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Accueil du site > Actualités > International > La France et le génocide rwandais

La France et le génocide rwandais

Il y a bien deux camps à propos du génocide rwandais de 1994, celui de la France éternelle et celui de la France coupable. Le problème c’est qu’en l’occurrence ce problème inverse les prises de position traditionnelles, puisque l’accusé n’est autre que François Mitterand.

En avril 1994 au Rwanda, 800.000 Tutsis (l’ethnie minoritaire mais traditionnellement dominante) sont massacrés par la populace hutu, largement excitée contre l’ennemi hérédi-taire par un clan extrémiste de la majorité au pouvoir du président hutu Habyarimana. Les forces rebelles à dominante tutsi déclenchent peu après une offensive générale et balayent le régime. C’est à ce moment que la France intervient (Opération Turquoise), officiellement dans un but humanitaire, en fait pour protéger ce qui reste du régime en déroute (un avion spécial ramène nombre de dignitaires à Paris) et tenter de maintenir quelque peu l’influence française en Afrique orientale.

Le massacre, le plus souvent perpétré à l’arme blanche, fait 800.000 morts en quelques jours, est un des actes les plus infâmes du siècle, dû non à la « folie des hommes » mais aux affres de Raisons d’État contradictoires, pour lesquelles les humains sont autant de pions et de victimes potentielles. Voilà pour la Vérité générale.

Les responsabilités

Quant aux responsabilités particulières, le clan du président Habyarimana – un clan que la France a soutenu en permanence – en porte le lourd fardeau. Celui d’avoir excité la population à la haine par la radio, les tracts,… et en « encadrant » les génocidaires, et avoir à de nombreuses reprises annoncé une grande purge qu’un événement allait déclen-cher.

Les Rwandais ont vu ce signal de déclenchement dans la mort du président Habyarimana, dont l’avion fut abattu par un missile le 6 avril 1994. La question revient donc depuis dix-huit ans bientôt : qui a abattu cet avion. Selon les uns (et c’est la thèse jusqu’ici défendue par la France) ce sont les rebelles qui ont tué le chef du clan ennemi pour préparer leur invasion et sont donc « coupables » du déclenchement du massacre. Selon les autres, ce sont les éléments durs du parti présidentiel qui se sont débarrassés de leur leader, parce qu’ils étaient mécontents des premiers accords que ce dernier venait de signer avec les rebelles à Arusha.

La question se focalise sur un événement précis

Une première enquête diligentée par le juge Bruguière pour le compte de la justice française a conforté la thèse de la responsabilité des rebelles, en établissant que le missile avait été tiré du camp de Kagamé. Une nouvelle « enquête judiciaire menée par le juge français Marc Trévidic sur ce crash, qui a marqué le début du génocide des Tutsi, vient de connaître un rebondissement peut-être décisif » (1) en établissant en janvier dernier que le missile a bien été tiré du camp présidentiel. Il reste donc à établir qui a tiré ce missile. Assurément pas n’importe qui : il ne s’agit pas d’une décharge de kalachnikov mais d’un missile sol-air ! Ne ménageant pas la France, la journaliste belge Colette Braekman an-nonçait dans Le Soir (Bruxelles) : « on peut s’attendre à de prochaines révélations sur de possibles infiltrations de combattants du FPR [rebelles tutsi] à l’intérieur même du camp Kanombe [camp présidentiel hutu] ». Alors que depuis plusieurs années déjà, certains doigts vengeurs se pointent et désignent des soldats français revêtus d’uniformes belges (2).

Dix-huit ans plus tard, ce point crucial n’est pas éclairci.

Pourquoi Le Monde, souvent proche du Quai d’Orsay, revient-il sur cette question ? C’est que la « mauvaise foi » a fini par fâcher la France avec une bonne partie du continent africain. Depuis deux ou trois ans le gouvernement Sarkozy tente de se rapprocher du régime de Kagamé, ou du moins d’en apaiser les rancœurs.

