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Brève chronologie depuis 2001 : Les États-Unis et la crise du Nouvel ordre mondial, de 2001 à aujourd’hui

  Pour un historien, il est toujours bénéfique d’illustrer et de commenter une séquence d’événements qui ont pris une certaine importance dans la mémoire collective des contemporains. Cet exercice d’illustration serait bien insuffisant si l’historien ne propose pas à côté une interprétation personnelle qui donne une signification particulière caractérisant les liens profonds qui unissent tous ces évènements, souvent pris isolément par les acteurs.

 Par exemple, je suis assez étonné que peu de commentateurs, d’analystes et de dirigeants politiques ne perçoivent pas le lien entre la crise financière de 2008, la crise de la dette européenne, le mouvement des Indignés en Espagne, les révolutions arabes de 2011 et le conflit syrien qui est en issu. Dans les journaux télévisés, ces évènements sont pris isolément, concentrent les analyses avec une temporalité instantanée, en cherchant des causes immédiates, et ne sont pas mis en perspective avec d’autres évènements et leurs relations dans la globalité. D’autre part, ce serait utile que l’interprétation historique du rôle des États-Unis dans la géopolitique globale ne soit pas délaissée aux théories du complot qui fleurissent aussi bien en Occident que dans le monde musulman. Le refus de considérer le rôle diplomatique des États-Unis comme primordial dans les affaires internationales est autant suspect que le refus de considérer le rôle des autres acteurs diplomatiques qui ont leurs propres stratégies.

 À la découverte des attentats à Sousse en Tunisie, je fus pris de mélancolie et de rancœur pour ce monde. À mes dix-sept ans, je suis passé par cette ville en 1997, lors d’un voyage entre Carthage, Hammamet, Tozeur, Kairouan, Monastir et Djerba. Très beaux souvenirs, j’avais été enchanté par l’accueil des habitants, la beauté des paysages et le commerce florissant, même si le régime politique était autoritaire et je n’en avais pas conscience. En revenant en France, je n’avais pas eu l’impression d’avoir changé de continent, j’étais parti dans une Provence plus chaude et plus déserte, même s’il n’y a pas d’aussi belles ruines romaines que Carthage entre Port-Bou et Menton. La population avait beau parler une autre langue, je me sentais comme en France, et j’espère que le tunisiens le vivent de même en arrivant à Paris ou ailleurs. La Tunisie reste la perle du Maghreb, la gardienne de la Méditerranée et la sentinelle de l’Islam d’Occident.

 Les attentats dans les hôtels et les musées sont une catastrophe pour l’économie du pays et la stabilité du monde méditerranéen, et bien sûr européen. L’attentat aurait été commis à Cagnes-sur-mer ou la Grande motte, les responsables politiques n’auraient pas pu se contenter d’établir un périmètre de sécurité et de faire une énième loi de surveillance. Peut-être auraient-ils promis d’abattre Daesh, et enfin de mener une opération militaire d’envergure en Syrie et en Irak ?

 Pourtant, la Tunisie est aussi européenne que le Portugal ou la Lettonie. Elle est bien plus proche de la culture française que la différence de religion pourrait laisser croire.

 Face à la tristesse d’un tel évènement, je ne pouvais pas ne pas m’empêcher de penser que toutes ces atrocités, cette montée en violence autour de L’Union Européenne, ont certainement un lien avec des causes historiques qui ne peuvent pas être réduites au radicalisme religieux et à une cause culturelle particulière. Le phénomène est trop massif, global, et en même temps trop éclaté, dont la seule cohérence présentée par les médias jusqu’à maintenant est l’idéologie de l’islamisme radical, fondée à la fin du 19ème siècle, pour tenter de refonder l’Islam des origines. Analyse pertinente du point de vue de l’histoire des pays musulmans, mais les attentats commis en Europe et aux États-Unis au nom de revendications différentes (Richard Durn, Breivik, etc) n’ont-ils aucun rapport avec les autres, surtout quand les modes opératoires tendent à se ressembler – un homme avec un fusil-mitrailleur tirant sur un groupe particulier d’au moins une dizaine de personnes ?

 J’ai l’intime conviction qu’une autre grille de lecture, qui chevauche en partie les raisons de tous ces évènements, sans en épuiser la signification particulière, donne un cadre d’analyse pertinent aux causes de la montée de ces attentats toujours commis par des jeunes âgés de 20 à 35 ans envers des groupes qu’ils suspectent responsables de la décadence de la civilisation, d’immoralité et d’impureté. L’action criminelle de l’attentat, qu’elle soit motivée religieusement ou non, est d’abord une réaction face à ce qui est vu comme étranger à soi – un conseil municipal de gauche désigné comme corrompu, des touristes occidentaux sur une plage, des journalistes sarcastiques qui caricaturent un prophète. Ce qui rassemble tous ces attentats est donc la haine d’un autre vu comme la quintessence du mal, un autre qui illustre le mieux, pour celui qui fait les attentats, l’ennemi idéologique à abattre.

 En partant de l’analyse de ce lien entre la cible et le criminel, nous sommes bien plus en peine de donner une signification globale à tous ces attentats et cela est tout à fait normal puisqu’en fait il n’y en a pas. Aucune cause idéologique ne produit un mobile satisfaisant pour expliquer la motivation profonde de tuer autrui, d’autant plus quand cet acte est le fait d’un individu isolé. Une cause psychologique peut être avancée, mais pas idéologique. Ce sont toujours des causes psychologiques personnelles qui poussent à commettre ce type de crime.

