils en ont été incapables. L’Afrique du Sud, où le problème s’est posé dans des termes clairs grâce aux Afrikaners, a été un moment de l’histoire, le foyer privilégié de luttes pour la résolution du problème. Malheureusement nous avons tous fait l’erreur d’identifier l’apartheid à l’Afrique du Sud, en feignant d’ignorer que l’apartheid est un système mondial qui sévit aussi bien en France, aux Etats Unis d’Amérique, qu’en Cote d’Ivoire. Résultats de cette erreur, après la libération de Nelson Mandela et la prise du pouvoir politique par l’ANC[6], on a décrété la fin de l’Apartheid. Certains observateurs reprochent justement à Mandela, l’idole mondial, d’avoir capitulé trop vite et conduit le peuple à jouer la comédie de la réconciliation, alors que l’apartheid en tant que système mondial, est loin d’avoir été démantelé, et sévit encore en Afrique du Sud, sous ses formes les plus insidieuses. Les tribus ne sont toujours pas intégrées et la majorité des Noirs croupissent dans une misère sans nom. Le "Noir" ne comprend pourquoi il a pu être victime de tant de sauvageries. Le "Blanc" est convaincu que si quelqu’un lui fait ce que lui-même a fait au "Noir", jamais il ne pourra le lui pardonner. Le pays arc-en-ciel ! Hormis quelques naïfs, personne n’y croit. "NOTHING BUT THE TRUTH" (Une vérité Sud-Africaine), c’est le titre de l’excellent film de John Kani, thermomètre exact qui nous restitue la température de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui. Ce film en compétition au FESPACO 2009, méritait "l’Etalon du Yenenga". Je vous le recommande vivement, quand vous le verrez, vous saurez pourquoi il n’a pas été primé et vous comprendrez aussi ce que je veux dire. Le "miracle" démocratique de 1994, risque de n’être qu’un mirage. Le degré de tension et d’insécurité y est très élevé. Jacob Zuma, ce personnage politique, disqualifié par la loi du "Blanc" et contraint à la démission en tant que Vice-Président, est en ce moment l’homme providentiel, le bien venu, pour retarder une probable explosion à laquelle s’attendent les observateurs avertis. C’est sur cette Afrique du Sud que l’Occident veut s’appuyer pour pérenniser en Afrique, le "dragon" de l’apartheid toujours vivant.
La Côte d’Ivoire reprend le combat là où Nelson Mandela l’a arrêté. Lourde mission ! Plutôt que de se lamenter de cette crise, nous ferions mieux de remercier les dieux. Souvent, quand ils déversent sur nous un déluge de problèmes, c’est pour nous donner l’occasion de devenir plus grands qu’on ne l’est.
Effets invisibles de l’Ecriture
Nous soutenons que les effets indésirables de la colonisation industrielle, à savoir la "division et exclusion" (ou l’apartheid), ne sont pas des fatalités inhérentes à la colonisation elle-même.
Dans ce cas, à quoi donc se rattacheraient la "division et exclusion" ?
Pour répondre aisément à la question, nous allons nous servir de l’éclairage de Marshall McLuhan[7], sur les recherches des effets du médium. Pour l’auteur de “La Galaxie Gutenberg”[8] et de “Pour Comprendre les Média”, la “division et exclusion” sont des effets inévitables de l’écriture, notamment l’alphabet phonétique gréco-romain, associé au papier. Nul besoin de démonstration pour vous faire admettre que le papier est aussi tranchant qu’une lame de rasoir. En revanche, il ne sera pas aisé de vous convaincre de la même chose quant à l’alphabet, et pourtant ! Essayons néanmoins sans nous décourager.
L’alphabet phonétique romain est une des écritures les plus extraordinaires et des plus efficaces. Economie de moyens : avec seulement vingt six lettres nous pouvons représenter les sons de toutes les langues du monde. Il ne s’agit pas ici d’être pour ou contre l’alphabet, mais simplement d’énumérer certains de ses effets.
