Démocratie-écologie : armes de destruction massives contre la Chine
L’unique moyen de casser la croissance chinoise et son expansion commerciale est de lui appliquer la démocratie écologique, telle qu’elle est souhaitée, naïvement par les droits-de-l’hommistes et les écolos et cyniquement par les économistes et les politiques occidentaux qui savent très bien que la suite de catastrophes que cela engendrerait, serait préjudiciable à l’économie chinoise et mettrait à mal sa stabilité politique, sociale, ethnique et régionale. Donc, ceux qui ont peur de la Chine feront tout pour la démocratiser et lui faire accepter moult convention sur l’environnement car c’est le seul moyen efficace pour détruire la puissance chinoise. Heureusement ou malheureusement, tout dépend de quel camp on exprime son point de vue, la Chine a les armes pour se défendre et parmi celles-ci l’option nucléaire est probablement la moins dangereuse pour les occidentaux.
Imaginons pour demain une Chine démocratique, multipartiste, respectant les droits des religions, de la presse, d’association et appliquant strictement une chartre de l’environnement en même temps que le libre échange et l’autodétermination des minorités.
Que peut-on en espérer ? Probablement une série de catastrophes s’abattant sur la Chine, mais aussi des répercussions tragiques sur ses voisins et à terme sur la planète entière.
Petite explication.
Tous les pays non occidentaux à l’encontre de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne, passés de l’autoritarisme à un début de démocratie l’on fait dans le trouble ou la guerre civile, avant de revenir à un régime parlementaire ou présidentiel corrompu. L’exemple type en est le Zaïre qui en devenant République du Congo a sombré dans un marasme bien pire que du temps de Mobutu, où, il faut le reconnaître régnait une certaine joie de vivre. La Russie à la fin du communisme a connu un intervalle de démocratie qui a failli coûter très cher pendant la période Gorbatchev et Eltsine. L’économie russe n’a jamais été aussi prospère que depuis Poutine et le retour à l’autorité. Enfin une exception, les dictatures latino-américaines, qui semblent s’adapter aux régimes parlementaires avec des présidents élus par le peuple. Mais ce n’est pas la démocratie de Lula qui est à l’origine du miracle brésilien mais la déforestation, l’utilisation d’O.G.M, d’engrais et de pesticides et l’industrie de l’armement. Et malgré tout, les multinationales européennes, japonaises et surtout américaines y sont toujours aussi puissantes et se servent de la bourgeoisie comprador locale pour préserver leurs intérêts.
Il ne faut pas croire que la Chine puisse devenir une Suisse d’un milliard trois cent millions habitants sur la seule détermination de l’Occident, même avec la bonne volonté des dirigeants chinois. Cette utopie est tout juste bonne utilisée comme slogan pour les forums inter mondialistes, mais ne va guère plus loin.
Quand on pense démocratie chez nous, on pense liberté d’expression politique et religieuse, syndicalisme, respect des droits de l’homme et de l’environnement. Que peut-on espérer en Chine en appliquant ces concepts ?
Le syndicalisme et le droit d’association verront l’augmentation des salaires, la diminution du temps de travail et le renforcement des normes de sécurités. La pratique de la grève à la française n’améliorera pas la productivité. Bénéfices apparents pour les prolétaires chinois, mais attractivité moindre pour les produits chinois devenus plus cher donc moins compétitifs par rapport à l’Inde, démocratie parlementaire sachant très bien exploiter ses travailleurs. Quasiment rien de bon marché n’est produit en Europe et aux Etats-Unis, jouets, outils, vêtements ou chaussures. Démocratiser augmentant le coût de production, il faut s’attendre à une inflation proportionnelle dans les pays riches sans pour autant espérer un transfert de production, car les différences de prix de revient sont trop importantes.
La liberté de religion verra le pays envahi par les prédicateurs américains et les télé évangélistes qui feront brailler les masses et scander Jesus is Lord en chinois, alléluia ! Les islamistes ouigours auront pignons sur rue et les mosquées fleuriront en Chine, avec le renouveau de la polygamie. Et puis, le retour de la misère entraînera des conversions de chinois han, attirés par les largesses des pays du Golfe. La Chine qui sort du maoïsme (utile en son temps), de la stupide et coûteuse Révolution Culturelle, a-t-elle besoin de louer Jésus et Mahomet à coups de haut-parleurs du haut de cathédrales et de minarets ? La Chine peut se passer de religions importées, le culte des ancêtres et quelques superstitions lui suffisent largement.
