La boîte de Pandore des attaques de Bombay (1)
Juste après les évènements tragiques que l’on sait, les USA ont envoyé l’artillerie lourde diplomatique en Inde. Histoire d’assurer de bonnes relations commerciales avec un nouveau client du nucléaire civil, sans doute, pour ce contrat juteux obtenu en 2006 par Westinghouse. On rappelle en effet que l’Inde possède 22 réacteurs nucléaires (et en a 6 en construction !), dont 8 à vocation militaire pure, que les américains n’ont pas le droit de visiter pour autant (ça a été signé tel quel dans l’accord nucléaire entre les deux pays). Oui, ce qu’on refuse à l’Iran en un seul exemplaire, on l’accepte à huit exemplaires en Inde : combien même le réacteur iranien serait ou ne serait pas civil. L’Inde n’a pas signé le traité de non prolifération non plus, mais bon, pour rester poli disons que les accords signés entre l’administration Bush et celle du premier ministre indien Manmohan Singh "posent question". Surtout que l’Inde, en même temps a aussi signé avec les russes ! Sérieuse donc, l’inquiétude : car juste à côté il y a le Pakistan, qui est aussi le meilleur ennemi de l’Inde ! Et très certainement, les faits récents le prouvent, le meilleur ami des américains... pour des tas de raisons que je vous propose de revérifier ici-même. L’une d’entre elles étant l’incroyable avancée talibane vers Kaboul : ce n’est pas le moment pour le Pakistan de desserer son étreinte (si étreinte il y a !) à proximité des zones tribales afghanes, ce que provoquerait un conflit armé avec l’Inde. L’attaque massive récente des sources d’approvisionnement et des dépôts de véhicules n’augure rien de bon pour les troupes de l’Otan dans l’hiver qui s’annonce.
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L’artillerie lourde, donc, en la personne tout d’abord.. de John McCain, une visite assez inattendue pour un candidat malheureux qui avait promis 45 centrales nucléaires dans le pays s’il avait été élu.... Qu’allait-il faire là-bas en visite privée ? Et bien la même chose peut être qu’en 1985 lors de sa rencontre avec Augusto Pinochet. Aller saluer ses vieux amis militaires hindous tentés par les idées conservatrices, sinon utra-conservatrices ! Depuis que l’on sait ce qu’a fait l’un d’entre eux, on peut tout craindre en effet. Ceux en liaison avec la John Birch Society, association ultra-conservatrice dont sa colistière adorait lire en 1995 le magazine. En étroite liaison avec l’organisme de prêts américains aux autres pays... dont l’Inde bien entendu. Et McCain de visiter au passage les bureaux indiens de Westinghouse... installés à... Mumbaï, quel hasard dites-moi ! Un McCain donc, envoyé en éclaireur pour supplier les indiens.. de ne pas fouiner trop profond dans les terriers Pakistanais, faute de quoi le nucléaire... En langage diplomatique ça donne : « referring to Pakistan’s president and prime minister, McCain urged “their cooperation as quickly and as efficiently as possible” in the investigation into the killings. ». L’homme se présente d’emblée comme garant de l’attitude du Pakistan ! Et incite les indiens à ne pas chercher à bombarder des camps d’entraînement déjà vides selon lui : « McCain also said that the terrorist training camps were being emptied »as we speak« . Comment le sait-il, ça c’est une autre affaire, ou plutôt... la sienne. Encore un peu et il conseillerait les Pakistanais de le vérifier eux-mêmes... En reliant bien entendu l’événement au 11 septembre américain : »We were angry after 9/11. This is India’s 9/11. We cannot tell India not to act when that is what we did, asking the Taliban to hand over Osama Bin Laden to avoid a war and waging one when they refused to do so.« McCain qui dissuade de faire pareil que W.Bush, pour »aider Obama" ça devient... grotesque !
Un McCain suivi très vite sur le terrain d’un Robert Gates, qui salue lui le fait de ne pas vouloir envenimer les choses, à savoir de ne pas chercher trop loin non plus au Pakistan...« Je tiens à féliciter les Indiens pour leur retenue » , dit-il : entendons par là de se retenir de ne pas aller voir sur place comment les terroristes se sont entraînés et qui les a équipés ! Chez Gates, ça devient « je ne peux pas tout dire, vous savez c’est délicat », et je vous envoie Mullen pour vous le faire savoir : « admiral Mullen is in the area as is Secretary Rice, as you know. And, frankly, because the situation is fairly delicate, I don’t want to say too much about it. It clearly was the act of an extremist group that apparently was targeting Americans and Britons ». L’amiral Mullen cité est l’homme qui a évincé le belliqueux général Pace, grâce à Gates qui l’a nommé à sa place. Le second était favorable à une attaque de l’Iran, le premier non. Mais les deux savent très bien ce qui se passe au Pakistan. Surtout ce qu’ils continuent à y faire eux-mêmes.
