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Le livre oublié de Carla Del Ponte à propos de la guerre du Kosovo

Un livre dont on ne parle pas beaucoup dans les médias occidentaux.

Texte original publié par John Pilger sur le site : www.newstatesman.com

Source

John Pilger sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Pilger

Alors que Blair, le chef de guerre, effectuait une visite triomphante du « Kosovo Libéré » , l’UCK était en train de mener une épuration ethnique de plus de 200 000 Serbes et Roumains dans cette province.

John Pilger

Publié le 14 août 2008.

Les secrets de l’écrasement de la Yougoslavie sont en train d’émerger, nous en apprenant davantage sur la manière dont le monde moderne est dirigé. Le procureur initial du Tribunal pénal international de la Hague pour la Yougoslavie, Carla Del Ponte, a publié cette année ses mémoires The Hunt : Me and War Criminals.*

Largement ignoré en Angleterre, ce livre révèle les désagréables vérités de l’intervention de l’Occident au Kosovo, qui a provoqué des échos dans le Caucase.

Le tribunal avait été mis en place et financé principalement par les Etats-Unis.

Del Ponte avait pour rôle d’enquêter sur les crimes commis pendant le démembrement de la Yougoslavie durant les années 90. Elle insista sur le fait que les 78 jours de bombardements par l’Otan sur la Serbie et le Kosovo en 1999, faisait aussi partie de ces crimes. Ces bombardements ont provoqué la mort de centaines de personnes dans des hôpitaux, des parcs, des écoles, des églises, des studios de télé et ont aussi conduit à la destruction des infrastructures économiques. « Même si je n’y tiens pas personnellement (poursuivre le personnel de l’Otan) » a déclaré Del Ponte « je dois aller jusqu’au bout de ma mission ». C’était une imposture. Sous la pression de Washington et de Londres, une enquête concernant les crimes de guerre commis par l’Otan a dû être abandonnée.

Les lecteurs se souviendront que la justification de l’Otan pour le bombardement de la Serbie était que les Serbes étaient en train de commettre un « génocide » contre les Albanais dans la province sécessionniste du Kosovo. David Sheffer, l’ambassadeur américain itinérant spécialisé dans les crimes de guerre, annonçait que plus de 225 000 hommes d’origine albanaise âgés de 14 à 59 ans avaient été tués. Tony Blair invoqua l’Holocauste et « la mémoire de la Seconde Guerre mondiale ». L’Armée de libération du Kosovo (UCK) fut alors désignée comme l’alliée héroïque de l’Occident, tandis que le nombre record de victimes de l’UCK, lui, fut occulté. Le ministre anglais des Affaires étrangères, Robin Cook, leur a même demandé de le joindre à tout moment sur son téléphone portable.

Après la fin des bombardements, l’équipe internationale est descendue au Kosovo pour exhumer l’« Holocauste ». Le FBI n’a pas réussi à trouver un seul charnier et est reparti. L’équipe médico-légale espagnole s’est confrontée au même constat, son leader a violemment dénoncé « un subterfuge verbal de la part des machines de propagande de guerre ». Un an plus tard, le tribunal de Del Ponte a annoncé le nombre définitif de morts au Kosovo : 2 788. Celui-ci incluait les combattants des deux parties, et les Serbes et les Roumains, tués par l’UCK. Il n’y a pas eut de génocide au Kosovo. L’« Holocauste » était un mensonge. L’attaque de L’Otan était injustifiée (illicite).

Ce n’est pas tout, écrit Del Ponte dans son livre : l’UCK a kidnappé des centaines de Serbes et les a transportés en Albanie, on leur a enlevé les reins et d’autres organes pour les revendre ensuite sur le marché de la transplantation. Elle dit aussi qu’il y avait suffisamment de preuves pour engager des poursuites pour crime de guerre à l’encontre des Kosovars albanais, mais que les investigations ont "été tuées dans l’œuf" de telle sorte que le tribunal se concentre sur "les crimes commis par les Serbes". Elle écrit que les juges à la Hague étaient horrifiés par les Kosovars albanais, ceux-la mêmes au nom desquels l’Otan a attaqué la Serbie.