Pourquoi la presse française dans son ensemble n’y réserve-t-elle pas le moindre entrefilet ? Les partisans de la France éternelle sont classiquement à droite, peu portés à critiquer la politique étrangère du pays en principe centrée sur les Droits de l’Homme. Quant à la presse de gauche, son silence est clair : remuer ce problème, ce n’est pas mettre en cause le néocolonialisme français mis en œuvre par la droite, c’est s’interroger sur les actes de celui qui mettait directement en œuvre la politique africaine française, domaine réservé d’un socialiste, le président… François Mitterand ! Le silence arrange tout le monde.

MALTAGLIATI

(1) Christophe Avad et Philippe Bernard, « La plaie vive du génocide rwandais », Le Monde du 9 février 2012.
(2) Ce qui expliquerait en même temps pourquoi les dix soldats belges affectés à la protection d’Habyarimana ont été massacrés juste après le crash.
 


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19 réactions à cet article    


  • Soi Même 11 février 2012 13:48

    Merci de rappeler c’est épisode peu glorieux de notre grande histoire extra-territorial. Il y a plusieurs zones d’ombres dans cette affaire, qui a fait quoi. La France ?, la Belgique ?, le Vatican ?

    Et en autre cette histoire de ces machettes livrez par avion ?
    L’ Opération Licorne ?
    Le drôle de rapport parlementaire qui blanchi la France de toute implication ?

    http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/rwanda/r1271.asp

    http://www.genocidemadeinfrance.com/

    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-08-06-Rwanda

    Nous nous retrouvons toujours les contradictions devant l’ Histoire, l’Histoire Officieuse des Grands et l’Histoire Officiel des petits.


    • gordon71 gordon71 11 février 2012 13:54

      lui est tout sauf silencieux....


      mais beaucoup aimeraient le faire taire



      • Annie 11 février 2012 15:36

        Ce qu’il dit n’est pas très différent que ce que disait Péan. La théorie d’un complot est difficilement tenable, car en avril 1994, il y avait déjà plus d’un million de personnes déplacées au Rwanda par les affrontements entre les forces gouvernementales et le RPF. Des zones entières comme le Nord Est était entièrement aux mains du RPF. La théorie du complot a été bâtie sur l’existence de quelques listes, et la volonté d’impliquer certaines parties dans ces massacres.
        Sinon, il est difficile de connaître le nombre de victimes, entre 800.000 et 1.2 million. Et s’il y a eu sans équivoque un génocide , il y a eu aussi un « politicide » qui a décimé toute la classe politique hutue qui était disposée au partage du pouvoir avec les Tutsis. Ces hutus n’ont jamais été comptés.
        Il est très difficile de savoir quel a été le rôle de Kagame dans ces massacre. Le RPF était très présent à Kigali en 1994 et dans de nombreuses régions du pays, et les armes avaient afflué de l’Ouganda pendant au moins une année. Pourquoi attendre 24 jours avant d’intervenir ?


      • VICTOR LAZLO VICTOR LAZLO 11 février 2012 18:43

        Bonjour Annie,


        Vous posez une des principales questions : pourquoi 24 jours ?
        Parce que sans doute il fallait la caution de l’ONU, et de facto des USA et du RU. 
        Et là il y a un soupçon sur les motivations de ces pays....

        Je ne connais pas trop Lugan qui a une réputation de droite. Par contre j’apprécie le travail de Pean (dont toutes les théses et révelations se sont révélees justes au fil des années : pas de mystére, c’est un bosseur, un intégre- même si on peut lui reprocher des erreurs factuelles ) et de S. Smith qui a montré beaucoup de courage et de sincérité face aux attaques misérables dont il a été la cible, comme Pean , d’ailleurs. 



