• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > International > Les hymnes nationaux ont une histoire

Les hymnes nationaux ont une histoire

Les hymnes nationaux sont des chants ou des musiques adoptés comme symbole d’un pays. Avec les drapeaux et les devises nationales, ils exaltent le sentiment d’appartenance à une nation.
Jusqu'au XVIIIe siècle, les hymnes nationaux servaient surtout à célébrer les souverains. Beaucoup d'autres de ces hymnes nationaux se sont imposés lors de révolutions ou de luttes d'indépendance comme dans les cas de la France, de l'Italie ou de la Belgique. Aussi, ces hymnes ont conservé une grande valeur de symbole pour les habitants de ces pays.

Hymnes

La plupart des pays dans le monde ont adopté un hymne national. Ces hymnes sont exécutés lors des cérémonies officielles ou d'événements sportifs comme les Jeux Olympiques par exemple. Ils sont souvent considérés comme œuvres mineures, à mon avis à tort parce qu'il y a parmi eux des compositions de grandes qualités. Certains sont de vrais chants guerriers, d'autres évoquent la paix ou rendent un hommage à leur souverain.

Les hymnes nationaux sont presque tous de style musical européen à cause de l'influence coloniale ou religieuse chrétienne sur les anciennes possessions. Il y a des exceptions comme le Japon ou le Maroc par exemple mais elles ne sont nombreuses.

A l'approche des fêtes de Noël et de Nouvel-An, les lecteurs auront peut-être plus de temps à consacrer à un article comme celui-ci qui aborde des aspects musicaux, historiques et politiques à partir d'hymnes nationaux.

J'espère que vous aurez autant de plaisir à lire et à écouter ces hymnes et leurs histoires que moi à avoir écrit cet article.

Les hymnes sont présentés ici par deux pour faire ressortir des similitudes ou des oppositions entre eux.

 

France. La Marseillaise. Roberto Alagna chante avec brio cette Marseillaise à l'occasion du 14 juillet dernier. Remarquez qu'il dit Marchez, marchez, comme Rouget de Lisle l'avait écrit sur la partition originale. C'est parce qu'il était officier et avait l'habitude de donner des ordres à ses hommes. La transcription officielle fut cependant Marchons, marchons.

À sa création en 1792, lors de la déclaration de guerre à l'empereur d'Autriche, l'hymne portait le titre de Chant de Guerre pour l’Armée du Rhin. Ce chant fut repris la même année à Paris par des soldats républicains marseillais d'où son appellation La Marseillaise. Qu’un sang impur Abreuve nos sillons. Ce passage est souvent mal interprété. Le sang impur n'est pas celui des ennemis mais bien celui des sans-culottes. En effet, les aristocrates étaient censés avoir un sang pur. Par antagonisme, celui du peuple était impur mais le peuple était prêt à le verser pour sa révolution. Il y a des doutes quant à la paternité de la musique. Rouget de Lisle était considéré comme un musicien-amateur par ses contemporains. Ils pensaient qu’il n'aurait pas pu composer La Marseillaise.

France Avec l'hymne du Royaume-Uni, il est un des plus connus au monde et il est souvent cité comme plus bel hymne national. Cet hymne a été entonné au début de nombreuses révolutions en Europe. Ce fut le cas en Belgique en 1830 et en Russie en 1917 par exemple.

Avant la révolution française, l'hymne royal était : Domine, salvum fac regem (Dieu sauve le Roi). (lien)


Belgique. La Brabançonne. C'est une très bonne version lente de la Brabançonne interprétée par Helmut Loti avec un crescendo qui reste toujours bien mesuré. Il enchaîne des interprétations de la Brabançonne dans les trois langues officielles belges, à savoir le français, l'allemand et le néerlandais. On sait peu hors de Belgique que, dans l'est du pays, il y a une importante communauté de langue allemande qui a son autonomie politique, culturelle et économique. On doit la musique au chanteur d'opéra et compositeur bruxellois, François Van Campenhout. Elle fut composée en septembre 1830 lors de la révolution belge qui déboucha sur l'indépendance du pays. Les paroles d'origine ont été remodelées en 1860 pour les rendre moins violentes. Seul le troisième couplet est chanté lors des cérémonies officielles.

 

Les deux hymnes ont été créés à la suite de révolutions et sont des marches militaires.

La France et la Belgique auront des élections difficiles en 2014.

En France, une recomposition du paysage politique est à prévoir avec sans doute un lourd affaiblissement pour la gauche.