 En revanche, la question est de savoir s’il existe des conditions globales qui favorisent la réalisation de ce type d’attentat, et à ce moment les analystes parlent quasi-exclusivement de l’islamisme radical. Sauf que les conditions matérielles sont toujours laissées un peu de côté et les médias préfèrent accentuer le côté ésotérique des motivations religieuses d’une part, et la réponse sécuritaire à apporter d’autre part. Suite à cela, pas étonnant que la réponse pour éviter les attentats ne soit pas suffisante. Car il y a aussi d’autres facteurs qui expliquent l’augmentation de ce type d’attentats : c’est l’insuffisance de l’encadrement politique et social des individus qui permette d’identifier à l’avance les déviances psychologiques qui poussent certains sujets à commettre des attentats. En effet, les êtres humains ne sont pas plus violents qu’ils ne l’étaient hier et qui ne le seront demain. Certains peuvent agir plus violemment lorsque les groupes sociaux tolèrent implicitement un niveau d’agressivité général plus important et relâchent leur contrôle sur les éléments les plus agressifs, intentionnellement ou en réaction à une situation globale donnée.

 Mon interprétation est qu’il a toujours existé des attentats, des attaques personnelles visant des groupes sociaux particuliers, et le contexte socio-économique global déterminant le niveau du nombre d’attentats. Les motifs religieux n’étant qu’une représentation particulière issue de la culture que partage le criminel avec la société où il vit.

 Passé le cap de l’identification des criminels, l’analyse des attentats peut mettre au second plan les discours religieux et mettre en relation la crise économique depuis 2008 et les évènements tels que les divers attentats dans les pays méditerranéens et en Europe. Ces derniers sont aussi à mettre en perspective avec la guerre en Syrie, Daesh, les révolutions arabes, la guerre en Ukraine, etc. Le titre proposé pour cette séquence chronologie est : Les États-Unis et la crise du Nouvel ordre mondial, de 2001 à aujourd’hui. Effectivement, après avoir triomphé du communisme, les Etats-Unis seule hyperpuissance militaire, font face à des contestations de nouveaux types, y compris sur leur propre territoire. Le nouvel ordre mondial désigne un modèle d’économie marchande et de démocratie libérale que les pays occidentaux essayent de promouvoir dans le monde, avec des succès et des échecs, parfois à l’aide d’interventions militaires en Afrique, au Proche et Moyen-Orient. Cette période se finit avec une crise économique globale, des révolutions dans le monde arabe, en Ukraine et le déclenchement de guerres civiles autour de l’Europe, en Lybie, en Ukraine, en Irak et en Syrie.

 

 

 Voilà la courte et simple chronologie proposée pour orienter le débat historique : la question en rapport avec l’intitulé « Les États-Unis et la crise du Nouvel ordre mondial, de 2001 à aujourd’hui » est la suivante : Ce que les analystes critiques appellent couramment « modèle dominant » néolibéral, basé sur l’économie marchande et le retrait de l’État dans le domaine social, n’est-il pas plutôt une économie de guerre, où les institutions militaires et policières reviennent progressivement au premier plan et redonnent du sens à l’action politique, étant donné que le pilotage économique a été automatisé ?

 La chronologie suivante concerne principalement l’Occident et la Méditerranée, et elle n’intègre pas beaucoup les évènements historiques de l’Asie, de l’Afrique subsaharienne et de l’Amérique du sud. Bien sûr, en adoptant la même thématique, rien ne vous empêche de la compléter.

 

Décembre 1990 : discours du président américain George H. W. Bush où il évoque le « Nouvel ordre mondial », fondé sur la démocratie libérale, en réaction à l’invasion du Koweït par l’Irak.

2 août 1990 – 28 février 1991 : Première guerre du Golfe, victoire de la coalition internationale sur l’Irak.

26 décembre 1991 : fin de l’URSS.

1er novembre 1993 : entrée en vigueur du Traité sur l'Union européenne, signé à Maastricht.

1er janvier 1994 : Entrée en vigueur de l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) qui organise le libre-échange entre le Canada, les USA et le Mexique.

1er janvier 1995 : Entrée en vigueur de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), ayant pour but d’organiser libre-échange et la baisse des tarifs douaniers.

11 septembre 2001 : Attentats du World Trade Center.

7 octobre 2001 : Intervention militaire des USA et de l’OTAN en Afghanistan, fin du régime des Talibans. Retrait le 31 décembre 2014.

1er janvier 2002 : Mise en place de l’Euro, monnaie unique européenne.

20 mars 2003 : Les États-Unis et leurs alliés (première coalition) envahissent l’Irak et destitue le chef d’État Saddam Hussein. Retrait le 18 décembre 2011.

16 avril 2003 : Traité d’Athènes ; L’union Européenne intègre la Chypre, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la République tchèque.

Décembre 2004 - janvier 2005 : Révolution « Orange » en Ukraine soutenue par l’Occident, réorganisation des élections présidentielles et victoire de Viktor Iouchtchenko.

25 avril 2005 : Traité de Luxembourg ; L’union Européenne intègre la Bulgarie et la Roumanie.

Mai-Juin 2005 : Refus de la France et des Pays-Bas du Traité établissant une constitution pour l’Europe.

27 octobre - 17 novembre 2005 : Émeutes dans les banlieues françaises.

Juillet 2007 : Crise des subprimes.

1er décembre 2009 : Entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, qui reprend le traité instituant la Communauté européenne et le traité sur l'Union européenne de Maastricht.

Printemps 2010 : Début de la crise des dettes souveraines en Grèce et dans les autres pays européens.

17 décembre 2010 : Début du Printemps Arabe, en Tunisie. Fuite du chef d’État Zine el-Abidine Ben Ali.

15 mai 2011 : Début du mouvement des Indignés, à la Puerta des Sol de Madrid.