      • Annie 11 février 2012 21:10

        Péan a émis deux thèses là-dessus et personnellement je ne sais pas laquelle est la bonne. Il serait facile de faire un monstre de Kagame, mais je pense qu’il a voulu « profiter » des massacres, sans réaliser l’ampleur qu’ils prendraient, pour prendre le pouvoir qu’il convoitait depuis si longtemps. MSF a réalisé un travail important il y a quelques années, qui a été de réunir tous les témoignages de l’époque, notamment de l’après génocide et de ce qui s’est passé dans les forêts de l’ancien Zaïre où le RPF a massacré des millions de Hutus, (certainement plus de 4 millions), dont des génocidaires mais la majorité était des femmes, des enfants, des personnes âgées. Les satellites américains ont identifié ces populations qui ont du jour au lendemain disparu du radar. Je digresse.

        Plus le temps passe, et plus il est difficile de retrouver des témoins de l’époque. Péan a accompli un travail d’investigation fantastique, et comme lui, ma motivation principale n’est pas de savoir si la France a été impliquée ou non dans cette affaire, mais de connaître enfin la vérité, parce que j’étais au Rwanda en 93 et 94 (que j’ai quitté quelques jours avant le début des massacres) et que la version officielle ne colle absolument avec mes souvenirs.


      • riorim riorim 11 février 2012 18:49

        Le rapport de Human Right Watch a été l’oeuvre d’Alison Desforges

        Malheureusement, cette femme qui aura passé tant d’années à rechercher la vérité est morte dans le crash d’un avion de ligne à Toronto le 12 février 2009.

        Dans le même avion se trouvait une autre militante, d’une toute autre cause :

        Aussi à bord de l’avion, Beverly Eckert, la veuve de Sean Rooney, mort dans les attentats au World Trade Center, le 11 septembre 2001. Mme  Eckert se rendait à Buffalo, la ville natale de son mari, pour commémorer ce qui aurait été son 58e anniversaire.

        "En 2003, Beverly Eckert avait refusé l’indemnité de 1,8 millions de dollars que lui proposait le gouvernement en échange de l’abandon de toute poursuite (« Mon silence ne peut pas être acheté »). Elle était devenue membre du « 9/11 Family Steering Committee », un mouvement de familles de victimes du 11 Septembre (dont faisaient partie les « Jersey Girls »), qui avait réclamé et obtenu la création en 2004 de la Commission d’enquête sur le 11/9, malgré la résistance de l’administration Bush (1).

        "Beverly avait suivi de près le travail de la Commission sur le 11/9 en tant qu’observatrice et, plus tard, avait fortement critiqué son rapport final (2) :

        Les familles des victimes du 11 Septembre sont furieuses de ce qu’elles appellent les manquements de la Commission sur le 9/11 à enquêter sur un désastre qui a coûté la vie à 2700 personnes. « Aujourd’hui c’était de la blague, » a dit Beverly Eckert, veuve, en parlant de la deuxième journée d’audience où on a vu un paquet bien emballé présenté par les officiels de la ville sur les attentats du World Trade Center.
        (Article dans le New York Post « Kin Fury Boils Ovrer » le 20 avril 2004)

        "Depuis, sans être pour autant membre du Mouvement pour la Vérité sur le 11/9, elle n’avait cessé de faire ses propres recherches sur les attentats et de réclamer justice pour les familles de victimes. C’est au titre de représentante de ces familles qu’elle avait été reçue par Obama la semaine dernière. « Elle était devenue une infatigable porte-parole de ces familles dont les vies ont changé à tout jamais un jour de septembre », a déclaré le président lors d’un discours à la Maison-Blanche. « Je prie pour que sa famille trouve paix et réconfort dans les jours difficiles qui s’annoncent » (article Reopen de Février 2009)

         C’est curieux cette coïncidence : deux militantes fortement impliquées dans deux affaires très dérengeantes...

         Victimes d’une défaillance climatique imprévisible (? ??)