En Belgique, les élections européennes, fédérales et régionales du 25 mai risquent de voir une poussée nationaliste flamande qui pourrait mener à la dislocation du pays.


 

RFA Das Lied der Deutschen (Le Chant des Allemands.) Les paroles ont été écrites en 1841 par August Heimrich Hoffmann von Fallersleben sur une mélodie d'origine croate adaptée par Joseph Haydn en 1796. Seul le troisième couplet est aujourd'hui chanté lors de cérémonies officielles mais on évite le plus souvent la version chantée pour éviter toute confusion comme lors des championnats de canoë-kayak en Hongrie en 2011 par exemple quand ce fut le premier couplet qui fut exécuté. (lien)

Cet hymne avait été interdit par les alliés après la défaite allemande de 1945. Le début du premier couplet, Deutschland, Deutschland über alles, über alles in der Welt ( L'Allemagne, l'Allemagne avant tout, par-dessus tout au monde) avait été détourné de son sens par les nazis pour exacerber la supériorité de l'Allemagne sur les autres peuples alors que le sens originel des paroles était d'unir les Allemands qui étaient dispersés dans de nombreux États en ce milieu de XIXe siècle. La suite de ce premier couplet est plus controversée puisque il situe les limites de cette Allemagne de la Meuse au Niemen (Biélorussie) et de l'Adige au Détroit (Danemark), c'est-à-dire au-delà des régions germanophones.

 

RDA. Auferstanden aus Ruinen (Ressuscitée des Ruines.) a été créé en 1949. Il fut l'hymne est-allemand jusqu'à la réunification en 1990. Le texte très consensuel de cet hymne avait été censuré par les autorités pour l'allusion à l'unité allemande, ce qui a fait que seule la musique nous est restée familière. En cinq participations aux Jeux olympiques d'été, cet hymne a été joué 153 fois pour les 153 médailles d'or gagnées par les athlètes est-allemands. Un record pour un petit pays de 16 millions habitants.

Les élections législatives de 2013 ont débouché sur une large victoire du parti d'Angela Merkel qui obtint presque une majorité absolue. Le paradoxe est que, alors que les électeurs allemands ont majoritairement voté à droite, la règle des 5% a éliminé les petits partis de droite et la gauche est devenue majoritaire au Bundestag. La CDU est forcée de s'allier aux sociaux-démocrates et de former une coalition de centre-droit pour former un gouvernement en 2014. Ce sont les vicissitudes incohérentes de la démocratie.

 

Russie. Государственный гимн Российской Федерации (Hymne national de la Fédération de Russie.) Cet hymne a été composé par Alexandre Aleksandrov dans les années trente et il devint l'hymne de l'Union soviétique de 1944 jusqu'à sa dissolution en 1991. La Chanson patriotique (lien) de Mikhaïl Glinka devint ensuite l'hymne de la Fédération de Russie jusqu'en 2000. Vladimir Poutine décida alors de reprendre l'ancien hymne soviétique avec de nouvelles paroles. Comme pour l'Allemagne, cette décision fut très controversée mais surtout hors des frontières du pays.

Quand l'hymne russe est joué officiellement, il doit obligatoirement être chanté. L'accompagnement par un orchestre est facultatif. Cet hymne est très souvent placé premier dans les classements des meilleurs hymnes nationaux du monde.

 

Ukraine. Ще не вмерла України (La Gloire de l'Ukraine n'est pas encore Morte.) Cet hymne fut adopté une première fois durant la brève période d'indépendance de 1917 à 1920. Il fut logiquement repris comme hymne national à la dislocation de l'URSS en 1991 et confirmé par un vote parlementaire en 1996. Le compositeur est Mykhailo Verbytsky (1815-1870). Il composa de nombreuses œuvres pour chœurs. J'ai une attirance marquée pour cet hymne très mélodieux et bien représentatif des musiques traditionnelles et sacrées ukrainiennes.

 

Le grand événement sportif en Russie sera les Jeux Olympiques d’hiver de Sochi à partir du 7 février 2004. Les Occidentaux vont sans doute politiser la cérémonie d'ouverture. On peut se demander si le duo Vladimir Poutine – Sergueï Lavrov aura encore une diplomatie aussi efficiente en 2014 ? De la réponse à cette question dépendra le mode de gouvernance mondiale dans les décennies à venir. Ce sera soit un monde unipolaire, soit un monde multipolaire.