Toute réalité phonique traduite en alphabet subit une fragmentation en particules alphabétiques. La représentation de la plus petite unité sonore, la syllabe, est parfois subdivisée en consonne et voyelle. Vous voyez donc le haut niveau tranchant de l’alphabet ! Un des premiers effets de ce médium est l’effet négatif : l’alphabet phonétique exclue les vibrations sonores qu’il est sensé représenter. Donc, effet d’exclusion. Le second effet est le changement de nature : ce qui est auditif change de nature et devient visuel.
Quand nous transposons n’importe quelle réalité en alphabet, cette réalité subit "fatalement" les lois de l’alphabet qui sont : la fragmentation, la division, l’exclusion, le changement de nature, etc.
Fausse démocratie
La colonisation moderne, par la force du canon et de la bombe atomique, a imposé au monde entier la "Démocratie" occidentale qui, du fait de son support, le papier, et de l’alphabet, est une fausse démocratie. Veuillez m’excuser si l’expression : "fausse démocratie" vous choque. Vous avez en face de vous votre femme ou votre mari (en chair et en os) et sa photographie sur papier. De ces deux réalités, l’une est vraie, et l’autre est fausse. Si vous persistez à chercher une quelconque vérité sur la réalité de papier, c’est que vraiment, vous êtes tombé sur la tête ! Admettez que votre femme (ou votre mari) et sa photographie, sont de natures différentes. La première est une réalité humaine, la seconde, une réalité de papier. Il en est de même pour la démocratie.
La vraie démocratie est née dans la Grèce antique en 507 av. J.C., à une époque où la paix était constamment menacée. Des conflits d’intérêt à n’en pas finir, entre la bourgeoisie enrichie par le commerce, l’aristocratie, la noblesse et les paysans. Les eupatrides (biens nés) propriétaires terriens, "demandent au paysans 5/6e de la récolte. Dans les mauvaises années, les paysans s’endettent, et s’ils ne peuvent payer leurs dettes, leurs terres sont confisquées et ils deviennent esclaves." L’on devenait esclave à tour de bras, la société athénienne était ingérable. La démocratie, gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, fut une trouvaille extraordinaire. Cette nouvelle forme d’organisation sociale, la démocratie directe qui intègre toutes les tribus dans une relation égalitaire de citoyens, a permis à la cité de régler ses problèmes et de vivre en paix. La démocratie s’est donc imposée par la force de la démocratie elle-même. Sa capacité à résoudre les problèmes sociaux, économiques et politiques, son efficacité réelle était un argument suffisant pour convaincre. Ce n’est malheureusement pas le cas de la démocratie moderne qui est une démocratie représentative. "Forme de gouvernement dans lequel les citoyens expriment leur volonté par l’intermédiaire de représentants élus à qui ils délèguent leurs pouvoirs". C’est ainsi que les dictionnaires définissent la démocratie représentative en ignorant totalement que le premier représentant des citoyens est le papier (non choisi par le peuple). Les élus votent des lois et créent des institutions. Il s’agit en fait d’une démocratie institutionnelle dans laquelle le papier et les institutions (non élus par les citoyens) s’imposent à tous et peuvent entraîner le peuple, de façon mécanique, dans des aberrations dont il n’a pas la solution.
Les Occidentaux eux-mêmes savent que leur "Démocratie", c’est-à-dire la démocratie institutionnelle, qu’ils assimilent faussement à la démocratie humaine de l’ère agraire, est finie. "Parce que nous n’avons rien connu d’autre, les mots démocratie, politique, liberté définissent notre horizon mental, mais nous ne sommes plus certains d’en connaître encore le sens réel, et notre adhésion relève désormais davantage de l’action réflexe que de la réflexion."[9]
Le problème des Occidentaux est "… qu’héritiers de l’âge des lumières", ils sont "des héritiers amnésiques"[10]. Ils ne savent plus d’où ils viennent, encore moins où va le village planétaire. Ils ont la vague sensation que les bonnes réponses aux questions actuelles, ne peuvent venir que d’Afrique. En ce sens, l’élection d’un "Africain", Barack Obama, à la tête du plus puissant empire occidental, préfigure un appel au secours. L’Afrique est désormais le terrain où se joue l’avenir de l’humanité dont la plus grande souffrance vient de la "division et exclusion".