En effet, alors même que le belliqueux Blair effectuait une visite triomphante du Kosovo "libéré", l’UCK effectuait un nettoyage ethnique de cette province à l’encontre de plus de 200 000 Serbes et Roms. En février dernier, "la communauté internationale", sous l’influence des Américains, a reconnu le Kosovo qui n’a pas d’économie établie et qui est en fait mené par des gangs criminels impliqués dans le trafic de drogues, la contrebande et la prostitution. Mais il existe un avantage : la base militaire américaine décrite par la commission des droits de l’homme du Conseil de l’Europe comme "une version réduite de Guantanamo". Del Ponte, diplomate suisse, s’est vu réclamer, par son propre gouvernement, de mettre fin à la promotion de son livre.

Si imparfaite soit-elle, la Yougoslavie était à la fois unique, indépendante et multi-ethnique, cette fédération représentait un pont politique et économique durant la guerre froide. Ceci était inacceptable pour cette communauté européenne en plein développement, et particulièrement pour la nouvelle Allemagne réunifiée, cette dernière ayant commencé une conquête à l’Est pour dominer son « marché naturel » dans les provinces yougoslaves de Croatie et de Slovénie. Au moment où les Européens se sont réunis à Maastricht en 1991, un accord secret a été conclu : l’Allemagne reconnut l’indépendance de la Croatie et la Yougoslavie fut alors condamnée. A Washington, les États-Unis se sont assurés que l’économie yougoslave se verrait refuser tout prêt de la Banque mondiale et que l’Otan, alors anéanti, serait réutilisé comme un « homme de main ». Lors d’une conférence de paix en France pour le Kosovo en 1999, les Serbes ont été menacés de sanctions économiques et de bombardements, s’ils n’acceptaient pas l’occupation de leur territoire par les forces de l’Otan. Ceci préparait parfaitement les effusions de sang qui auraient lieu en Irak et en Afghanistan.

*La Chasse : moi et les criminels de guerre

Documents joints à cet article

Le livre oublié de Carla Del Ponte à propos de la guerre du Kosovo

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36 réactions à cet article    


  • Internaute Internaute 5 septembre 2008 15:15

    Enfin un article de fond sur AgoraVox au sujet de ce drame. L’article oublie de dire que Kouchner a supervisé toutes ces opérations puisqu’il était le commissaire de l’ONU chargé de l’administration du Kosovo. Maintenant, il voudrait que les soldats français meurent pour la "libérté du monde". Il y a une hypocrisie phénoménale à justifier comme il l’a fait l’indépendance du Kosovo par le fait qu’il y a une majorité d’Albanais à 90% alors qu’il a supervisé la déportation des serbes.

    J’avais déjà mentionné deux fois ce livre depuis le mois d’avril suite à un article paru dans le Figaro et qui est toujours en ligne.

    http://www.lefigaro.fr/international/2008/04/14/01003-20080414ARTFIG00326-le-premier-ministre-kosovar-accuse-de-trafic-d-organes-.php


    • Yannick Harrel Yannick Harrel 5 septembre 2008 16:02

      Bonjour,

      Je vais me procurer ce livre car il me semble particulièrement révélateur d’une hypocrise politique d’envergure. Du reste, comment a-t-on pu ainsi cacher l’horreur d’un business opéré par l’actuel Premier Ministre Kosovar ?

      Environ 300 prisonniers, dont des femmes, des Serbes et d’autres ressortissants slaves, ont été transportés au courant de l’été 1999 depuis le Kosovo jusqu’en Albanie où ils étaient enfermés dans une sorte de prison et où des chirurgiens prélevaient leurs organes, écrit la juriste suisse.
      "Ces organes étaient ensuite envoyés depuis l’aéroport de Tirana vers des cliniques à l’étranger pour être implantés sur des patients qui payaient", affirme Carla Del Ponte dans son livre La chasse, moi et les criminels de guerre, sorti cette semaine en Italie et écrit en collaboration avec Chuck Sudetic, un reporter du New York Times.


      Et je passe aussi sur la gestion calamiteuse du sieur Kouchner de cette province, où la minorité Serbe ne pouvait que prier (dans les églises encore en état) pour des jours meilleurs à défaut d’une gestion impartiale d’un homme tout entièrement voué à des intérêts outre-atlantiques...

