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Le PS prend en otage la Guerre Civile espagnole pour justifier l’intervention au Mali !

On savait le PS de plus en plus étranger à l'histoire - et au présent - des résistances populaires, Harlem Désir confirme que la rupture est bien consommée !

Début de polémique suite aux propos d'Harlem Désir sur les républicains espagnols

L'Indépendant Le 24 janvier 2013 par Grégory Tuban

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Camp d’Argelès-sur-Mer, février 1939.

Les réfugiés espagnols de 1939 « fiers de la solidarité de la France » ? La déclaration d'Harlem Désir sur le plateau de Mots Croisés sur France 2 n'est pas passée inaperçue auprès des républicains espagnols et de leurs descendants.

Verbatim : « Juste avant cette émission, j’étais à Montreuil où nous organisions une réunion de solidarité avec le peuple malien et j’ai vu des hommes et des femmes, beaucoup de Maliens de France, qui étaient à la fois inquiets, pour leur pays, comme ont pu l'être des réfugiés, vous savez, des Espagnols ou autres qui ont été accueillis en France au moment où leur pays traversait des drames et des guerres, et qui en même temps étaient fiers de la solidarité de la France, qui étaient soulagés, qui étaient reconnaissants ».

Entre incompréhension et indignation, les commentaires n'ont pas tardé à fuser sur le web à l'image du président de l'Association pour le Souvenir de l’Exil Républicain Espagnol en France (ASEREF), Eloi Martinez Monégal , qui accuse le premier secrétaire du PS de « vouloir réécrire l'histoire ». Des « propos hallucinants » pour le journal militant Le Grand Soir qui rappelle à juste titre que « les Républicains vaincus - en 1939 - ont été accueillis en France comme des bandits, parqués dans des camps d’internements cernés par des barbelés et des miradors ». Effectivement, si l'on peut discuter de la politique d'intégration post-guerre des réfugiés républicains espagnols en France, leur « accueil » à l'hiver 1939 dans des camps provisoires dont certains n'en auront que le nom (Argelès, Le Barcarès...) n'est pas un exemple à citer lorsque l'on veut parler de solidarité envers des étrangers alors considérés comme "indésirables". D'autant que la France s'est illustrée par sa politique de non-intervention durant la Guerre Civile.

Faut-il rappeler à Harlem Désir que sous la 3° République, la France a procédé à des rapatriements forcés vers l'Espagne franquiste de femmes et d'enfants ou que furent mis à l'isolement dans des camps disciplinaires (Collioure, Le Vernet...) des « suspects » sans aucun jugement ? Citer le chiffre de plus de 250.000 internés espagnols à être passés dans les camps français en 1939 ? Lui préciser que le premier convoi de déportés sur l'Allemagne nazie est un convoi de 900 Espagnols partis d'Angoulême le 20 août 1940 pour Mauthausen... Evoquer les livraisons de suspects aux autorités nazies ou franquistes sous Vichy, les déportations sur les camps d'Afrique du Nord, ces camps où certains espagnols croupissaient encore en 1942... La déclaration d'Harlem Désir peut en effet surprendre par son raccourci historique confondant politique d'accueil - qu'aucun historien ne pourra juger « solidaire » en 1939 - et d'intégration à moyen et long terme. Un manque de connaissances au sujet de réfugiés - dont un grand nombre se sont battus pour la libération de la France - dont l'histoire reste encore en souffrance.

L'article sur le site de L'Indépendant
 
A lire sur la Guerre Civile espagnole  

Questions de la Révolution espagnole  

Plus particulièrement, pour le sujet de la non-intervention dans la Guerre Civile à laquelle participa le gouvernement du Front Populaire français, lire les chapitres "Non-intervention ?", "Les "démocraties" contre la République démocratique" et "Conséquences de la "non-intervention ".   

Sur la réception par la "France" des réfugiés républicains...deux de ces photos (voir aussi celle de l'article) qu'Harlem Désir a dû oublier... 


    

A rapporter à cet autre accueil !  

     

Tiré d'ici

Et aussi  

Persée : L'accueil des républicains espagnols en France : entre exclusion et utilisation

Histoire. Les communistes héraultais et la guerre d'Espagne

Sans oublier que tout cela c'est pour ça 

20 janvier. Un soldat français porte un masque du jeu vidéo « Call of Duty » à Niono au Mali.

Guerre du Mali. Le NPA, à contre-courant de l'intox, dit NON !


Nos dossiers HistoireEspagne, Gouvernement, PS, Afrique, guerre

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Le PS prend en otage la Guerre Civile espagnole pour justifier l'intervention au Mali !

www.npa34.org

 


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11 réactions à cet article    


  • alinea Alinea 25 janvier 2013 12:45

    J’y pensais justement il y a quelques temps : à l’époque de la guerre d’Espagne, ce sont « les gens » qui sont allés soutenir les républicains ; les anarchistes de tous pays, les communistes, les républicains ; ils ont combattu, par conviction politique ! Ah ! quelle époque ! et pas une ingérence gouvernementale. Si bien que se sentant soutenus par une France Front Populaire, sûr que les exilés ont dû la trouver dur en arrivant !


