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Le Canada en crise - « C’est la faute aux séparatistes du Québec ! »

Le président de la France, Nicolas Sarkozy, a dévoilé à Douai son plan de relance de l’économie pour contrer la crise qui s’installe et le chômage qui est en hausse. Ce plan ne sera pas sans conséquences : 15,5 milliards d’euros de dépenses supplémentaires en 2009 portant ainsi le déficit public de la France à près de 4 points de PIB l’an prochain.

Au Canada, le parlement est en crise. Il vaudrait mieux dire que le parti conservateur, au pouvoir, est en crise. Je n’ose imaginer un seul instant les conséquences si la population lui avait accordé sa confiance en élisant son chef à la tête d’un gouvernement majoritaire. Pendant que la France planche sur un plan de relance de l’économie, le premier ministre Stephen Harper, élu à la tête d’un gouvernement minoritaire, n’a pas saisi la leçon que lui a administrée la population canadienne. Il n’en fait qu’à sa tête.

Dans un énoncé économique d’une incroyable faiblesse, le premier ministre canadien ne trouve rien de moins que de priver les trois partis d’opposition des remboursements de l’État pour les dépenses encourues lors des toutes dernières élections, de priver la Fonction publique fédérale de son droit de grève, de geler les salaires et de reporter l’équité salariale des fonctionnaires jusqu’en 2011. Le document conservateur ne comportait aucune mesure de stimulation de l’économie ou d’aide aux secteurs en difficulté. Au contraire. L’approche conservatrice est simple : pour éviter un déficit, il sabre les programmes, restreint ses dépenses et vise une épargne de 4,3 milliards de dollars.

Cette décision du gouvernement conservateur minoritaire n’a fait l’objet d’aucune consultation et est contraire aux accords du G20, réuni à Washington, il y a deux semaines, qui prêchaient pour la mise en place d’un plan mondial de stimulation massive de l’économie. Le Canada était présent à Washington et avait voté en faveur de cette mesure exceptionnelle qui incluait entre autre de dépenser immédiatement jusqu’à 2 % du revenu annuel pour stimuler l’économie.

Le Parti libéral du Canada (PLC), le Parti néodémocrate (NPD) et le Bloc québécois (BQ) ont, avec raison, reproché à Stephen Harper et à son cabinet d’avoir proposé un énoncé à caractère partisan qui est rapidement apparu comme étant scandaleux dans les circonstances.

Le Devoir écrit : « Si le Bloc n’avait pas empêché le Parti conservateur de former un gouvernement majoritaire le 14 octobre, les mesures ahurissantes que James Flaherty a annoncées dans son énoncé économique de la semaine dernière auraient eu force de loi. Les dommages causés à la société canadienne auraient pu être incalculables ».

L’Opposition décide dès lors de former une alliance circonstancielle pour renverser le gouvernement de Stephen Harper et pour prendre le pouvoir en main. Elle entend présenter devant la Chambre des communes la motion de défiance suivante : « Que, devant l’échec des conservateurs de reconnaître la gravité de la situation économique et, notamment l’échec de présenter un plan crédible pour stimuler l’économie canadienne et aider les travailleurs et les entreprises des secteurs les plus durement touchés comme ceux de la fabrication, de l’automobile et des forêts, la Chambre a perdu confiance dans le gouvernement et est d’avis qu’un nouveau gouvernement viable peut être formé au sein de la Chambre des communes actuelle ».

Rien n’est plus déplaisant aux yeux de plusieurs observateurs que d’envisager un Stéphane Dion, chef démissionnaire du Parti libéral du Canada, occupant la fonction de Premier ministre du Canada. Rien n’est plus déplaisant pour le ROC (reste du Canada) que d’envisager la possibilité que la balance du pouvoir soit entre les mains d’un parti séparatiste et québécois de surcroît.

Le Bloc pouvait-il exiger des libéraux qu’ils choisissent un autre chef que Stéphane Dion, le politicien le plus impopulaire du pays, qui vient tout juste de mener son parti à la pire défaite de son histoire ? Les trois aspirants à la direction du Parti libéral du Canada, Dominic LeBlanc, Michael Ignatieff et Bob Rae, ont salué cette décision de façon unanime. La population canadienne jugera aux prochaines élections cette décision du Parti libéral de ne pouvoir, dans les circonstances, proposer un chef qui soit à la mesure des attentes des électeurs, qu’ils soient de l’Ouest ou du Québec.

Le Bloc québécois ne sera pas représenté au sein de l’équipe ministérielle de la coalition. Jusqu’au 30 juin 2010, le Bloc s’engage à ne pas déposer de motion de défiance et à ne pas appuyer celles qu’une opposition conservatrice pourrait présenter. Élus selon les mêmes règles, les députés bloquistes (BQ) ont la même légitimité que les députés conservateurs. Beaucoup de choses ont été dites sur cette nouvelle alliance circonstancielle.

« Notre régime politique est un régime parlementaire, et non un régime présidentiel  », rappelle Bernard Descôteaux, du Devoir. Pour ma part, j’incline à penser que le putsch vient de Stephen Harper qui a tenté, sous le fallacieux prétexte de redressement de la situation économique, d’imposer un agenda de droite, malgré le rejet de la population canadienne. Une convention, régissant les règles parlementaires de type britannique, stipule que : « Si un Cabinet est battu à la Chambre des communes par suite d’une motion de censure ou de défiance, il doit soit démissionner, auquel cas le gouverneur général demandera au chef de l’opposition de former un nouveau Cabinet, soit demander la dissolution du Parlement, c’est-à-dire la tenue d’élections  ».

