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Le coût de la dette due au FMI : Et si on allait jusqu’au bout ?

En fin  juillet 2009, le Fonds Monétaire International (FMI) a annoncé une annulation du paiement des intérêts dus par les pays pauvres et ce, jusqu’en fin 2011. Dans cette lancée, 17 milliards de dollars leur seront prêtés à taux d’intérêt zéro pour la période allant jusqu’en 2014. Cette aide du FMI survient après une demande des pays du G 20 qui ont souhaité que les institutions des Nations Unies contribuent à réguler la crise économique mondiale à conséquences très désagréables pour les pays à faibles revenus. Les fonds mobilisés viendront de la cession de 403,3 tonnes d’or du FMI et de contribution de pays membres.

De mémoire, le FMI avait effacé, il y a trois ans, les créances de 19 pays africains dans le but de leur permettre de financer les domaines prioritaires à même de lutter contre la pauvreté ambiante des populations. Cela a été salvateur parce que lesdits pays avaient du mal à honorer leurs engagements envers leurs créanciers qu’ils soient bilatéraux ou multilatéraux (Banque Mondiale, FMI).
 
 Cette dernière mesure du FMI est bienvenue serait-on tenté de dire car elle donne du souffle, aussi minime soit-il, aux Etats pauvres dont ceux d’Afrique. Il était temps que l’institution « rembourse ses dettes ! »
 
 Le FMI, créé pour mettre fin à l’instabilité et à l’anarchie monétaires en aidant ses pays membres à équilibrer leur balance de paiement, s’est comporté en une institution bancaire supranationale et ses interventions ont fait de lui le principal bailleur de fonds des pays pauvres. Après des décennies d’application des politiques économiques du FMI, ces pays (NDRL : notamment les pays africains) ont vu leurs indicateurs de pauvreté s’aggraver et créer la misère et la désolation au sein des populations. Ainsi en 2000, 80% des 53 Etats indépendants de l’Afrique avaient un bas niveau de développement, avec un taux de croissance démographique élevé, un niveau de revenu très faible (…). Sur les 700 millions d’âmes que comptait le continent, 40% était dans l’extrême pauvreté et vivait avec 1 dollar par jour. Aujourd’hui, la situation s’est aggravée avec la barre de 1 milliard d’habitant franchie.
 
La responsabilité du FMI, de la Banque Mondiale et de l’Organisation Mondiale du Commerce dans l’appauvrissement mondial a été établie et reconnue. Il y va de leur survie que, non seulement, de réparer leurs torts, mais aussi d’aider à résoudre la crise actuelle car, ils sont nombreux ces citoyens du monde qui veulent une refonte à défaut d’une suppression pure et simple du système de gouvernance économique mondiale dont le FMI, l’OMC et la Banque sont les principaux garants.
La dernière mesure du FMI se veut donc être désormais, un changement de mentalité, une prise de conscience et sa contribution à la résolution de la crise économique mondiale devrait être déterminante pour les pays pauvres.

Toutefois, il faudrait que ces institutions qui régissent l’économie internationale répondent aux besoins de réformes, nécessaires à la lutte contre la pauvreté dans le monde. Cette nécessité de réforme et de refonte doit s’accompagner d’une instauration de la bonne gouvernance économique et politique dans les Etats pauvres soucieux d’améliorer les conditions de vie de leur population. Car il ne sert à rien de verser des dollars en aide, alors que cette aide ne tombe que dans les poches de dirigeants véreux.
 
Oui donc à l’annulation des intérêts dus au FMI, oui à 17 milliards de dollars de prêt sans intérêt mais surtout oui à davantage de reformes, de bonne gestion, de transparence et de justice sociale dans le monde et à l’intérieur des Etats. Et pourquoi pas une annulation pure et simple de l’intégralité de la dette ?
 

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10 réactions à cet article    


  • tylhdar tylhdar 5 septembre 2009 01:30

    Allons jusqu’au bout : supprimons le FMI.


