Des Tibétains tués à la frontière du Népal et du Tibet - le camp de base envahi par l’armée chinoise
Selon un article de www.MountEverest.net , du 2 octobre 2006, une source fiable proche d’ExplorersWeb qui souhaite conserver l’anonymat jusqu’à ce qu’il sorte de Chine rapporte des nouvelles alarmantes ce matin au sommet de Cho Oyu.
La communauté internationale devrait se saisir de cet événement inacceptable pour exiger des autorités chinoises qu’elles s’engagent dans des négociations significatives avec le gouvernement tibétain en exil.
Des Tibétains ont été exécutés sur leur chemin au passage de Nangpa-La, à la frontière du Népal ; des grimpeurs ont décidé d’évacuer le camp de base quand il a été envahi par l’armée chinoise après les coups de feu. « Il y a une histoire qui s’est produite ici sur le 30 septembre et le 1 octobre », écrit le grimpeur. « C’est terrible, et cela a été confirmé par des Tibétains. »
Coups de feu à Nangpa-La
« Le matin du 30 septembre, j’ai marché en dehors de la tente pour regarder le passage de Nangpa-La. J’ai vu une rangée des Tibétains se dirigeant vers le début du passage - une vision fréquente, car les itinéraires commerciaux sont ouverts à cette période de l’année. »
« Puis, sans avertissement, des tirs ont retenti à de nombreuses reprises. Alors la rangée des personnes a commencé à courir vers le sommet - ils étaient à 5700 mètres d’altitude. Apparemment l’armée chinoise était gêné par leur tentative d’évasion et a sorti les fusils. »
« Deux personnes étaient à terre, et elles ne se relevaient pas. »
« En observant la rangée serpenter dans la neige, alors que les tirs retentissaient, nous avons vu deux formes tomber. Les jumelles l’ont confirmée : deux personnes étaient à terre, et elles ne se relevaient pas. Alors l’armée chinoise a envahi le camp de base. »
Selon le grimpeur, plus tard sur la montagne, des Tibétains ont dit qu’au moins sept personnes avaient été tuées, leurs corps poussés dans une crevasse près de Cho Oyu.
Commerçants, trekkeurs et itinéraire de refuge
Le passage de Nangpa-La, situé entre le Tibet et le Népal, est un itinéraire de commerçants fréquenté depuis des siècles. De nombreux sherpas ont rejoint le Népal il y a 400 ans à travers ce passage. Depuis l’invasion chinoise du Tibet, un grand nombre de réfugiés se sont joints aux caravanes de yaks. Tandis que de nombreux Tibétains traversent le passage afin de vendre leur artisanat traditionnel et des marchandises chinoises sur le marché de Namché Bazar avant de revenir au Tibet, certains cherchent refuge au Népal ou en Inde. Le col de Nangpa-La est également ouvert aux trekkeurs étrangers. En fait, des caravanes traversant le Nangpa-La sont souvent rencontrées par des grimpeurs au camp de Base de Cho Oyu, situé à proximité. Des commerçants tibétains franchissent le passage non seulement en hiver (quand personne n’observe), mais également pendant la saison de trekk.
Il y a eu des antécédents.
Ces voyageurs non inscrits ont rarement soulevé l’attention des troupes chinoises de Cho Oyu, pas plus que celle des officiers de liaison toujours présents au camp de base. Certaines équipes de trekk ont cependant rendu compte au cours des années de tirs qu’ils ont entendu. Mais c’est la première fois que des rapports de première main émanent d’un occidental témoignant avoir assisté à des tirs sur le chemin de la frontière du Népal.
Néanmoins, l’ONG « International Campaign for Tibet » (ICT) avait rapporté un incident semblable le 4 décembre 2003 : « Il y a eu des rapports indépendants de témoignages visuels de grimpeurs occidentaux selon lesquels la police chinoise de la frontière avait fait feu sur des réfugiés tibétains et avait poursuivi des réfugiés à travers Nangpa-La en territoire népalais. En octobre 2003, un groupe de 34 réfugiés tibétains a été pris pour cible par la police chinoise de la frontière alors qu’il essayait d’atteindre le Népal en traversant le Nangpa-La. Seuls 17 d’entre eux ont pu franchir la frontière népalaise, tandis que les autres ont été arrêtés ou tués. »
Nous avons couru dans toutes les directions.
Selon le rapport de 2003, un des réfugiés qui a finalement rejoint le Népal a indiqué à ICT au à Katmandou : « Quand les tirs de mitrailleuse ont commencé à frapper autour de nous, nous avons couru dans toutes les directions, » a déclaré un survivant âgé de vingt-cinq ans. « Nous avons couru en arrière, essayant d’éviter l’armée. Après nous être mis à l’abri des tirs pendant des heures, nous sommes montés vers le Nangpa-La au milieu de la nuit et avons marché un jour entier du côté du Népal car nous étions si effrayés. »
Environ 2500 Tibétains fuient chaque année le Tibet pour l’Inde, selon les ONG. Approximativement un tiers de ces réfugiés sont des enfants de moins de dix-huit ans qui viennent chercher une éducation en langue tibétaine qu’ils ne peuvent obtenir au Tibet sous administration chinoise. Approximativement un quart des réfugiés qui échappent avec succès le Tibet sont des moines et des nonnes qui fuient en raison de la répression chinoise.
Plus que jamais, et alors que les Jeux olympiques de 2008 se rapprochent, il est urgent que le problème tibétain trouve une solution juste. La communauté internationale doit se saisir de cet événement inacceptable pour exiger des autorités chinoises qu’elles s’engagent dans des négociations significatives avec le gouvernement tibétain en exil. Dans le but d’atteindre cet objectif, les institutions européennes devraient mettre en place les résolutions du Parlement européen du 15 janvier et du 11 avril 2002 demandant au Conseil et à la Commission de nommer un représentant spécial de l’Union européenne pour le Tibet.
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