      • Gaétan Sebudandi 12 février 2012 18:55

        Bleuton Laurie a sans doute raison d’évoquer le « suicidé » de l’Elysée au lendemain du crash de l’avion présidentiel à Kigali. Les dernières paroles que l’on prête à Francois de Grossouvre, à propos du Rwanda, auraient dû, me semble-t-il, stimuler la curiosité des journalistes et des enquêteurs de l’Hexagone. D’autant plus que l’un de ses proches et confident, l’ex-gendarme de l’Elysée, Paul Barril, se trouvait précisément en mission secrète au Rwanda, au moment de l’attentat contre Habyarimana.

        La thèse des enquêtes Bruguière, Péan et Ruzibiza, qui se corroborent mutuellement, désigne comme lieu de tir des missiles la ferme de Masaka. Malheureusement, aucun de ces 3 enquêteurs ne se trouvait sur place pour vérifier la compatibilité de sa théorie avec la topographie des lieux de l’attentat.

        Les conclusions de l’expertise commanditée par les juges Trévidic et Poux ont en tout cas l’avantage de coincider avec les témoignages d’officiers belges et francais, présents au camp de Kanombe, le soir même de l’attentat contre le Facon 50 du président Habyarimana. L’expertise balistique et acoustique établit que le départ des missiles devait se situer à moins d’un kilomètre de leurs résidences. C’est-à-dire à l’intérieur du domaine militaire des troupes d’élite des FAR, les forces armées rwandaises du régime Habyarimana. 

        Gaétan Sebudandi


      • jidejeandominique jidejeandominique 11 février 2012 17:47

        Article creux, sans intérêt. Je me demande comment les modérateurs ont pu le laisser passer.


        • VICTOR LAZLO VICTOR LAZLO 11 février 2012 17:49

          Bonjour,


          Il y eu beaucoup de manips dans l’affaire Rwandaise.
          Et beaucoup de faits occultés. Entre autres :
          -les génocides perpétrés par les Tutsis contre les Hutus dans le Burundi voisin du Rwanda : http://www.burundi-agnews.org/genocide.htm
          -les crimes commis par le FPR de Kagame aprés sa prise du pouvoir à Kigali , qui démontrent que son action s’inscrit dans un plan général : http://www.france-rwanda.info/article-paul-kagame-accuse-de-genocide-contre-les-hutu-afp-56009244.html

          Et beaucoup d’autres, qui ressortent de la simple logique :
          - par exemple comment un simple mouvement de partisans aurait pu renverser une armée constituée sans l’appui de la population constituée à 90% de Hutus ?
          par ailleurs si la France était vraiment impliquée, pourquoi n’aurait elle pas fait intervenir son aviation, entre autres, contre le FPR ? pour mémoire : la France avait suffisament de matériel sur place (en Afrique) pour stopper l’avance du FPR pour quelques années.
          Le génocide anti Tutsi s’est effectué pour l’essentiel à coups de machettes. S’il y avait vraiment un plan, pourquoi ne pas avoir utilisé du matériel plus perfectionné ? Pour mémoire les Tutsis de Kagame ont génocidé plus de 2 millions de Hutus en RDC avec des équipements dernier cri trés discret, le tout avec une intelligence médiatique remarquable : http://www.rfi.fr/afrique/20101001-rapport-rdc-onu-prononce-prudemment-le-mot-genocide

          Je ne suis pas un spécialiste du Droit, mais je trouve singulier de remettre en cause les conclusions de Bruguiére en allant chercher des « preuves » dans un pays qui est « sous contrôle » du pouvoir de Kagame...qu’accusait justement le dit Bruguiére. De toute façon les conclusions de Trevidic sont loin d’être « définitives » http://www.marianne2.fr/Rwanda-le-rapport-Trevidic-ne-clot-pas-le-dossier_a214378.html .