L'Ukraine est actuellement l'enjeu d'un combat de Titans entre les blocs euro-atlantique et euro-asiatique. Nous sommes au cœur de la vision géostratégique du Grand Échiquier de Zbigniew Brzezinski qui consiste à asseoir le rôle dominant des États-Unis sur l'Eurasie. La seule question qui se posera est de savoir si une nouvelle entreprise de déstabilisation de grande ampleur aura lieu en Ukraine en 2014 ou si ce sera lors de la présidentielle ukrainienne de 2015.

 

États-Unis. The Star-Spangled Banner (La Bannière étoilée) Cet hymne a été adopté par le Congrès en 1931. Il reprend un poème écrit en 1814 par Francis Scott Key. Le texte est la glorification du courage héroïque des patriotes qui ont défendu le fort McHenry, à Baltimore en 1812, lors de la seconde guerre d'indépendance contre les Anglais. Il est chanté sur la musique de To Anacreon in Heaven (1771), une chanson à boire d'un club de musiciens britanniques. (lien) Habituellement, seuls la première strophe et le refrain sont chantés lors de manifestations officielles.


États-Unis. The Star-Spangled Banner (La Bannière étoilée.) L'extraordinaire interprétation de Jimi Hendrix le lundi 8 août 1969, dernier jour et jour de prolongation du festival de Woodstock, devant les 30.000 spectateurs restant est un morceau d'anthologie. Il faut replacer cet événement dans le contexte de la guerre du Vietnam qui était alors à son paroxysme. La contestation s'amplifiait auprès de la jeunesse étasunienne quand Jimi Hendrix sortit de sa Strat ce solo avec des distorsions de sons qui évoquent les sifflements des obus qui tombent, le bruit des tapis de bombes largués par les bombardiers, le crépitement des mitrailleuses et finalement la sirène d'une ambulance. Un grand moment, Jimi Hendrix entre dans la légende. Ce n'est plus de la musique, c'est de l'Histoire. Le festival sera suivi par des manifestations pacifistes rassemblant de millions d'Américains en novembre 1969.

Etats-Unis Ces deux interprétations antithétiques sont bien représentatives des deux faces de ce pays : le patriotisme quasi messianique et l'extrême violence dont il peut faire preuve. Les Étasuniens chantent cet hymne en de très nombreuses occasions avec la main droite sur le cœur. Cela donne parfois des moments étonnants comme celui de cette petite fille qui a un trou de mémoire. (lien)

Aujourd'hui, une nouvelle décennie de guerres a fortement affaibli le pays. Les États-Unis restent la première puissance économique ainsi que la première puissance militaire du monde et cela très largement. Ils n'ont cependant plus les moyens d'être les gendarmes du monde et leur politique semble aujourd'hui beaucoup plus confuse ou pour le moins de plus en plus difficile à décrypter. Ils auront beaucoup de défis à relever en 2014. L'Iran, la Syrie, le retour de la Russie, la poussée de la Chine en Extrême-Orient en plus des défis intérieurs évidemment.

 

Québec. Gens du Pays. C'est une chanson écrite et composée par Gilles Vigneault. Elle a été reprise par le Mouvement souverainiste comme hymne officieux.

 

Québec. A la claire FontaineAu milieu du XIXe siècle, la société Saint-Jean-Baptiste (lien) avait adopté comme hymne cette chanson qui était populaire au Québec et qui l'était et l'est encore tout autant en France.

 

Québec En ce qui concerne les hymnes québécois, on peut dire qu'ils sont franchement atypiques. La Société Saint-Jean-Baptiste avait commandé un chant national lors de la fête de la Saint Jean de 1880. Cet hymne est à l'origine celui des Canadiens français. Cent ans plus tard, il devint l'hymne national officiel du Canada. Cela mêne parfois à des situations de grande solitude comme celle de cette jeune fille qui a un trou de mémoire, qui demande l'aide des spectateurs et qui n'est pas aidée sans doute parce qu’ils ne connaissaient pas eux-mêmes les paroles. (lien) Il est à noter qu'il existe une version officielle bilingue de Ô Canada.

Il ne manqua que 0,5 % des voix lors du deuxième référendum de 1995 pour obtenir une majorité pour la souveraineté du Québec. L'Est de la Belle Province est massivement souverainiste et l'Ouest est plutôt unioniste. Il semble qu'un nouveau référendum, qui n'est d'ailleurs pas à l'ordre du jour, n'obtiendrait pas de majorité pour la souveraineté du Québec.