Et la dernière salve de visites express revenant en tout honneur à Condoleezza Rice, qui elle aussi « presse de coopérer » ce même Pakistan... « pleinement et dans la transparence ». Une « transparence » en forme de verre déformant. Car elle, elle a déjà la solution à l’origine de ce terrorisme : ce ne peut être le Pakistan, bien sûr, car c’est ... Al Quaida qui a fait nécessairement le coup, vous vous en seriez douté ! Rice, en quelque sorte, a des accents à la Marguerite Duras en pleine affaire Gregory : forcément AlQaida, forcément. Elle qui ne se trompe jamais, ou presque... ou alors, comme son chef, c’est à cause de « renseignements erronés ». La CIA déficiente en 2003 serait devenue bonne en 2008 ? Par quel miracle du Saint-Esprit ?
Bref, en moins de trois jours, on a vu trois sommités de la diplomatie US, sous l’image de doux envoyés de la paix, débouler fissa pour conjurer les indiens de ne pas chercher à savoir exactement ce qui se trame au Cachemire ou dans les zones tribales afghanes... En réalité la chasse gardée de la CIA, dans tout le secteur depuis plus de 30 ans ! Les trois rois mages de la politique extérieure US venus entonner ensemble un nouveau chant de Noël aux indiens ébahis par tant de soudaine sollicitude. Celui du « ne cherchez pas à savoir ce qui s’y passe, vous risqueriez d »y perdre.... des contrats économiques". Certes, mais pourquoi une telle diligence à vouloir ne pas montrer ce qui se passe là-bas exactement ? Que cela cache-t-il donc, sinon une certaine connivence ? En fait de connivence pakistanaise, on a découvert beaucoup mieux que ça... en cherchant un peu, du côte de Tarbella, surtout. Et comme on a trouvé beaucoup, je vous propose plusieurs épisodes pour vous montrer ces détails fort dérangeants pour la diplomatie US, et donc aussi pour Barack Obama, qui doit bientôt prêter serment. Quant à lui, il aurait bien pu envoyer de suite Sonal Shah, sa conseillère... si celle-ci n’avait pas posé problème, comme on vous l’expliquera un peu plus loin... accusée d’être membre du VHPA et d’être un peu trop proche du très controversé Narendra Modi, le responsable de la chasse aux musulmans de 2002 qui avait fait plus de 800 morts, la conseillère ferait mieux de se faire discrète dans le dossier indien.
Car ne nous leurrons pas : en l’état actuel des techniques, toute l’opération des terroristes en Inde a été suivie à la trace depuis le début. Par les américains, bien entendu, ce qu’il est facile d’expliquer technologiquement. Commençons par là si vous le voulez bien. Et par les téléphones satellitaires saisis dans le bateau de pêcheurs piraté par les terroristes, le Kuber. Les appareils ne nous sont pas totalement inconnus, et nous en rappellent d’autres : ceux utilisés au fin fond de la jungle colombienne par le leader bombardé des Farcs, Raul Reyes, ou ceux des geôliers de Bétancourt, piégés par des vendeurs de Miami un peux spéciaux (des agents du FBI !). Un Reyes, rappelons-le, repéré par ces appels satellitaires, grâce à un avion fort particulier que nous avons décrit ici-même en détail. Or, cet avion, justement... le fameux RC-7B, avait fait ses débuts en Afghanistan, à la frontière Pakistanaise, voici quelques mois, le 6 septembre justement. Il est capable, rappelons le, de faire le lien intermédiaire entre le téléphone émetteur et le satellite géostationnaire récepteur. L’homme qui avait tant insisté pour créer cette force ODIN (pour « observe, detect, identify and neutralize ») en Afghanistan, où les Talibans sont devenus les rois des téléphones portables, étant... Robert Gates lui-même, le même qui reste en poste... comme garant des coups bas habituels des USA dans la région. Son humour semble prisé en haut lieu, y compris par Barack Obama.