25 janvier 2011 - 11 février 2011 : Révolution égyptienne, démission du président Hosni Moubarak.

15 mars 2011 - aujourd’hui : Guerre civile syrienne.

19 mars 2011 -31 octobre 2011 : Première guerre civile lybienne. Intervention militaire de la coalition internationale sur l’initiative de la France. Destitution et mise à mort du colonel Mouammar Kadhafi.

Septembre-novembre 2011 : Début du mouvement Occupy Wall Street.

9 décembre 2011 : Traité de Bruxelles ; L’union Européenne intègre la Croatie.

17 janvier 2012 – aujourd’hui : Début de la guerre civile au Mali, les rebelles Touaregs occupent des territoires au nord du pays. Intervention militaire internationale depuis janvier 2013 pour aider le gouvernement malien.

Mai-Juin 2013 : Mouvement protestataire important en Turquie contre la destruction du parc Taksim Gezi, à Istanbul. 

Juillet 2013 - aujourd’hui : Négociations pour le traité de libre-échange transatlantique entre l’Union Européenne et les États-Unis.

6 septembre 2013 - août 2014 : Troisième guerre civile centrafricaine. Affrontements religieux entre chrétiens et musulmans. Intervention militaire française.

21 novembre 2013 - 22 février 2014 : Mouvement Euromaïdan en Ukraine, pro-européen. Fuite du président Viktor Ianoukovytch.

16 mars 2014 : Rattachement par référendum local de la Crimée ukrainienne à la Russie. Avril 2014 : début de la guerre civile Ukrainienne entre les forces rebelles pro-russes et le gouvernement légal.

16 mai 2014 - aujourd’hui : Deuxième guerre civile lybienne.

29 juin 2014 : Déclaration du califat par l’État islamique en Irak et au Levant, dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi.

8 août 2014 - aujourd’hui : Formation d’une coalition internationale pour attaquer l’État Islamique en Irak et au Levant. Raids et bombardements aériens.

7 - 9 janvier 2015 : Série d’attentats en France, liée au nouvel État islamique autoproclamé.

18 mars 2015 : Attentat au musée du Bardo, près de Tunis. 22 touristes sont tués.

26 juin 2015 : Attentat de Sousse, en Tunisie, 39 touristes sont tués. 


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20 réactions à cet article    


  • César Castique César Castique 28 juin 2015 20:12

    « Pourtant, la Tunisie est aussi européenne que le Portugal ou la Lettonie. »



    Vous voulez dire par ses contributions à la constitution du patrimoine scientifique, artistique et culturel de l’humanité ? 


    Parce que si le Portugal, avec ses navigateurs, a apporté une contribution énorme à la connaissance du monde, on aurait tort de sous-estimer le rfayonnement de l’Estonie, dont la littérature, la peinture et la musique, quoique méconnues, sont loin d’être négligeables

    • Boogie_Five Boogie_Five 28 juin 2015 22:41

      @César Castique

      Non, je voulais dire par le niveau de vie, les moeurs, l’organisation économique, la place des femmes, l’ouverture par le tourisme. La Tunisie a une place géographique particulière, au coeur de la Méditerranée, avec la Sicile et la péninsule italienne, le pays est un point de passage qui donne sur l’Europe. 

      Mais après, au niveau culturel, évidemment que le Portugal et la Lettonie sont plus « européennes », ne serait-ce par la religion, l’intégration à l’Union Européenne. Mais c’est assez récent, avant la chute des dictatures, le Portugal et la Lettonie avaient un niveau de vie comparable à la Tunisie. 



    • César Castique César Castique 29 juin 2015 01:02

      @Boogie_Five

      « ... avant la chute des dictatures, le Portugal et la Lettonie avaient un niveau de vie comparable à la Tunisie. »


      On ne peut pas dire ça. En 1973, veille de la révolution au Portugal, le pays compte 9 millions d’habitants, contre 5,5 millions pour la Tunisie, mais le PIB/hab portugais est de 7’063 dollars Geary-Khamis de 1990, celui de la Tunisie, de 2’221 dollars. 

      Quant à ce thermomètre du développement qu’est la consommation d’électricité par habitant, elle était de 995 kWh au Portugal et de 192 en Tunisie. Les écarts sont donc considérables.

      Pour la Lettonie, les chiffres manquent, puisque le pays était encore rattaché à l’URSS.

    • Boogie_Five Boogie_Five 29 juin 2015 02:34

      @César Castique

      Euh oui, la Tunisie est aujourd’hui bien plus pauvre que le Portugal et la Lettonie. Sûrement ça l’a été aussi à l’époque. Donc je me suis sûrement trompé. Mais où veux-tu en venir exactement ? Tu critiques l’ensemble de mon article ? Ou c’est juste sur ce faux raisonnement là ? Qu’est-ce-que tu veux dire exactement ? 

      Ce que je voulais dire en fait est que la Tunisie est un pays qui mérite d’être défendu au même titre qu’un autre pays européen parce qu’il y a une tradition libérale plus marquée qu’en Algérie, au Maroc et en Lybie. Ce serait très dommageable de ne pas être solidaire au même titre qu’avec les autres pays européens, parce que la Tunisie représente un espoir d’évolution démocratique du monde arabo-musulman qui concerne directement l’avenir des rapports entre les pays méditerranéens. L’histoire européenne s’est aussi construite sur l’espace méditerranéen et faire une distinction culturelle franche et nette entre l’Afrique du nord en général et l’Europe du sud, qui partagent un mode de vie méditerranéen, revient par ailleurs à couper l’Europe en deux, entre celle du sud et celle du nord. Les frontières culturelles ne sont pas hermétiques et encore moins que les frontières politiques. 
      Je ne sais pas comment tu as compris que je disais que l’héritage culturel apporté à l’Europe par la Tunisie est aussi important que ceux laissés par le Portugal et la Lettonie. Je n’ai jamais dit ça. Je faisais simplement remarquer que la Tunisie est autant partie prenante de la culture européenne que d’autres pays européens



    • César Castique César Castique 29 juin 2015 11:14

      @Boogie_Five

      « Mais où veux-tu en venir exactement ? »


      A ceci, que le peuple tunisien a, comme tous les autres peuples du monde, suivi sa trajectoire et qu’il en est le résultat. Cela fait que la Tunisie n’est pas plus un pays européen que la Sicile n’est une île maghrébine.