Celui qui a le plus à craindre de la présente alliance circonstancielle est Stephen Harper lui-même. S’il devait être vraiment chassé du pouvoir, comme un malotru, en raison d’un vote de défiance, le parti conservateur ne lui pardonnera pas ses bévues et son caractère fantasque. La sérénité bien artificielle du PC replongera rapidement dans les abîmes des années 1960 et des luttes de pouvoir internes. Harper l’aura bien cherché.

Les conservateurs ont beau se draper dans les principes de la démocratie, cette tentative de putsch à l’égard du parlement en imposant un déni du droit de grève des fonctionnaires et en éliminant le remboursement des partis politiques illustre ce qu’aurait pu être un gouvernement majoritaire conservateur. James Moore, ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles (PCC), devrait s’imposer un examen avant de clamer haut et fort que les séparatistes veulent prendre le bureau du premier ministre.

Stephen Harper est un homme froid et calculateur. Sa rancune est tenace. Le Québec lui a fait perdre la majorité parlementaire en élisant 50 députés bloquistes (souverainistes) à la Chambre des communes. Stephen Harper ne sent aucun besoin de s’excuser pour ses bourdes puisqu’il a l’intime conviction de ne commettre aucune erreur. L’erreur, c’est les autres.

Stephen Harper a usé de tous les recours pour se soustraire à la tenue d’un vote de défiance. Il a tenté de retrancher, de son énoncé économique, les parties qui déplaisaient à l’opposition, laquelle a refusé de céder à son plan de match initial. Face à cet échec, Harper a annoncé qu’il reportait d’une semaine le vote sur la motion de défiance de l’opposition. L’objectif d’Harper était, bien évidemment, de tout mettre en œuvre pour que l’opposition ne puisse présenter en Chambre sa motion de défiance.

Car, faut-il le rappeler, une règle parlementaire, dans le système parlementaire britannique, stipule que : « La personne choisie (pour être premier ministre) doit être disposée à former un gouvernement et à s’efforcer de gagner la confiance de la Chambre des communes ». Stephen Harper a, deux mois à peine après avoir été réélu, échoué à obtenir ce lien de confiance. Pour éviter de légitimer la mise en place d’un nouveau gouvernement formé de cette alliance circonstancielle de l’opposition, Stephen Harper devait, à tout prix, contourner cette règle.

Parallèlement à ces manœuvres de diversion, Stephen Harper prend à témoin la population canadienne pour dénoncer les complots de l’opposition qui ne visent rien de moins que de renverser le gouvernement. « Pendant qu’on travaille sur l’économie, l’opposition travaille sur une entente en coulisses pour renverser les résultats des dernières élections sans le consentement des électeurs. Ils veulent s’accaparer le pouvoir, pas le gagner. Ils veulent mettre en place un gouvernement dirigé par un parti qui a reçu sa plus petite part des suffrages depuis la Confédération. Ils veulent mettre en place un premier ministre, le premier ministre Dion, qui a été rejeté par les électeurs il y a seulement six semaines », a affirmé M. Harper.

Les stratèges conservateurs ont conçu, pour parvenir à leurs fins, une campagne de communication fondée sur un « Québec Bashing ». Les vilains séparatistes veulent la destruction du pays et les partis d’opposition, libéraux et néodémocrates, font des alliances avec ces derniers. Selon Stephen Harper : « Si le chef du Parti libéral croit en ce pays, il doit prendre ses distances de ce document et admettre qu’il s’agit de la pire erreur que le Parti libéral ait jamais faite de son histoire ». Harper n’a pas hésité à affirmer, en anglais, que les libéraux trahissaient les électeurs et les « intérêts du pays » en s’alliant aux « séparatistes ».

Ce à quoi a répondu Stéphane Dion : « Le gouvernement fédéral a le devoir d’agir et d’aider les Canadiens à traverser ces temps difficiles. Stephen Harper refuse toujours de proposer des mesures pour stimuler l’économie canadienne. Le mini-budget qu’il a présenté la semaine dernière démontre que sa priorité est la partisannerie et le règlement de ses comptes idéologiques ».

Peu sensible aux objections nationales des syndicats, d’une partie de la population et de l’opposition, Stephen Harper s’est présenté devant la gouverneure générale du Canada, Michaël Jean. Après deux heures de discussion en tête à tête, et sans que son Excellence madame Jean ne veuille rencontrer l’opposition pour connaître son point de vue, elle accorde au premier ministre la prorogation de la présente session parlementaire jusqu’en janvier 2009. Comme le faisait observer un spécialiste en droit constitutionnel : « Ce chef d’État, dans le régime parlementaire britannique, règne mais ne gouverne pas  ».