          Quant au rôle de la France , il illustre bien le désordre mental qui régne dans ce pays depuis 30 ans.
          Nous n’avions, logiquement, pas à intervenir au Rwanda. « Emeraude » a sans doute été lancé avec les meilleures intentions (sauver les populations, créer des ponts humanitaires, etc...) mais nous n’avions ni crédibilité (nous soutenions le régime en place depuis longtemps- régime qui avait entamé des démarches démocratiques et réconciliatrices -Arusha) ni même possibilité de sortir les mains propres d’une telle horreur. 
          Pour simplifier si la France n’intervenait pas, elle avait tort. Et dans le cas contraire aussi.



           



          • Annie 11 février 2012 18:35

            Ces remarques sont toutes très judicieuses. Il ne faut pas oublier non plus que le conseil de sécurité de l’ONU n’a pas renouvelé sous la pression de Kagame le mandat de Carla del Ponte après qu’elle ait annoncé qu’elle allait poursuivre des personnalités du RPF et décidé d’ouvrir une enquête officielle. Il subsiste tellement de zones d’ombre.


          • chuppa 11 février 2012 18:50

            sombre histoire à tout pt de vue. Sans oublier les 10 paras belges massacrés après avoir été lachés par le commandement ONU Lieutenant Général Dallaire devenu sénateur au Canada . Comme quoi la lacheté conduit aussi au pouvoir.


            • Serviteur Serviteur 11 février 2012 19:20

              Je me demande souvent (non faut pas déconner je m’en fiche royalement) comment on peut se poser la question de la responsabilité française.

              Parce que sauf erreur de ma part :

              -les rwandais se sont majoritairement entretués à l’arme blanche, à l’ancienne sans utiliser les armes modernes que notre beau pays vend partout sur la planète.
              => responsabilité dans la préparation matérielle des massacres= 0

              -ce n’était pas France 24 ou je ne sais quel média français qui a relayé ces appels au meurtre mais une radio nationale.
              => responsabilité dans la préparation psychologique des massacres= 0

              -l’armée française était absente du terrain
              => responsabilité morale pour non intervention (en violation de la souveraineté nationale rwandaise mais bon on est pas des bêtes)= 0

              Conclusion:0+0 = la tête à toto

               [ !!! Si vous n’aimez pas l’humour qui grince vous devriez arrêter ici votre lecture !!!]

              Je trouve particulièrement savoureux que lorsque les rwandais prennent sur eux de massacrer leur compatriotes, en toute indépendance nationale, et j’ai envie de dire par leur propre moyens rudimentaires mais efficaces qu’il se trouve des gens pour pointer du doigt l’homme blanc qui est forcément responsable de tous les malheurs de l’Afrique (ok pour une bonne partie mais faut pas pousser mémé dans les orties)

              J’aimerais vraiment qu’on arrête avec ce racisme infantilisant et qu’enfin on puisse dire que les rwandais sont des hommes comme les autres, capables de massacrer leur voisin à l’arme blanche et plus généralement de s’entretuer gaiement tout comme l’on a pu le faire en Europe pour des raisons toutes aussi stupides (France : coucou la Saint Barthélémy ou la Michelade => bon ok on change un peu d’échelle mais z’avaient pas la radio à l’époque ; sinon pour un truc un poil plus comparable numériquement parlant on peut jeter un coup d’oeil du coté de la Vendée).


              • Soi Même 11 février 2012 21:14

                Salut joeletaxis, t’es repérable avec ton cynismes.

                < Conclusion:0+0 = la tête à toto >


              • Serviteur Serviteur 12 février 2012 00:06

                Euh non je ne suis pas joelmachin,

                Je ne participe plus que tres rarement aux discussions journalière de l’agora (j’ai dû cesser de participer régulièrement à l’époque ou le troll Lerma commençait à se fatiguer si ça vous donne une idée) mais de temps à autre quand je m’ennuie ou que le sujet m’amuse, je ponds un commentaire qui mets les pieds dans le plat .