      Cordialement


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 5 septembre 2008 15:42

      @ l’auteur

      "...l’Otan, alors anéanti..." ? ? ?


      • nebojsa nebojsa 8 septembre 2008 08:11

        Oui le terme utilisé en Anglais est plutôt "defunct" qui textuellement signifie "défunt(e)".


      • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 5 septembre 2008 15:47

        Rappel salutaire ! Merci à l’auteur pour ce papier sobre et éclairant.


        • Dominique Larchey-Wendling 5 septembre 2008 16:21

          Carla Del Ponte a été l’instrument de la propagande de l’OTAN ... elle le regrette aujourd’hui mais n’est-ce pas un peu tard ... Les USA ont posé la plus grosse base militaire hors-US au Kosovo, le "Camp Bondsteel" et nous les européens, non seulement on paye les pots cassés comme des cons, mais on doit en plus dire merci.


          • Cug Cug 6 septembre 2008 14:02

             Je pense aussi que Del Ponte a été totalement instrumentalisé !
             Je suis étonné qu’elle sorte ce livre, bien tard d’ailleur.

             Néanmoins le Kosovo est une affaire gérée par les anglo-saxons qui roule.
             Production du pavot (héroine) en Afganistan puis transport au Kosovo pour un écoulement dans toute l’Europe.


          • zelectron zelectron 5 septembre 2008 17:02

            En ce qui concerne Kouchner il a dérivé de l’enthousiasme de sa jeunesse à une hypocrisie désabusée : c’est classique, à force de fréquenter le monde de l’horreur, il y a peu d’humains qui puissent y resister, pas même lui.

            Mitterrand, glacial, n’a pu, ni su, ni voulu, ni compris ce qui se passait, il avait .....d’autres chats à fouetter !


            • Olga Olga 5 septembre 2008 17:03

              Très instructif cet article...
              Encore des mensonges américains et britanniques afin de bombarder et installer des bases militaires un peu partout. La technique est connue, mais ça marche toujours semble-t-il...

              John Pilger sur le contrôle des médias : "The Invisible Government" Part 1/4" (c’est en anglais, Speech delivered at the Chicago Socialism 2007 Conference on Saturday June 16 2007, la vidéo montre les horreurs de la guerre avec des images parfois très dures...).

              Le discours : The Invisible Government.


              • zelectron zelectron 5 septembre 2008 17:12

                Oui Olga, c’est inquiétant :
                bombarder n’est pas considéré en tant que crime de guerre, encore moins un système de génocide !


              • Olga Olga 5 septembre 2008 17:14

                Je remets le lien sur le speech
                http://www.zmag.org/znet/viewArticle/14910


              • Georges Yang 5 septembre 2008 17:47

                Carla del Ponte avait au début participé au lynchage anti serbe ; on ne peut qu’approuver ce recentrage dans le partage des responsabilités. L’affaire de Georgie vient nous rappeler les erreurs commises vis à vis de l’ex Yougoslavie depuis 1991 et plus recemment lors de la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo ;
                La boite de Pandore est ouverte, difficile de la refermer.
                Il est juste de reconnaitre que ces guerres n’affrontent pas des bons et des méchants comme veulent nous faire croire les américains. Il y a des criminels dans tous les camps et beaucoup d’intoxication et de propagande, c’est aussi un instrument de guerre. Mais est ce le rôle d’un Kouchner de gober tous les excès qui vont dans le sens de la politique atlantiste qu’il défend ?
                Il serait bon de ne pas trop suivre les sirènes atlantiste dans le nouveau conflit qui commence dans le Caucase


                • Céphale Céphale 5 septembre 2008 17:48

                  @nebosja

                  Merci de nous avoir appris cette énorme supercherie, dans laquelle Kouchner est mouillé jusqu’au cou. On comprend que la presse britannique ait occulté le livre de Carla del Ponte. Par la même occasion, j’ai découvert The New Statesman et son site, très intéressant !

                  The New Statesman was created in 1913 with the aim of permeating the educated and influential classes with socialist ideas. Its founders were Sidney and Beatrice Webb (later Lord and Lady Passfield), along with Bernard Shaw.