      Depuis la conquête arabe. le Maghreb n’a rien connu de comparable à la Renaissance, ni aux Lumières. Sa civilisation est autre, son développement fut autre, ses moeurs et ses codes sociaux sont autres, comme sont autres les codes sociaux des musulmans vivant en France.

      Pour en revenir à la Tunisie, si le régime Ben Ali lui a valu des croissances flatteuses, ce fut grâce à une politique à courte vue misant sur des productions pour main d’oeuvre faiblement qualifié - ce que les laudateurs de l’exemple tunisien, nous avaient caché - et sur les exportations à destination de l’U.E., dont la demande n’a pas suivi.

      Sur le plan politique, je pense qu’il faut attendre deux ou trois élections législatives pour juger de la qualité d’une démocratie confrontée à des problèmes d’emplois et de développement, que les difficultés plus immédiates contribuent à occulter. Le taux de chômage était de 15 % en 2014, et, chaque année, 100’000 jeune supplémentaires arrivent sur le marché du travail...

      Pour ce qui est de la coupure de l’Europe entre le Nord et le Sud, elle est tout aussi effective que celle de l’Italie. Les Allemands parlent non sans mépris du Club Méd’, et, en Europe du Sud, la renvoi au nazisme est constant tant dans les caricatures, que dans les grands titres des médias. 

      Ce qui fait que je suis très sceptique quant aux possibilités d’aménagement d’un espace méditerranéen dont bien des dirigeants comptent davantage sur l’exportation de leur jeunesse en Europe que sur les responsabilités de réformes ambitieuses bien éloignées de la culture gouvernementale du moindre effort (intellectuel).

    • Boogie_Five Boogie_Five 29 juin 2015 12:53

      @César Castique

      Oui, depuis la période médiévale, il y a eu un éloignement incontestable de part et d’autre de la Méditerranée. Cependant, tu oublies un peu vite la période de la colonisation européenne pendant laquelle il y a eu des échanges plus importants et suite à laquelle il y a eu de migrations de la population maghrébine vers l’Europe, parmi lesquels une minorité s’est complètement occidentalisée. 

      Les échanges économiques et culturels entre le Maghreb et l’Europe, même si ce ne sont pas les plus importants dans les flux internationaux, n’en sont pas moins essentiels au dynamisme économique européen. C’est vrai que les projets d’aménagement de l’espace méditerranéen sont au point mort, mais c’est bien dommage quand on sait que Fos-sur-mer est le premier port français et le troisième ou quatrième d’Europe. 

    • baron 28 juin 2015 20:42

      Forcément, les états forts ont été liquidé. C’est cela qui tenait les extrémistes.

       Cela est bien documenté, si vous lachez la bride dans ces pays là ce genre de phénomènes apparaissent. 
      Pourquoi aucune démocratie n’a pu apparaitre à ces endroits ? 
      Les dirigeants ne sont pas plus idiots là qu’ailleurs, mais ce n’est pas possible, il faut des systèmes répressifs pour éviter le chao.
      Ensuite la mondialisation et la circulation des individus permettent l’expansionnisme de ces mouvances qui existent depuis longtemps.
      Il faut bien prendre acte, que la question des libertés et de la démocratie va se poser partout.

      • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 29 juin 2015 07:15

        À l’auteur :


        L’histoire récente des USA commence en 1989 (Chute du Mur de Berlin) et non pas en 2001 (Attentats du 11 septembre).


        • Le p’tit Charles 29 juin 2015 10:40
          En avril 2000, le NASDAQ s’effondre (spéculation, bulle internet). Cette chute se répercutera sur tous les marchés. À Paris, le CAC 40, indice phare des principales valeurs entame en septembre 2000 une dégringolade accentuée par les attentats du 11 septembre 2001 ; elle ne s’achèvera qu’en mars 2003, l’indice passant de 6922 points le 4 septembre 2000 à 2403 points le 12 mars 2003, soit une chute de 65 % en deux ans et demi....krach de l’immobilier américain en 2007 et 2008....Le dégonflement brutal de la bulle de l’immobilier aux États-Unis, et principalement des subprimes, accompagné de difficultés de financement du capital-investissement, ont entraîné une crise bancaire et boursière autour du monde qui commence le vendredi 10 août 2007 avec des chutes de 2 à 3 % des places Européennes et Asiatiques et ont conduit les places boursières à fermer prématurément et les banques centrales a procéder à de massives injections de liquidités, en principe temporaires1, dans le système bancaire et financier. Les places asiatiques plongent de 7 à 8 % le mercredi 15 août 2007... Le lundi 21 janvier 2008, c’est le CAC 40, indice phare de la Bourse de Paris, qui chute de 6,83 % ....Le lundi 15 septembre 2008, l’annonce de la banqueroute de la banque d’affaires américaine, Lehman Brothers fait chuter toutes les places financières du monde....Le lundi 29 septembre 2008 le plan Paulson, un plan de sauvetage de 700 milliards de dollars est rejeté par le congrès américain, ce qui provoque de très fortes chutes dans les places financières américaines et européennes (Wall Street ferme avec une baisse de 7 %, le Dow Jones perd 777.68 points, le Cac 40 perd 5 %)....Le vrai krach commence le lundi 6 octobre 42008. La plupart des bourses mondiales connaissent la plus forte baisse de leur histoire sur une semaine : -22 % à Paris, -24 % à Tokyo, où une compagnie d’assurance fait faillite, et -21 % à New-York....Krach boursier de juillet et août 2011..Le krach boursier a fait baisser d’un quart plusieurs grands marchés boursiers entre juillet et août, dans le sillage des inquiétudes générées par la crise grecque et des risques de ralentissement marqué de la croissance en Europe et en Amérique du Nord. Le krach boursier de juillet et août 2011 a aussi été amplifiée par les inquiétudes sur la situation des banques.....Krach boursier de décembre 2013 et janvier 2014..La bourse de Tunis a subi l’une des plus grande chute dans le monde de la bourse. Tunindex, l’indice boursier de la bourse de Tunis, a chuté de -61,32 %, ce qui a entraîné la faillite d’une société de maçonnerie et une défaillance économique dans le monde arabe. De nombreux projets de rénovation et de construction dans la capitale tunisienne sont retardés et les travaux pour l’exposition universelle de 2020 à Dubaï prennent un grand retard.....
          Je passe sous silence les guerres dans le monde pendant la même période..trop nombreuses... !