Les travaux reprendront avec la présentation du budget le 26 janvier prochain. D’une crise financière, le Canada est en pleine crise d’unité nationale. Grâce aux bons soins de Stephen Harper. La diabolisation du Québec, dans l’Ouest du pays, ranimera de vieilles querelles et remettra au premier plan les velléités d’indépendance de la Vieille Province. Comme l’indique Daniel Lessard, de Radio-Canada : « cette stratégie [de Stephen Harper] donne l’impression que le mandat des députés du Bloc n’est pas aussi légitime que celui de leurs collègues des autres partis. Et elle oublie que Gilles Duceppe, sans sacrifier les intérêts du Québec, s’est toujours comporté de façon responsable au Parlement fédéral  ».

Le chef conservateur avait, en septembre dernier, déclenché des élections fondées « sur l’économie ». En prorogeant les travaux de la Chambre, Stephen Harper repousse de six semaines toute possibilité d’adopter un plan de relance de l’économie. Les dirigeants des trois principaux syndicats industriels du pays sont déçus. Ils jugent que cette décision équivaut à un abandon du pouvoir à un moment où les Canadiens ont le plus besoin d’un chef. « Les travailleurs n’ont maintenant plus de gouvernement à qui s’adresser, et nous ne pouvons attendre jusqu’à la fin du mois de janvier les mesures économiques qui permettront de stimuler les secteurs forestier, manufacturier, automobile et sidérurgique, entre autres, qui en ont désespérément besoin », ont affirmé les chefs syndicalistes.

L’avenir est plutôt sombre. Pour rallier le Canada anglais et sauver son gouvernement, Harper, l’Albertain, a, en rencontre de presse, exclu toute collaboration future avec le Bloc québécois, qui a pourtant remporté les deux tiers des sièges de la province aux dernières élections. Dans le cadre du prochain budget qui devrait être présenté en janvier 2009, il a invité l’opposition à travailler avec lui à la relance de l’économie tout en précisant que le Bloc québécois n’était pas visé par cette offre.

Le Premier ministre du Québec, Jean Charest, a rappelé que les députés bloquistes avaient été élus démocratiquement le 14 octobre dernier ; leur présence aux Communes est donc aussi « légitime » que celle des conservateurs, des libéraux ou des néodémocrates. « Je vis dans une société où on peut être fédéraliste, souverainiste. Les gens se respectent et la même chose devrait être vraie dans le Parlement fédéral. On n’a pas à faire un procès d’intention à quiconque parce qu’il défend une position ou une autre ».

 


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24 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 5 décembre 2008 11:42

    les élus du bloc canadien sont aussi pestiférés que l’étaient ceux du fn en France ou ne le sont ceux du Vlaams belang en Belgique ! les partis relayant la pensée unique préférent garder le pouvoir pour eux et eux seuls ......


    • Jo Kerozen 5 décembre 2008 13:20

      Très bon article, qui résume la situation et l’explique sans généralisation. Merci de faire partager cette vision au reste de la francophonie :)

      @le chat : c’est le bloc quebecois le pestiféré au Canada, et bientot au quebec ce seront les concervateurs ;) retour de baton.

      En effet, le Québec vote la semaine prochaine, et les concervateurs de l’ADQ, premier parti d’opposition aux dernieres elections, sont au plus bas dans les sondages. Quel sera l’impact d’une telle mesure d’obstruction de la démocratie sur le vote ?


      • LE CHAT LE CHAT 5 décembre 2008 13:30

        @jo KEROZEN

        c’est bien du parti indépendantiste que je parlais smiley stephane est il un cousin de Céline ?


      • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 5 décembre 2008 13:33

        Le chat Pour le reste du Canada, en effet, les députés du Bloq québécois (parti souverainiste) sont marqués au fer rouge. Jo Kerozen Au Québec, là où il y a élections, le parti libéral du Québec, mené par un ancien chef conservateur, Jean Charest, cherche à obtenir une majorité de députés. Il avait été élu au sein d’un gouvernement minoritaire. Les autres partis au Québec sont : le parti québécois (souverainiste) mené par Pauline Marois, l’Alliance démocratique (ADQ), mené par Mario Dumont et le Québec solidaire (petit parti de gauche mené par Françoise David et Amir Khadir). Pierre R.


        • non666 non666 5 décembre 2008 19:37

          Je me suis toujours posé cette question :

          Pourquoi distinguer le Quebec du reste du "Canada" ?
          C’est historiquement la meme chose non puisque la partie qui n’etait pas francophone s’appelle en fait la compagnie du lac Hudson ?

          Pourquoi ceder votre nom historqiue a ces "maudits anglais" ?

          Bon sinon, vous redevenez français quand vous voulez vous savez...


        • L'enfoiré L’enfoiré 5 décembre 2008 16:41

          Bonjour Pierre,

           

          Après les 7, voilà l’AV_antage...

          Plaisir de lire ce qui se passe de l’autre côté de l’atlantique.

          J’ai déjà dit que je m’instruisais par les radiosfrancophones de manière officielle.

          Je l’ai dit, je suis souvent étonné de l’intérêt des Québecois pour tout ce qui se passe en France.

          « geler les salaires, les remboursements, les dépenses » Fait-il si froid au Québec pour l’instant ?

          Le Canada jouerait-il cavalier seul dans la crise ?

          Quand celle-ci existe, il faut racler les fonds de tiroirs et parfois emprunter et faire des dettes.

          Stephen Harper, 1er ministre du Canada et chef du parti conservateur du Canada.

          Cumul de mandats, encore une fois. On connait cela chez nous aussi.

          « Parti séparatiste » encore une ressemblance. Stephan Dion inconnu pour moi.