                Cordialement,

                Serviteur


              • ali8 11 février 2012 21:22

                il suffit de remplacer Tutsi par Musulmans et vous avez la vision du futur en France et les propos de presque tous les candidats le confirme


                • jef88 jef88 11 février 2012 21:28

                  Cette histoire est pourrie !
                  Comment expliquer qu’une ethnie de 2.500.000 personnes environ et qui perd 800.000 membres,
                   chasse une autre ethnie du pouvoir (celle des massacreurs) en quelque mois.

                  Je me demande toujours à qui le crime profite ???
                  Et j’ai l’impression d’être seul à me poser des questions !!!


                  • MUSAVULI MUSAVULI 11 février 2012 22:14

                    Bonjour l’auteur,
                    C’est un article qui a le mérite de la clarté et qui se limite à rappeler le drame rwandais sans se risquer sur une quelconque « nouvelle révélation ». Un choix tout à fait responsable car la vérité est qu’on ne saura jamais, dans le détail, ce qui s’est réellement passé au Rwanda. Tout ce qu’on est en mesure d’affirmer est que :
                    - des centaines de milliers de Tutsis ont été massacrés par le régime hutu, ce qui a justifié la qualification de « génocide ».
                    - des centaines de milliers de Hutus ont été massacrés par les combattants du FPR de l’actuel Président Paul Kagamé aussi bien au Rwanda qu’au Congo. Ces crimes n’ont jamais pu être qualifiés de génocide à cause des protestations de l’actuel régime au pouvoir à Kigali.
                    - La France s’est fait avoir pour avoir sous-estimé le Rwanda, petit pays, mais sans doute un des pays les plus « politisés » de la planète. Mensonges, manipulations, peaux de banane, assassinats,... rien de tout ce qui se dit du Rwanda et de tout ce qui s’y fait n’est à prendre au premier degré. Il y a toujours un hic et de nombreux Occidentaux, diplomates et chercheurs, l’ont appris à leurs dépends.
                    - L’actuel régime ayant refusé de démocratiser le pays, installant la dictature sans doute la plus sanguinaire du Continent (6 millions de morts au Congo), on est à peu près certain que l’alternance politique au Rwanda ne se fera qu’au coup de canon. Pour le malheur du peuple rwandais, les conditions sont réunies pour que l’histoire se répète, leur régime ayant fait trop de victimes innocentes (civils congolais massacrés par centaines de milliers, Hutus rwandais exterminés, Français humiliés,...). Même Israël, bénéficiant de l’excuse de la Shoah, ne s’est jamais laissée aller à des cruautés d’une telle ampleur.


                    • Gaétan Sebudandi 15 février 2012 10:12

                      Bonjour Musavuli,

                      Votre réaction à l’article de Maltagliati accuse un certain nombre de trous de mémoire pour être tout à fait crédible. Vous semblez mettre à crédit du régime de Kagame quelque 6 millions de morts en RDC. Est-ce à dire que le régime de Kabila, père et fils, n’aurait pas de sang sur les mains ?

                      Pourtant dans ce pays les affrontements interethniques ont ensanglanté les provinces du Katanga, du Kasai, du Kivu, et j’en passe, bien avant l’arrivée du FPR au pouvoir au Rwanda. Par quel coup de baguette magique les populations antagonistes de ce vaste pays auraient-elles perdu le goût des règlements de comptes à répétition ? 

                      Par ailleurs, les troupes rwandaises ont évacué depuis 2002 les territoires de l’Est de la RDC qu’elles avaient occupés, à la suite des massacres systématiques pratiqués par les alliés du pouvoir à Kinshasa contre les populations rwandophones du Nord et du Sud-Kivu. Malheureusement, depuis lors les ex-alliés de Kabila, les FDLR, n’ont jamais cessé les massacres et les exactions les plus horribles contre les populations civiles dans les 2 provinces congolaises. A votre avis, les auteurs de ces horreurs seraient-ils en service commandé par le régime de Kigali ? Ou alors leurs victimes congolaises n’ont-elles aucun droit à votre commisération ?