L’ouverture du marché, c’est Mac Donald, Coca Cola, Pepsi et General Motors ouvrant des usines ou important sur le sol chinois, c’est l’obésité qui guette les chinois convertis à l’Evangélisme et aux hamburgers.
La démocratie c’est aussi le droit d’avoir des enfants si on en a envie. La Chine réussi tant bien que mal à maintenir sa population en dépit de passe-droits illégaux accordés aux plus riches. Les 700 millions de Jacques Dutronc ont presque doublés en quarante ans ! Le contrôle des naissances est encore fragile et la bombe démographique menace encore la Chine. Et dans ce cas, sans la pression du gouvernement actuel sur les familles, la démographie va exploser. Et c’est le pire des scénarios. Dans un pays produisant moins du fait de la suppression de l’autoritarisme, ayant ouvert son marché à l’Occident et sujet à une décentralisation qui va miner la production agricole, les famines sont proches, puis les révoltes. Le jour où la Chine aura atteint les 1.8 milliards et plus, le problème d’espace vital deviendra insoluble. Prétexte utilisé autrefois par Hitler, à propos de la perte des colonies allemandes d’Afrique, pour justifier les annexions en Europe et l’expansion territoriale. Ensuite, le pire est à craindre. D’abord l’invasion de la Mongolie dont tout le monde se fout. Mais après cela, celle de la Sibérie orientale (encore plus attrayante s’il y a un réchauffement climatique), et là, les Russes ne sont pas prêts de l’accepter. C’est probablement le plus grand risque de conflit nucléaire, car la Chine n’à aucun intérêt à attaquer ses voisins proches, quelques bataillons et missiles classiques massés à la frontière suffisent à les intimider et d’ailleurs, le bellicisme chinois n’a que peu de raison de perdurer. Attaquer le Japon, le Viêt-Nam ou la Corée du Sud est hors de propos, car improductif. L’Inde, de même. Reste Taiwan, mais la fierté qui en serait tiré de sa récupération serait d’un prix trop lourd à payer en image et en relation internationales. Elle peut par contre régler le sort de l’Europe et des Etats-Unis sans lancer un seul missile, uniquement par voie financière et commerciale.
La chartre écologique enfin est le meilleur moyen d’augmenter les coûts de production, de ralentir la croissance et de créer de nouvelles normes, de la paperasse, de la bureaucratie et de la corruption. Et puis, polluer moins demande des investissement, cela est possible mais en le planifiant, sans être au détriment de la productivité. Les chinois en sont à la phase Guizot-Lénine. Enrichissez vous et la révolution c’est l’électricité ! Si pour cela il faut trouer la couche d’ozone, ils le feront.
Reste le cas des intellectuels dissidents, qui eux souffrent véritablement du manque de liberté d’expression en Chine. Il y a bien une solution honnête et sincère que les dirigeants occidentaux n’osent prendre. C’est d’en accepter quelques dizaines de milliers, voire plus, avec un statut spécial leur permettant de travailler, de faire du commerce ou de pratiquer en libéral avec comme seule contrainte de ne pas intervenir politiquement contre la Chine de leur exil. Israël, pourrait aussi récupérer quelques juifs de Kaifeng, ou assimilés histoire de se donner bonne conscience. Une immigration qualifiée ne ferait pas de mal aux pays d’accueil sans pour autant entraîner de fuites de cerveaux tant la masse des intellectuels est grande en Chine. De plus ces nouveaux émigrés ne risqueraient pas d’attaquer des vieilles à coup de marteau pour leur voler leur sac. On voit mal un gang de barbares chinois séquestrant un juif. Le racket étant uniquement intercommunautaire et de toute façon ne serait pas pratiqué par des intellectuels dissidents. D’ailleurs cette immigration d’élite serait plus profitable que celle de prolétaires et paysans qui arrive actuellement de Chine en Europe. De nouveaux arrivants qui mangent du porc, dont les filles iront à la piscine en maillot sans protester de la présence masculine et qui une fois installés garderont certes leurs coutumes mais se mettront comme en France au Mouton Cadet et au Rémy Martin (les boissons d’élection des chinois de Paris) !