L’Air Force n’utilise pas que le CrazyHawk, mais aussi des Hurons, dont certains, les RC-12K Guardrail SIGINT, sont bardés d’antennes d’interception calées sur différentes fréquences. De véritables hérissons volants. L’appareil n’est qu’un bout de l’iceberg, l’autre étant les camions bourrés d’électronique pour analyser en temps réel les communications : dans un Guardrail, les deux pilotes ne font que piloter et ne s’occupent en rien de l’appareillage, qui est entièrement manœuvré à distance. En Irak et en Afghanistan, les Guardrails, aidés par des RC-135V/W Rivet Joint bien plus volumineux sont aussi attachés à une tâche bien particulière : comme les IEDs, ces bombes dévastatrices sont télécommandées par de simples téléphones portables, ils servent aussi à les déclencher à distance... Donc, si on résume, on sait bien, du côté américain repérer de plusieurs km de haut un simple Nokia du commerce collé sur un vieil obus de 155 pour en faire une IED, pensez-bien qu’un téléphone satellitaire bien plus puissant doit être détecté dès le premier coup de fil passé ! Au dessus de la mer comme au dessus des terres, via cette fois des EP-3 Aries II du même type que ceux déployés en Corée (la Navy Pakistanaise dispose de modèles Orion chargés d’espionner la Chine), le bateau présumé des terroristes, le Kuber ou les dinghys utilisés, n’ayant fait que du côtier. Depuis toujours, les USA passent leur temps, de toute manière, à espionner aussi leurs propres amis.
Gates a en effet de la mémoire, en plus d’avoir un humour ravageur. Il les a même écrites, ses mémoires. « According to former CIA Director Robert Gates’s memoir From the Shadows, the big expansion of the US covert operation in Afghanistan began in 1984. During this year, “the size of the CIA’s covert program to help the Mujaheddin increased several times over,” reaching a level of about $500 million in US and Saudi payments funneled through the Zia regime in Pakistan. As Gates recalled, “it was during this period (en 1985) that we began to learn of a significant increase in the number of Arab nationals from other countries who had traveled to Afghanistan to fight in the Holy War against the Soviets. They came from Syria, Iraq, Algeria, and elsewhere, and most fought with the Islamic fundamentalist Muj groups, particularly that headed by Abdul Rasul Sayyaf. » Le créateur en Afghanistan de l’Akhwan-ul-Muslimeen, fondé en 1969 par le bien connu Gulbuddin Hekmatyar, le même qui menace aujourd’hui les soldats de la coalition, et notamment les français ! Ce sont bien les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite qui ont été les premiers pourvoyeurs d’argent des terroristes islamistes actuels ! Selon RFI, « historiquement, les liens entre le Hezb e-Islami de Hekmatyar et l’ISI sont connus : dans les années 1980 le groupe fondamentaliste d’Heykmatyar était utilisé par la CIA, au même titre que l’ISI dans la lutte contre les Soviétiques. Après leur départ, Hekmatyar s’est allié à d’autres chefs de guerre dans une haine commune des talibans ». On ne cesse de vous dire la même chose ici-même.
Les téléphones des terroristes se connectaient comme Reyes sur le satellite Thuraya, à la tête du réseau... créé par les Emirats Arabes Unis ! Les mêmes qui vantaient les mérites de « contacter ceux qui s’aiment » du fond de la vallée de Khot... jusqu’en.... Bosnie, principal fournisseur d’armes de contrebande ! Or, en 2004, la presse de Mumbai en saluant l’arrivée du 3 eme satellite Thuraya n’oubliait pas de préciser le nom de son constructeur. Boeing ! On a beaucoup de mal à imaginer que Boeing, l’un des principaux fournisseurs de l’armée américaine avec Grumman, n’ait pas pensé à mettre dans son satellite des capteurs-espions, chargés de surveiller les conversations téléphoniques provenant d’un point précis et d’en faire le tri : 3 ans après les attentats du 11 septembre et la paranoïa sécuritaire qu’ils ont provoqué, c’est tout simplement inimaginable ! Car en 2000, au lancement du service Thuraya, qui voyait-on faire la promotion du modèle Hughes 7101 de 220 g signé Hughes Network Systems, un bi-mode Satellite/GSM (et fax !) utilisé par les terroristes ? Boeing, bien entendu ! Un téléphone qui fait aussi GPS (avec envoi de position GPS par...SMS) et cause dans une interface en 9 langues : « Anglais, Français, Arabe, Allemand, Italien, Russe, Turc, Hindi et Farsi » dit son manuel ! Une intuition qui s’avère la bonne : ce 3 décembre, un magazine spécialisé révélait le pot aux roses, avec le débarquement du FBI à Mombaï : « the FBI is apparently providing support to trace back when calls started coming in to the cell phone. While not being publicly discussed, it is likely that a United States National Security Agency »vacuum cleaner« system sucked up the broadcasted satellite phone conversations in some form ; it is unknown if the communications were encrypted end-to-end, but if they were, it would provide an additional complication to learning the substance of the communications between Lashker-e-Taiba and its Mumbai cell. » Un « aspirateur » à conversations existe donc bien à partir même des satellites US ! Et l’article cite même la division qui s’en occupe : « In October, a short report by the U.S. Army 304th Military Intelligence open source intelligence team examined the potential use and application of mobile phone and VoIP technologies by terrorist groups. While the media generally obsessed over the application of Twitter, the report also highlighted the use of GPS, software to change voices in conjunction with VoIP calls, and Google Maps ». La description point par point des méthodes utilisées pendant l’attaque ! Etrange coïncidence ! Selon d’autres sources, outre un appel transitant vers L’Autriche, un autre a été passé via le New Jersey.