 

Royaume-Unis. God Save the Queen ou God Save the King (Que Dieu Protège la Reine ou Que Dieu Protège le Roi.) selon que le monarque est une reine ou un roi. Le Royaume-Uni n'a pas d'hymne national officiel, mais God Save the Queen est considéré de facto comme hymne national. L'auteur des paroles comme le nom du compositeur ne sont pas connus. Le compositeur se serait inspiré d’œuvres de John Bull ou de Henry Purcell. La partition définitive de l'hymne date de 1744 ce qui en fait un des plus anciens du monde. Pour les amateurs d'anecdotes, voici une autre proposition de l'origine de cet hymne. (lien) God Save the Queen est certainement un des hymnes les plus populaires du monde.


Royaume-Unis. Land of Hope and Glory (Terre d'Espoir et de Gloire.) Ce chant est considéré comme le deuxième hymne national anglais. Il a été composé en 1901 par Sir Edward Elgar pour le couronnement du roi Edouard VII et il a ensuite été proposé comme hymne national du Royaume-Uni. Une enquête menée en 2006 par la BBC indique que 55 % des Anglais préfèrent Land of Hope and Glory à God Save the Queen comme hymne national. Il a longtemps été l'hymne de l'équipe d'Angleterre de rugby et il est encore toujours utilisé pour certaines célébrations patriotiques.

 

Pour être complet, il faut ajouter qu'un troisième chant, Jerusalem (lien), a également été plébiscité pour devenir hymne national du Royaume-uni.

La conclusion est que les trois hymnes sont tous aussi pompeux les uns que les autres. Les deux premiers font références à Dieu, au roi, à l'Angleterre du XIXe siècle, à ses fastes et à son vaste empire colonial. Le troisième évoque quand-même le pays lui-même et il a ma préférence.

Le vote négatif du parlement contre l'entrée en guerre du pays contre la Syrie a été une grande surprise en août dernier. Cela a peut-être aussi oté une épine hors du pied de David Cameron et par ricochet, aussi hors du pied de Barack Obama. Un référendum sur le maintien du pays dans l'Union européenne est prévu avant la fin de la législature, en 2015. Les élections européennes de mai 2014 seront un test sur la tendance générale des Britanniques concernant le maintien ou la sortie de l'Union européenne.

 

Écosse. Flower of Scotland (Fleur d'Ecosse.) Ce solo de cornemuse nous laisse envoûtés. Il s'accorde tellement bien avec la beauté sauvage des Highlands. C'est tout simplement magnifique.

L’Écosse n'a pas d'hymne officiel. Néanmoins, lors d'un sondage en ligne, les Écossais ont placé Flower of Scotland en tête des hymnes potentiels avec 41 %. Il a été composé par Roy Williamson du groupe folklorique The Corries en 1967. (lien) Cet hymne est joué lors de nombreuses manifestations sportives, notamment lors des matchs de rugby au stade de Murrayfield. Le premier couplet est alors chanté accompagné de cornemuses et le deuxième, a capella. (lien)

 

Écosse. Scotland the Brave (Ecosse la Vaillante.) La mélodie date du début du XXe siècle, les paroles de 1950. Cet hymne est arrivé deuxième lors du sondage en ligne avec 29 %. Comme cette musique est une marche, cet hymne est plus souvent adopté par les régiments militaires. Tout en appréciant énormément Scotland the Brave, je ne peux que me rallier à la majorité des Écossais et aussi préférer Flower of Scotland.

 

Un référendum sur l'indépendance de l’Écosse aura lieu en septembre 2014. A l'heure actuelle, les sondages suggèrent qu'une majorité d’Écossais souhaite rester dans l'Union mais beaucoup d'entre eux (entre 20 et 30%) se déclarent encore indécis. Ce référendum sera suivi de près par beaucoup d'autres régions d'Europe qui aspirent aussi à l'indépendance.

 

Japon. Kimi ga yo (君が代, Votre Règne.) Ce poème adressé à l'empereur du Japon date du XIIIe siècle et est d'un auteur anonyme. La musique n'a été ajoutée qu'en 1880 et il est devenu l'hymne national officiel du pays en 1999 ! C'est l'hymne national le plus court du monde.