                    • davidov 22 février 2012 19:36

                      réactions à ce commentaire :

                      - le génocide des tutsi rwandais (des hutus modérés ont été tués, mais pas pour le crime d’être né) est un fait historique reconnu par l’ensemble de la communauté internationale, y compris la France. la messe a été dite. Le reste est du négationnisme. Que le FPR ait commis des massacres avant pendant et après le génocide, et au Congo, cela ne minore pas le génocide.

                      - le chiffre de 4 millions de morts en RDC est fantaisiste. Il provient d’un rapport de l’ONG US IRC, qui à partir d’un faible échantillon de population (1000 personnes) de l’Est du pays (le plus touché par le conflit) conclut que la surmortalité de 1998 à 2000 due aux conséquences du conflit est de 1,4 millions. Chiffre doublé pour toute la durée de la guerre (1998-2004) et repris par la propagande de Kinshasa qui en fait des morts au combat tués par les ennemis (Rwanda et Ouganda, sans oublier le Burundi). Or une étude de démographes de l’ADRASS (voir sur leur site) commanditée par l’UE dans le cadre des élections de 2006, conclut à une surmortalité en RDC de tout le conflit à moins de 200 000 morts (ce qui est déjà énorme) due moins aux conséquences du conflit que la descente au enfers sous le régime de Mobutu (l’espérance de vie chute à partir de 1976 de dix ans, de 52 à 42 ans en 2005). Etude totalement ignorée par cieux qui reprennent en boucle le chiffre magique...

                      - l’attentat du 6 avril : le rapport des experts du juge Trévidic met en lumière une thèse trop vite écartée par Bruguière. La décision prochaine du juge confirmera la nouvelle orientation de l’instruction. : la,piste des extrémistes hutu, du complot de l’Akazu pour prendre le pouvoir (le coup d’Etat du 6-8 avril, avec l’assassinat des hutu modérés du gouvernement de transition) et lancer le génocide planifié.

                      - la thèse Bruguière (voir l’ordonnance de soit communiqué) repose sur trois pilier : 
                      - une interprétation politique « osée » : Kagame plus que jamais résolu à prendre le pouvoir par la force ( minorité oblige) ne peut pour parvenir à ses buts qu’éliminer Habyarimana en connaissance de cause : l’élimination des tutsi de l’intérieur dont il se méfie et qu’il sacrifie ;
                      - des témoignages d’ex-FAR ou de repentis du FPR (dont le principal, Ruzibiza, ne fera que se démentir pour finir par avouer au juge Trévidic qu’il n’était pas à Kigali le 6 avril, et donc qu’il n’est pas un témoin direct) ;
                      - l’arme du crime : les missiles « ougandais ». La mission Quilès en 1998 (p ; 249, si ma mémoire est bonne) avait pourtant conclu avec les mêmes éléments que Bruguière que l’on était en présence d’une manipulation.
                      Le juge Trévidic, qui lui s’est rendu au Rwanda, a décidé en décembre dernier de lever les mandats d’arrêt après la mise en examen obligée (mais il avait le choix entre contrôle judiciaire, mandat de dépôt...), faute d’éléments de preuve pour soutenir la thèse Bruguière.

                      Mais l’intox se poursuit, le discours négationniste, en perte de vitesse reprend ad nauséam les vieilles antiennes (dont les missiles mais plus la boite noire), ose faire le procès de l’indépendance du juge Trévidic, et jette le rapport mapping comme dernier voile à l’ignominie et aux véritables responsabilités du hutu power (une minorité qui au nom du « peuple » hutu a commis le crime des crimes) et de leurs complices, notamment français. 

                      Il est temps que cette nouvelle affaire Dreyfus soit mise sur la place publique. 
                       

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