                  • ZEN ZEN 5 septembre 2008 18:03

                    Merci à l’auteur de contribuer à lever un coin du voile

                    Il faudra encore du temps avant qu’on y voie plus clair sur les événements depuis l’origine du conflit

                    Les medias français se sont comportés en aveugles ou en complices


                    • ZEN ZEN 5 septembre 2008 18:48

                      Que pense l’auteur de cet article ?
                      Je lis assez mal l’anglais


                      • ZEN ZEN 5 septembre 2008 20:27

                        Des aveux révélateurs :

                        ...Le 5 juin 2001, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a expliqué aux troupes stationnées à Bondsteel (Kosovo) quel rôle elles jouaient dans la stratégie économique du nouveau gouvernement "Combien devrions-nous dépenser pour les forces armées ? Mon opinion est qu’il ne s’agit pas de dépenses mais d’investissements. Vous ne tirez pas sur notre puissance économique, vous la préservez. Vous ne pesez pas sur notre économie, vous êtes le socle de sa croissance."

                        Un mois plus tard, le Georges Bush junior a fait son premier voyage à l’étranger pour rendre visite aux soldats du camp. Il a insisté sur le fait que les troupes américaines étaient au Kosovo pour y rester. Rompant avec les procédures habituelles, et devant des soldats enthousiastes, il a entériné par sa signature une augmentation des dépenses militaires de 1,9 milliard de dollars approuvée par le Congrès. Depuis lors, la base de Bondsteel n’a cessé de se développer, et est devenue le fer de lance d’un réajustement des bases militaires américaines en Europe et à l’Est. Elle sert de modèle à des bases construites en Afghanistan et dans les républiques ex-soviétiques.
                        Avant le début des bombardements sur la Yougoslavie, en 1999, le Washington Post soulignait : "Le Moyen-Orient devenant de plus en plus fragile, nous allons avoir besoin de bases et de droits de survol aérien dans les Balkans pour protéger le pétrole de la mer Caspienne".
                        .."


                        • nebojsa nebojsa 5 septembre 2008 21:04

                          Tout d’abord, bonjour.
                          Je n’ai aucun lien avec le nebojsa bradic auquel vous faites référence et nebojsa n’est autre qu’un pseudo.
                          C’est un prénom Serbe qui signifie textuellement ’celui qui n’a pas peur’ (voila pour la petite histoire).
                          En tout les cas je souhaite remercier les gens qui viennent s’exprimer ici et montre de l’intérêt pour cet article.

                          @arthur mage
                          Effectivemment, la question du droit d’auteur peut se poser ici mais , j’ai voulu avant tout donner accès au plus grand nombre à cet article car tout le monde ne pratique pas la langue de Shakespeare parfaitement et les textes politiques ne sont pas forcemment simple à traduire. Et pour tout vous dire à propos de ce parti politique, je ne le connais pas !

                          @Zen ip : je le lirai prochainement cet article !


                          • Christophe Christophe 5 septembre 2008 22:18

                            Il faut rappeler que l’UCK n’a pas été créée après l’intervention de l’OTAN, ce groupuscule d’origine albanaise faisait déjà régner la terreur auprès des serbes avant même que la Serbie ne réagisse.

                            L’UCK est un groupuscule terroriste au même titre que l’ETA militaire. C’est une Armée de libération du Kosovo, son nom n’est pas serbe mais albanais. Selon Marie-Françoise Alain, l’UCK est, à son origine, un regroupement d’étudiants anti-serbes qui s’est construit dans les années 1980 par des ultranationalistes, des maoïstes et des léninistes inspirés par le dictateur albanais Enver Hoxha.
                            Ce groupuscule fût vraiment connu internationalement en 1996 en revendiquant une série d’attentats à la bombe dont un contre un camp de réfugiés serbes en Bosnie ainsi que contre des postes de police. l’UCK faisait déjà fuir les serbes kosovars en utilisant la terreur, le meurtre, les enlèvements, ... comme en témoigne le massacre de civils serbes en 1995 dans la Krajina.

                            Le groupe armé avait quelques dirigeants de choix, certains ayant été formés par les commandos spéciaux des services de renseignement militaire allemand, ainsi que d’autres venant des services secrets albanais.

