C’est perdu d’avance...
Libération, Marianne, Le Courrier International, Le Nouvel Obs. et tous les autres médias de l’Hexagone ne veulent rien entendre ou ne comprennent rien. Du haut de leur grandeur passée, ils s’imaginent encore les phares de langue française. Ils se voient toujours les défenseurs de cette langue. Ils se permettent de donner des leçons aux autres francophones de la planète : l’accent des uns, l’intonation des autres sont folkloriques. Ils sont imbus du bien parler “pointu“. En fin de compte, ils sont tout simplement prétentieux. À quoi bon s’efforcer à bien parler et à vouloir sauvegarder la langue française. Mettons-nous à l’anglais et que l’on procède à la création d’une nouvelle association : “The International Organization of the french language“ pour les nostalgiques de la cause et passons à autre chose.
Combien de personnes ont attiré leur attention sur l’utilisation abusive des expressions de langue anglaise dans toutes leurs communications : verbales et écrites. À force de vouloir être une grande puissance, ce pays devient de plus en plus colonisé et s’enlise tout doucement dans cette anglo-manie primaire.
À Montréal, nous déplorons l’anglicisation accélérée de la deuxième ville française du monde. Lors d’un récent voyage à Bruxelles, nous nous sommes consolés en constatant le même phénomène : “speak and display English is very fashionable“. Je veux bien m’efforcer de parler anglais lorsque je vais chez nos voisins du Sud, mais à Bruxelles, à Paris ou à Lyon, j’aimerais que l’on m’explique.
Dans le cadre de la Semaine de la Francophonie en 2005 j’avais demandé à quelques-uns de mes amis d'ailleurs (Belgique, France, Suisse) de faire une courte réflexion sur "la langue de chez nous" : notre langue, leur langue, celle qui nous unit à l'intérieur de la grande famille francophone. Je ne permets de reprendre leurs conclusions.
Pour la France. “Les seuls, sur le terrain, à tenter de combattre cette simplification verbale et grammaticale restent, les personnes âgées. Nos aînées ne sont pas tendres envers les petits-enfants qui se laissent aller à de telles modifications de langage, les reprenant et étant inflexibles sur l'orthographe. Nos anciens défendent vivement la langue de Molière, pour combien de temps encore ?
Pour la Belgique. “La langue anglaise pousse de plus en plus partout. Pour résumer, aujoud'hui, je dirai tristement : "Belgium, one point“.
Pour la Suisse. “Le français est en recul en Suisse, mais plutôt par rapport è l'anglais qui, bien que non officiel prend hélas, de plus en plus d'importance dans le commerce, voir le langage courant“.
Il ne faudrait quand même pas être accompagné d'un interprète dans nos prochains voyages en France. Faudra-t-il être bilingue Français-Anglais si nous visitons l'Hexagone ?
Une langue a-t-elle quelque part jamais réussi à vaincre les forces qui la condamnaient à mort ? Finirons-nous comme nos ancêtres les Gaulois… assimilés.
Notre déclin potentiel est entre nos mains, il nous appartient individuellement et collectivement de corriger le tir, de redresser la situation et de faire l'effort de sauvegarder notre langue.
La Fontaine l’a dit une fois : la raison du plus fort est toujours la meilleure, en bon québécois au plus fort la poche.
Sommes-nous les Gaulois d’Amérique ? Le Français survivra-t-il sur les rives du Saint-Laurent ? Il n’est évidemment pas vrai que le Canada place depuis toujours ses deux langues officielles sur un pied d’égalité, les anglophones sachant très bien que la décroissance démographique au Québec se chargera de supprimer l’exaspération que nous causons en mettant fin à l’existence du Français au nord du 49e parallèle, projections statistiques à l’appui. Il ne faut pas compter sur nos cousins Français pour éviter cette assimilation… C’est perdu d’avance…
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