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Inutile élection et croisade pétrolière vs Jihad : Le peuple afghan pris au piège

« La guerre en Afghanistan ne réduit pas le risque terroriste et, loin d’améliorer la vie des Afghans, sème la mort et la désolation dans tout le pays. La Grande-Bretagne n’a rien à faire dans ce pays. »

Joe Glenton, un jeune déserteur britannique

Ce jeudi l’Afghanistan nous dit-on, avait rendez-vous avec l’histoire. Il va élire « démocratiquement » à la magistrature suprême le candidat désigné par les Etats-Unis, en l’occurrence l’inamovible Karzaï. Hamid Karzaï, né le 24 décembre 1957 à Kandahar. Depuis décembre 2001, il est président de la République islamique d’Afghanistan. Il fait ses études en Inde. Il fait partie d’un petit mouvement de résistance afghan pro-royaliste, et est nommé vice-ministre des Affaires étrangères lorsque les moudjahidin prennent Kaboul en 1992. Il collabore ensuite avec les taliban mais, après la prise de Kaboul en 1996, il refuse le poste de représentant des taliban à l’ONU proposé par le mollah Omar. Hamid Karzaï est repéré dans les années 1990 par Zalmay Khalilzad, un afghan naturalisé aux Etats-Unis, à l’époque ambassadeur des États-Unis en Afghanistan. Le département d’État décide de le promouvoir comme futur président. Le 13 juin 2002, il est élu président pour deux ans par la Loya Jirga (assemblée coutumière des chefs de clan). Le 9 octobre 2004, soutenu par les États-Unis, il remporte le scrutin. Son autorité se limite à la capitale Kaboul.

« Malgré le foisonnement de candidatures, écrit Zafar Hilaly, à la présidentielle (41), la compétition devrait vraisemblablement se résumer à un duel entre le président sortant et l’ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah. (...) Voilà pourquoi le Pachtoune Hamid Karzaï, issu de la plus importante communauté ethnique afghane (40% de la population), les poches garnies de billets qu’il peut distribuer à loisir et flanqué d’une administration locale à ses ordres, est le favori incontestable.(...) Pour les Pakistanais, Hamid Karzaï est une vieille connaissance. Son parti pris contre le Pakistan, d’abord contenu, s’est épanoui sous l’influence des Tadjiks de l’Alliance du Nord, qui vouent au voisin la même haine que les extrémistes hindous. Son rapprochement avec l’Inde en témoigne.(...) L’actuel chef de l’Etat afghan a forgé une alliance militaire avec l’Inde qui, selon certains, représente une menace non négligeable pour la sécurité du Pakistan. Intelligent, habile, corrompu et capable de tirer profit de toutes les situations, Hamid Karzaï n’en est pas moins un dirigeant faible, un homme flexible comme un roseau, doté, pour reprendre les mots d’un président américain [Theodore Roosevelt], de ´´la colonne vertébrale d’un éclair au chocolat´´ -ce qui explique probablement pourquoi Washington l’a choisi pour en faire son représentant en Afghanistan. Le Pakistan et l’Afghanistan sont pourtant condamnés à coopérer. Le président pakistanais Asif Ali Zardari a eu, semble-t-il, raison de traiter Hamid Karzaï en ami »(1)

« Tout le monde s’accorde à penser que les Américains ne tiendront en Afghanistan guère plus de deux ou trois ans. Et, à moins qu’il ne parte avec eux, comme le président Thieu du Vietnam [en 1975], c’est l’homme que les Afghans se choisiront comme chef de l’Etat, le 20 août, qui présidera aux destinées du pays après leur départ. (...) A Washington non plus, personne ne retient son souffle : l’identité du vainqueur importe peu, car ce sont les Etats-Unis qui mèneront la barque afghane dans le futur proche. »(1)

Que devient le peuple afghan dans cette tragédie qui dure depuis plus de trente ans avec l’invasion de l’Urss ? On sait que les taliban avaient jusqu’ici appelé au boycott de ces élections, invitant les Afghans à prendre les armes contre les « envahisseurs » étrangers, les troupes internationales qui ont renversé le régime taliban fin 2001. Aujourd’hui, fortes de 100.000 hommes, les troupes de la coalition de l’Otan sont chargées avec les forces afghanes de veiller à la sécurité des élections. Les Afghans oseront-ils défier ces menaces directes pour aller soutenir des politiciens souvent discrédités ou corrompus ? Risqueront-ils leur vie pour voter pour le président Hamid Karzaï, dont la réélection semble déjà garantie de toute façon mais dont l’autorité s’affaiblit ? Un chiffre : en mars 2008, après plus de six ans de combat, selon les données de l´Afghanistan Conflict Monitor se référant au total de ceux qui ont péri dans cette guerre, il dépasse les 8000 personnes en 2007.Nous aurions un total estimé entre 20.000 et 25.000 personnes mortes entre octobre 2001 et juin 2008. (2)

Ajoutons à cela les bavures appelées pudiquement « dommages collatéraux » par drones interposés. D’ailleurs, obnubilé par la doctrine « zéro américain mort », on apprend que dans un article paru dans le Washington Post, que le Pentagone avait publié une proposition pour embaucher des « agents de sécurité », c’est-à-dire des mercenaires, pour accomplir certaines tâches pour lesquelles l’armée américaine ne dispose pas de personnel suffisant. Comme si cela ne suffisait pas. L’armée américaine réfléchit en plus des drones qui font des ravages, au développement de robots sophistiqués pour être déployés sur les terres de conflits à la place des hommes. Pour les questions éthiques on verra plus tard....« A la prison de Bagram, écrit Mireille Delamarre, sont enfermés de nombreux détenus afghans, souvent pendant des mois voire des années, sans qu’ils puissent bénéficier de l’aide d’un avocat ou sans même savoir le motif de leur incarcération. Bagram est l’équivalent de Guantanamo en Afghanistan. »(3)

