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Dix mini-chroniques de la résistance populaire

A chaque menace de guerre, la peau du Venezuela se hérisse, se laisse toucher, sort ses griffes et sa mémoire de peuple mille fois recommencé, jamais tout à fait dans la révolution, jamais tout à fait en dehors d’elle, inapte aux violences calculées par les psychologues. A l’autre bout, dans les quartiers riches, le seixième siècle s’abîme dans Discovery Channel. La minorité coloniale, qui sert de “peuple vénézuélien” aux médias occidentaux, se retrouve plus seule que jamais, hors-sol, rivée au WhatsApp qui promet la délivrance par les marines et le bombardement de ces quartiers populaires où grouillent les chavistes. Il est facile de comprendre d’où viennent les projets qui s’affrontent ici, et pas seulement depuis vingt ans. Le plus haut niveau de l’Histoire des vénézuéliens a été un geste de libération : ce fut pour libérer d’autres peuples qu’en 1819, Bolivar et son armée populaire traversèrent les Andes.

Thierry Deronne, Caracas 14 mars 2019

1. « Nous nous sommes assis pour filer des mèches de lampe dans le salon. Moi je savais que l’affaire allait durer. Il était près de huit heures du soir. Mes deux garçons et ma fille observaient presque sans respirer pendant que la maman cherchait un tissu, du coton ou de la corde, dans l’obscurité. Quand tout fut prêt, tous regardaient fébrilement, les gamins complètement hypnotisés avec ce truc, c’était un vrai film, ce moment… une adrénaline familiale, tous me scrutaient au moment où j’allais allumer la mêche dans l’obscurité. Ce fut incroyable, je ne pourrais pas décrire l’euphorie de la famille. Les enfants et la fillette applaudirent en riant, je crois même avoir vu une larme sur la joue d’Aurora, la maman. Cette nuit j’ai compris qu’ils ne pourraient jamais nous vaincre« .

José Antonio Tovar. Habitante de Petare.

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2. « Nous avons dîné tous ces soirs sans électricité. Les gosses ont joué à se raconter des histoires pendant la coupure d’électricité, nous avons calmé la fièvre de la fillette en lui mouillant le front dans l’obscurité. Nous nous sommes douchés dans la nuit. Dans l’obscurité nous avons lavé le plus petit, qui s’est guidé par l’odeur du sein de sa maman, il n’a pas eu besoin de lumière. Sans courant nous sommes allés dormir, du sommeil de qui dort d’un oeil, qui garde ses bottes. Sans lumière s’est réveillé le corps de la petite, sans lumière nous lui avons remis les tissus humides au front, sans lumière la fièbre est tombée. Dans l’obscurité s’est raffermie notre résolution têtue, intransigeante, caraïbe, de résister »

Julia Méndez. Barrio Bolívar, La Pastora.

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3. « Dans mon quartier, à Charallave, nous avons fait une soupe avec tout ce qui pouvait s’abîmer par manque d’électricité. Nous avons fait une soupe de tête de poisson, de carcasses de poulet, trois morceaux de côtelettes de veau, un peu de légumes et pas mal d’amour. La nuit nous avons appris à faire des lampes à mèches. Nous avons écouté de la musique sur les téléphones des enfants et il y en a eu un parmi nous qui se décida à danser. Ce qui était hier un manière de résister à la guerre, s’est converti pour nous en célébration d’une petite victoire géante »

Oktyabrina Hernández. Charallave, état de Miranda.

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4. « Une famille de huit personnes, tou(te)s autour du feu allumé dans la cour. On se racontait des histoires, on parlait de la situation politique. Un petit transistor à piles nous tenait informés. Les gosses jouaient à lancer des branches aux flammes. Et nous on les surveillait qu’ils n’aillent pas jeter le chien ou le chat ou qu’ils aillent mettre le feu à la maison. On a même organisé une bataille de domino à quatre. La belle-mère qui commandait le groupe de cuisine au foyer, au fond de la cour, parlait avec une des femmes. Comment font les gens à Caracas, carajo, sans bois ni rien pour allumer un feu ? Nous avons un puits, mais sans courant le moteur ne sert à rien. Un des avantages de vivre à la campagne est que nous avons toujours plein d’eau dans les barils. J’étais heureux de ne pas me trouver à Caracas« .

