L’Amérique est-elle vraiment en déclin ?
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On le sait, "Les civilisations sont mortelles"(Valéry). Les empires aussi. L’histoire nous en fournit assez d’exemples. Pourquoi L’empire américain, comme l’appelait déjà Claude Julien dans les années 70, échapperait-il à la norme ?
["A l’échelle internationale, les Etats-Unis se retrouvent (donc) placés dans une situation de suprématie qu’aucune puissance n’a connue depuis plus d’un siècle. Désormais, " l’empire américain est le seul au monde, c’est une hégémonie exclusive, et c’est la première fois que ce phénomène étrange survient dans l’histoire de l’humanité ".Certes, dans le monde contemporain, la prépondérance d’un empire ne se mesure plus à la seule emprise géographique. Outre de formidables attributs militaires, elle résulte essentiellement de la suprématie dans le contrôle des réseaux économiques, des flux financiers, des innovations technologiques, des échanges commerciaux, des extensions et des projections (matérielles et immatérielles) de tous ordres. A cet égard, nul ne domine autant la Terre, ses océans et son espace environnant que les Etats-Unis"...(I.Ramonet)]
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["Comme l’a si bien écrit l’économiste Robert Reich, ancien ministre du Travail de Bill Clinton, dans le New York Times du 2 septembre, « ce Labor Day est le pire pour les travailleurs dans notre mémoire récente, » car aujourd’hui ils travaillent beaucoup plus pour gagner moins.Le revenu moyen d’un travailleur aujourd’hui, après correction de l’inflation, est moins élevé qu’il y a 30 ans. Et puisque le pouvoir d’achat décline, un ouvrier d’aujourd’hui travaille en moyenne 100 heures de plus chaque année qu’il y a deux décennies pour rester la tête hors de l’eau, tandis que l’ouvrière moyenne travaille 200 heures de plus chaque année.-En même temps, les riches sont toujours de plus en plus riches. Comme l’a noté Reich, « à la fin des années 70, le top 1% plus riche des familles américaines gagnait 9% du revenu total du pays ; mais en 2007 le top 1% a encaissé un énorme 23,5% du revenu total » - et aujourd’hui avec la crise ces chiffres sont sans doute encore pires. Le pays n’avait plus connu une telle concentration de sa richesse dans les mains de l’élite depuis 1928, juste avant la Grande Dépression..." (Bakchich)]
[« Les grandes puissances en déclin relatif réagissent instinctivement en dépensant plus d’argent pour la ’sécurité,’ détournant ainsi des ressources potentielles d’autres ’investissements’ et compliquant leur dilemme à long terme. »__L’historien Paul Kennedy décrivant la « surexpansion impériale » dans "The Rise and Fall of Great Powers" (1989) [15]Dans ce classique de l’étude des empires, "The Rise and Fall of Great Powers : Economic Change and Military Conflict from 1500 to 2000," Paul Kennedy, l’historien de l’université de Yale, observe que lorsque les grandes puissances commencent à décliner, elles recourent presque invariablement à la guerre et à la belligérance, accélérant ainsi leur déchéance alors qu’elles gaspillent leur trésor national en dépenses militaires au détriment de leur économie et de leur peuple. Kennedy a décrit ce schéma par le terme de « surexpansion. » Les États-Unis ne sont pas immunisés par rapport à ces schémas historiques. L’héritage ultime de l’invasion de l’Irak en 2003 et son occupation pourraient un jour être interprétés par les historiens futurs comme l’événement pivot qui a rendu irréversible notre propre « surexpansion. » (D.L.W.)]P
Peut-être..
Mais cela suffit-il pour déclarer l’empire irrémédiablement et durablement en déclin ? N’est-ce pas un fantasme ou l’effet d’une illusion, d’un jugement hâtif relevant d’un manque de recul historique ?
Les Etats-Unis ont déjà montré par le passé une grande capacité d’adaptation , de résilience, disent certains . Il est vrai que ce fut dans un contexte géopolitique totalement différent, le plus souvent dans des périodes d’efforts de guerre, de consensus international,de quasi monopole de sa puissance industrielle, d’une certaine régulation financière,dans une unité du pays, qui aujourd’hui fait défaut.
Le constat de tendances constatées ne font pas une certitude pour l’avenir. Je ne suis ni prophète, ni devin. On peut juste s’avancer à extrapoler pour les quelques années qui viennent.
Rendez-vous dans dix ans...
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