                            Leurs financements sont surtout issus des trafics de drogue, cette information étant confirmé tant par l’Observatoire Géopolitique des Drogues (OGD) et Europol (au début des années 1990, les régions de l’ex yougoslavie passent devant le Liban et la Turquie dans le marché de la cocaïne) et permettent d’acquerrir les armes pour la résistance.

                            Mais cela est un détail pour justifier l’intervention de l’OTAN. Reprenons ce qui c’est passé lors de la négociation de Rambouillet.

                            Quand, en 1998, la guerre éclate entre l’armée régulière serbe et l’UCK, les Etats-Unis veulent jouer un rôle majeur ; rappelons que la Serbie est un soutien traditionnel de la Russie. Dès l’été 1998, Richard Holbrooke et Roger Hill exigent du président serbe un réglement par la négociation. Des négociations ont eu lieu entre le représentant kosovar albanais (Rugova) élu en 1998 et le gouvernement serbe. Il n’ont pas trouvé d’accord principalement à cause de la position de l’UCK qui ne voulait pas cesser ses actions armées et de terreur à l’encontre des serbes.

                            Entre Rugova et Demaci (représentant de l’UCK) il n’y avait pas de divergence sur le but, l’indépendance, mais il y avait divergence sur les moyens, le premier défendant la position diplomatique, le second, la violence.

                            Durant cette période, Hill conçut une proposition de sortie de conflit en dix points. Les points principaux sont une autonomie substancielle du Kosovo en lui donnant toutes les attributions d’un état et la présence d’une force internationale sous l’égide de l’OTAN pour s’assurer de la bonne application de cet accord.

                            C’est après le masacre de Raçak qu’un Groupe de Contact (USA, Angleterre, Allemagne, France, Italie et Russie) demandèrent aux représentants albanais et serbes de se rencontrer pour trouver une solution politique. La différence est dans l’annonce, puisque la Serbie fût menacée d’intervention des forces de l’OTAN mais pas les représentants albanais de l’UCK. Bien des observateurs, principalement aux USA, pensaient que la Serbie ne pourrait accepter le statut d’autonomie avancée du Kosovo, sachant qu’un refus à la signature de la proposition Hill conduirait à une intervention de l’OTAN.

                            Ce qui étonnât la communauté internationale est que la Serbie accepta les conditions politiques alors que les représentants albanais rejetaient la proposition en bloc. La Serbie fît sans doute une erreur. Elle mît une objection sur le volet militaire, souhaitant voire une force d’interposition de l’OTAN remplaçait par une force internationale ne dépendant pas de l’OTAN. C’était une position qui, d’un point de vue international est tout à fait admissible et aurait pu trouvé une solution de compromis. Mais les USA ne l’entendait pas de cette oreille.

                            Les USA envoyèrent Albright à Rambouillet qui se substitua aux ministres européens qui menaient la négociation jusqu’alors. Albright ne parvint pas à faire infléchir les représentants albanais, principalement l’UCK. C’est alors que des discussions unilatérales entre les USA et l’UCK eurent lieu. Quatre points en sortir : accélération des élections pour que les albanais puissent prendre très vite le pouvoir au Kosovo, le désarmement des forces en présence ne concernerait pas l’UCK ne possédant que des armes individuelles, la réinsertion de la présence des forces de l’OTAN et la garantie, au bout de trois ans, d’une indépendance selon les conditions régionales et internationales. Ainsi, l’UCK signa et le projet d’accord fût présenté aux représentants serbes qui ne pouvaient plus accepter, ni le volet politique, ni le volet militaire, principalement un point faisant référence qu’en cas de litige, les parties ne pourraient faire appel qu’à l’OTAN, et à elle seule.

                            C’est ainsi que l’on créée une guerre quelqu’en soit le prix, quitte à abonder dans le sens d’un groupuscule terroriste, spécialiste du traffic en tout genre, pourvu que le Kosovo puisse recevoir une base militaire de l’OTAN.

                            Vous parlez de crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Mais losque nous faisons tout pour qu’une guerre soit, nous ne portons aucune responsabilité ?