Puisse votre règne
Durer 8 000 générations
Jusqu'à ce que les pierres
Se changent en roches,
Et se recouvrent de mousse

L'hymne japonais offre des sonorités délicates et bouleversantes, comme un message d’espoir pour des jours meilleurs …


Hongrie. Himnusz (Hymne.) Les paroles datent de 1823 et la musique de 1844. En 1949, le régime communiste voulut remplacer l'hymne hongrois à cause de ses paroles quasi religieuses puisque c'est une supplique à Dieu mais il ne se trouva pas de compositeur hongrois prêt à en composer un autre. C'est un des hymnes nationaux les plus lents. Je trouve la musique très belle, elle fait penser à un cantique de Noël.

 

Ce sont deux hymnes aux musiques douces et émouvantes.

Le Japon aura encore à gérer les conséquences de la catastrophe de Fukushima en 2014. Ce sujet n’est plus que rarement évoqué par les médias occidentaux. Pourtant, trois ans plus tard, Tepco va seulement entamer le démantèlement risqué des unités 1,2 et 3, celles dont le cœur a fondu. En attendant, la pollution radioactive du Pacifique va atteindre les côtes américaines en 2014.

Il y aura des élections législatives en Hongrie en 2014. Le parti de droite actuellement au pouvoir, FIDESZ, de Viktor Orban partira favori. Son succès est fondé sur un protectionnisme économique opposé à la mondialisation ultra-libérale. FIDESZ prône le retour à des valeurs traditionnelles. Le gouvernement hongrois est critiqué par l’Union européenne parce qu’il ne suit pas ses recommandations. Les résultats sont cependant là. La Hongrie est sortie de la récession.

Divers

Italie. Il Canto degli Italiani (Le Chant des Italiens.) La musique a été composée en 1847, juste avant le Risorgimento, par Michele Novaro, un jeune patriote italien natif de Gène pour mettre en musique le texte d'un autre patriote génois, Goffredo Manelli. Ce chant eut un énorme succès auprès des révolutionnaires italiens et il le resta encore après la réunification de l'Italie. Il devint naturellement l'hymne officieux du pays en 1946 et ensuite l'hymne officiel en 2005.

Cet hymne n'est pas sans rappeler la musique des opéras de Giuseppe Verdi par son orchestration magistrale et par son utilisation de la mélodie.

 

Uruguay. Orientales, La Patria O La Tumba ! (Orientaux, la Patrie ou la Tombe.) Alors là, on entre tout de suite dans une œuvre lyrique italienne. On croirait entendre l'ouverture et le premier acte d'un opéra de Gioachino Rossini, c'est sidérant. Les paroles sont du poète uruguayen Francesco Acuña de Figueroa. On attribue l'orchestration à Francesco José Debali, un compositeur hongrois qui avait émigré en Uruguay, mais un autre compositeur, Fernando José Quijano, serait l'auteur de la musique. José Debali avait certainement entendu des œuvres de Rossini étant donné qu'il vivait en Italie dans les années 1830. Cet hymne a été composé en 1845.

 

Le rapprochement entre les deux pays est uniquement musical. Plusieurs hymnes sud-américains sont des compositions orchestrales rappelant des opéras italiens.

L'Italie est un des pays les plus touchés par la crise. De nouvelles élections seront peut-être nécessaires en 2014 mais rien ne garantit qu'une majorité stable sortirait des urnes.

L'Uruguay a été le premier pays au monde à légaliser le cannabis ce mois-ci. C'est le pays le plus stable du continent sud-américain. Plus largement, il faut mentionner la tendance générale de cette partie du monde à ne plus accepter l'ingérence des États-Unis dans leurs affaires intérieures. La récente élection de Michelle Bachelet au Chili vient le confirmer.


 

Israël. Hatikva (התקווה - L'Espérance) C'est une très belle mélodie d'origine moldave. Elle fait penser à La Moldau (lien) du compositeur tchèque Smetana dont Samuel Cohen a certainement dû s'inspirer quand il a adapté la musique en 1888.

 

Il est difficile de comparer tout ce qui concerne Israël avec autre chose sans attirer les foudres de tous les sympathisants de ce pays. L'hymne palestinien, une marche avec des intonations arabisantes, ne soutient pas la comparaison avec Hatikva au niveau musical, peut-être parce que nos oreilles d'Occidentaux sont moins réceptives à ce genre musical.

En ne comparant pas Israël, je veux aussi indiquer l'isolement du pays à cause de son obsession sécuritaire, de sa politique expansionniste et de son manque d'égards pour les populations qui habitaient ces lieux avant l'arrivée des vagues migratoires du XXe siècle. Aujourd'hui, Israël et l'Arabie saoudite, ce pays féodo-wahhabite, se rapprochent sur des objectifs communs. Cela en dit long sur le manque de moralité des dirigeants israéliens. Il est vrai qu'ils ne sont pas les seuls !