          >>>Mais les opposants existent à un découpage en rondelles. L’Union fait toujours la force, chez nous.

           

          "Notre régime politique est un régime parlementaire, et non un régime présidentiel  "

           

           

          >>> N’est-ce pas aussi une partie du Commonwelth ou est-ce une réflexion du passé ?

          Refuser les mains et les dollars tendus pour relever le défit de la crise est une absurdité. Il doit y avoir quelque chose de plus fondamental, même si la revanche est un plat qui se mange froid. Que propose-t-il d’autre ?

           

           

          C’est quand il y a du brouillard qu’il faut avoir un maximum de processus anti-brouillard. smiley


          • L'enfoiré L’enfoiré 5 décembre 2008 16:43

             Toutes mes excuses pour les soulignés intempestifs.


          • Booz Booz 5 décembre 2008 18:11


            Encore une pleureuse québécoise qui prend en exemple la France alors que le Canada a un taux de chômage 2 fois moins élevé, des salaires au moins 25% supérieurs et que l’état fédéral dégagé des excédents budgétaires.






            • Cangivas 5 décembre 2008 19:45

              Ce que je ne comprends pas est que les Québécois, plus exactement les souverainistes, sont hostiles aux institutions britanniques et ne peuvent blairer même en peinture la Reine (pour ne pas dire leur Reine) d’Angleterre et sa représentante canadienne, et, pourtant, ils semblent se plaire dans le parlementarisme britannique en lui trouvant des charmes et avantages.
              Sauf erreur de ma part.

              La logique m’échappe. Le bon sens - contestation politique et idéologique oblige - serait d’honnir plus que tout ce système, de dénoncer plus que de raison son archaïsme (et les mauvais souvenir qu’il rappelle), de vouloir sa fin tout simplement.

              Sans aller jusqu’à vouloir planter la tête d’Elisabeth II au bout d’une pique, c’est un comportement curieux de la part de personnes qui viennent quand même d’un pays qui a vu défiler bon nombre de systèmes différents.
               


              • Véronique Anger-de Friberg Véronique Anger-de Friberg 5 décembre 2008 20:04

                Très intéressant décryptage de la crise parlementaire. Espérons effectivement que cette crise ne mutera pas en crise identitaire. Si on pouvait éviter le retour du Québec Bashing, ce serait vraiment formidable... Espérons également que la prorogation de l’Assemblée donnera le temps aux Libéraux de faire le ménage et de désigner un nouveau Chef, car il y a fort à parier que si la confiance est à nouveau refusée aux Conservateurs, Harper ne démissionnera pas -sauf si son parti l’y contraint- et préférera se jeter à nouveau dans l’arène en déclenchant des élections fédérales (lui qui voulait faire des économies avec les élections, il serait prêt à dépenser à nouveau 350 millions de $ pour essayer de conserver son pouvoir). Nous n’en sommes pas encore là, mais je ne vois pas comment la situation pourrait redevenir normale d’ici à janvier...


                • Booz Booz 5 décembre 2008 21:10



                  "de priver la Fonction publique fédérale de son droit de grève, de geler les salaires et de reporter l’équité salariale des fonctionnaires jusqu’en 2011."



                  Mon petit doigt me dit que tu dois être fonctionnaire !

                  Tu as de la chance d’avoir un 1er ministre plein de bon sens :

                  1/ Quand un pays connait des difficultés il est normal de faire attention aux dépenses.

                  2/ Il est aussi normal que les fonctionnaires n’aient pas le droit de grève. Une grève c’est un conflit entre un employé et son patron, et comme le patron d’un fonctionnaire c’est un gars élu par les citoyens donc en fin de compte le patron c’est les citoyens : Droit de grève des fonctionnaires = Tentative de coup d’état.


                  • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 5 décembre 2008 23:54

                    À tous


                    Désolé de mon retard à vous répondre. Décalage horaire oblige


                    Non666


                    Votre question est intéressante. N’étant pas historien, je me limiterai à vous dire que les québécois s’identifient plus au Québec qu’au Canada. Le Québec a mené, depuis des lustres, une lutte de tous les instants pour protéger ses acquis culturels et linguistiques. Le Québec a toujours fait bande à part dans la Confédération canadienne. Pour les générations à venir, je souhaite qu’il en soit toujours ainsi.


                    L’enfoiré


                    Nous avons souvent échangé sur la question. Bien évidemment, il existe des similitudes entre la Belgique et le Québec, entre la Suisse et le Canada (confédération oblige). Nous traversons une des crises les plus aiguës : d’économique au départ, elle a basculé dans un questionnement sur l’unité canadienne. Nous n’en finirons jamais entre le clivage géographique et linguistique.


                    Booz

                    Dois-je commenter ce qualificatif dont vous m’affublez si gratuitement ? Voilà plus de quarante ans que je me bats pour la préservation de ma langue, de mes droits et de mon appartenance culturelle. Le droit de grève dont il est question touche la Fonction publique fédérale dont les employés viennent tout juste de signer une entente avec le gouvernement. Et l’équité salariale touche des milliers de femmes dont le salaire est injustement plus bas que leurs homologues masculins. Je préfère m’appuyer sur un pays avec lequel j’ai le plus d’affinités qu’avec tout autre pays qui m’est totalement étranger.