                            Je pense que l’auteur de l’ouvrage dont vous parlez soulève un peu le voile, mais il faut reconnaître qu’elle puisse avoir quelques regrets d’avoir marché à plein dans une telle démarche pendant un temps.


                            • Christophe Christophe 6 septembre 2008 14:10

                              @Arthur Mage,

                              Vous abordez là un autre point. En 1998, Belgrade n’a d’autres choix que d’envoyer l’armée ; ce qu’aurait fait tout gouvernement dans une nation de droit. En effet, l’UCK est constitué, à cette époque, de 150 000 à 300 000 paramilitaires (selon les sources). Quand Belgrade veut réinstaurer le droit au Kosovo, l’UCK se lance dans une guerre ; je ne crois pas un instant que la Serbie n’avait d’autre choix que de détruire ce groupuscule terroriste.

                              Et, comme dans toute guerre, car cela en fût une, les civils qui ne se sentaient pas concernaient sont partis comme ils pouvaient. Et comme dans toute guerre, il y eut des exactions dans les deux camps.

                              Mais mon propos n’est pas là, cher Arthur Mage, puisque comme dans toute guerre, l’OTAN a semé la mort dans la population civile serbe sans aucun dissernement comme la destruction d’un des hopitaux de Belgrade (les bombardement chirurgicaux ne sont que de la communication pour permettre à ceux qui ne connaissent rien en matière de missile de se donner bonne conscience). Mon propos ne consiste pas à défendre le gouvernement de Belgrade, mais de mettre en évidence que les pays occidentaux ne sont pas mieux que la Serbie, en partant du principe, qui me semble peu discutable, que provoquer une guerre sciemment est un crime contre l’humanité.


                            • Christophe Christophe 6 septembre 2008 14:14

                              @Arthur Mage,

                              Concernant Rugova, il était le correspondant privilégié de la Serbie. Il fût attaqué de toute part non par les serbes, mais par les responsables de l’UCK. Ce groupuscule n’était absolument pas favorable à un traitement pacifique. Il semble que j’ai été clair dans mon premier propos !

                              D’ailleurs, les USA, par l’intermédiaire de Albright, n’ont pas construit un accord avec Rugova mais bien avec l’UCK !


                            • nebojsa nebojsa 8 septembre 2008 08:18

                              Vous avez tout à fait raison , il ne s’agit pas de roumains mais de roms en effet.


                            • garibaldi15 6 septembre 2008 06:50

                              Alors les p’tits loups, on découvre qu’on s’est fait enluquer par les USA, l’Otan (pléonasme) et autres !!!!!!!!!!!!!!!!!

                              Pour la deuxième passe allez visionner :

                              http://www.dailymotion.com/video/xg9fy_yougoslavie-une-guerre-evitable_news


                              • ZEN ZEN 6 septembre 2008 09:52

                                Pour info :

                                Le Kosovo n’a pas de pétrole mais sa situation géographique est stratégique car le pipeline Trans–Balkans – connu comme le pipeline AMBO, du nom de son constructeur et opérateur une compagnie pétrolière Albanienne, Macédonienne et Bulgare enregistrée aux US - le traversera.

                                Le pipeline pompera le pétrole de la Mer Caspienne, du port bulgare de Burgas via la Macédoine jusqu’au port albanais de Vlora, à destination des pays européens et des Etats-Unis. Plus précisément, le pipeline AMBO de 1.1 milliard de dollars permettra aux compagnies pétrolières opérant dans la Mer Caspienne de transporter leur pétrole à Rotterdam et la Côte Est des USA à un coût bien moindre que celui d’aujourd’hui.

                                Quand il sera opérationnel en 2011, le pipeline fera alors partie d’un corridor d’infrastructures essentielles Est Ouest incluant autoroute, chemin de fer, gaz, lignes de télécommunication en fibre optique. Ce pipeline transportera le pétrole directement sur le marché européen en éliminant le trafic des pétroliers circulant dans les eaux écologiquement sensibles de la Mer Egée et de la Méditerranée.

                                En 2000, l’Agence Gouvernementale de Commerce et Développement des US a financé une étude de faisabilité du pipeline qui a actualisé et étendu l’étude de faisabilité du projet d’origine datant du début 1996. Les services Energie de Brown & Root, une filiale britannique appartenant entièrement à Halliburton, ont complété l’étude de faisabilité d’origine de ce projet.