Dans la première année de guerre en Afghanistan, le coût financier de la guerre s´élèverait à 1 milliard de dollars par mois. Les États-Unis ont déjà envoyé 6000 missiles et bombes sur le sol afghan. Le coût de certains missiles s´élève à 1 million de dollars pièce. L’argent coule à flots et le peuple n’en voit pas la couleur. Une nouvelle faune détourne les ressources provenant principalement des Etats-Unis. Cette nouvelle élite est, en fait, constituée des personnels d’agences d’aide étrangères gouvernementales ou non gouvernementales. « Cela pose une nouvelle fois, écrit Patrick Cockburn, la question de la complicité active à une guerre coloniale de ces agences et de leur personnel, dans un pays touché par une pauvreté extrême et ravagé par des années de conflits armés. Le mode de vie style "cage dorée" dévoile la vérité dans toute sa laideur concernant l’aide étrangère en Afghanistan. De vastes sommes d’argent sont gaspillées par des agences d’aide occidentales pour leur propre personnel en Afghanistan alors que l’extrême pauvreté pousse de jeunes Afghans à combattre pour les talibans. Actuellement, les taliban paient 4 dollars pour une attaque contre un barrage de police dans l’ouest du pays, mais les consultants étrangers à Kaboul, dont les salaires sont payés avec les budgets des aides pour l’étranger, peuvent bénéficier de salaires compris entre 250.000$ et 500.000$ par an ». « Les dépenses élevées pour payer, protéger et loger dans des conditions luxueuses les responsables occidentaux gérant les aides permet de comprendre pourquoi l’Afghanistan occupe la 174e place sur 178 sur une liste de l’ONU classant les pays selon leur richesse. En 2006, Jean Mazurelle, le directeur de la Banque mondiale de l’époque, a calculé qu’entre 35 et 40% des aides ont été mal dépensées. Il y a eu de nombreuses attaques contre des étrangers à Kaboul et des attentats-suicide ont été selon les taliban efficaces pour concentrer la plupart des expatriés dans des quartiers sécurisés où les conditions de vie peuvent être luxurieuses mais où on mène une vie aussi confinée que dans une prison. ´´J’étais dans la province du Badhakshan dans le nord de l’Afghanistan où vivent 830.000 Afghans la plupart dépendant pour leur subsistance de l’agriculture,´´ a dit Matt Waldman, directeur politique et conseil d’Oxfam à Kaboul. "La totalité du budget du bureau local de l’agriculture, irrigation et bétail, qui est extrêmement important pour les paysans au Badakhstan, est juste de 40.000$ C’est le salaire d’un consultant expatrié à Kaboul pendant quelques mois." (...) » « Le programme d’aide international est plus important en Afghanistan car le gouvernement a peu de sources de revenus. Les dons des gouvernements étrangers constituent 90% des dépenses publiques. L’aide est bien plus importante qu’en Irak, où le gouvernement a des revenus pétroliers. En Afghanistan le salaire mensuel d’un policier est seulement de 70 dollars ce qui n’est pas suffisant pour vivre sans toucher des pots-de-vin. »(4)

Alors qu’un attentat-suicide a frappé samedi 15 août le centre de Kaboul, les rebelles islamistes harcèlent les forces de sécurité afghanes et les troupes de l’Otan pour terroriser la population et empêcher les élections de jeudi. Le spectaculaire attentat-suicide commis à Kaboul samedi 15 août révèle en tout cas de sérieuses brèches dans la sécurité de la capitale afghane. L’Otan et les Américains se rendent compte que la partie ne sera pas facile. Les taliban se battent bien et occasionnent des pertes sérieuses Dans une interview au quotidien de Wall Street, le 11 aout 2009,le général Stanley McChrystal, commandant des forces américaines en Afghanistan, estime que les taliban ont pris le dessus sur les troupes de la coalition.

Dans un entretien à CNN dimanche 9 aout, Susan Rice, l’ambassadrice états-unienne à l’ONU, a confirmé pleinement cette perspective : « Je m’attends à dix années supplémentaires d’engagement des Etats-Unis, et je prévois que le coût de [cet engagement] sera bien plus grand que celui de la guerre d’Irak. Nous voulons investir ce qui sera nécessaire pour atteindre cet objectif. » D’ailleurs, le président Obama a encore répété que la guerre ne sera ni facile ni rapide. Il a annoncé vouloir « gagner les coeurs et les esprits » des Afghans afin de retourner la population contre les insurgés. En clair, réduire les frappes aériennes, notamment dans les zones peuplées. Une stratégie qui n’a pas échappé aux taliban. Ils ont remis en circulation leur petit guide de conduite du combattant islamiste, datant du mois de mai, dans lequel il est recommandé de préserver les civils pour gagner leur coeur Depuis Bruxelles, « le 28 juillet » David Miliband, le ministre des Affaires étrangères britannique, a envoyé au président afghan un message ´´sans équivoque´´, narre le quotidien anglais Times. Alors que des élections générales doivent avoir lieu le 20 août en Afghanistan, il a appelé Hamid Karzaï pour lancer le dialogue avec les taliban modérés. Réponse du berger à la bergère : « Nous ne parlerons jamais au gouvernement de marionnettes de Karzaï », a déclaré le porte-parole des taliban, Yousuf Ahmadi, cité par l’AFP.

Quel serait en définitive la raison de cette guerre ? Ecoutons ce plaidoyer : « Motif principal de la guerre en Afghanistan en 2001, la guerre au terrorisme en Afghanistan est devenue un objectif secondaire mais préalable à la réalisation des enjeux militaro-pétroliers de la région. Il en est de même pour la démocratisation, la sécurisation et la stabilisation du pays. Ces objectifs secondaires auxquels s’ajoutent la reconstruction et l’aide humanitaire forment la base de la propagande de justification de l’intervention militaire occidentale en Afghanistan. (...) La majorité des gens normaux dans le monde sont sincèrement préoccupés par le sort fait aux femmes en Afghanistan mais il serait naïf de penser que l’Administration Bush et les généraux de l’Otan en ait fait un enjeu stratégique. C’est le dernier de leurs soucis sauf que c’est un motif vertueux très commode pour manipuler l’opinion publique. Donc la démocratie et la libération des femmes afghanes sont des motifs très secondaires, mais des arguments vertueux utiles pour la propagande de guerre. »(5)

Que dire en conclusion ? L´Otan, dit-on, est désarmée face à l´emprise talibane. L’analyse suivante nous paraît pertinente : « (...) La vraie question est : quelle histoire l’Afghanistan est-elle en train d’écrire ? Il suffit de parcourir les rues de Kaboul, la capitale, et d’interroger les habitants sur la signification que le mot démocratie a pour eux. Les plus âgés disent qu’ils n’en savent rien, que ce mot n’évoque rien pour eux. D’autres, plus jeunes, observent que cette démocratie correspond à une augmentation de l’insécurité, et à une licence des moeurs qui, s’ils ne la réprouvent pas ouvertement, les gêne, car elle ne colle pas avec leurs traditions, même celles qui sont antérieures à l’époque talibane. En réalité, le problème le plus important de l’Afghanistan réside dans la méthode. On a voulu plaquer sur ce pays aux traditions, spécificités et fonctionnement très particuliers, des recettes types, éprouvées mais adaptées à nos sociétés occidentales. Un fait tout simple : l’organisation de l’Afghanistan repose sur un système tribal et de pouvoirs locaux, villageois même. Il ne s’agit pas là des fameux chefs de guerre, mais de chefs de village, de tribu... Pas forcément taliban, ou fondamentalistes. Comment, alors, un président élu, même démocratiquement, pourrait-il avoir une légitimité ? Mixer le respect de ces traditions avec une dose de démocratie peut permettre aux Afghans d’écrire leur propre histoire, tout en donnant un rôle d’acteur aux Occidentaux. »(6)