          • Boogie_Five Boogie_Five 29 juin 2015 10:49

            C’est ton point de vue, moi je pense qu’il y une césure historique importante le 11 septembre 2001, qui marque une évolution des relations internationales, l’augmentation des conflits et des contestations de toutes sortes, ainsi q’un endurcissement du régime économique des pays occidentaux.


            En plus tu choisis un événement, la chute du mur de Berlin, qui ne s’est pas passé sur le sol américain. Le 11 septembre a beaucoup plus d’importance pour les américains, c’est l’acte de guerre le plus violent qu’il y ait eu sur le sol américain depuis la guerre de Sécession. 

            Après tu es totalement libre d’y apporter une autre interprétation, L’histoire ne se résume pas une vision unique des choses. 

            • Allexandre 29 juin 2015 12:03

              Votre travail aurait pu être intéressant si vous étiez aller au bout de votre logique. Vous évoquer la mise en relation des faits, et c’est absolument exact, mais vous ne le faites pas de façon pertinente. Vous auriez pu, par exemple, montrer le lien entre la fin de l’URSS et l’émergence d’un nouvel ennemi, l’islam, comme ciment d’unité de la nation étasunienne, et plus largement de l’Occident. Et bien d’autres encore. Dommage.


              • Boogie_Five Boogie_Five 29 juin 2015 12:34

                @Allexandre

                Mais en aucun cas j’ai voulu être exhaustif, je ne pouvais pas tout mettre dans la chronologie. Et puis, je ne suis pas d’accord avec le fait que l’Islam a remplacé le communisme comme ennemi de substitution. C’est beaucoup plus flou et les relations internationales sont bien plus complexes aujourd’hui. 

                C’est Huntington qui parlait de guerre de civilisations, mais je trouve que cette de grille de lecture met trop en second plan la stratégie diplomatique des Etats et des ensembles régionaux qui peuvent avoir des intérêts antagonistes. Il y a certains qui considèrent par exemple que la Guerre Froide n’est pas finie, d’autres qui pensent que la confrontation entre la Chine et les Etats-Unis détermine les relations géopolitiques dans le monde. Le problème en faisant de l’Islam un acteur historique homogène est de mettre sur le même plan la Malaisie et le Maroc, qui ont des rapports bien différents avec les Etats-Unis et connaissent des différences culturelles assez fortes. 

                En reprenant la grille de lecture de la guerre des civilisations, cela correspond à une interprétation historique qui ne comprend que les rapports entre l’Occident, les pays arabo-musulmans, l’Iran et l’Afghanistan. Mais lorsque tu inclus les autres pays musulmans : Turquie, les pays d’Asie Centrale, la Malaisie, l’Indonésie, la Bosnie, le Bangladesh, et en face les autres puissances ne faisant pas partie de l’Occident : Chine, Russie, Asie du sud-est, Inde... On se rend compte qu’il n’y a pas deux camps qui se font face à face, mais plutôt un monde multipolaire où les Etats-Unis et leurs alliés essayent de préserver leur leadership.

              • Allexandre 29 juin 2015 17:52

                @Boogie_Five
                Je ne suis pas vraiment d’accord sur certains points. Je suis convaincu que la fin de l’URSS et l’émergence de l’ennemi musulman sont concomitants. La première affaire du foulard date de 1989 en France. Par ailleurs, la fin de la Guerre froide posait le problème de la victoire des Etats-Unis et des comptes à rendre pour toutes les exactions commises au nom de la liberté face à l’ennemi soviétique. Que faire de la CIA, créée pour surveiller l’ennemi n°1 ? On sait parfaitement que la désignation d’un ennemi national fédère et fait passer toute autre question au second plan.