Quand bien même les terroristes ont rusé, en ne téléphonant pas nécessairement mais en utilisant la voix sur IP... car c’est la nouveauté de ces attaques. Une technique inaugurée en Afghanistan en septembre dernier, où avant l’arrivée du CrazyHawk les Talibans arrivaient à leurrer les avions de détection anglais : « Taliban fighters targeting British troops in Afghanistan are using Skype voice-over-IP phones to evade detection. Security sources have told the Evening Standard that unlike traditional mobile calls, which can be monitored by RAF Nimrod spy planes, Skype calls are heavily encrypted ».
Et que dire de l’usage des mails via leurs Blackberrys : qu’on ne me fasse pas croire que l’on ne soit pas capables d’en retrouver la trace. Y compris jusqu’en Autriche...ou dans le NewJersey. Le fournisseur d’accès principal au Pakistan est bien connu : « Blackberry is experiencing explosive growth all over the world and its popularity is rising in Pakistan too. Currently Mobilink offers BlackBerry service in Pakistan ». Sur le site de Mobilink, qui est une subdivision d’OTH, Orascom Telecom Holding, c’est le gratin des principaux industriels pakistanais qui se vante d’utiliser l’appareil. Parmi eux, Mohammad Aftab Manzoor, directeur de la MCBank, quatrième banque pakistanaise, dont le nom signifie aussi la Muslim Commercial Bank... L’homme venait de lancer avec le pouvoir en place une aide aux plus pauvres, le Benazir Income Support Programme, qui commençait à intéresser les indiens eux-mêmes. On aurait voulu torpiller ses efforts de meilleure répartition des richesses ou d’aide aux plus démunis qu’on ne s’y serait pas pris autrement.
Exit déjà l’hypothèse islamiste ? D’une certaine manière oui, mais c’est un peu plus compliqué que cela : car MCBank, comme d’autres affairistes industriels ou bancaires, est l’objet de sévères critiques de la par des fondamentalistes religieux qui voient d’un mauvais œil leurs profits. Car Orascom est aussi un leader en hôtellerie, en Egypte notamment, travaillant avec Mariott ou Hyatt par exemple. Voilà qui nous ramène à d’autres actions connues. Orascom est aussi présent à Taba Heights, dans le Sinaï... des endroits où ont eu lieu des attentats islamistes ou supposés. Des endroits où des attentats ont eu lieu avec des gens connaissant eux aussi parfaitement les lieux. En Egypte même, les profits dégagés par l’entrepreneur Naguib Sawiris, le dirigeant d’Orascom, sont sur la sellette. La famille Sawiris a été l’objet de menaces islamistes répétées et travaille avec des alliés industriels connus, dont les principaux fournisseurs de matériels de téléphonie. « Part of this new business empire’s strength is due to its formidable network of international relationships, and a fortune placing it amongst the world’s 500 richest families, according to Forbes. Orascom has alliances with numerous multinationals, including Volvo Penta, Alstom and British Gas, among others. The conglomerate is the local agent for IT giants including HP, Microsoft, Oracle, Lucent Compaq and Motorola ». L’autre grief fait à la puissance commerciale de Sawiris est la production d’alcool, via son entreprise El-Gouna Beverages, qui constitue là encore une source de ressentiment pour les fondamentalistes. Et les reproches vont plus loin : « the Sawirises’ extensive contacts in the West, with multinationals and funding institutions such as the World Bank and USAID (the United States Agency for International Development), have led to slights such as their being »agents of Western interests,« and the more academic barb that they are members of the »comprador class.« Selon Sawiris, en tout cas c’est clair : les attaques dont fait l’objet son groupe sont bien d’ordre fondamentalistes : »In confronting the phenomenon of the Afghan Arabs, who were responsible for many of the terrorist attacks in Egypt, the issue of terrorism will finally be put on the international agenda. This was something President [Hosni] Mubarak had called for, but nobody listened. Finally, although I am not in favour of linking the two issues, the Western world may become more aware of the injustice to which Palestinians are being subjected in their own land, because sometimes, unfortunately, misery has to befall one party for it to realise what is being suffered by others." On le voit, parler de business dans certaines régions expose à revenir invariablement au conflit en cours au Proche-Orient depuis plus de 60 ans maintenant... on comprend mieux l’objectif du centre religieux judaïque à Mumbaï. A ce stade de notre enquête, on pencherait donc plutôt pour une attaque de type islamistes fondamentaux. Or des faits troublants démontrent autre chose, ou une tout autre implication, ou une manipulation d’extrémistes.