    • crazycaze 5 septembre 2009 01:33

      Ce serait déjà un pas, en effet... mais comment imposer une nouvelle gouvernance dans les pays pauvres sans faire de l’ingérence ??? Surtout quand ce sont les pays riches qui à travers leur puissance économique exploitatrice des richesses de l’Afrique ne sont même pas contrôlées par les pouvoirs politiques, puisque c’est exactement l’inverse, ce sont elles qui mènent le bal même dans les pays riches (ou supposés riches). Je me rappelle de Thomas Sankara... de ce qu’il a essayé de faire, et de ce qu’il lui est arrivé. Les grandes multinationales préfèrent corrompre le pouvoir en place que de laisser une forme de démocratie s’instaurer et des droits sur les richesses à répartir au travers d’une population. Il n’y a qu’à voir le temps que ça a mis en Amérique du Sud (et que ça risque de mettre encore), alors que les richesses en matière première sont extrêmement faibles en regard de celles des pays africains. A mon avis, tant que les pouvoirs politiques occidentaux n’auront pas (re)pris le contrôle de la finance et des grandes entreprises, il sera difficile aux peuples des différents pays d’Afrique de décider de leur sort. C’est peut être à nous, citoyens, d’agir pour que ces multinationales cupides cessent de considérer que le monde leur appartient. Si on desserre leur étau ici, peut-être alors l’Afrique pourra t’elle décider de son avenir. Je le souhaite plus que tout au monde.


      • nada 5 septembre 2009 02:09

        Est ce que votre carte est bien à jour ?

        "Le ministre a indiqué que « le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a sollicité l’Algérie pour qu’elle souscrive à ces obligations étant donné sa bonne situation financière dans un contexte international de manque de liquidités ». L’Algérie disposait, fin juin 2009, de 144,3 milliards de dollars de réserves de change, en augmentation de 1,2 milliard de dollars depuis la fin de l’année 2008, a indiqué, dimanche, le gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Laksaci. Lors du sommet du G20 en avril à Londres, les chefs d’Etat et de gouvernement de ces vingt pays riches et émergents s’étaient engagés à apporter 500 milliards de dollars au Fonds pour l’aider à soutenir les pays les plus touchés par la crise économique."

        l’article sur ce lien

        L’économie de l’Algérie sur wikipédia  :

        L’Algérie parmi les quatre premières économies émergentes de l’Afrique
        ALGER - Un rapport conjoint d’institutions financières internationales classe l’Algérie dans le groupe des quatre premières économies émergentes de l’Afrique appelé groupe SANE en référence aux initiales des pays qui le composent (South Africa, Algérie, Nigeria et Egypte). Publié mercredi, ce rapport a été élaboré par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Forum économique mondial, qui fait le point sur la compétitivité africaine. Ce nouveau concept du groupe SANE s’ajoute à celui de l’autre groupe des plus grands pays émergents BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Selon ce rapport, les analyses affirment que les pays du groupe SANE, dont l’Algérie fait ainsi partie, sont ceux qui « sont prêts à rebondir de la crise » financière et économique internationale "en raison notamment des réformes financières engagées depuis le début des années 90« ainsi que  »des systèmes de régulation financière" dont ils sont dotés.


        • manusan 5 septembre 2009 06:17

          "surtout oui à davantage de reformes, de bonne gestion, de transparence et de justice sociale dans le monde et à l’intérieur des Etats."

          ça c’est 90% du travail, et ça n’est pas le boulot du FMI.