    • numca 25 janvier 2013 12:50

      bonjour
      il ferais mieux de se documenter avant de parler a tort et a travers merde alors les republicains espagnols ont ete mi dans des camps a leur arrives en france de quelle solidarite il parle ce monsieur ...


      • alinea Alinea 25 janvier 2013 13:19

        numca : ce doit être un peu comme la Résistance ; maintenant, on a l’impression que c’était la France entière qui résistait ! Ça redore le blason, ça évacue la honte, c’est tout bénef pour tout le monde !!!


      • alain_àààé 25 janvier 2013 15:45

        mais de quoi il se moque se beurk socialiste qui a été et qui par son association faisait peur aux f rancais je tiens a dire qu ayant eu un oncle communiste et cegetisme qu il a fait la guerre d espagne mais le gouvernement les as abondonné a leur sort.

        je voudrais faire remarquer que mon oncle avec son argent a fait construire une maison de retraite qui porte son nom BURKEL a amiens 

        alors messieurs les politiciens je n ais jamais vu une seule personne qui ais fait un seul geste pour personne


        • joshuadu34 joshuadu34 26 janvier 2013 03:39

          Juste pour info, histoire que vous ne passiez pas, comme Harlem Désir, pour un manipulateur, je vous rappellerai juste qu’en 39, lors de la Retirada, ce n’était plus Blum ni les socialistes qui détenaient le pouvoir, mais Daladier, du parti Radical (centre gauche, tendance libérale)... Un détail qui ne retire rien aux faits, mais qui remet les choses à leur place...

          De même, c’est ce même gouvernement Daladier qui fît arrêter 49 des 72 députés communistes (septembre 39)...

          Le « Front Populaire » n’était que la réunion de plusieurs partis, du PCF aux radicaux centristes... Ces Radicaux là étaient, alors, l’expression des classes moyennes et n’avaient rien de commun, politiquement parlant, avec la classe ouvrière. Blum lui-même déclarait que le mouvement ainsi créé ne « peut pas être socialiste (...) mais seulement l’expression de la coalition dans un système que nous avons critiqué »... C’est même pour pousser cette coalition plus à gauche que ce qu’elle voulait que les mouvements de grève de 36 se déclenchent !

          N’oublions pas, non plus, qu’en Espagne aussi, le rassemblement de la gauche, plus large puisque alliant socialistes, communistes, mais aussi marxistes puis, après, les anarchistes, s’appelait aussi « Front Populaire »...

          Si vous voulez parler des errements « socialistes » du gouvernement Blum, parlez nous plutôt de la non intervention française voulue par ce gouvernement là, alors que l’Allemagne et l’Italie avaient une présence militaire forte en Espagne, aux côtés de Franco, des négociations financées pour que la France livre des armes auxquelles cette France ne répondra pas, bien que ses « intermédiaires » aient encaissé l’argent espagnol. Mais là encore, Blum n’est pas le plus à blâmer puisqu’il ne ferra que céder à la pression de ce même parti radical, soutenu par toute la droite française. Pourtant, ce sera bien lui qui proposera le pacte de non intervention qui isolera l’Espagne face aux troupes franquistes bien mieux armées... Il n’est donc pas, bien entendu, exempt de tout reproche ! Comme ne le sont pas non plus les Russes, et leurs livraisons de conserves et de conseillés là ou l’armée avait besoin d’armes et de munitions...

          Juste pour info, et pour justifier cette volonté d’exactitude sur ce sujet là, je suis fils et petit fils de républicains espagnols, ayant connu la plage d’Argeles, mais aussi le camp de Rivesaltes...


        • caramico 26 janvier 2013 10:37

          Il faudrait parler aussi des guerres secrètes que se livraient les différentes factions anti-franquistes, les anarchistes, les socialistes, les communistes, qui s’affaiblissaient entre eux, et du rôle trouble de l’URSS et de Staline qui sur la fin a abandonné l’Espagne en échange pourrait-on croire, du pacte de non-agression avec Hitler.


          • joshuadu34 joshuadu34 26 janvier 2013 12:38

            Ah, encore un qui a la « mémoire » entachée et sélective... Effectivement, il y a bien eu, durant la « terreur rouge », assassinat de prêtres... Mais, pour cette seule catégorie, on dénombre officiellement (d’après les décomptes franquistes, loin de porter dans leur coeur les républicains) 13 évèques, 4 184 prètres, 2 365 moines et 283 religieuses tués... Donc loin des 17000 que vous annoncez pour la seule catégorie des prêtres ! Le vatican, lui même, ne reconnait que 977 martyrs...

