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Incendie au marché central de Bujumbura : des Sénégalais dans la désolation

Le 27 janvier passé le plus grand marché de la capitale burundaise, Bujumbura, a été ravagé par des flammes. Un incendie qui a duré des heures à cause du retard des secours et de l’accès difficile sur les lieux.

Plusieurs centaines de commerçants ont perdu tous leurs biens et aussi, des pillages ont été signalés. Selon certains témoignages, « on ne pouvait pas distinguer commerçants et voleurs. »

Parmi les sinistrés, il y a une cinquantaine de Sénégalais. Ces derniers sont les plus grands malheureux de cet incendie, car ils n’ont trouvé aucune assistance. C’est ainsi que l’équipe de Sunucause, une association qui prône le « web humanitaire » a été contactée par Amadou Thiam qui fait partie de ces personnes qui avaient vu toutes leurs marchandises partir en fumée.

Voici ce qu’il a expliqué : « La plupart des Sénégalais qui vivent dans ce pays s’activent dans le commerce. Nous avons tout perdu, d’autres se sont découragés et nous ne savons plus quoi faire. Certains ont duré ici et aujourd’hui ils n’ont pas de passeport. Elles nous avaient promis de nous les faire ici, mais jusqu’à présent rien n’a été effectué. Comme vous le savait, nos autorités ne sont là que pour leur propre compte. »

Et c’est vrai, les autorités diplomatiques et consulaires sénégalaises ont l’habitude de ne pas s’occuper ou même ne pas se soucier des problèmes que vivent leurs concitoyens. Elles sont sur place grâce à ces émigrés, sans eux on n’allait pas les nommer à ces postes. Elles sont bien logées et bien payés. Mais ces personnes n’ont aucun souci, elles ne se posent jamais la question à savoir si le travail qui leur a été attribué se fait comme il le faut.

Le consul qui devrait s’occuper de ces sinistrés est au Sénégal depuis un an. Comment peut-on concevoir cela ? Porter le titre de consul à Bujumbura et retourner vivre au Sénégal ! Je qualifie cela d’un abandon de poste. Néanmoins, les ministres des Sénégalais de l’extérieur ou des Affaires étrangères ferment souvent les yeux sur ces types de cas. La première chose à faire quand ils sont nommés, c’est d’effectuer d’autres nominations qui ont comme critères des liens politiques ou amicaux. Le résultat est facile à deviner : pas de rendement ni de sérieux dans le travail. 

« Actuellement, il y a quelques uns qui commencent à quitter le territoire pour se rendre dans les pays voisins. Mais ils le font avec des papiers congolais, il n’existe pas autre moyen. Dans ce pays on ne peut pas sortir sans papiers administratifs. Seuls, ceux qui n’ont pas trouvé de solutions sont restés ici. », confie le monsieur.

Ces Sénégalais ont les mains vides aujourd’hui et ils demandent de l’aide de la part des autorités sénégalaises. Surtout au ministère des Sénégalais de l’extérieur qui n’a pas réagi jusqu’à nos jours.

« Ce que nous voulons auprès de notre État, c’est une aide financière qui pourrait nous permettre à reprendre nos activités, à défaut de cela qu’il nous aide à avoir des passeports afin que certains qui souhaiteraient quitter le pays puissent le faire. Là où nous sommes, nous ne pouvons pas rentrer au Sénégal car nous n’avons pas de papiers administratifs. », précise Amadou Thiam.

Aujourd’hui, c’est l’ancien ambassadeur du Sénégal au Mali, M. Mankeur Ndiaye qui est ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Pour un petit rappel, c’est ce monsieur qui avait « organisé » l’exfiltration de l’ex président malien Amadou Toumani Touré, qui vit depuis lors au Sénégal. Mme Seynabou Gaye Touré, est ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Sénégalais de l’Extérieur.

Je me demande pourquoi ils tardent à réagir ? Et particulièrement Mme Seynabou Gaye.

 


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1 réactions à cet article    


  • Constant danslayreur 25 février 2013 19:10

    Un comble, des clandestins sans papiers, exerçant une activité commerciale au noir sans jeu de mots c’est-à-dire qu’ils ne payent pas un kopec aux impôts locaux qui si ça se trouve n’existent même pas, laquelle activité est tellement clandestine qu’elle se pratique en plein cœur du plus gros marché du pays et qui veulent juste rentrer chez eux après la ruine, de surcroit abandonnés à leur sort par leurs services plus cons que sulaires, mais qui non contents de ne pas être expulsables, ne peuvent même pas quitter le pays d’accueil vu … qu’ils n’ont pas de papiers, oh pu… kafkaïen parfois mon continent.

    Si j’étais eux je continuerais de guerre lasse, à jouer la carte pays d’accueil, une certaine solidarité semblant s’amorcer au Burundi :

    « Le président lance appel à la solidarité nationale

    Par ailleurs, un fond de solidarité nationale devrait voir le jour, a souligné le numéro un burundais,

    Une heure plutôt, le Premier vice-président de la République qui animait une conférence de presse exceptionnelle, avait appelé les pays de l’EAC à l’aide

    Dans une déclaration les députés et sénateurs élus dans la circonscription de la mairie de Bujumbura expriment ce qui suit :
     Ils demandent aux banques partenaires de ces commerçants de les soutenir dans ces moments de dures épreuves
     Ils demandent également au Syndicat général des commerçants (Sygeco) de rester au côté des commerçants victimes de la catastrophe »

    http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4684

    Sinon ceux qui seraient morts je cite « Ceux qui sont morts tentaient selon plusieurs sources de sauver les galons d’huile qu’ils vendaient » smiley Mourir en tentant de sauver de l’huile du feu… Ah misèèèèèère

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Seydou Badiane

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