                                Le rapport de l’Agence US pour le Commerce et le Développement a été publié en mai 2000, et estime que le pipeline constitue un intérêt stratégique US. Selon le document, le pipeline fournira du pétrole et du gaz sur le marché US pour un montant estimé à 600 millions de dollar par mois, ajoutant que le pipeline est nécessaire car le pétrole venant de la mer Caspienne surpassera rapidement la capacité sécurisée du Bosphore.

                                Le projet est nécessaire selon le rapport car le pétrole venant de la Mer Caspienne « surpassera la capacité sécurisée du Bosphore comme voie de transport ». Le plan, note l’agence, «  fournira une source constante de pétrole brut pour les raffineries américaines  », « fournira aux sociétés américaines un rôle clé dans le développement du corridor vital Est Ouest » « avancera les aspirations de privatisation du gouvernement US dans la région » et « facilitera une intégration rapide » des Balkans « au sein de l’Europe Occidentale ».

                                Le pipeline lui-même, selon l’Agence, a été en fait soutenu « depuis 1994 ». La première étude de faisabilité, soutenue par les US, a été menée en 1996.

                                En novembre 1998, Bill Richardson, le secrétaire à l’énergie US de l’époque, a défini sa politique d’extraction et de transport du pétrole de la Caspienne. « Il s’agit de la sécurité énergétique des US » a-t-il expliqué. « C’est aussi d’empêcher la création de voies intérieures stratégiques par ceux qui ne partagent pas nos valeurs. Nous essayons de tirer ces nouveaux pays indépendants vers l’Occident »

                                « Nous aimerions les voir dépendre des intérêts du commerce et des politiques occidentales plutôt qu’elles prennent une autre direction. Nous avons fait un investissement politique conséquent dans la Caspienne, et c’est très important pour nous qu’à la fois la carte du pipeline et la politique en sortent comme il faut. »


                                • Internaute Internaute 6 septembre 2008 11:05

                                  Je suppose que vous insinuez que l’affaire du Kosovo a des dessous qui sentent bon la naphtaline.

                                  Si tel était le cas, ne croyez-vous pas que traiter tout simplement avec la Serbie aurait été plus efficace que de mettre en place à grand frais une pétaudière incrontrôlable ?


                                • Christophe Christophe 6 septembre 2008 14:25

                                  @Internaute,

                                  Ce n’est pas aussi simple.

                                  La Serbie a toujours été, et est toujours, un acteur privilégié dans les relations avec la Russie. Elle a d’ailleurs été dépecer pour cette raison principale ; le but de l’occident, après la fin de la guerre froide, a consisté à affaiblir la dominance russe dans cette région hautement géostratégique afin d’y instaurer une forte influence occidentale.

                                  Aujourd’hui, la Russie est en capacité de réagir, même en contrant l’OTAN. La Géorgie en est aujourd’hui le symbole.


                                • ASINUS 6 septembre 2008 11:23

                                  j attend avec impatience que les Etats Unis s apliquent l amendement "KOSOVO"

                                  les latinos sont bien les plus nombreux en Californie non ?


                                  • Christophe Christophe 6 septembre 2008 14:29

                                    @Arthur Mage,

                                    Le jugement par l’histoire n’est que le jugement des vainqueurs au détriment des vaincus.

                                    Si vous n’avez pas encore remarqué cela, vous feriez mieux de vous mettre en quête d’informations dénuées de toute interprétation (au moins dépouillez les propos pour ne garder que les faits). Cette dernière est systématiquement influencée par les buts de ceux qui écrivent l’histoire. Même les grecs de l’antiquité savaient cela.


                                  • R.L. 6 septembre 2008 15:24

                                    Les plus grands criminels dans l’histoire sont les américains, ne vous en déplaise...


                                  • R.L. 6 septembre 2008 14:55

                                    ... Ce qui est tout à son honneur.
                                    Je ne sais pas s’il y a quelque chose qui me fait plus mal et qui me désespère autant que d’entendre parler de "grande démocrtie" à propos des U.S.A.