Mauro Parra. État de Trujillo.

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5. « Je les ai vus et écouté depuis le balcon. Ils étaient sur la place d’en face. Je ne pouvais pas le croire. Et moi, merde, avec une angoisse et pire, tout seul dans l’appartement et ce groupe de personnes, après presque vingt heures sans électricité, jouant rageusement du tambour et dansant au milieu des rires et des cris. Ils avaient allumé la maxi-rumba. J’ai compris quelque chose, mon frère : à ces moments le vieux père caraïbe se réveille en nous et on ne peut pas rester seul, frère. Si je n’avais pas dû descendre ces sept étages dans le noir je m’y mettais aussi, moi, à la fête« .

Armando Belisario. Résidence à Chacao.

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6. « Le premier jour nous a pris par surprise et tout le monde restait enfermé dans les appartements, on ne savait pas ce qui se passait. Ce jour-là deux amies du quartier populaire de Petare sont restées à la maison parce qu’en arrivant au métro de Coche il était fermé. Et puis, voilà, dans l’appartement nous avons fait à dîner, nous avons fait du pop-corn, nous avons allumé la radio pour savoir ce qui se passait, nous nous sommes raconté nos affaires. Le deuxième jour, nous avons décidé de faire des lampes à mèche, les gens se sont bougés pour chercher et pour porter l’eau tôt le matin, les garçons jeunes et plus petits jouant dans le parc. Il y avait près de 100 gosses, garçons et filles, jouant au ballon, à la bicyclette, au football, ici il y a un parc de jeux d’enfants et un terrain d’exercices. Les gens badinant avec les voisins, toujours dans le calme. Bonheur de boire un café avec les copines les plus proches, de se réunir pour parler de la vie, enfin, en attendant que tout se résolve. Le troisième jour, tout le monde s’est activé pour chercher de l’eau, on a trouvé plusieurs robinets, le camion-citerne est apparu à l’aube pour aider les gens. Dans cette situation, ce qui est remonté à la surface ce fut la solidarité, l’union, l’appui entre voisins, pas les misères humaines« .

Belinda Aranguren. Logements sociaux de Ciudad Tiuna.

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7. « Il fallait cuisiner au bois ou au gaz vu la quantité de personnes. Nous avons pu nous unir à plusieurs familles et manger, ensemble, 11 adultes et 5 enfants. Nous nous sommes rendus compte que seuls nous ne pourrions pas résister et j’ai ouvert les portes de ma maison, ici, à Cabimas. Tous ensemble nous avons rassemblé de quoi faire à manger pour un tas de gens. Nous achetions l’eau tous ensemble, l’eau, les médicaments. Mais ce n’était pas facile non plus. Nous essayions de garder le calme face à un aïeul de 80 ans désespéré par la chaleur faute de ventilateur, face au nouveau-né qui pleurait ; quelques opposants se sont joints à cette solidarité, d’autres ne faisaient que se moquer de nous. Ludo, dames, domino, cartes, conversations sur la situation politique ou blagues familiales. Tout dans les soirs, sous la lumière des lampes de kérozène, celles que nous avions fabriquées quand nous nous sommes rendus compte que cette nuit ne serait pas la seule. Je pense que ce fut un apprentissage pour nous préparer à toute éventualité, nous avons démontré qu’ils n’ont pas pu briser ce qu’il y a de plus important entre nous : la solidarité aux heures les plus dures« .

Rosanna. Quartier populaire de Cabimas, état du Zulia.

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8. « Deux jours de cauchemar et je n’ai vu personne de brisé dans les rues du centre de Caracas. La rapidité des faits, parfois, ne permet pas de nous rendre compte de comment nous résistons. Avec cette coupure de l’électricité on s’est rendu compte qu’on avait des livres autour de soi, des histoires à raconter, des voisins solidaires, des repas prêts comme par magie, et bien sûr la radio qu’on peut écouter sur un portable. Ne pas avoir d’électricité vous pousse à converser davantage, à ressentir la proximité de ceux qui partagent la même incertitude, à consacrer plus d’un regard au ciel. 24 heures sans nouvelles mais le monde, semble-t-il, continue« .