Les Afghans forment une vieille civilisation. Ils sont harassés et fatigués de mourir tous les jours pour un pouvoir aussi pourri que les précédents. A Florence Aubenas qui les a côtoyés, ils avouent : « On ne touche que la poussière des 4x4, pas les milliards. » Sept ans après la chute des taliban, ni la communauté internationale ni le gouvernement afghan n´ont été à la hauteur des espoirs qu´ils avaient suscités. Et les Afghans souffrent toujours autant des rivalités claniques, de l´incompétence de leurs dirigeants, et surtout de la corruption. « Ils regrettent le temps des taliban. C´est tout dire. »(7)

A n’en point douter, ces élections ne changeront rien à la donne. On aurait cru que la grandeur des Etats-Unis sous l’ère Obama aurait permis l’avènement de la paix. Il ne faut pas oublier que les taliban, quand ils étaient en odeur de sainteté, avaient un bureau de recrutement à New York pour drainer l´internationale islamique contre « el kouffar » les Soviétiques et disposaient des fameux lance-roquettes Stinger qui avaient fait des ravages dans les chars russes.

 

1.Zafar Hilaly : Hamid Karzaï prêt pour un second mandat. The News18.08.2009

2.C.E.Chitour : Afghanistan, la mort d´enfants au nom des valeurs de l´Occident. 1.09.2008

3.Mireille Delamarre : Les US ont de plus en plus recours aux sociétés sous-traitantes http://www.planetenonviolence.org 18 Septembre 2008

4.Patrick Cockburn Profiteurs : De Guerre A Kaboul. The Independent 01/05/09

5.http://objection_votre_honneur.monblogue.branchez-vous.com 16.09.2007

6.Storytelling : Quelle histoire pour l’Afghanistan ? http://storytelling.over-blog.fr/

7.Florence Aubenas. Voyage dans un pays en miettes. Le Nouvel Observateur N° 31.07.2008

Pr Chems Eddine CHITOUR

Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz


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30 réactions à cet article    


  • Philou017 Philou017 22 août 2009 01:37

    « On aurait cru que la grandeur des Etats-Unis sous l’ère Obama aurait permis l’avènement de la paix. »

    Obama est soumis au poids du lobby militaro-industriel, et probablement manipulé par lui.

    Il subit aussi l’influence de think-tank programmés depuis longtemps pour organiser la suprématie des USA sur le reste du monde. La présence de conseillers genre Brzezinski ou Georges Soros dans sa majorité est significative.

    Tout l’appareil élitiste Etats-Unien chargé d’apprécier et de proposer les actions US dans le monde, a été formé dans le cadre de la guerre froide et est resté tel quel (Comme le prééminent CFR : Council on Foreign Relations).

    Il serait intéressant de savoir où Obama a pêché ses idées de laisser tomber l’Irak et d’intensifier la « guerre contre le terrorisme » en Afghanistan. Il est à parier que ces idées sont issues directement de l’influence des organismes élitistes qui dirigent la politique extérieure des USA en sous-main depuis des décennies.


    • Philou017 Philou017 22 août 2009 22:13

      Ben Khabou : "

      "Mais il il ne faut pas oublier que la différence traditionnelle entre les Démocrates et les Républicains aux EU est que les premiers ont plutôt tendance à se focaliser sur la Russie et sa sphère d’influence alors que les Républicains dominés par les néo-conservateurs donnent plutôt la priorité au Moyen-Orient."

      J’ai du mal à voir la moindre évidence sur les sujets que vous citez. Le gouvernement Obama est moins offensif et moins va-t-en guerre que celui de Bush. Pour le reste, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Y compris sur Israel où Obama est corseté par la puissance du lobby pro-Israel dans les deux chambres des représentants et pas que là.

      "Comme les deux dossiers Irakien et Afghan semblent voués à l’échec à l’horizon des prochaines élections US en 2012, la question à laquelle devait répondre la nouvelle administration est « De quel pays doit-on se retirer en premier ? le dossier le moins pire à garder en quelques sortes ? ».

      Obama a commencé à se retirer d’Irak surtout parce que le gouvt Américain essaie de réduire un peu la charge budgétaire et aussi pour donner l’impression qu’on se retire de l’Irak, devenu aussi il est vrai tres impopulaire. Mais on est tres loin d’un vrai retrait, qui ne sera de toute façon qu’un retrait partiel et tres conditionnel.

      "Pour l’administration Obama influencée par Brzezinski et consorts, l’engagement en Irak a été décidé de manière unilatérale et souffre d’un défaut de justification aux yeux de l’opinion publique. Alors que l’engagement en Afghanistan est encadré par l’OTAN et se justifie encore pour les américains (à cause des attentats du 11/9). D’ou le choix de renforcer la présence en Afghanistan en redéployant celles d’Irak. N’oublions pas que le candidat Républicain John Mcain comptait au contraire renforcer la présence US en Irak pour gagner la guerre.« 

      A mon avis, vous vous faites de pures illusions sur les motifs de ce genre. Cequi compte pour les élites qui »encadrent le gouvt américain", c’est les motifs géo-stratégiques et financiers. Il s’agit simplement d’aménagement des politiques en place, rien de plus. Moi, je ne vois guere ce qui change sur le terrain et sur le fond des dossiers.

      Ce qui justifie le renforcement de la présence en Afghanistan, en plus de maintenir l’activité du complexe militaro-industriel, premier lobby des EU, surtout en ces temps de crise, est de surveiller et de mettre la pression sur le gouvt Pakistanais. Celui-ci pourrait avoir des envies d’indépendance apres le depart de Musharraf et qui sait, enquêter sur les agissements de l’ISI, notamment dans le cadre du dossier du 11/9.

      Le Pakistan est depuis trop longtemps mélé aux magouilles pitoyables des services US pour qu’on lui laisse du champ.


    • Toscan 22 août 2009 01:53

      L’Afghanistan est un enjeux politique et occupe certe une position géo-stratégique pour qu’autant de puissances étrangères désireuses d’y dépenser leurs bombes s’y intéressent de la sorte. Mais qu’en est-il du pavot ? 

