Des autoroutes à la Française...en Russie
Quand je parle en titre d’autoroute " à la française" je ne parle pas seulement de la technique de construction de ce type d’infrastucture routière mais également de son mode d’exploitation, l’autoroute à péage, et de son mode de financement, le partenariat Public Privé. Car la Russie qui continue à s’éveiller d’un siècle de communisme ne connait rien de ces techniques d’exploitation ou de financement sophistiqué.
Vous me direz que, pour ce que ces techniques nous ont apporté... ! Et effectivement on ne peut pas considérer que la technique de l’autoroute à péage soit une avancée sociale majeure. Quant aux partenariats Public Privé, j’ai eu l’occasion dans ces colonnes de fustiger plusieurs fois le transfert sur les générations futures du remboursement de leur financement que cette technique sous entend. Tout ceci est vrai. Il n’en reste pas moins qu’en ce temps d’états désargentés, ces techniques semblent être les seules auxquelles on peut faire appel si on veut doter son pays d’infrastructures modernes. Et comme la Russie est un pays tout aussi désargenté que nos démocraties occidentales et son vaste territoire particulièrement peu équipé, nul doute qu’il ait fallu en passer par ces modernités d’intérêt discutables.
Il s’agit donc de l’autoroute de Moscou à St Petersbourg dont la société française de BTP, Vinci, va assurer la construction et l’exploitation sur ce principe d’autoroute en concession et d’autoroute à péage.Elle vient de signer le dossier de concession et de financement pour le premier tronçon du projet qui portera sur 43 kilomètres sur les 620 kilmomètres qui séparent Moscou de St Petersbourg.
Ce tronçon qui part de Moscou vers le Nord Ouest en desservant au passage l’aéroport de Shérémétiévo, comportera 5 ponts, 2 viaducs et sept échangeurs et coutera 1.5 milliards d’euros. L’Etat Russe en financera un tiers et le reste par les banques russes, Sberbank et Vnesheconombank, après le retrait de la BERD.
L’ensemble de l’autoroute est prévu être totalement construite jusqu’à son terme pour 2015 et accueillera quelques 120 000 véhicules/jour.
L’une des difficultés de travailler en Russie étant l’incertitude juridique qui y règne, il a fallu beaucoup de temps et l’implication directe du Premier Ministre Vladimir Poutine pour y parvenir. D’autant plus que le concept étant tout nouveau pour le pays, il a fallu beaucoup expliquer pour convaincre les rouages des administrations russes de son intérêt. Enfin c’est signé.
Souhaitons Bonne Chance à Vinci Concessions dans cette aventure extraordinaire, qui si elle réussit, devrait lui ouvrir les portes du reste de l’autoroute et d’autres projets tout aussi ambitieux
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