Nathali Gómez. La Candelaria, Caracas.

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9. « Tout l’immeuble, nous avons plus de vingt familles ici, s’est réuni pour faire des lampes à mèche, pour garantir la lumière pendant le black-out. Pour que personne n’en manque. Ici sur les vingt familles, 17 ont fabriqué leurs mèches. Les caisses du CLAP (Comité Local d’Approvisionnement et de Production) étaient arrivé le jour antérieur. A toutes les familles. Celui qui n’avait pas de gaz a cuisiné pour l’autre. Nous n’avons pas de gaz direct, seulement les bonbonnes. L’immeuble entier était comme vivant, comme s’il n’y avait pas d’obscurité. Une solidarité de guerre s’est activée, urgente car on savait que la coupure était nationale et provoquée par une attaque. Nous avons installé une radio. Les violences des opposants n’ont tenu qu’un moment parce que les gens ont allumé les amplis de leurs voitures et ont fait la fête à plein volume, avec de la musique et du guagancó, les violents n’avaient plus qu’à se retirer. Les plus jeunes ont occupé la rue pendant la journée, c’était leur terrain de jeux. La nuit, avec les voisins de l’immeuble, nous nous réunissions et en plus de faire des rondes de sécurité, nous partagions les jeux des plus jeunes, les jeux, les histoires. Ici, ou nous résistons tous, ou nous nous détruisons« .

Andy Franco. Caracas.

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10. « Une de mes filles a été surprise par la première attaque contre le système électrique quand elle sortait de l’Université Expérimentale des Arts (UNEARTE) et prenait la direction de Palo Verde. Elle a marché jusqu’à Palos Grandes où un couple de concierges très pauvres, solidaires, lui ont offert le gîte pour la nuit. Ceux qui ont le moins donnent le plus« .

Willians Moreno. Palo Verde, Caracas.

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Témoignages recueillis par Gustavo Borges. Photos : Jesus Reyes

Source : http://misionverdad.com/OPINI%C3%B3N/como-se-vivio-el-apagon-10-minicronicas-de-resistencia

Traduction : Thierry Deronne

URL de cet article : https://wp.me/p2ahp2-4Ac

 


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16 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 14 mars 2019 10:59

    Soutien total au peuple vénézuélien qui lutte courageusement.


    • Pere Plexe Pere Plexe 14 mars 2019 14:48

      @JL
      Soutien au peuple... ?
      Au quel ?
      Au Venezuela il y a deux peuples en guerre.
      Ceux de Maduro comme ceux de Guaido sont « le peuple ».
      Ces deux peuples sont les pions et les victimes d’enjeux qui les dépassent largement.
      Ils sont les sacrifiés de la guerre que se livrent par procuration la Chine et les Usa.
      Rien d’autre


    • Francis, agnotologue JL 14 mars 2019 15:05

      @Pere Plexe
       
      Je suppose que vous faites allusion aux classes bourgeoises compradores  ?
       
      Pour moi il n’y a jamais qu’un peuple, sauf dans les États qui pratiquent l’apartheid.



    • Christian Labrune Christian Labrune 14 mars 2019 20:55

       Nous nous sommes assis pour filer des mèches de lampe dans le salon.

      ========================

      Quand j’étais enfant, à la campagne, dans les années cinquante, les pannes d’électricité n’étaient pas rares, et j’ai dû passer des heures à regarder la flamme des bougies. Depuis plus de vingt ans que je vis à Paris, j’ai dû connaitre deux ou trois pannes d’électricité, mais beaucoup trop brèves, hélas, pour avoir seulement le temps de me remémorer le très beau poème de Francis Ponge sur la bougie dans Le parti pris des choses.

      Ils ont vraiment de la chance, les Vénézuéliens. Outre qu’ils vivent dans le plus démocratique des régimes, sous la gouvernance d’un grand homme dont on parlera dans plus de deux mille ans comme aujourd’hui d’Alexandre le grand ou de Jules César, ils disposent de la richesse potentielle des plus grands gisements pétroliers du monde, mais cela ne leur est jamais monté à la tête et ils savent ne pas se priver de joies très simples comme la confection et l’allumage des bougies. L’envie est un sentiment un peu mesquin, pas très recommandable, mais je dois avouer qu’à lire ces témoignages, je l’ai très fortement ressenti.