      À lui seul il peut justifier cette guerre, peut importe à quel fin il doit servir (opium - codéine - morphine - héroïne...whatever). Près de 90 % de la production illicite mondiale en proviendrait. Pourtant, les frontières et les aéroports sont occupés par la coalition non ?, comment se fait-il que la production se porte si bien ? Elle doit bien sortir de quelque part la « dope » non ? 
      Qui empoche ? Combien par année vous croyez ? ...Eh...dernière question : croyez-vous qu’ils engagent ? ;O]__

      • abdelkader17 22 août 2009 02:54

        Article pertinent,les trois premières interventions sont du même acabit,nous attendons donc avec impatience les chiens de garde de la politique criminelle us,les aides de camp de l’impérialisme qui viendront encore nous entonner l’éternelle couplet sur le terrorisme musulman,leur logiciel intellectuel étant programmé pour réagir aux mots musulmans, Irak ,Palestine,Afghanistan et banlieues Françaises.


        • frédéric lyon 22 août 2009 08:33

          Article de propagande talibane sans aucun intérêt, qui débite touours les mêmes litanies.


          A propos des élections Afghane : il semblerait qu’on se dirige vers un second tour entre le Président Karzaï et le candidat Abdullah Abdullah.

          Comme on pouvait s’en douter, le clivage s’est fait sur des bases ethniques : Karzaï représente les Pachtounes du Sud et Abdullah représente les Tadjiks et les Uzbeks du Nord.

          Quant au Talibans, ils représentent seulement quelques clans Pachtounes opposés à Karzaï, ils sont donc ultra-minoritaires.

          On remarquera que, comme en Irak, le terrorisme musulman ne repose que sur le soutien de clans qui sont marginaux dans la population générale : En Irak il repose sur des clans sunnites qui ne représentent que quelques pourcents de la population, tandis qu’en Afghanistan il repose sur quelques clans Pachtounes, c’est à dire peu de monde.

          Ce terrorisme n’a donc aucune signification politique réelle. Il tue sans avoir la moindre chance d’atteindre le pouvoir. En revanche, il n’est pas exclu qu’il parvienne à déclencher de véritables guerres civiles.

          D’ailleurs n’est-ce pas ce qu’il fait déjà ?

          Les guerres que le terrorisme musulman livre, en Irak ou en Afghanistan, ne sont-elles pas déjà des guerres civiles, que les forces occidentales s’efforcent simplement de contenir à un niveau de virulence aussi bas que possible ? 

          • E-fred E-fred 22 août 2009 11:16

            à f Lyon

            "Ce terrorisme n’a donc aucune signification politique réelle. Il tue sans avoir la moindre chance d’atteindre le pouvoir. En revanche, il n’est pas exclu qu’il parvienne à déclencher de véritables guerres civiles.


            D’ailleurs n’est-ce pas ce qu’il fait déjà ?

            Les guerres que le terrorisme musulman livre, en Irak ou en Afghanistan, ne sont-elles pas déjà des guerres civiles, que les forces occidentales s’efforcent simplement de contenir à un niveau de virulence aussi bas que possible ? « 

            C’est pourtant »grâce« à ce terrorisme (sans signification politique et donc sans ambitions réelles) que toutes les armées des démocraties autoproclamées tributaires des énergies fossiles (et des tracés des pipes-lines) sont mobilisées...avec le votes des financements pour l’industrie militaire et consorts...

            Les »forces occidentales« devraient d’abord trouver le bon »contenant" (avant de chercher à contenir) au Pakistan et ses bases terroristes plutôt que de lisser le terrain en Afghanistan.
            Mais peut-être que nous sommes trop tributaire de nos relations avec POF qui construit l’obus LU211 pour les CAESAR envoyé en Afghanistan...


          • franck2010 22 août 2009 11:46

            En parlant d’obus : L’armée française et son canon qui tire à 40 kilomètres dans une guerre de guérilla.... :) ....


          • Philou017 Philou017 22 août 2009 11:50

            Le terrorisme en Afghanistan est volontairement provoqué par les Américains, afin d’entrainer une guerre civile larvée et donc de justifier pour longtemps la présence Américaine sur le sol Afghan.

            Ca fait longtemps que j’ai cessé de croire à l’alibi de l’incompétence. Il y a au Pentagone des gens très intelligents et très avertis. D’ailleurs, les services américains sont passés maitres dans la manipulation d’états, que ce soit pour déstabiliser un régime qui leur déplait, où en installer un à leur goût. Ils savent tres bien sur quoi jouer ou ne pas jouer. Il y a toute une analyse là-dessus qui a été mise à profit pour organiser des révolutions (comme en Ukraine ou en Georgie).

            La tactique en Afghanistan (comme en Irak) est simple. On favorise un régime fantoche allié à quelques clans. Et on tape sans distinction et avec la derniere brutalité sur le reste, en bourrant le crane des GI sur le terrorisme, en bombardant à l’aveugle, en multipliant les arrestations arbitraires et en faisant des prisons des centres de torture .
            Viennent alors des mouvements de révoltes, et des attentats. Dans le même temps, on organise ou couvre des trafics d’armes à destination des deux camps.

            Ce qui faisait dire à un député US sur la situation en Irak : « Nous devons partir d’Irak, mais en même temps, nous ne pouvons pas ».

            Même chose en Afghanistan bien entendu.

            Tout cela permet d’entretenir les affaires du complexe militaro-industriel, pour qui ca serait une catastrophe si l’armée US rentrait à la maison.

            Business is business.


          • E-fred E-fred 22 août 2009 12:26

            à franck

            bien vu le coups des obus !!! Le « conflit » en Afghanistan permet aux différents pays de faire étalage de leur matériels, après Eurosatory et le salon du Bourget, les démos en direct live pour le Caesar et l’hélico de combat Tigre...

            à Philou

            sans compter que nos deux barbus envoyés à Mogadiscio pour aller fourguer du matos français se sont fait kidnapper...ils ne fait pas bon marcher sur les plates-bandes des Etats-Unis...c’est difficile la vie de VRP chez Nexter-Thalès et consorts...


          • Ali 22 août 2009 13:32

            on nous abreuve de terrorisme en Irak et Afghanistan, les terroristes en question n’étant que de valereux résistants comme le furent les maquisards en France
            mais au fil des années la jeunesse s’entendant marteler terrorisme en irak terrorisme en afghanistan fini par y croire
            voit-on les chinois ou les russes ou les brésiliens ou les iraniens guerroyer à 15 000 km de chez eux, non, tjrs les mêmes !!