                    Cangivas


                    Votre question est pertinente.
                    S’engager dans une réforme constitutionnelle est un exercice douloureux et le dernier (le rapatriement de la constitution) n’a pas su réconcilier l’ensemble des provinces puisque le Québec a refusé d’y adhérer. Le Québec est membre d’une confédération et pour en sortir, il lui faut atteindre le statut de pays souverain. Le Canada est non seulement une démocratie indépendante et souveraine, mais aussi un État fédéral constitué de 10 provinces largement autonomes et de trois territoires gérés par le gouvernement central. Change-t-on, lorsque la souveraineté nous fait défaut, un régime parlementaire ?


                    Véronique Anger-de-Friberg


                    Il est évident pour plusieurs canadiens que la fragilisation de cette alliance circonstancielle de l’opposition tient au fait que le Parti libéral du Canada n’a pas procédé à l’élection de son nouveau chef. Stéphane Dion ne fait pas l’unanimité. Loin de là. Il faudra voir maintenant si le fait de cadenasser le parlement refroidira les ardeurs des parlementaires ou si, au contraire, le Québec Bashing s’en trouvera amplifié.


                    Parpaillot


                    Merci de ces bons mots.


                    Pierre R. Chantelois





                    • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 6 décembre 2008 00:21

                      Booz


                      Votre deuxième message m’avait échappé. Je me rattrape. Vous ne semblez pas saisir l’ampleur des dégats de l’énoncé politique du gouvernement conservateur minoritaire. Mon statut de fonctionnaire ou non importe peu. Permettez-moi de vous citer un extrait d’un éditorial du quotidien La Presse, propriété de Monsieur Paul Desmarais, grand ami du président Sarkozy : «  Seul responsable de cette crise, le premier ministre Stephen Harper doit prendre l’initiative du compromis. Inclure dans l’énoncé économique de jeudi des mesures aussi controversées que l’abolition de la subvention aux partis politiques, la suspension du droit de grève des employés fédéraux et la fin du régime d’équité salariale constituait une gigantesque erreur de jugement ».


                      Pierre R.


                      • OmegaDG OmegaDG 6 décembre 2008 02:38

                        Merci Pierre, excellent article.

                        Cela cache-t-il un agenda réel de stratégie de la part du premier ministre canadien ? 

                        Curieux que la prorogation de votre parlement se situe 6 jours après la prise de pouvoir de Obama non ?

                        Cela permettra-t-il de reporter au pouvoir avec une majorité l’actuel premier ministre du Québec qui vient de ce même parti (les conservateurs) ?

                        Tout ceci semble sortir d’une affabulation et tellement irresponsable en regard de la crise mondiale actuelle. Votre banque centrale n’appartient pas au privé pourtant. (Nationalisé dans les années 30).
                        Rien à comprendre.
                        Vous signalez Desmarrais. De connivence avec les Rosthchild dans un investissement de la Banque Chinoise il y a 2 mois je crois avec vos fonds de pensions québécois. Tout cela est terriblement curieux.
                        Que font vos journalistes ? Votre télévision nationale ? (Radio-Canada)


                        • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 6 décembre 2008 04:41

                          OmegaDG


                          Tout incline à croire que Stephen Harper a été pris par surprise. Il se croyait au-dessus de tous les dangers, même avec un gouvernement minoritaire. Ses stratèges et lui ne pouvaient s’attendre à un coup de force de l’opposition, la croyant affaiblie. Il avait partiellement raison. Sauf qu’au point de départ, il se sentait suffisamment fort pour faire fi de toutes les préventions. Ce fut un coup d’état surprenant de la part de Harper. Il a tenté - dans un simple énoncé économique - de mettre en place les résolutions majeures de son congrès qui s’était déroulé à peine quelques semaines auparavant. La dernière année précédant le déclenchement des élections, Harper avait déjà laissé poindre son ultime arrogance en mettant au défi à maintes reprises l’opposition de défaire son gouvernement. Avec le déclenchement des élections et une opposition affaiblie, avant l’élection américaine, il a misé sur le fait qu’il pouvait décrocher une majorité parlementaire. Le Bloc québécois a fait la différence : au Québec les deux tiers de la députation appartiennent au Bloc québécois. Le Québec craignait par-dessus tout de lui donner un gouvernement majoritaire. Pour le parti libéral, les dernières élections ont été catastrophiques, enregistrant le pire score depuis un demi-siècle. Leur chef, Stéphane Dion, s’en est sorti profondément humilié et l’exigence d’une démission est rapidement venue des rangs de son parti.


                          Le seul plan qui a - je crois - gouverné Harper est celui d’imposer un agenda de droite. Harper a maintes fois tenté d’imposer ses mesures législatives qui ont été refusées par l’électorat canadien, notamment une plus grande sévérité des peines pour les délinquants et pour les jeunes contrevenants. Les syndicats canadiens sont furieux de son comportement des derniers jours : « Il a préféré confectionner de toute part une crise politique sans précédent pour assouvir une soif de vengeance envers les partis d’opposition à qui il a coupé les vivres en mettant fin au programme de subventions publiques, pour tenter de régner sans partage malgré sa minorité. Une soif de vengeance également envers les syndicats du Québec, qui ont appelé à battre le gouvernement Harper aux dernières élections. En gelant les salaires et en suspendant le droit de grève des fonctionnaires, en niant le droit des femmes de recourir aux tribunaux pour accéder à l’équité salariale, le gouvernement Harper est allé trop loin ».