                                    Quand l’opinion internationale aura ouvert les yeux, il sera trop tard...


                                    • W.Best fonzibrain 6 septembre 2008 18:22

                                      pauvrer arthur
                                      pourquoi tu soutiens une puissance qui a par exemple pollué gravement l’irak et l’afghanistan avec des milliers e tonnes d’uranium apppauvri



                                      les nazis ont tué intentionnellemnt des millions de personnes,comme staline,les usa avec ces armes à l’uranuim enrichie font exactement pareil,
                                      selon toi,des allemand nazis qui tuent par millions sont condamnable mais des américains qui tuent par millions ne sont pas condamnable
                                      tu m’expliques ?


                                      • W.Best fonzibrain 6 septembre 2008 18:30

                                        http://www.dailymotion.com/video/xg9fy_yougoslavie-une-guerre-evitable_news



                                        super doc,renversant et vrai
                                        une fois de plus,on s’est bien fait bananer
                                        pauvres serbes,ils ont rammaser,ils sont tomber dans le piege américano allemand


                                      • W.Best fonzibrain 6 septembre 2008 18:36

                                        ha oui ne pas oublier que le kosovo est la porte d’entrée del’’heroine afghane



                                        comme la compagnie des indes ya deux siecles,les puissances imperialistes continuent à vendre de la dro,maintenant,ils ne vendent plus de force aux chinois,mais la distribuent aux pays occidentaux,il faut aussi savoir que des tres nombreux afghans devienne heroinomane(’avant l’invasion us,l’héroine n’étaient pas rafinné en afghanistans)


                                        l’histoire se repete et toi arthur le mage tu comprend rien,ou tu veux pas comprendre ou t’es un con


                                      • franc 6 septembre 2008 21:33

                                        les soi-disant "épurification ethniques " contre les albanophones ne sont que les résultats de la guerre et les bombardements contre la Serbie provoqués par les amér icains avec l’aide des terroristes islamistes financés par l’Arabie Saoudite qui massacraient en premier les serbes sous l’excitation de l’idéologie wahabite alors que les musulmans albanophones et les serbes orthodoxes vivaient en harmonie avant la chute du mur de Berlin et sous la Yougoslavie communiste de Tito-----------------------------ce sont les américains et les saoudiens qui ont envoyé les idéologues wahabites et les terroristes d’Al Quaeda exciter les musulmans albanophones en semant la haine et la division puis de provoquer de terribles tueries et massacres contre les serbes ,ce qui a provoqué la réaction des autorités de Belgrade

                                        quand il y a une guerre civile il est naturel et normal que les groupes etniques ou religieux en conflit se séparent en se déplaçant de gré ou de force chacun dans leur camp et leur territoire bien déterminé où ils se sentent plus en sécurité et mieux défendus car en restant mélangé le risque est pernament de situations qui dégénèrent en tuerie,on ne peut avoir confiance dans ces moment là de guerre civile de son voisin de l’autre bord
                                        ces déplacements de population peuvent àlors être assimilé à des "purifications ethniques" comme prétexte pour déclencher une guerre pour soi’disant protèer les population victimes et éviter un soi disant génocide-------------------c’est exactement la machination des américain et elle a bien réussi

                                        ce que’illustre cette histoire lors du génocide au Rwanda où la femme hutue a poignardé dans le dos son mari tutsi ,elle a tué son mari je suppose par précaution et par peur bien qu’ils s’aimaient et formaient un couple uni


                                        • Christoff_M Christoff_M 8 septembre 2008 03:04

                                           le bouledogue Blair a été remplacé par le pitsbull français....


                                          • nebojsa nebojsa 8 septembre 2008 08:07

                                            Je tiens à dire que je ne fais que traduire cet article de John Pilger et serait très content de pouvoir vérifier ses dires. Mais apparemment le livre de Mme Del Ponte est difficilement trouvable.


                                            • Christoff_M Christoff_M 8 septembre 2008 22:17

                                              De l’utilisation des termes holocaustes et génocides, utilisés à tort et à travers,

                                              nous sommes à l’heure de la manipulation médiatique, attention aux générations suivantes qui vont etre perdues sur le sens des mots et les repères....

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