          • Michael Jordan Manson (MJM) Michael Jordan Manson (MJM) 22 août 2009 15:51

            Il est vrai qu’historiquement la guerilla est soit en environnement urbain (Somalie, Yougoslavie), soit en environnement « forestier » (Vietnam, Amérique du sud). Les années 90 auraient inititié un nouveau type de guerre : desert ou moutain war. Koweit, Irak, Afghanistan...

            Un mortier à portée de 50km permet de pilonner une position (guerre) comme de couper un convoi notamment en environnement montagneux (guerre, guerilla...).


          • Ahlen Ahlen 22 août 2009 12:12

            f.lyon est l’un de ces faux intellectuels dont il faut se méfier ; un fauteur de troubles inqualifiable lorsqu’il qualifie la résistance de terrorisme et l’agresseur de modérateur pacifiste.

            Ce sont les énergumènes du genre f.lyon qui sont à l’origine des malheurs des hommes par leur mépris de la vérité et la haine envers les opprimés.


            • Nho 22 août 2009 12:12

              Merci pour cet article.

              Actuellement, les taliban paient 4 dollars pour une attaque contre un barrage de police dans l’ouest du pays, mais les consultants étrangers à Kaboul, dont les salaires sont payés avec les budgets des aides pour l’étranger, peuvent bénéficier de salaires compris entre 250.000$ et 500.000$ par an

              Pour moi, avec cette phrase vous avez tout dit. Il n’y a pas de lutte contre la terreur en Afghanistan, pas plus qu’il y en a (eu) en Irak. Juste de l’avidité. Il n’y a pas non plus de désir d’exporter la démocratie, juste d’ériger des « puppet states » pour en contrôler les ressources.

              Et oui, il y a propagande, M. Lyon, mais pas dans cet article, et elle n’est pas pro taliban.

              @ L’auteur

              On aurait cru que la grandeur des Etats-Unis sous l’ère Obama aurait permis l’avènement de la paix

              De quelle grandeur parlez-vous ?


              • arturh 22 août 2009 16:14

                Evidemment, il fallait s’attendre qu’au lendemain de cette élection qui s’est bien passé, malgré les menaces des fanatiques, le front Rouge-Brun-Vert vienne sévir sur Agoraox.

                Voilà donc les partisans des lapidations de « femmes adultères », de l’interdiction de la musique et des cerfs-volants qui vienne vomir leur propagande puante.

                Ces élections est une victoire pour la colaistion qui ont chassé ses fanatiques du pouvoir. Il nous reste du travail à faire sur Agoravox.


                • Onegus Onegus 22 août 2009 16:55

                  Et heureusement que les valeureux partisans de la pax americana, connus aussi comme les jaunes devant et marron derrière (couleurs des collabos) sont là pour empêcher avox de sombrer dans l’islamo-gaucho-fascisme !


                  Merci et bravo donc à F. Lyon et arturh, qui parviennent à survivre à leur propre ridicule ! smiley

                • arturh 22 août 2009 17:11

                  Il faut avouer que la rage du front Rouge-Brun-Vert, au lendemain de cette élection fait plaisir à voir.

                  Plaisir qu’il faut ajouter au plaisir de les voir faire comme s’il n’était plus au courant de l’existence de l’Irak, quelques mois après que les élections s’y soient passées une nouvelles fois sans que les fanatiques y puissent rien.

                  Je prendrais presque plaisir à revenir quotidiennement sur Agoravox pour écrire : élection, élection, élection et voir le front Rouge-Brun-Vert enrager...


                • Annie 22 août 2009 16:20

                  En fait, il s’agit de la même faute qui est répétée tout au long de l’histoire, de la colonisation aux guerres contre le terrorisme ou pour l’instauration de la « démocratie ». A savoir l’imposition d’un système calqué sur le système occidental, qui ignore les structures d’autorité existantes, qu’il s’agisse de chefs de clan ou de tribus, d’anciens dans les villages dont la parole a plus de poids que toutes les élections du monde, aussi démocratiques soient-elles.


                  • arturh 22 août 2009 16:26

                    Au contraire, ce qui se passe en Afghanistan aujourd’hui est la correction de l’erreur qui a consisté à ne pas défendre directement des « chefs de clans » comme le commandant Massoud, et d’avoir accepté de passer par les services secrets pakistanais pour soutenir la résistance afghane.

                    On sait le prix qu’ont payé les Américains pour cette lamentable erreur.


                  • Onegus Onegus 22 août 2009 17:07

                    Que de bêtises en quelques lignes... 

                    Les américains n’ont pas « accepté de passer par les services secrets pakistanais », ils ont fait appel à eux pour organiser le Jihad Afghan. 
                    Massoud se méfiait des américains et n’avait aucune confiance en eux, c’est ce qui lui a coûté la vie, car il aurait été impossible de mettre en place la marionnette Karzaï s’il avait encore été là après la chute des talibans.

                    • arturh 22 août 2009 17:18

                      Les Américains ne voulaient absolument par intervenir aurpès de la résistance afghane. Personne, aux USA, à part une petite frange, ne pouvait croire que cette bande de pouilleux puisse quoique ce soit contre les Rusees. de plus, la CIA était persuadé que pour l’Amérique, à l’époque, la lutte contre le Communisme se jouait au Nicaragua.

                      C’est à la demande des Pakistanais que la CIA est intervenue. Et la CIA est intervenue au début du bout des lêvres, sans y croire. Même si, au cours de développement étonnant, il ont fini au cours des années par s’investir massivement à égalité avec l’Arabie Saoudite.

                      Et il est exact que le Président pakistanais Zia, a exigé que l’intégralité de l’aide soit gérée par les services secrets pakistanais. Raison pour laquelle Massoud s’st retrouvé court-circuité. Enorme erreur que les USA paient encore aujourd’hui au prix fort.


                    • arturh 22 août 2009 17:23

                      Et rappelons que Massoud a été assassiné par un commando suicide des Talibans, dont il était un ennemi mortel et qu’il a combattu sans répit.


                    • Onegus Onegus 22 août 2009 17:41

                      arturh continue à raconter n’importe quoi... 

                      Robert Gates, ancien directeur de la CIA, a révélé dans ses mémoires que les services secrets américains ont commencé à aider les moudjahidine Afghans six mois avant l’intervention soviétique. Zbigniew Brzezinski, conseiller du président Carter pour les affaires de securité, le confirme dans une interview au Nouvel Obs :

                      « Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est à dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979.

                      Mais la réalité gardée secrète est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaires des Soviétiques. »

                      Enfin pour Massoud, l’assassinat n’est pas attribué aux talibans, mais à « al-quaïda ». Et comme pour les attentats de Karachi, le bras des services secrets pakistanais est sans aucun doute derrière l’action kamikaze.