                          Harper a toujours cru qu’il pouvait ignorer le Québec dans la mise en place de sa politique répressive à l’égard des jeunes contrevenants : sur les critiques que soulevait au Québec son plan face aux jeunes contrevenants, Harper les rejetait du revers de la main. Il se fiait au Canadien moyen plutôt qu’aux experts. « Il y a beaucoup de voix de monsieur et madame Tout-le-Monde, au Québec, qui savent que l’on doit avoir des politiques réalistes pour des situations graves, sérieuses, dangereuses, récidivistes ». Harper a plutôt mal digéré que le chef du Bloc québécois diabolise, lors de la dernière campagne électorale, ses mesures contre les jeunes contrevenants en déclarant : « L’éducation n’est pas une priorité pour Stephen Harper. Sa priorité, il nous l’a dit il y a quelque jours, c’est d’envoyer des enfants de 14 ans en prison ». Plus tard, le chef du Bloc québécois avait frappé fort en clamant tout haut : « C’est la façon républicaine, comme aux États-Unis : plus de gens dans les prisons, plus d’armes en circulation. Je ne veux pas vivre dans cette société-là  ». Monsieur Harper a persisté au cours de la campagne électorale : « Quand une personne s’engage dans la voie du meurtre, du viol, des combats, des tueries, rien de tout cela (l’environnement social) ne peut devenir une excuse ». La réforme proposée par le Parti conservateur était jugée contraire à la philosophie québécoise basée sur la réhabilitation plutôt que la répression. À l’exception du Québec, qui a enregistré une baisse de 4 %, la criminalité chez les jeunes a, en 2006, augmenté dans toutes les provinces. En 2003, le Québec avait pu se soustraire à l’obligation d’imposer une peine pour adulte aux jeunes de moins de 16 ans.


                          Stephen Harper fera tout pour imposer, malgré son statut minoritaire, un agenda de droite. S’il le faut, il déclenchera de nouvelles élections en février prochain, nonobstant le fait que la population canadienne rejette catégoriquement cette hypothèse. Entre temps, dans l’Ouest du pays, comme l’indique Le Devoir, un internaute, félicitant la décision de la gouverneure générale de suspendre les travaux aux Communes sur le site du Calgary Herald, a d’ailleurs pressé le premier ministre Stephen Harper de tenir un « référendum » sur la légitimité du Bloc en tant que parti fédéral. Un point de vue partagé par bien d’autres, surtout dans les fiefs conservateurs. Ce clavardeur se dit même prêt désormais à voter pour « exclure » le Québec du Canada.

                          Pierre R.





                          • OmegaDG OmegaDG 6 décembre 2008 06:46

                            Merci pour vos réponses Pierre.

                            Vous semblez rester dans l’annecdote cependant. Il y a une raison précise ?

                            La gouvernance d’un pays tel que le Canada se situe, à mon avis, au delà des apparences de vengance invividuelle, ne serait-ce envers un parti séparatiste. Pays de grandes richesses naturelles (hônte à Voltaire) les financiers américains ne laisseraient sûrement pas les coudées franches à un comportement puéril de la part de leur marionette en place.

                            Une enquête sur les dessous de cette affaire devraient vous préoccuper. Un regard sur Desmarais me parait approprié. Votre caisse de dépôt et de placement semble être le point de convergence de toute cette distraction temporaire provoquée.

                            Lisez donc ceci on y parle de la caisse de dépôts du Québec à tout hasard.

                            Have a good night.


                          • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 6 décembre 2008 08:08

                            OmegaDG

                            Rester au niveau de l’anecdote. Vos questions, toutes pertinentes qu’elles soient, mériteraient une véritable enquête smiley

                            Robin Philpot vient de publier un dossier complet sur les Desmarais : DERRIERE L’ETAT DESMARAIS : POWER


                            Le bouquin a eu un retentissement considérable au Québec. Nous savons pertinemment que la famille Desmarais jouit d’une influence considérable auprès des gouvernements. Dans les événements qui nous préoccupent, il s’agit strictement d’un débat et des procédures parlementaires. Je n’ai ni les moyens, vous en conviendrez, ni les expertises pour pousser à fond l’enquête afin de savoir si la famille Desmarais est intervenue ou non dans ce dérapage des conservateurs. Je vous propose de lire cette entrevue qu’accordait Paul Desmarais à l’hebdomadaire Le Point. Surtout la partie sur le quotidien La Presse, propriété de la famille.


                            S’agissant de la Caisse de dépôt, elle est de juridiction provinciale. L’État fédéral n’a aucun pouvoir sur elle. Le débat qui la touche s’est surtout polarisé dans le cadre de la campagne électorale du Québec dont le vote doit avoir lieu ce lundi. Ce sont les partis d’opposition au Québec qui dénoncent notamment son silence sur des pertes réputées considérables en l’état. Selon un sondage CROP, 54 % des personnes interrogées au Québec se sont dites beaucoup et assez inquiètes de la situation de la Caisse. C’est cette dernière qui a le mandat du gouvernement du Québec de gérer les fonds de pension et de les faire fructifier. Une portion de 55 % des personnes sondées est d’accord pour que les résultats financiers de la Caisse soient dévoilés durant la campagne électorale, ce que refuse d’imposer le gouvernement sortant de Jean Charest. 