Les téléphones, mais aussi les armes utilisées accusent en effet des services spéciaux d’un état et non une organisation terroriste. Les fusils mitrailleurs trouvés et abandonnés sont tellement spécialisés qu’on imagine mal un groupuscule être capable d’en passer commande de l’étranger sans se faire repérer. Car ces armes sont fort particulières : oh, pas celle qu’arbore un des terroristes dans une gare et que le monde entier à vue (une Kalachnikov à crosse rabattable tenue constamment au bout d’un seul bras). Non : une Kalachnikov, même à crosse repliable, ne lui permettrait pas de se déplacer facilement dans un couloir d’hôtel. Pour ça, il faut un fusil mitrailleur particulier, plus court et moins encombrant. Et qui tire des munitions à haute vélocité. Une arme aussi capable de résister au sel de la mer et des embruns, ayant subi un traitement anti-corrosion, pour pouvoir faire un long trajet en mer sans être enfermée dans des sacs étanches... une arme capable d’avaler des chargeurs doubles et de lancer des grenades (Chinoises, les grenades)... Des chargeurs qui prennent 1/3 de la place de ceux de l’AKM, et des balles de 9 mm qui en occupent à peine la moitié. Bref, ce ne sont pas des Kalachnikovs. Non, ce sont des Heckler und Koch HK MP5... de vrais bijoux d’armement , à 1800 dollars pièce, l’arme préférée des forces spéciales de plusieurs pays dans le monde depuis plus de 30 ans : « over the years MP-5 were adopted by the huge numbers of police, security and military forces around the world, including the German police and border guard, British police and elite Army SAS units, American police, FBI, Navy and Marine Corps, and many, many others. MP-5 is still manufactured in Germany by the HK itself, and also licensed to Greece, Iran, Pakistan and Mexico. The only real rival to the MP-5 in the terms of proliferation across the world is the famous Israeli UZI submachine gun. » Voilà qui est très intéressant : on en retrouve 5 exemplaires de ces HK MP5 dans un seul fauteuil de l’hôtel Taj Mahal hotel investi par... 4 terroristes seulement !. Tous munis, sauf un, de doubles chargeurs. Comment sont-il arrivés là ? Certainement pas dans les sacs à dos ! Comme à l’hôtel Oberoi-Trident : quelqu’un les a déposés là, ce n’est pas possible autrement, il y en a plus que de terroristes, on imagine mal chacun s’en prendre plusieurs sous le bras ! Ou alors la planification de l’attaque était assez extraordinaire : dans les gares dégagées les Kalachnikovs, dans les hôtels aux couloirs étroits les MP-5. C’est donc bien une préparation de type militaire, avec une étude du terrain préalable. "Islamic militants who attacked India’s economic capital Mumbai had pre-stocked weapons and explosives inside one of the hotels they targeted, according to Indian intelligence sources. The Intelligence Bureau, India’s domestic spy agency, said it had detained a Muslim militant, Abu Islami, found to have checked into the five-star Oberoi/Trident hotel four days before the rest of the attackers landed in Mumbai by boat". Un repérage minutieux commencé... plusieurs mois avant ! "Azam and eight others in the team made a reconnaissance trip to Mumbai several months before the attacks, pretending to be Malaysian students. They rented an apartment at Colaba market, near one of their targets, the Nariman House". "The chief planner of the attacks also visited Mumbai a month before to take photographs and film strategic locations, including the hotel layouts". Repérage et dépôt d’armes ? Car d’où viennent-ils ces HK MP5.. ?? Hé bien du Pakistan, là encore, où ils sont fabriqués sous licence ! de la POF !!! la Pakistan Ordnance Factory !!! L’usine d’armement pakistanaise, une entreprise d’état ! Il ne doit pas être dur de le vérifier : suffit de noter les marques dessus... il doit bien y avoir POF de gravé dessus ! Pourquoi ne pas l’avoir révélé à la presse ? Pourquoi les autorités indiennes ne l’ont-elles pas fait ? Parce qu’elles disposent des mêmes modèles ? Pour mémoire, en effet, sachez aussi que c’est l’arme du RAID, en France... et celle aussi vue furtivement entre les mains des unités spéciales indiennes, arrivées fort tardivement en renfort pour une raison extravagante !