                      Si arturh croit aux poncifs qu’il récite, il est réellement d’une naïveté pathologique...


                    • E-fred E-fred 22 août 2009 18:36

                      à Onegus

                      Bravo des deux mains !!!

                      Un dialogue très intéressant nous fait prendre conscience du décalage de la réalité que vit Massoud et les idées de Jean-Michel Boucheron.

                      Question de Massoud : « Avec l’arrivée de Poutine au pouvoir, est-ce que les Américains ne vont pas revenir derrière le Pakistan ? » Réponse de Boucheron : « Non, non... non » !!!! Et Massoud de prendre une gorgée de thé, l’air pensif...

                      J.-M. Boucheron travaille dans des commissions de défense (il se rend au Pentagone trois fois par an, dixit la vidéo), mais il ne s’intéresse qu’aux pays qui ont des missiles nucléaires. Mais ne pouvait-il être au courant de ce qui se passait ? Le feignait-il devant Massoud ?
                      Dix mois plus tard, le commandant Massoud est reçu au Parlement européen. Comme le souligne le général Morillon, la nouvelle dimension internationale de Massoud représentait un danger pour les talibans...

                      Les américains avec quelques complices en Europe ont piégés Massoud (passeport belge volés à Strasbourg via le conseil de l’Europe- faux reporter belge...

                      Et comme le dénonçait P.Madelin à l’époque :

                      Mais pas plus que nous n’avons voulu voir le Cambodge des Khmers rouges, nous n’avons voulu voir en face l’Afghanistan des talibans. En 1980, j’étais aux côtés de la résistance afghane lorsque celle-ci s’organisait contre l’occupation soviétique. En 1999, j’étais aux côtés du commandant Massoud dans la vallée du Panshir pour soutenir sa lutte contre le régime des taliban. J’ai tenté de toutes mes forces de relayer en France et en Europe ses appels à l’aide et de me faire l’écho de ses mises en garde face au danger de ce nouveau terrorisme. Le commandant Massoud vient de mourir assassiné. Abandonné. Son combat pour libérer les 17 millions d’Afghans du joug de 40 000 taliban était le nôtre, et nous aurions dû l’aider, fièrement, massivement.

                      Mais si Washington condamnait Ben Laden c’était en ménageant le Pakistan, principal soutien des talibans. Londres accueillait leurs foyers de propagande. Paris se réjouissait de voir le Pakistan devenu le deuxième client de nos ventes d’armes. Le quai d’Orsay recevait le Vice Ministre taliban des affaires étrangères ! Et les portes de l’Elysée sont restées closes en avril dernier, lorsque j’ai demandé au président de la République de recevoir le commandant Massoud venu en France nous alerter et chercher notre soutien.

                      (Mais ce n’est pas pour ça que je crois en l’UMP et ses sbires !!!)


                    • fouadraiden fouadraiden 22 août 2009 18:43



                      oui bien sur les occiendentaux dominent les dominés pour de très mauvaises raisons. ok . et alors ?

                      critiquer cette domination avec des mots , quels sont les effets à escompter ?


                      • arturh 22 août 2009 18:52

                        La question n’est pas là. Evidemment, dès qu’un régime pro-soviétique s’est intallé à Kaboul, il eétait évident que la CIA allait tirer une ligne de son budget pour s’y intéresser.

                        Mais quand à la manière dont la CIA y est allé en traînant des pieds, puis a monté son opération de soutien à la résistance afghane au cours des années, dans des circonstances rocambolesques, jusqu’à en faire la plus grande opération jamais montée par la CIA, elle sont bien connues. Y compris les énormles erreurs d’analyse qui ont conduit au 11 septembre. Et il est certain que les financements sont bien passées par la Pakistan. Et il est bien certain que al quad ou taliban étaient bien étroitement contrôlés par les services secrets pakistanais.

                        Evidemment, ces errements semblent fait pour les délires paranoïaques genre : « je suis jamais sorti de mon bled, mais je sais tout et je vais vous dire, en fait c’est un vaste complot organisé par des super espions qui contrôlent parfaitement tout sans que jamais le moindre grain de sable vienne gripper la machine », il faut les laisser à leur complotisme débile.

                        Ils ne comprenne rien au monde dans lequel ils vivent et doivent se contenter de cette idée simple : le monde est un complot. C’est vrai que c’est difficile d’immaginer, pour eux, que au fond, par un concours de circonstances, le monde est dirigé par des gens qui sont (presque) aussi à côté de leurs pompes qu’eux.

                        Lire par exemple l’histoire de Charlie Wilson, le Réprésentant au Congrès qui fut instrumental dans le financement de l’opértion de la CIA, ou l’histoire d’Avrakotos, l’espion renégat de la CIA qui monta, pour le coup, une véritable « conspiration » pour transformer le placard où on l’avait casé à la CIA en plus grande opération de la CIA jamais montée, et tout ça par plaisir de « tuer du communiste » en Afghanistan, comme il avait coutume de dire...
                        http://en.wikipedia.org/wiki/Gust_Avrakotos


                        • E-fred E-fred 22 août 2009 18:59

                          Publié le 19/01/2007 N°1519 Le Point

                          Afghanistan : Massoud

                          Contre-enquête sur un assassinat Reconstitution Une série de négligences a permis aux meurtriers du Lion du Panchir d’accomplir leur forfait.

                          Ce jour-là, le commandant Massoud est préoccupé. Il prépare l’offensive d’hiver sur Taloquan, une ville voisine, occupée par les taliban. Il craint aussi les assauts de l’ennemi dans les parages, comme tous les ans, à l’annonce de l’hiver. Et puis le chef de la résistance, qui marche devant une résidence officielle de Khodja Bahauddin, non loin de la frontière tadjike, aperçoit deux journalistes arabes. Cela fait plusieurs jours que ses services lui ont signalé la présence de ces deux détenteurs de passeports belges, qui s’affirment d’origine marocaine. Massoud accepte la demande d’interview, qu’il avait maintes fois refusée les jours précédents. « Ce ne sera pas long, quelques minutes » , confie-t-il à ses gardes du corps.

                          Un laxisme étonnant

                          Dans la résidence, les proches de Massoud prennent place. Le commandant s’assoit dans un fauteuil, en diagonale par rapport aux deux prétendus journalistes. Un conseiller est intrigué par le fait que les deux Arabes se sont enfermés dans les toilettes quelques instants avant d’en ressortir tremblants. « Les membres de la sécurité ont cru que c’était l’émotion » , confie Shahiddine Tajaldin, le beau-frère de Massoud.