                            J’espère avoir répondu, selon mes modestes moyens, à vos questions.


                            Pierre R.


                          • Jo Kerozen 6 décembre 2008 05:19

                            Les plus virulents fédéralistes finalement vont dans le sens des souverainistes québécois. Reste a convaincre les québécois fédéralistes d’aller au Canada s’ils veulent tellement y rester... Allez-y dans vos montagnes rocheuses ;)

                            ps : Je suis francais habitant au québec. J’espere un jour demander ma citoyenneté québécoise. en attendant tres peu pour moi l’allégeance a la reine ...


                            • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 6 décembre 2008 05:38

                              Jo

                              Heureux de vous savoir nouveau citoyen du Québec. S’agissant d’assermentation, permettez-moi de vous relater cette anecdote qui s’est déroulée à Ottawa le 14 novembre dernier : plus de 60 personnes, dont des dignitaires de plus de quatre pays, se sont rendues au Parlement à Ottawa pour assister à l’assermentation de Maria Mourani à titre de députée d’Ahuntsic (circonscription québécoise), le 14 novembre. Le sous-greffier de la Chambre des communes a refusé d’entrer dans la salle où se trouvaient les dignitaires et invités en raison de la présence du drapeau du Québec à côté du drapeau canadien. L’assermentation a eu lieu en privé dans le bureau de la greffière en chef. L’assermentation permet strictement au député élu de pouvoir entrer dans la Chambre de communes, d’y prendre la parole et d’y voter.


                              Pierre R,


                            • L'enfoiré L’enfoiré 6 décembre 2008 08:48

                               

                              Pierre,

                               

                              Que de conneries n’a-t-on pas faites derrière les drapeaux...

                              Cela me rappelle les JO, pendant lesquels les Flamands voulaient y envoyer le lion des Flandres.

                              Personne n’a-t-il pensé d’y envoyer le drapeau du Québec ?

                              La langue, seule, peut-elle diviser les hommes ?

                              Comme je ne connais pas vraiment l’esprit qui est derrière la structure du Canada, y a-t-il d’autres raisons financières, ségrégations à l’emploi, guerrières latentes, ou autre pour pousser à la séparation ?

                              Le Québec serait-il le Tibet de la Chine ? Je sais que ma question est assez ferme, mais je voudrais vraiment connaître les tenants et aboutissants du côté anglais et français.

                              Le bilinguisme n’est-il pas présent des deux ?

                               

                              Du côté économique : y-a-t-il de petites banques au Canada ? Banques qui ne seraient pas cotées en Bourse ? Si oui, quel est leur prise en charge de la crise ? Résistent-elles mieux ? 

                              Désolé pour ma candeur.

                               


                              • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 6 décembre 2008 09:37

                                L’enfoiré

                                Les divisions profondes entre le Québec et le reste du Canada sont culturelles, linguistiques et politiques. Le Québec a toujours été considéré comme un village un peu gaulois. Lorsque le gouvernement était rouge à Ottawa, le Québec élisait un gouvernement bleu. Et vice versa. Cela pour la petite anecdote. J’ai connu un temps je devais m’adresser en anglais, exclusivement, dans les transports publics, dans les magasins, les commerces, les restos, etc. L’affranchissement des Québécois depuis les années de la révolution tranquille ne s’est pas fait sans heurts. D’autre part, il faut également prendre en compte le fait qu’une majorité de premiers ministres au Canada sont issus du Québec. Les anglophones sont conscients qu’il serait impensable d’élire un premier ministre unilingue anglophone à la tête du pays. Stephen Harper est le premier chef d’État anglophone depuis des décennies à venir de l’Ouest. Il s’est vu imposer d’apprendre le français s’il voulait conquérir le Québec. Ce qu’il a fait avec brio. D’autre part, il est impensable d’obtenir une majorité parlementaire à Ottawa sans le Québec. Cela est possible mais plus difficile. Le Québec doit dès lors affaiblir le Bloc québécois pour favoriser un parti fédéraliste. Les libéraux de Jean Chrétien y sont parvenus. Les libéraux de Paul Martin et les conservateurs de Stephen Harper ont échoué. Deux fois dans le dernier cas.

                                Nous avons l’habitude de qualifier les relations du Québec avec le reste du Canada de deux solitudes. En 2006, la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, estimait que les Québécois étaient tournés vers l’Europe et le reste du monde au détriment du Canada anglais. Un monde sépare la droite conservatrice de l’ouest, loyaliste, attaché aux symboles de la royauté, et le Québec. Madame Jean, une ancienne journaliste de Radio-Canada, trouvait qu’il était temps pour les Québécois d’arrêter de chercher ce qui les distingue. Selon elle, « les Québécois sont très déconnectés du reste du Canada ». Pour vous convaincre de la profondeur et du caractère historique de ces deux solitudes, je vous invite à écouter une analyse de Fernand Séguin en 1964 sur les ondes de Radio-Canada.

                                Les forces se mobilisent. Pour avoir une idée de la nature des messages de l’Ouest à l’égard de la coalition circonstancielle et du Québec, il faut consulter des sites comme Canadians for Democracy. Du côté francophone, il faut consulter Un parlement qui marche

                                Pierre R.