On vit mieux aujourd’hui en Chine que du temps de empereurs mandchous, que du temps de comptoirs européens de Shanghai, même de la République de Sun Yat-Sen et même que sous la férule de Mao. Il existe un petit nombre de très riches, quelques millions, une classe moyenne qui consomme de deux ou trois cents millions et une masse de travailleurs pauvres mais non misérables comme en Inde et qui produisent bon marché.
Le régime qui se dit encore communiste a beaucoup changé depuis la mort de Mao tsé toung. Il doit encore évoluer et il le fera à sa manière. Déjà en permettant à de nombreux chinois d’accéder à la société de consommation, non par altruisme et amour du peuple, mais parce que la Chine a besoin d’un marché intérieur pour relancer la croissance interne. Et puis, à de rares exceptions il n’y a plus les grandes famines d’antan et des misérables dormant dehors comme dans les grandes métropoles de l’Inde. Quel intérêt pour un ouvrier chinois d’élire au suffrage universel un Bush, un Berlusconi ou un Sarkozy ?
Enfin, la Chine a la possibilité de riposte contre l’Occident sans tirer un seul coup de feu. La Chine possède des fonds souverains et des avoirs financiers en particulier dans des fonds de pension qui supportent la dette américaine, les Etats-Unis vivant à crédit. La liquidation de certains fonds en dollars et le repli sur le Yen ou l’Euro (l’inverse est aussi possible) pourrait créer aux Etats-Unis (ou en Europe) une crise pire qu’en 1929, un effet Kerviel multiplié par cent. Il suffit de passer à l’offensive sur les actions des grandes entreprises, ou de jouer sur le marché spéculatif et la crise est enclenchée. Bien sûr, la Chine peut y perdre des plumes, mais elle a les moyens de faire très mal à l’économie d’un pays qui la menacerait. En a-t-elle envie, rien n’est moins sûr, pour le moment ! Mais elle peut le faire en cas de menace à titre préventif.
Il faudrait aussi savoir où en sont les chinois concernant le contrôle des communications par satellite, le piratage informatique de haut niveau. Le jour où ils seront là aussi autant performants que les américains, ils pourront attaquer leur économie et leur système de communication. La Chine a prouvé récemment sa capacité de détruire des satellites. Ce n’est probablement pas le souhait des dirigeants du pays, car ils préfèrent les échanges commerciaux et la croissance. Mais ils n’hésiteront pas s’ils sentent qu’on leur cherche des ennuis. Et puis, un jour les chinois arriveront à concurrencer Toyota et la General Motors ainsi que Boeing et Airbus produisant véhicules et avions de qualité à un prix moindre. Il faudra alors démocratiser la Chine de force et leur imposer de toute urgence un protocole encore plus dur que celui de Kyoto, si on veut en venir à bout, au risque de couler.
Si encore, l’Occident avait un modèle attrayant à proposer comme au temps de la joie de vivre dans l’Amsterdam des années 70, ou comme en Californie à l’époque sex, drug, rock’n’roll de Janis Joplin et consorts ! Mais si c’est pour le modèle de démocratie des contraintes (alcool, tabac, sécurité routière etc..), telle que nous la vivons aujourd’hui en France avec son cortège d’interdits, de principe de précaution et de réglementation de Bruxelles, ou encore un retour au religieux comme aux Etats-Unis, auront-ils quelque chose à gagner, les chinois, dans l’affaire ?
Personnellement, j’en doute.
La Chine peut assouplir son régime à son rythme, corriger certains effets pervers du néo capitalo-communisme, mais à son rythme. Elle le fera, si elle ne se sent pas menacée, au prix de quelques points de croissance étalés sur une ou deux décennies. Mais elle n’acceptera jamais la récession « démocratique ».
La Chine de Mao a réussi à éradiquer la pratique ancestrale des pieds bandés, alors qu’aucun gouvernement africain ou arabe n’a obtenu de résultats tangibles concernant l’excision. Et cela, sans intervention des ONG internationales. Mais à la décharge des autres gouvernements, il faut admettre qu’un pied mutilé est plus facile à repérer qu’un clitoris coupé. Par contre, réduire les accidents dans les mines de charbon ne ruinerait pas le pays et ne serait pas un luxe.