Au royaume du dieu papier, la tricherie est la règle.
Avant les élections présidentielles, Gbagbo Laurent avait réussi par son "dialogue direct" à s’allier tous les acteurs de la crise. Tous les partis politiques se retrouvaient dans son gouvernement, y compris les rebelles. Le seul problème majeur qui restait à résoudre est la misère des populations, du peuple qui ne réclamait aucune élection. Les "rebelles", les partis politiques et la "communauté internationale" prétendent toujours servir les intérêts du peuple. Si cela est vrai, qu’est-ce qui donc les empêchait de s’atteler à la tâche ?
Le fait d’avoir poussé les pauvres acteurs à des "élections démocratiques ouvertes, justes et transparentes", n’a apporté que divisions et exclusions des acquis du "dialogue direct".
La base de la démocratie (occidentale) est la sacro-sainte Constitution écrite dont on dit qu’elle est l’expression du peuple. Admettre ce grossier mensonge signifie que nous sommes prêts à gober des mouches, à avaler n’importe quoi, quand on sait que les populations africaines sont à 80% analphabètes. Les élections modernes ne peuvent en aucun cas être "démocratiques", "ouvertes", "justes" et "transparentes". Elles sont fermées au peuple analphabète qu’elles exclues injustement et l’obligent de façon arbitraire à transférer son pouvoir à un papier qui est l’objet de tous les trafics et de toutes les tricheries.
Au royaume du dieu papier, la tricherie devient la règle. Les deux Présidents élus, le constitutionnel et le certifié, s’accusent mutuellement de fraude.
Si la tricherie se limitait aux deux candidats, ce ne serait qu’une petite tricherie.
Dans la fausse démocratie occidentale, le problème de la tricherie est multiforme et de grandes envergures. Les choses les plus simples sont parfois les plus difficiles à expliquer. Permettez-moi une petite déviation en utilisant des graphismes et des chiffres.
Prenons la carte géographique de la Côte d’Ivoire, considérons que la totalité de la surface, 100%, représente la totalité du peuple 100%.
Le peuple qui élit son président, lui transfère 100% de son pouvoir.
Or la démocratie repose sur la constitution écrite. L’exercice et la participation à cette démocratie sont conditionnés par l’usage de l’alphabet et du papier. Pour que le président élu profite de 100% du pouvoir du peuple, il est impératif que ce peuple soit à 100% alphabétisé, or nous savons que le peuple est à environ 80% analphabète. En réalité, le président élu ne devrait pesé que 20% qui représente le pourcentage de la gente alphabétisée. S’il profite des 100%, c’est par usurpation du pouvoir des 80% de citoyens analphabètes exclus du marché politique.
Danielle Claverie Boni, l’ancienne Ministre de la Communication d’Houphouët-Boigny, dans un journal local, parlant de la répartition du produit pétrolier extrait du sous-sol ivoirien, disait ceci : _ Quand on extrait du sous-sol ivoirien 100 fûts de pétrole, 88 fûts sont automatiquement la propriété des grandes puissances financières qui on investi, et 12 fûts seulement reviennent à la Côte d’Ivoire. Evidemment ces chiffres fluctuent à la hausse ou à la baisse. Acceptons ces chiffres comme tels, et représentons graphiquement à l’intérieur de la carte de la Côte d’Ivoire, 88% correspondant à la part des grandes puissances financières, et 12%, la part de la Côte d’Ivoire. Dans cette situation, il est clair que ce sont les puissances étrangères détentrices des 88% qui ont le pouvoir réel sur la Cote d’Ivoire sans que le peuple en soit informé ou prévenu. Le peuple qui croit transférer à son Président 100% de pouvoir a été en réalité spolié à son insu de 88% de son pouvoir. Autant de choses à rectifier pour obtenir un minimum de dignité humaine.