                                • L'enfoiré L’enfoiré 6 décembre 2008 10:10

                                  Pierre,

                                   

                                  Merci pour l’éclairage. J’essaye toujours de comparer notre situation belge avec la vôtre qui comme dit plus haut a des caractères de ressemblance en oubliant les superficie des Etats.

                                  En regardant un peu plus du côté de Wikipédia, j’ai trouvé qu’il n’y a qu’une province bilingue : le Nouveau-Brunswick. Ce serait donc notre Bruxelles. Les Flamands pensent tout à coup d’y ajouter la langue de Shakespeare en plus du Français et du Néerlandais. Comme si ce n’était déjà pas le cas dans la pratique commerciale. La langue inuit dans les Territoire du Nord-Ouest aurait pour équivalent l’allemand dans les régions de l’est.

                                  Comme je l’ai dit souvent apprendre une autre langue enrichit mais ne remplacera jamais une langue maternelle en efficacité. On ne se présente pas devant une cours de justice avec autant de facilités qu’en allant chercher son pain au magasin du coin. J’ai souvent dit aussi qu’il faut chercher le meilleur rapport prix-performance. Investir dans l’apprentissage d’une langue est moins problématique s’il y a plus de chance de pouvoir s’expatrier et rester toujours compris dans les deux sens. De là vient souvent le manque d’attraits pour les Wallons de se lancer dans l’étude du flamand. Je dis bien flamand parce que ma formation et motivation m’a poussé à apprendre le néerlandais officiel et pas le flamand. Problème de repérage du francophone qui veut faire « semblant d’être comme nous ».

                                  Du côté, économique, il est vrai que la Wallonie a un peu de retard vu son industrie du passé. Mais cela se réveille fameusement. La crise va peut-être remettre les pendules à l’heure.

                                  Du côté politique, c’est comme partout, on veut placer ses pions en écrasant les autres. Il n’y a pas de balancier gauche droite en fonction des langues mais en fonctions des circonstances. Jeu de chaises musicales

                                  La religion a été remplacé le libéralisme. Le Nord est resté plus catholique.

                                  Nous sommes en Europe à oublier un peu trop les frontières du national pour se tourner vers d’autres plus régionalistes, ce qui veut dire encore plus de frontières.

                                  L’histoire de nos trois bourgmestres élus qui ne parviennent pas à prendre leur écharpe de maïeur parce qu’ils sont sous le chapeau des Flandres n’est qu’une anecdote. Les communes à facilités, une grande invention belge, sont de plus en plus mal digérées face au droit du sol.

                                  Etre deux solitudes, chez nous c’est impossible, tout est imbriqué du côté du cerveau et de la raison. Notre dette est commune. La royauté chez nous est souvent le trait d’union cœur. Notre premier ministre s’est récemment mis à oublier ses idées d’avant et de son parti. Il veut garder sa place envers et contre tous, souvent désavoué par les siens. Parallèles oui, différences aussi.

                                  Les élections de 2009 qui approchent voit naître une nouvelle approche avec des populistes qui passent les frontières linguistiques. Amusant d’entendre des flamands en Wallonie tout en gardant un accent d’origine.

                                  Merci pour les liens que je vais analyser avec le plus d’attention.   

                                   


                                  • Jean-paul 7 décembre 2008 15:08

                                    Le Quebec est une province du Canada ou l’on parle francais .
                                    Les Quebecois vont faire leurs courses a New York et partent l’hiver en Floride pour les vacances .
                                    Pour moi ce sont avant tout des canadiens tout comme les bretons sont des francais .
                                    Je dirai que les Francais ont tres peu d’ informations sur le Quebec et s’en contrefichent .


                                    • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 7 décembre 2008 16:35

                                      L’enfoiré

                                      Le drame des Premières Nations au Canada est similaire à ce qu’a vécu un certain temps le Québec. Les orphelinats, l’assimilation, les peuples des Premières Nations ont été profondément marqués par des injustices profondes. Le gouvernement du Canada, par la voix de son premier ministre, Stephen Harper, a présenté ses excuses pour cette période de souffrance qui leur fut imposée. La commission de vérité et de réconciliation mise en place par le gouvernement canadien ne s’est pas encore mise en marche, en raison de difficultés de fonctionnement interne.

                                      Jean-Paul

                                      Il faut être prudent lorsqu’on affirme certaines légendes urbaines. Le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) a dévoilé les résultats de son sondage annuel réalisé par Altus Géocom quant aux intentions de consommation des Québécois pour la période des Fêtes 2008. Selon ce dernier, la quasi-totalité des ménages (94 %) entendent faire leurs achats de Noël au Québec.

                                      Selon Statistique Canada, chaque hiver, environ 1,5 million de retraités canadiens migrent vers le Sud. 21,5 % des voyageurs Canadiens en Floride provenaient du Québec en 2007. La proportion des voyageurs ontariens est nettement plus forte : 61,1 % des voyageurs Canadiens en Floride provenaient de l’Ontario. Chaque année, quelque 85 millions de voyageurs de partout dans le monde visitent la Floride ! (http://www.visitflorida.com)

                                      Je ne commenterai pas votre dernier paragraphe. Cela est inutile de tenter de vous convaincre de quoi que ce soit. Votre opinion est d’airain.

                                      Pierre R.

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