                Or, la Maison Blanche est le siège du pouvoir du président et de son administration. Depuis le milieu des années 1975, les néocons se sont imposés dans l’entourage du président. Ils sont quasiment tous juifs sionistes , ou au moins sionistes. Après l’opération « Paix en Galilée » et les massacres de Sabra et Chatila, le capital de sympathie accumulé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale prit un sérieux coup. Le soutien inconditionnel des EU à Israël devenait suspect. Là dessus se produit la première Guerre du Golfe. Les dés en sont jetés. On se retrouve en présence d’un méchant, S. Husseim, et des gentils, la coalition menée par les EU. Peu à peu les revendications d’un islam radical progressent et l’opinion publique, aidée par les médias, dont tout le monde connaît les accointances avec le pouvoir, et la mainmise des juifs sionistes sur cet empire, commence à jeter l’opprobre sur l’islam, amalgamé à l’islamisme. C’est dans ce contexte que S. Huntington, sioniste entre tous publie son ouvrage Le choc des civilisation, reprenant, avec quelques nuances les théories de Bernard Lewis (juif sioniste) du début des années 1960. L’islam devient incompatible avec la civilisation occidentale. En 1996, le premier attentat du WTC et l’émergence d’Al Qaïda et de Ben Laden sont autant d’éléments en défaveur de l’islam. En France, et ailleurs, la question du voile « islamique » agite la société. Nos grands intellos (BHL, Finkielkraut, Zemmour, E. Levy, Klarsfeld..) mettent de l’huile sur le feu et stigmatisent l’islam des banlieues, pendant que les partis d’extrême-droite progressent dans la vie politique européenne.
                Septembre 2001, attentats du WTC. Un tournant dites-vous !! Ou prétendu tel par les médias et la politique. Pourtant, bien des éléments demeurent obscurs et sans réponses. Quoi qu’il en soit, c’est un bon prétexte, arrivé à point nommé, pour attaquer l’Afghanistan des Talibans (créés et armés par les EU dans les années 1980) et l’Irak de Saddam, accusé de financer le terrorisme et de détenir des armes de destruction massive. Mars 2003, attaque de l’Irak et ....aucune arme de destruction massive, armes que seuls détiennent les Etats-Unis. Mensonge et manipulation, une fois de plus. Mais plus c’est gros et plus ça passe. L’ « Axe du bien » part en guerre contre l’ « Axe du mal ». La vision manichéenne de la Guerre froide est à l’oeuvre. Peur, mensonges, manipulation mentale, les mêmes ingrédients utilisés hier contre les Soviétiques. Mais personne n’y voit rien. Depuis, tout s’est accéléré. L’islam est chaque jour plus diabolisé et les attentats-spectacles effrayent le monde et prouve la véracité des propos de nos dirigeants, qui agissent pour notre bien et pour la liberté. Mais en même temps, l’idée d’un Nouvel Ordre Mondial progresse, jusque dans les programmes scolaires. Saddam a été exécuté sans procès réel, en catimini. Pourquoi ? Kadhafi est assassiné pour des raisons mensongères et largement diffusées dans les médias. L’Iran devient le nouvel ennemi. Quel est le point commun entre les trois ? Ils voulaient négocier leur pétrole dans une autre monnaie que le $. Horreur !!! Les Etats-Unis, au bord du gouffre économique ne peuvent accepter cela. Eliminés. Enfin, Obama vient dans la capitale égyptienne en 2009 et prononce un discours « révolutionnaire ».... mais sans actes concrets. Au contraire. Israël poursuit sa colonisation illégale et Obama promet son soutien à l’Etat juif.
                Tout ceci est très résumé, mais les mises en relation sont amorçées. Vous en penserez ce que vous voulez, mais dire que la concomitance entre certains est inexacte me paraît un peu hâtive.

              • Boogie_Five Boogie_Five 29 juin 2015 20:49

                @Allexandre

                Bien sûr, il y a des moments où la guerre des religions entre chrétiens et musulmans, juifs et musulmans est la définition appropriée pour les conflits qui opposent l’occident et les pays arabes. Mais tu n’es pas obligé de reprendre toute l’interprétation qu’en donnent les médias, ou plutôt toute l’interprétation qu’en donnent ceux qui s’opposent aux médias, ce qui revient au même. J’’ai évité de prendre un ton polémiste et j’aimerais bien apporter une nouvel éclairage qui met au second plan les pratiques religieuses. Je ne pense pas que les guerres se fassent avec des sourates du Coran et des versets de la Thorah, je préfère considérer les intérêts bassement matériels comme les matières premières, la compétitivité économique, le marché des armes, la diplomatie, sans me soucier de la morale religieuse, importante pour expliquer certains événements, mais bien insuffisante lorsque nous analysons la géopolitique : 

                C’est simple, à l’époque de la Guerre Froide, il existait deux blocs géopolitiques qui défendaient
                chacun un système économique différent et une idéologie séculière, dépourvue de traditions religieuses. Aujourd’hui, il n’existe pas deux blocs géopolitiques fermés qui appliquent la théorie des dominos. C’est une guerre entre des gouvernements et des minorités, une guerre civile permanente au sein de certains pays. La guerre de civilisations, pour moi, en ce sens, correspond plutôt à un clivage global entre les territoires riches et les territoires pauvres, où la lutte pour les ressources naturelles est primordiale. Evidemment, ce clivage géo-économique peut reprendre des frontières entre des blocs religieux différents, dans certains cas comme en Palestine. 

                En fait, il n’existe plus qu’un seul bloc géopolitique qui se fait face à lui-même, c’est l’Occident. Et le reste, il n’y a que des stratégies nationales qui essayent d’exploiter les contradictions de la stratégie occidentale. Et à cet égard, ce n’est pas l’Islam qui inquiète le plus les dirigeants occidentaux, mais la Russie et la Chine. L’Islam est éclaté depuis le VIIème siècle ap. J.-C. est et composé de nations qui ont des intérêts et des pratiques religieuses bien différentes. 