      Puisque je viens de m’engager dans la voie des confessions, laquelle mène nécessairement à la contrition, j’irai courageusement jusqu’au bout. Je me rends bien compte aujourd’hui qu’en votant pour M. Mélenchon, nous aurions eu quelque chance, en peu d’années, de faire les mêmes expériences, de redécouvrir les plaisirs très purs d’une vie simple et frugale. J’aurais pu voter pour M. Mélenchon : c’était très facile, il suffisait de mettre le bulletin portant son nom dans la petite enveloppe, mais je ne l’ai pas fait. Je n’aurai pas la lâcheté d’évoquer quelque influence diabolique : je dois avouer, pour ma plus grande honte, que je n’étais nullement sous l’influence d’une puissance extérieures à ma volonté. J’étais libre et je pouvais, en toute liberté, voter pour M. Mélenchon.

      Si je ne l’ai pas fait, c’est vraiment parce que je suis un con.


      • leypanou 14 mars 2019 21:30

        @Christian Labrune
        encore l’ironie à 2 balles de Labrune.


      • phan 15 mars 2019 09:20

        @leypanou
        « Si je ne l’ai pas fait, c’est vraiment parce que je suis un con. »
        Ce n’est pas de l’ironie, c’est du pléonasme !


      • Christian Labrune Christian Labrune 15 mars 2019 11:14

        @leypanou

        Non, ce n’est pas du tout de l’ironie. Ceux à qui il arrive de me lire sur ce site ne peuvent pas ignorer que je suis un écologiste enragé, un partisan extrême de la décroissance, terriblement soucieux du devenir d’une planète qui ne va pas tarder à devenir un enfer si nous laissons de parfaits salauds produire en masse du CO2. Certes, je viens d’allumer un cigare qui va aggraver encore un peu la situation, il faut bien que je l’avoue, mais je ne le ferai plus. C’est le dernier. Cochon qui s’en dédit.

        Renoncer au pétrole quand le Venezuela dispose de gigantesques réserves, c’est très bien. Habituer peu à peu les habitants à se passer de l’électricité, c’est encore mieux. Les bougies produisent du CO2, mais bien moins en fin de compte que des centrales thermiques. Dans les pays développés comme le nôtre, nous mangeons trop, nous gaspillons. Organiser une économie fondée sur la pénurie, c’est excellent, ça oblige les citoyens à faire preuve d’imagination. et la panne d’électricité prouve bien qu’ils en sont tout à fait capables. Peut-être parviendraient-ils même à vivre sans argent, et à trouver le moyen de se nourrir sans même y être aidés. J’ai beaucoup apprécié, en ce sens, le refus de l’aide alimentaire américaine qui eût été contraire à une saine pédagogie déjà très bien mise en oeuvre. Qui ne se souvient de la grande famine en Ukraine, au début des années 30 ? Il n’y avait vraiment plus rien à bouffer, mais les Ukrainiens se sont très bien débrouillés ; dans les campagnes, on a redécouvert le cannibalisme et le pays, en fin de compte, s’en est trouvé mieux. Quatre ou cinq millions de koulaks, en tout cas, minorité de sales profiteurs capitalistes ennemis d’une économie vraiment socialiste, auront été radicalement éliminés par la faim en moins de deux ans. C’est aussi admirable que l’oeuvre malheureusement inachevée de Pol Pot dans le Kampuchea démocratique. Je dis inachevée, parce qu’il reste malheureusement des Cambodgiens au Cambodge : beaucoup ont quand même réussi à survivre, même parmi ceux qui étaient restés sur place. C’est bien fâcheux, mais l’idéal n’est pas de ce monde.

        Puissent tous les Vénézuéliens crever en masse, prochainement, pour la plus grande satisfaction de tous les amis de M. Mélenchon, notre maître à tous, et pour la plus grande gloire du socialisme éternel.

        Viva la muerte !


      • Francis, agnotologue JL 15 mars 2019 11:39

        @Christian Labrune
         
         ’’Puissent tous les Vénézuéliens crever en masse, prochainement, pour la plus grande satisfaction de tous les amis de M. Mélenchon, notre maître à tous, et pour la plus grande gloire du socialisme éternel.’’
         