          • abdelkader17 5 septembre 2009 12:15

            Qu’est ce que le fmi, la banque mondiale, l’omc à part des outils de prédation entre les mains des occidentaux,visant à anéantir les possibilités de développement des pays du tiers monde
            Il suffit de considérer la répartition des rôles dans ces organismes pour constater le déséquilibre,l’iniquité,bref la poursuite du diktat occidental sous une forme respectable.
            Selon une règle tacite, le directeur du FMI est désigné par les gouverneurs européens alors que le président de la Banque mondiale est désigné par le gouvernement américain, les États-Unis étant le principal actionnaire de la Banque mondiale. Il est élu pour un mandat de 5 ans, renouvelable, par le conseil d’administration.
            La banque mondiale n’est qu’un outil au main des états unis.
            On place des ultra sionistes à la tête de ces institutions wolfowitz, Strauss Khan tout deux empêtrés dans des scandales,des ardents défenseurs de l’état terroriste sioniste et des guerres impériales au moyen orient mais ce n’est pas grave la farce continue puisque Washington œuvre au bien de l’humanité.


            • HELIOS HELIOS 5 septembre 2009 12:32

              ... ne serait-ce pas celui qui paye, qui décide ?

              allez, bonne journée


            • abdelkader17 5 septembre 2009 12:35

              @Helios
              celui qui paye décide et peut ainsi prendre toutes les décisions plus arbitraires les unes que les autres.


              • sisyphe sisyphe 5 septembre 2009 13:14

                Entièrement d’accord avec cet article, et, notamment, cet extrait :

                Toutefois, il faudrait que ces institutions qui régissent l’économie internationale répondent aux besoins de réformes, nécessaires à la lutte contre la pauvreté dans le monde. Cette nécessité de réforme et de refonte doit s’accompagner d’une instauration de la bonne gouvernance économique et politique dans les Etats pauvres soucieux d’améliorer les conditions de vie de leur population. Car il ne sert à rien de verser des dollars en aide, alors que cette aide ne tombe que dans les poches de dirigeants véreux.

                 
                Oui donc à l’annulation des intérêts dus au FMI, oui à 17 milliards de dollars de prêt sans intérêt mais surtout oui à davantage de reformes, de bonne gestion, de transparence et de justice sociale dans le monde et à l’intérieur des Etats. Et pourquoi pas une annulation pure et simple de l’intégralité de la dette ?

                Pour une annulation, donc, intégrale de la dette, et, surtout, en échange de mesures radicalement différentes de celles exigées jusqu’ici par le FMI, la Banque Mondiale, l’OMC, qui n’ont fait, partout, qu’aggraver la situation sociale et la pauvreté, par leurs exigences de libéralisation, d’entrée de capitaux privés, et de destruction de tous les systèmes sociaux existants.

                Il est plus que temps d’exiger que la politique conduite par le FMI soit au service des citoyens, et non au service des intérêts privés de la finance, et de la privatisation du monde ; vaste besogne....


                • Takuan Takuan 5 septembre 2009 23:58

                  N’empèche qu’effacer l’intégralité de la dette supposerait qu’on effacerait également celle du pays le plus endetté au monde,à savoir les Etats-unis qui vivent à crédit sur le dos , en tant que prédateur du reste de la planète et qui ne survit actuellement que grâce aux injections de crédits des pays arabes producteurs de pétrole et de la Chine...Personellement,je serais assez pour qu’on leur laisse voir quel goût ça peut avoir,la misère pendant quelques siècles...


                  • nada 6 septembre 2009 21:16

                    « L’ÉTUDE réalisée par l’université d’économie politique internationale d’Oxford montre en
                    effet la faiblesse des fonds pour mener à bien les différents projets dans ces pays à faibles revenus.Il ressort du rapport remis aux Eurodéputés -qui ne sont pas insensibles face aux difficultés- que seulement » 1,6% des nouveaux prêts du FMI ont concerné des pays africains « .Le constat est alarmant lorsqu’on sait qu’en parallèle ce sont les pays européens qui en bénéficient le mieux avec » 82% des prêts récents du FMI accordés y compris aux Etats membres de l’UE comme la Hongrie,la Lettonie et la Roumanie « . »
                     
                    Lire l’article  page 15.

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