                          Les deux faux journalistes installent maladroitement la caméra face à Assem Sohail, jeune conseiller, Fahim Dashti, journaliste afghan - qui est attendu ces jours-ci en France, pour être discrètement soigné en région parisienne -, et Massoud Khalili, l’ambassadeur de Massoud à New Delhi, que nous avons interviewé. Le Lion du Panchir demande que la liste des quinze questions soit d’abord lue. Khalili traduit.

                          Surprise : sur les quinze, sept questions ont trait à Ben Laden. L’une d’elles : « Que ferez-vous de Ben Laden quand vous serez au pouvoir ? » Khalili ne se méfie pas - « cela faisait vingt-trois ans que je rencontrais des journalistes » , dit-il. Mais, à ce moment, Massoud hésite un instant, puis se ravise, observant celui qui lui a posé la question : il remue, semble ajuster sa ceinture. Trop tard : le terroriste a appuyé sur le détonateur. Massoud est touché au visage par les explosifs, cachés dans la ceinture, et non dans la caméra, comme annoncé au lendemain de l’attentat. Du premier terroriste il ne reste que les deux jambes. Assem Sohail, intrigué depuis plusieurs jours par ces deux visiteurs, s’est jeté sur le kamikaze. L’explosion s’en trouve atténuée. Mais pas assez pour préserver la vie du lion du Panchir. Il meurt dans les trente minutes, selon Massoud Khalili.

                          Le second terroriste a pris la poudre d’escampette. Dans la rue, il tente de s’emparer du fusil d’un garde, puis est abattu par un autre soldat, à quelques centaines de mètres de là. Ce qui déclenchera l’ire des services de sécurité, furieux de n’avoir pu interroger le tueur.

                          Incroyable légèreté de l’entourage de Massoud... Comment a-t-il pu laisser passer deux voyageurs qui ont pénétré dans les zones de la résistance en provenance des fiefs taliban  ? Après un mois et demi d’enquête sur place, Le Point a reconstitué l’itinéraire des deux tueurs.

                          D’abord, plutôt qu’une éventuelle trahison, un étonnant laxisme des services de sécurité de Massoud. A la mi-août, les deux faux journalistes se présentent... sur la ligne de front, venant de la zone taliban. Ils arrivent par le point de passage des contrebandiers, à Taghab, où les commandants taliban laissent transiter les marchandises moyennant une dîme. Ils ont séjourné à Kandahar, le fief des taliban. Dans la vallée de Kaboul, les commandants qui contrôlent l’endroit laissent passer les deux Arabes. Un responsable du ministère des Affaires étrangères de l’Etat islamique d’Afghanistan - la résistance - avoue même que les deux terroristes n’ont jamais été contrôlés... « On a été imprudents » , reconnaît un conseiller de Massoud. Un autre : « On était intrigués par leur attitude, mais l’hospitalité afghane a fait qu’on ne les a pas interrogés. »

                          L’un d’eux est petit, se présente comme cameraman, l’autre est grand, calme, porte des lunettes. Leurs passeports, belges, matricules EB 660119 et EB 616967, volés soit dans les services consulaires de Belgique à Strasbourg et à La Haye, aux Pays-Bas, soit dans un stade en Belgique, indiquent que le premier (le faux cameraman) s’appelle Kacem Bakkali, né à Tanger le 22 octobre 1973, et le second, Karim Touzani, né à Oujda le 12 septembre 1967. Ils se dirigent vers la vallée du Panchir. Là, toujours pas de contrôle... Même aux portes de la vallée, au check-point de Dahana-Gulbahar, pourtant réputé pour être dirigé par un commandant pointilleux, les moudjahidine ne prêtent pas attention aux deux hommes qui roulent dans une voiture prêtée par le commandant du front de Kaboul, Bismillah Khan. Ils ont pourtant obtenu d’étranges visas : l’un, délivré par l’ambassade du Pakistan - l’allié des taliban
                          - à Londres, est à entrées multiples et valable un an. L’autre, aussi à entrées multiples et valable trois mois, mais périmé, est taliban et fut délivré à Islamabad.

                          Dans la vallée du Panchir, les deux hommes vont jouer la discrétion. Ils ne sortent pas, sauf le soir, pour prier, souvent séparément. Cela attire l’attention de quelques Afghans... mais toujours pas des services de Massoud. Ils demandent une interview à Abdul Rassoul Sayyaf, un chef de guerre fondamentaliste rallié à Massoud. Selon une source de la résistance, Sayyaf aurait téléphoné à Massoud pour lui demander de ne pas les recevoir. Dans la guest house de Sangana, non loin d’Astaneh et de l’héliport, le comportement des deux hommes étonne une femme, Nasrine Gross, une Afghane mariée à un Américain et vivant à Washington lorsqu’elle n’est pas en mission humanitaire. Arabisante, elle est surprise par l’accent de ces deux « Marocains ». « Cela ne sonnait pas juste. C’était comme s’ils venaient de Libye ou du Yémen » , raconte-t-elle. Pourtant, à entendre Merhabuddine Mastan, le chargé d’affaires afghan à Paris, les deux hommes seraient bien marocains. Leurs passeports, affirme-t-il, proviennent d’une série volée par un réseau de fondamentalistes marocains résidant dans le sud de l’Espagne. Dans la vallée du Panchir, les deux terroristes essaient de prendre à plusieurs reprises l’un des huit hélicoptères de l’Alliance. Ils insistent beaucoup pour participer à une réunion de la plus haute importance entre les différents chefs de la résistance, Massoud, Burhanuddin Rabbani, président de l’Etat islamique - déposé par les taliban en septembre 1996 -, le général Fahim - qui sera le successeur de Massoud -, le commandant Bismillah Khan et l’ancien allié des Saoudiens Abdul Rassoul Sayyaf. Mais la sécurité refuse. Plus tard, les deux Arabes courent derrière Massoud, qui refuse catégoriquement de les embarquer.

                          Tout l’état-major était visé

                          Une autre tentative échoue encore avec Rabbani. Le 31 août, les deux faux journalistes parviennent à rejoindre Khodja Bahauddin. A bord de l’hélicoptère, l’humanitaire française d’origine afghane Shoukria Haydar est intriguée. Cela fait plusieurs jours qu’elle observe les deux individus. L’un d’eux, malgré la chaleur, porte continuellement un épais pantalon de velours, comme s’il voulait cacher quelque chose. L’autre arbore deux traces de brûlure au front, comme si l’on avait écrasé une cigarette sur sa peau en guise de châtiment. On découvrira plus tard qu’ils sont porteurs d’une lettre de recommandation, retrouvée après l’attentat : elle est signée Yasser el-Siri, directeur du Centre d’observation islamique à Londres, une association fondamentaliste qui vend des livres de Ben Laden et présente les deux voyageurs comme envoyés de la chaîne Ani-TV (Arabic News International)... laquelle n’existe pas. Ce dernier a été arrêté mercredi matin, par Scotland Yard, à Londres. Son adjoint est un Egyptien. Il s’appelle Ayman el-Zawahiri. Présent sur toutes les images les plus récentes au côté de Ben Laden, dont il inspirait souvent les actions, il serait recherché par la justice égyptienne dans le cadre de l’attentat au temple de Hatshepsout en novembre 1997 (67 morts).