            Mais là encore, il faudra remettre le tout dans un contexte ! Celui d’une révolution ! Parce que si ce chiffre, et je parle du chiffre réel, pas de celui que vous nous inventez, est déjà, à lui seul, énorme, il convient de le comparer au chiffre des « gauchistes » assassinés par les franquistes hors combat, puisqu’on dénombre, en dehors de tout combat, l’assassinat de pas moins de 75 000 de ces gauchistes par les sympathisants franquistes... Et encore, en ne prenant que les chiffres couvrant la période de 36 à 39, avant la retirada, parce que l’expuration a continué, et de plus belle, après la victoire franquiste ! Bref, la guerre, c’est pas beau, ça tue, et ça permet les règlements de compte, de tous bords ! Et encore, c’est sans parler des massacres commis par les troupes franquistes, tels celui de Badajoz (4000 personnes tuées dans les arènes de la ville) ou, pire encore, le bombardement des civils de Guernica, ou les troupes allemandes, sous ordre franquiste, ont bombardé une ville pendant le marché, tuant hommes, femmes et enfants (3000 des 7000 habitants tués), pour expérimenter la technique du « tapis de bombe »...

            Bref, contrairement à ce que vous affirmez, les révolutionnaires n’étaient pas les seuls à commettre des exactions ! Et, là encore, gros bémol concernant vos propos, puisque, selon les études franquistes elles-même, le parti communiste et les russes n’avaient strictement rien à voir avec ces massacres ! En effet, la quasi totalité des meurtres de prêtres est le fait des populations, et souvent en réaction à des exactions pro-franquistes ou en règlement de compte...

            Encore une fois, si vous voulez critiquer, soyez précis !

            Si vous voulez parler des exactions communistes, on pourra parler, par exemple, des purges commises par le parti communiste, mais il s’agit de purges effectuées au sein même du mouvement puisqu’elles étaient commises en direction, principalement, des anarchistes et du POUM (le parti marxiste) avec, par exemple, le meurtre, par les communistes, du dirigeant du POUM, Andreu Nin, pour, officiellement, expurger la révolution des éléments trop à gauche et indépendantistes par rapport à la volonté russe de noyauter le mouvement espagnol... Bref, des saloperies sans nom, puisque, comme cela a été fait par Staline en Russie, il s’agit de tuer dans l’oeuf toute velléité de donner le pouvoir au peuple...

            Donc, s’il y a bien eu des tueries, elles sont l’oeuvre de chaque partie de ce combat là ! Et surement pas uniquement, comme vous voulez le faire croire, des seuls cocos... Mais il est plus facile, c’est sûr, de ne regarder que par un seul trou de la lorgnette, et surtout de balancer des chiffres au hasard !

            Mais, au fait, seriez vous seulement capable de citer UN SEUL régime, quel qu’il soit, n’ayant pas de sang sur les mains ? Je vous met au défi de le faire ! Doit-on parler des croisades ou de Isabelle d’Espagne ? Doit-on parler de la terreur de la révolution française et du massacre des vendéens ? Tous les régimes, sans aucune exception, ont les mains entachées de sang, et pas seulement d’un sang guerrier dans un sens « noble » (quoi que, qu’y a t’il de noble dans le fait de tuer un autre humain ? Mais partons, pour complaire au plus grand nombre, du postulat que les guerres « propres », c’est à dire celles ou seuls les militaires sont tués, existent) ! Cela les rend-il tous immondes ? Parce que, à ce compte, l’humanité, et sa velléité guerrière est condamnée par vos propos !


          • Croa Croa 26 janvier 2013 22:36

            C’était la guerre et ses horreurs... il convient de se poser la question de qui a voulu cette guerre : d’évidence les rebelles ! 

            Par ailleurs si l’on fait les comptes, les crimes imputables à Franco et ses amis restent les plus nombreux et ce, de manière écrasante ! 


          • Rémy Mahoudeaux Rémy Mahoudeaux 26 janvier 2013 11:26

            La tentation de tout pouvoir est de proposer une soupe révisionniste qui sert ses intérêts. Le moins que l’on puisse dire, c’est que M. Désir n’est pas un très bon cuisinier et qu’il manque de talent dans le choix des ingrédients. Est-ce que cela surprend quelqu’un ? 


            • cogno4 29 janvier 2013 08:06

              Prendre en otage.... eh beh, rien que ça.
              A quand le GIGN à l’assaut du PS ?


              • antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 30 janvier 2013 01:51

                Désolé que mon ironie n’ait pas été plus claire (mais c’est le risque pris par tout ironique) : concernant un contexte de guerre, un stéréotype de la pensée unique pour discréditer tout opposant, etc., je pensais que je pouvais retourner contre ce pouvoir-là, ce pourvoyeur de bien-pensance, « de gauche » mais très bourgeois, aussi militariste que son frère jumeau de droite, un de ses tics !

                Raté, ferai mieux la prochaine fois. Pas la peine d’appeler le GIGN de la pensée critique pour libérer la gauche de son embourgeoisement : elle est « mort-vivante », autant dire perdue. Politiquement, s’entend !

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