              • Allexandre 29 juin 2015 22:43

                @Boogie_Five
                Mais je suis tout à fait d’accord avec toi. Excepté que tu ne peux faire fi des religions révélées. Même si l’on sait qu’elles n’ont jamais été que des prétextes, elles sont le sousbassement du comportement des peuples, qu’on le veuille ou non. Sinon, il va de soi que pour la minorité dirigeante, les intérêts sont uniquement matériels. Mais si tu lis Huntington, ce n’est pas ce qu’il écrit.

                Quand tu écris que la Guerre froide était l’opposition de deux blocs avec des systèmes économiques et une idéologie séculière, tu fais fausse route à mon avis. C’est dans les années 1950 que les Etats-Unis rajoutent sur le dollar la mention à Dieu. Le président prête serment dur la bible et parle d’« axe du bien » et « axe du mal », dont la référence religieuse est évidente. L’URSS est officiellement athée, mais ce n’est pas en 50 ans que l’on peut faire disparaître le poids de l’orthodoxie parce que Lénine l’a décidé. Tu parles de mises en relations, eh bien justement, il faut tout prendre en compte. Sais-tu quelle la plus grande plaque tournante de la diplomatie internationale ?

              • Boogie_Five Boogie_Five 30 juin 2015 18:43

                @Allexandre

                 Non, je sais pas quelle est la plus grande plaque tournante de la diplomatie internationale. Mais je parierais 1 contre 100 que tu vas me dire le Vatican. 

                En fait, ce n’est pas que je ne crois pas que les religions n’aient pas d’influence politique, c’est plutôt que je les mets au même niveau que toutes autres sortes de considérations. C’est une coloration culturelle plus ou moins marquée, qui peut se mélanger avec d’autres formes d’identité : le territoire, la nation, la langue, l’ethnie, etc. Même si les acteurs politiques hiérarchisent leurs propres valeurs et vont se définir par leur appartenance religieuse avant leur appartenance socio-politique, l’Etat contient des intérêts plus larges. Je crois fondamentalement que la politique a toujours dépassé la religion dans la gestion des affaires courantes. Je reste sur ma ligne machiavelienne et sur une analyse sociale du pouvoir, en mettant en second plan les artifices idéologiques. 

                Alors que puis-je répondre lorsque ce sont les nations elles-mêmes qui construisent des blocs religieux et déterminent leurs politiques selon leur identité religieuse ? Et veulent un expansionnisme mondial de leur religion comme Daesh ? 

                Je te répondrai qu’à certains moments, et dans certains territoires, il existe bien sûr des acteurs politiques qui veulent la guerre de religion ou du moins se sentent appartenir à un grand ensemble géopolitique religieux et soutiennent la solidarité religieuse. Excuse-moi, mais dans la majorité des cas, il n’y a aucune solidarité entre les coreligionnaires des différents pays : le massacre des Yézidis et autres minorités chrétiennes n’a pas suscité d’élan religieux de la part des pays occidentaux, ni russes. Il est assez connu que les chiites et les sunnites ne sont pas très connus pour entretenir des relations très amicales, et certains préféreront toujours pactiser avec le diable que de s’allier à son frère ennemi. Les Kurdes et les Turques sont musulmans, et pourtant la guerre civiile entre eux ne s’est jamais arrêtée depuis la fin de l’Empire Ottoman. Les palestiniens sont vus comme des frères d’arme à la télévision, mais beaucoup moins lorsqu’ils débarquent dans des camps de réfugiés en Jordanie, au Liban et ailleurs. Le Maroc fait construire un mur à la frontière avec l’Algérie, magnifique la solidarité de religion ! Et il y a des centaines d’exemples comme cela.

                Les réalités géopolitiques contemporaines sont avant tout nationales. Alors là où je pourrais te rejoindre c’est si tu considères que le capitalisme libéral est pratiquée comme une religion, et face à cela il y a une réaction anti-moderne qui traverse à la fois les individus eux-mêmes et les groupes sociaux. Mais c’est une frontière spirituelle intérieure qui s’ouvre dans toutes les cultures, et elle est très visible en Islam parce que les dirigeants politiques musulmans et certaines populations croient que la modernité est entièrement compatible avec l’Islam ou alors que la modernité peut être effacée et le retour à un mode de vie ancien serait possible. Evidemment, cela dépendra de l’avenir du capitalisme et il est certain que le fondamentalisme religieux a gagné du terrain, mais est très loin d’avoir conquis la planète....

              • mahatma mahatma 29 juin 2015 12:10

                En complément,
                un panoramique sur l’aspect militaire et autres opérations à fausses bannières

                Rappel 1 -
                Liste non exhaustive des bases militaires des forces armées des États-Unis d’Amérique dans le monde

                Rappel 2 -
                Liste des interventions militaires américaines dans le monde de 1800 à nos jours

                Etude Intéressante - Guerres : 90% des morts sont des civils : sur 248 conflits, les USA en ont provoqué 201, depuis la seconde guerre mondiale

                *********

                Rappel 3 - Liste d’opérations sous fausse bannière célèbres.

                Rappel 4 - Terrorisme d’État : 42 attaques sous fausse bannière admises par leurs auteurs
                (Source (en anglais) : Washingtons Blog)

                ************

                également Pertinent
                Rappel 5 - liste des colonies Françaises au cours de l’histoire

                Rappel 6 - Liste des colonies par pays de 1800 à 1938 (patienter pour ouvrir le pdf)

                Rappelons la tendance à partitionner (et diviser pour mieux régner) les régions concernées après « l’autorisation » de leur indépendance ou émancipation. Avec toujours une des nations partitionnées agissant comme un cheval de Troie dans la région qui l’entoure. L’Arabie Saoudite fut une de ces « créations ». comme Singapour, la dualité Pakistan/Inde, etc ...