On est donc très loin d’une attaque suicidaire décidée à la va-vite au vu des armes utilisées : elle a été planifiée dans ces moindres détails, avec longs repérages préalables. Par des militaires et non par un obscur groupuscule islamiste. Des militaires, comme ceux disposés au sein de cette énorme base US de Tarbella installée au Pakistan même, et dont on vous a déjà parlé lors de l’attaque de l’hôtel Mariott. En vous rappelant ce qu’ils étaient censés y faire : "The Americans are helping with techniques on sharing satellite imagery and addressing Pakistani requests to buy equipment used to intercept the militants’ communications, a senior American officer said." Qu’on ne me dise pas après ça que l’on ignorait tout de cette attaque, ou que les autorités indiennes n’ont pas écouté les alarmes. "Approximately 20 kilometers from Islamabad lies Tarbella, the brigade headquarters of Pakistan’s Special Operation Task Force (SOTF). Recently, 300 American officials landed at this facility, with the official designation as a "training advisory group", according to documents seen by Asia Times Online," vous disait-on déjà. Un groupe d’entraînement... à quoi ? "Bref, à Tarbella se tramait et se trame toujours quelque chose, mais il est fort difficile de savoir quoi. Operations spéciales, ça veut bien dire ce que ça veut dire", vous disais-je à ce moment là. On comprend mieux pourquoi McCain, Gates et Rice ne souhaitaient pas qu’une mission internationale aille visiter le Pakistan : il aurait fallu en ce cas interdire l’accès à Tarbella, et penser à camoufler entre temps les stocks de RDX qui y sont déposés bien cachés au fond des constructions récentes ("The local airstrip has been upgraded to “war readiness” and underground shelters, bunkers and tunnels had been built, reports said.)... A Tarbella ou plus exactement à Asanpur, les soldats américains des Navy Seals croisent tous les jours les forces spéciales pakistanaises : "Tarbella houses the brigade headquarters of Pakistan’s Special Operations Task Force". Or, comme nous allons le voir dans notre prochain épisode, nos Forces Spéciales Pakistanaises ont laissé d’autres traces que les H&K, des traces bien plus voyantes encore. Ceci pour les téléphones et les armes découvertes : demain, nous vous décrirons d’autres éléments utilisés dans cette attaque qui la relient davantage encore à une armée qu’à un groupuscule islamiste. Une armée sinon deux (ou trois avec les USA), car de toute évidence, dans cet attentat terroriste, le spectre de l’homme jeté en prison par Hermant Karkare, Shrikant Purohit, plane ostensiblement. L’homme qui envoyait des SMS à tout va à ses amis de l’armée indienne, dont le major en retraite Ramesh Upadhyay, indiquant que les bombes au RDX avaient bien fonctionné dans les trains explosés de Bombay en 2006. Le même RDX que celui déposé dans les hôtels par les terroristes. De récentes dépêches fortifient cette conviction : les assaillants ont bénéficié de complicité en très haut lieu, au sein même de l’armée indienne, ce que la population qui manifeste dans les rues a bien compris. Le coup d’état n’est pas loin. Et cela, nous allons le vérifier dans les articles qui vont suivre, où nous apprendrons entre autre également que les drones, ça sert aussi parfois à effacer les mensonges.
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