        Vous êtes sûr ? A votre lumineux avis, les Vénézuéliens et Mélenchon ne sont-ils pas amis ?


      • Christian Labrune Christian Labrune 15 mars 2019 12:10

        Vous êtes sûr ? A votre lumineux avis, les Vénézuéliens et Mélenchon ne sont-ils pas ami.
        ================================
        @JL
        Les Vénézuéliens sont, de fait, les amis de M. Mélenchon comme ils ont toujours été aussi les amis des mollah de la grande démocratie iranienne. Aurais-je jamais dit le contraire ?
        C’est précisément parce qu’il sont les amis de M. Mélenchon qu’ils sauront mettre un point d’honneur, j’en suis intimement persuadé, à se sacrifier courageusement pour le bonheur des générations futures, selon un très beau mot d’ordre qu’on doit, je crois bien, au Petit-Père des peuples de l’Union Soviétique, le grand Staline, objet de toutes notre éternelle dévotion.


      • Francis, agnotologue JL 15 mars 2019 12:14

        @Christian Labrune
         
         c’est un peu tordu comme réflexion, je trouve ; à mon très humble avis.


      • Christian Labrune Christian Labrune 15 mars 2019 12:38

        « Si je ne l’ai pas fait, c’est vraiment parce que je suis un con. »
        Ce n’est pas de l’ironie, c’est du pléonasme !

        ================================
        @phan

        Vous auriez pu dire : « ce n’est pas de l’ironie, c’est un aveu très sincère », ou bien encore, plus férocement : « il ne nous apprend rien, qu’on n’ait dès longtemps remarqué », mais ce n’est en aucun cas « du pléonasme ». Ce n’est pas l’incorrection d’un emploi de l’article partitif « du » pour une chose qui est aussi indivisible que la République qui me heurte le plus, mais le terme « pléonasme ». Il est ici tout à fait impropre, comme vous pourrez aisément le constater en consultant l’article que Wikipedia consacre à cette figure de style et dont je recopie le début en bas de page.

        Vous auriez pu aussi utiliser le mot « truisme » (vérité trop manifeste, qu’il est surperflu de vouloir démontrer et qui ne vaut même pas la peine d’être énoncée). Là, j’aurais été tout à fait embarrassé et je n’aurais vraiment pas su quoi répondre, parce que si la démonstration de cette simple proposition : « je suis un con » est superflue, il n’y a plus, de toute évidence, que le silence qui s’impose.

        Wikipedia :

        "Le pléonasme est une figure de style où l’expression d’une idée est soit renforcée soit précisée par l’ajout d’un ou plusieurs mots qui ne sont pas nécessaires au sens grammatical de la phrase, et qui sont synonymes.

        C’est un mode d’expression aussi fréquent dans la langue littéraire que dans le langage familier. Dans celui-ci, la figure est parfois involontaire comme dans l’expression « monter en haut » et cette faute devient une périssologie.

        Le contraire du pléonasme est l’oxymore."


      • Christian Labrune Christian Labrune 15 mars 2019 12:48

         c’est un peu tordu comme réflexion, je trouve
        ==========================
        @JL

        J’aurais dû écrire « objet de notre éternelle dévotion » ; j’ai dû mal corriger une première mouture et laisser traîner un mot qui aurait dû disparaître.

        Que ce soit « tordu », je ne vous le fais pas dire. Pour prendre le parti des pires dictatures, comme le on le voit faire constamment sur ce site, il faut vraiment avoir la cervelle bizarrement torsadée et pleine de noeuds, mais je n’y puis rien, c’est comme ça.
        J’ose espérer quand même que vous n’aurez pas pris au premier degré, dans cette suite d’interventions, mon admiration éperdue pour Staline, Pol Pot ou Maduro !!!


      • phan 15 mars 2019 13:31

        @\0
        Je ne vous prends pas pour un con, avec bruit et führer, vous êtes déjà !


      • Francis, agnotologue JL 15 mars 2019 13:32

        @Christian Labrune
         
         c’est trop aimable, cet intérêt que vous portez à ce que je pourrais penser de vous et vos amitiés.
         
        Vous savez, le second degré n’est jamais sans risques ici.


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