Tout pays africain soucieux d’intégrer la totalité du peuple au processus démocratique devrait renoncer à l’usage de l’alphabet et du papier comme moyens exclusifs de consignation des règles constitutionnelles. Le support des règles d’une société humaine doit être principalement un support humain et secondairement un support de notation numérique multimédia. Nous vivons actuellement une époque multimédia, l’alphabet et le papier sont désormais anachroniques.
Gbagbo Laurent ne partira pas
Le premier mérite de Gbagbo Laurent est d’avoir introduit le multipartisme en Côte d’Ivoire, et d’avoir poussé le peuple à aller le plus loin possible dans l’application de la démocratie moderne qui est une fausse démocratie.
Cela, Gbagbo Laurent en est très conscient et c’est justement ce qu’il récuse : cette fausse démocratie qui donne un faux pouvoir de "Président africain", "petit paravent", manipulable et corvéable à merci.
Souvenez-vous de son intervention à Kléber faisant le point sur la situation après Marcoussis, je cite de mémoire : "Le Président de la République française, Monsieur Jacques Chirac, a convoqué les Présidents des pays indépendants que nous sommes. Il nous demande d’entériner un texte fait en dehors de nous à Marcoussis. Dans cette situation, si je n’étais pas à la place que j’occupe, je descendrais immédiatement dans la rue…" Les jeunes sont descendus immédiatement dans la rue à Abidjan. On ne peut accuser Gbagbo Laurent de s’accrocher à un tel pouvoir dont il ne veux justement pas. Gbagbo Laurent n’est pas un dictateur, son comportement n’est pas une erreur mais une critique de la fausseté. Vouloir le faire partir est une diversion. Lui et moi disons la même chose chacun à sa manière. Il y a deux façons de critiquer une chose : de façon théorique en se plaçant à l’extérieur, ou de façon pratique en l’appliquant strictement de l’intérieur. Gbagbo Laurent pose problème, c’est le problème que nous devons chercher à résoudre et non demander à Gbagbo Laurent de partir. Il est à la recherche d’une démocratie vraie qui donnera à toute l’Afrique plus de dignité humaine et cette humanité rejaillira sur le monde entier. C’est notre attente à tous.
Eu égard à cela, Gbagbo Laurent a gagné, il serait ridicule de notre part de faire des comptes d’épicier là ou l’humanité est en jeu. Mettons-nous, tous ensemble, au travail. Réfléchissons et créons.
Le second mérite de Gbagbo Laurent sera de conduire le peuple grâce au dialogue direct dont il a le secret, vers une vraie démocratie humaine directe, forte et généreuse.
La question du tribalisme sera l’objet d’un prochain article.
Par Yrom.
Conseiller en Veille Technologique et Culturel.
[1] Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest.
[2] Premier Président de la Côte d’Ivoire indépendante depuis 1960 jusqu’en 1993, date de son décès.
[3] Henri Bergson, Les deux sources de la Morale et de la Religion, Paris, PUF, 1932.
[4] Joseph Savès, in : http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18850226
[5] Phrase extraite du film documentaire Côte d’Ivoire Terre d’Espérance, de Mory Traore, Abidjan, Production CARAS, 2005.
[6] African National Congress.
[7] McLuhan, Marshall. 1968. “Pour Comprendre les Média”. Paris : Mame/Seuil.
[8] Titre original : The Gutenberg Galaxy : The Making of Typographic Man, University of Toronto Press, 1962.
[9] Guéhenno, Jean-Marie. 1993. La Fin de la Démocratie. Paris : Flammarion.
[10] Id.
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