Décryptage de la situation en Centrafrique
Des actes de représailles
Depuis mars 2013, la Centrafrique se trouve en plein chaos. À l’origine des troubles, les rebelles Séléka sont parvenus dans la capitale entraînant la fuite du président François Bozizé. S’ensuivent des actes de représailles et de vengeances perpétrées aussi bien par les troupes Séléka que par les milices villageoises d’autodéfense. Les civils sont les principales victimes. Au cours de ces derniers mois, une grande majorité de la population n’a eu d’autre solution que fuir leurs villages. Actuellement, les musulmans se terrent dans la brousse. Accusés de complicité avec la Séléka, ils représentent désormais la cible de la foule qui leur est devenue hostile et des anti-balaka.
Un million de Centrafricains en fuite
Ce contexte qui dérive vers un risque génocidaire a suscité l’inquiétude de la Communauté internationale. Le 5 décembre 2013, le Conseil de sécurité des Nations Unies a ainsi mandaté 6.000 soldats issus des forces africaines (la Misca ou mission internationale de soutien à la Centrafrique). Parallèlement, la France est le premier pays européen à intervenir directement en envoyant sur le terrain 2.000 militaires pour appuyer la Misca. Toutefois, les 8.000 soldats qui sont sur place ne parviennent pas jusqu’à présent à mettre terme au cycle de violences. Un quart de la population centrafricaine, soit un million d’individus, reste en déplacement.
Une mission plus longue que prévu
Lorsque le premier contingent de soldats français a été envoyé en Centrafrique au début du mois de décembre 2013, le président François Hollande avait annoncé qu’il s’agissait d’une opération rapide. Certes, les actes de violence ont diminué dans la capitale, mais les représailles perpétrées sur les musulmans continuent. Face à la situation qui prévaut dans cet État africain, le gouvernement a dû reconnaître que la mission des troupes françaises serait plus longue que prévu.
Le secrétaire général des Nations Unies et les ONG qui œuvrent sur place sont unanimes pour affirmer que le contexte s’aggrave en Centrafrique. Au lieu d’un contingent supplémentaire composé de 1.000 hommes qui ne resterait là-bas que pour six mois en sus des forces de la Misca, les analystes estiment qu’il faudrait envoyer une force multinationale d’au moins 10.000 soldats. Ces derniers devraient y rester plusieurs mois pour que la paix revienne dans cet État africain.
La réponse sécuritaire s’avère en effet cruciale, les organismes humanitaires qui sont sur place ne pouvant faire autre chose que panser les blessures et ramasser les cadavres. En outre, la réponse politique demeure encore très floue, aucune réconciliation des parties en divergence ne pouvant être envisagée pour le moment.
Une prolongation de l’intervention de la France
Le Parlement français a voté pour la prolongation au-delà des 4 mois initialement prévus de l’intervention militaire de l’Hexagone en Centrafrique. Ainsi, la Chambre basse a répondu favorablement à la présidente de la transition Catherine Samba Panza qui a lancé un appel 3 jours auparavant pour que la France « n’abandonne » pas cet État africain. Le mandat de « Sangaris » est donc prorogé. Le ministre de la Défense a tenu à souligner que la présence des militaires français dans ce pays n’est qu’un relais d’une opération préconisée par les Nations Unies pour maintenir la paix. Il faut mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour que l’élection présidentielle prévue en février 2015 puisse être réalisée.
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