                 


                • Boogie_Five Boogie_Five 29 juin 2015 13:06

                  @mahatma

                  Les listes que tu nous donnes donne un bon panorama géographique de l’étendue des actions militaires conduites par les pays occidentaux. Comment penser après tout cela que l’Europe n’a aucune responsabilité dans le déclenchement des guerres civiles au Proche-Orient ? 

                  Le pouvoir rend fou et devient destructeur lorsqu’il n’est pas exercé avec raison et avec un minimum de concertation avec les peuples. Cette économie de guerre n’augure rien de bon pour l’avenir. 

                • mahatma mahatma 29 juin 2015 14:23

                  @Boogie_Five

                  Plus il y aura d’outils pour démystifier, décrypter, révéler, dénoncer, mieux cela sera pour tous,
                  je pense que de décrire le tableau concernant ce que tu appelles la « crise du nouvel ordre mondial », cela soit une tâche très complexe car les interactions avec tellement de facteurs sont tellement nombreuses qu’un article ne suffirait pas. Et on ne pourrait ignorer des événements ayant eu lieu bien avant le 11 sept 2001,
                  cela nécessiterait de survoler les 110 dernières années (env) pour avoir un panorama assez explicite.
                  La réunion de l’ile Jekyll(lire directement le chapitre réunion de l’ile Jekyll) et la création de la banque d’Angleterre et ensuite de la reserve federal bank pourrait être un meilleur début

                  Concernant les responsabilités, désigner le gouvernement américain et l’Europe comme les responsables est un peu limiter les responsabilités. D’autres gouvernements et groupes d’intérêts internationaux sont concernés.
                  Et nous même, nous le sommes tous un peu, souvenons nous qu’après le 11 sept 2001, et les actions de « démocratisation » avec ses combats contre l’axe du mal, ne l’a pas empêché d’être réélu.
                  En France, nous avons permis à Sarkozy d’inverser notre vote négatif pour le traité européen et d efaire entrer la France dans l’Otan.
                  Comme nous laissons François Hollande, jouer au majordome avec le gouvernement américain, nous laissons ce gouvernement français, nous imposer des règles qui ne vont pas dans le sens de l’intérêt général. Et que dire de l’Europe ? Et de ce que nous regardons se dérouler pour la Grèce.
                  A part quelques exceptions, dont le nombre augmente chaque jours, par peur de perdre notre confort ou de trop être informé de ce qui se déroule dans les coulisses, nous acceptons notre corruption et notre soumission. Et nous laissons se dérouler ces guerres qui sont réalisées en notre nom, avec toujours les mêmes méthodologies et idéologies.

                  Et concernant la concertation des peuples, je ne me souviens pas de la dernière fois que j’ai pu constater cela sans machiavélisme ni triche et forfaitures, sans parler de l’influence toxique des médias.
                  Plus les révélations et décryptages pleuvent et augmentent, (c’est le temps qui veut cela), plus ceux qui gouvernent le mental se sentent obligé d’imposer et d’utiliser d’autres nous-même pour utiliser la force.
                  Mais qui donc gouvernent ceux qui nous gouvernent ... ?


                • Boogie_Five Boogie_Five 29 juin 2015 21:46

                  @mahatma


                  J’ai préféré prendre une séquence courte pour la clarté de la démonstration et je trouve qu’il manque des analyses historiques globales qui mettent en perspective le 11 septembre, la crise économique, les guerres civiles dans le Proche et Moyent-Orient, la crise des dettes souveraines en Europe, etc. J’ai privilégié une séquence courte pour voir la proximité dans le temps et dans l’espace les grands événements qui ont marqué le monde depuis le 11 septembre. Nous avons pas assez analysé la portée historique de cet événement. Cela paraît contradictoire, parce que les uns et les autres en ont parlé pendant des années. Mais les analyses étaient plus portés sur la représentation et la commémoration, et réduites à une histoire militaire et diplomatique. Pour moi le 11 septembre marque le véritable début de la crise des relations internationales et la fin du modèle hégémonique américain, attaqué sur son propre territoire. La stratégie américaine depuis 2001 alterne la défense et l’attaque, mais trouve assez rapidement des limites aux frontières même du bloc occidental. La crise économique depuis 2008 est aussi le signe d’un fragilité de la compétitivité des pays occidentaux, causée aussi par le vieillissement de la population et une absence de relance économique, remettant en cause le leadership économique des USA face à la Chine et aux autres grands pays émergents. 

                  Si tu prends une séquence plus longue, justement il y’aura tellement de variables que ce sera difficile de synthétiser les faits et les mettre en rapport les uns avec les autres. 

                  J’ai lu la petite histoire sur la réunion de l’ïle Jekyll. Je ne suis pas vraiment convaincu par cette approche de l’histoire, qui fait des événements et des processus secrets la dynamique de l’histoire. Il est nécessaire de faire ressortir des tendances historiques qui ne sont pas immédiatement perceptibles, mais en aucun cas cette découverte ne sera le fruit apporté par un acteur historique particulier, puisque par hasard vous avez connu cet événement et finalement n’est pas si secret. Je trouve plus intéressant de décortiquer un fait qui a eu beaucoup d’importance dans la conscience collective et d’apporter un nouveau regard plutôt que de retrouver un fait isolé, peut être déterminant, qui concerne les acteurs eux-mêmes et n’a pas laissé beaucoup de traces. 

                  Alors c’est un point de vue sur ce que doit être l’histoire, si la recherche doit d’abord prendre en compte ce qui est connu et partir de cette synthèse pour approfondir une analyse sur d’autres faits moins connus, ou alors au contraire partir d’une échelle locale pour interpréter des mouvements historiques généraux. Evidemment, je suis de la vieille école, je préfère commencer par ce qui est le plus visible et le plus flagrant. 

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