                          Pour Massoud Khalili, qui a accès à l’enquête, menée par l’ingénieur Aref Sarwari, il ne fait pas de doute que non seulement les réseaux de Ben Laden sont impliqués, mais aussi l’isi, les services secrets pakistanais. « Ils ont pris les explosifs non pas en Afghanistan, mais apparemment au Pakistan, où ils ont eu des facilités » , affirme Massoud Khalili, qui est paralysé du côté droit depuis l’explosion. Selon le commandant Woudoud, responsable de la sécurité de Massoud, l’attentat visait tout l’état-major de la résistance. L’attente des tueurs aura duré trois semaines. Deux jours après l’assassinat de Massoud, les tours du World Trade Center volaient en éclats


                        • Philou017 Philou017 23 août 2009 10:45

                          Merci pour ces infos.

                          Cette proximité de l’assassinat de Massoud avec le 11/9 est évidemment tout sauf une coincidence. Les USA ont prémédité l’assassinat de Massoud en vue de l’envahissement de l’Aghanistan. Une fois celui-ci occupé, Massoud aurait constitué un gros probleme à gérer, après que les Talibans aient été chassés du pouvoir. Les comploteurs US auraient eu de mal à l’intégrer à leurs magouilles. Il fallait donc le supprimer, afin de pouvoir placer la marionnette Karzai au pouvoir.

                          Le plus stupéfiant est de suivre la piste de Yasser al-Siri, qui a fourni la couverture des assassins de Massoud :


                          Le demandeur d’Asile Yasser Al-Siri a été soupçonné de participation dans une série d’incidents terroristes s’est depuis enfui à Londres il y a plus d’une décennie. Mais il a jusqu’ici contrecarré les efforts de l’expulser d’Angleterre. Al-Siri, 42, qui a été interné temps dans la prison Belmarsh, a été condamné à mort en son absence pour son rôle présumé dans l’assassinat raté de 1993 d’Atef Sedki, alors le Premier ministre d’Egypte. Il est aussi recherché aux EU sur des affirmations qu’il a envoyées de l’argent à un militant qui a essayé de faire sauter le World Trade Center en 1993.
                          ............

                          Le président d’Egypte Hosni Mubarak a dit qu’il n’a pas compris comment les gens ’ dont les mains ont trempé dans le sang ’ pourraient obtenir l’asile politique en Grande-Bretagne. Il a demandé ’ comment on peut permettre au meurtrier de filles et de jeunes étudiants, le terroriste Yasser est Al-Siri, de s’activer librement en Grande-Bretagne ? ’
                          ....................
                          Mais Le 7 juillet les attentats à la bombe sur Londres ont amené de nouvelles restrictions sur des radicaux nés à l’étranger. Le gouvernement a déjà signé un accord avec la Jordanie pour rendre Abu Qatada, l’ambassadeur d’Osama bin Laden en Europe.
                          Maintenant, une source de l’ambassade égyptienne a dit, il y aura ’ un protocole d’accord pour permettre l’extradition, sans aucun doute. C’est défini. ’
                          http://www.gulf-times.com/site/topics/article.asp?cu_no=2&item_no=50035&version=1&template_id=38&parent_id=20

                          A ma connaisance, Al-Siri vit toujours tranquillement en Grande-Bretagne.

                          De plus :
                          Il est impliqué avec al-Muhajiroun, dirigé par l’Imam Omar Bakri Mohamed. (même article)

                          Le parcours de Bakri est effarant, mêlé a toutes les activités terroristes en GB, soupconné d’avoir des liens avec des « pirates » du 11/9, il a été tranquillement autorisé à émigrer au Liban en 2005, où il vit des jours paisibles.

                          Le 6 août 2005 : Faisant face à des charges de Trahison en Grande-Bretagne, on Permet à l’Imam Radical Omar Bakri de s’exiler au Liban

                          Un jour après son départ, le Sunay Times publie une histoire citant Bakri louant les récents attentats à la bombe de Londres 7/7 en se référant aux quatre auteurs d’attentat-suicide comme "les quatre fantastiques," et encourageant ses partisans à devenir des martyrs

                          http://www.historycommons.org/entity.jsp?entity=sheikh_omar_bakri_mohammed

                          Yassen Al-Siri et Bakri sont à l’évidence des agents doubles du MI5, qui ont servi aux desseins des services secrets britanniques, et donc à l’élimination de Massoud en ce qui concerne Yassed Al-Siri.

                          Voir aussi :
                          La couverture d’Organizations Terroristes aux USA et Grande-Bretagne démontrée

                          D’un coté on manipule le terrorisme via quelques agents doubles tres actifs, de l’autre on s’en sert pour justifier des guerres et des occupations de pays étrangers.

                          Sympa, la politique à l’occidentale....


                        • E-fred E-fred 23 août 2009 13:28

                          à Philou

                          Nous sommes toujours autant au petit soin avec le Pakistan, même quand ils font tuer nos « collaborateurs » de la DCN à Karachi en 2002...alors qu’il n’y a pas d’usine d’armement en Afghanistan...


                        • LE CHAT LE CHAT 24 août 2009 09:40

                          très bon article qui explique bien pourquoi nous n’avons rien à faire dans cette galère


                          • E-fred E-fred 24 août 2009 20:13

                            comme par hasard...

                            Pakistan : 13 hommes préparant des attentats suicide arrêtés, selon la police
                            24.08.09 | 10h15

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                            reize hommes soupçonnés de préparer des attentats suicide contre des cibles « importantes » ont été arrêtés au cours de deux raids dimanche et lundi dans le centre et le sud du Pakistan, a annoncé lundi la police.

                            Ce pays, allié-clé des Etats-Unis dans leur « guerre contre le terrorisme », est en proie à une vague sans précédent d’attentats —suicide pour la plupart— qui ont fait plus de 2.000 morts en deux ans, perpétrés essentiellement par les talibans alliés à Al-Qaïda que l’armée combat dans le nord-ouest, frontalier avec l’Afghanistan.

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