Le plus long conflit encore en cours trouvera peut-être une issue ou une voie vers une solution en 2014, les éléments n'ont jamais été aussi favorables pour cela malgré l'obstruction que ne manquera pas de faire le gouvernement israélien.

 

Portugal. A Portuguesa (La Portugaise.) L'hymne national portugais était une chanson patriotique crée en 1890 et c'était à l'origine une réponse à un ultimatum britannique qui exigeait le retrait de troupes portugaises basées en Afrique. Il a été composé par Alfredo Kiel et mis en parole par Henrique Lopes de Mendoca. Il est devenu l'Hymne officiel en 1911, à la chute de la monarchie. Les paroles subirent quelques modifications plus tard. Contra os bretões (contre les anglais) est devenu Contra os canhões (contre les canons) par exemple.

 

Grèce Ύμνος εις την Ελευθερίαν (Hymne à la Liberté.) est un poème écrit par Dionysos Solomos en 1823. La musique fut composée par Nikolaos Mantzaros en1828 et, en 1865, les vingt-quatre premières strophes devinrent l'hymne national de la Grèce. Seules les deux premières sont jouées et chantées lors de l'élévation du drapeau. À ce jour, l’Hymne à la liberté est officiellement l'hymne national de deux pays : la Grèce et Chypre.

 

J'ai réuni ces deux pays parce qu'ils sont parmi les plus touchés par les crises systémique et sociale qui touchent l'Europe. Il est particulièrement déplorable de voir le manque d'intérêts que les médias ont pour les épreuves que vivent quotidiennement ces populations. Ces pays sont endettés respectivement à 128 % et de 174 % de leur PIB et les taux de chômage officiels sont de 18 % et 27 %. En Grèce, 30 % de la population vit sans couverture sociale. La situation est dramatique pour les enfants. L’émigration des jeunes de ces deux pays est maintenant massive. La télévision publique grecque a été fermée pour des raisons budgétaires. Les forces anti-émeutes ont évacué manu militari les travailleurs licenciés qui occupaient les lieux. Pas de commentaires dans les journaux européens ! Y aurait-il des doubles standards : un pour l’Ukraine et un autre pour la Grèce ?

La question qui se pose pour 2014 est : est-ce que ces deux pays seront encore dans la zone euro dans 12 mois.

 

Espagne. La Marcha Real (La Marche Royale.) L'hymne national espagnol n'a pas de paroles officielles. C'est pour cela que les joueurs de l'équipe nationale espagnole ne chantent pas durant la cérémonie précédant un match de football. Il y a plusieurs raisons à cela. Les paroles à la gloire du nationalisme espagnol de l'ère franquiste ont été supprimées à la chute du régime. Il y eut ensuite plusieurs tentatives de les remplacer mais aucune ne connut de succès auprès des Ibères. La dernière tentative remonte à 2008 quand le Comité national olympique espagnol lança un concours pour doter la Marcha Real de paroles mais ce fut un échec populaire. Les nationalismes régionaux pèsent lourd dans ce pays aux quatre langues officielles et les plaies de la guerre civile ne sont toujours pas cicatrisées. La musique, aussi appelée Marche du Grenadier, date du XVIIIe siècle (1761) et le compositeur est inconnu.

 

Bosnie-Herzégovine. Intermeco (Intermède.) Cet hymne fut adopté en 1998 suite à un concours et il a remplacé l'ancien hymne bosniaque (lien) qui n'était pas reconnu par les entités croate et serbe. L'hymne est musicalement très bien construit. Il commence après un bref silence pour terminer plus fort mais sans emballement excessif. Il fait partie des hymnes nationaux sans paroles comme ceux d'Espagne, de San Marin et du Kosovo.

 

L'Espagne et la Bosnie-Herzégovine sont deux pays européens qui ont des mouvements séparatistes très forts qui ne se reconnaissent pas dans l'unité nationale. Les motivations de sécession sont dans l'un et l'autre cas les conséquences d'une guerre civile très meurtrière. Un référendum (contesté par le gouvernement espagnol) sur l’autodétermination de la Catalogne est prévu en en 2014. (lien)

Des milliers de personnes ont manifesté ce samedi 14 décembre à Madrid pour protester contre un loi sur la sécurité qui prévoit entre autres des amendes jusqu'à 30.000 euros en cas de participation aux manifestations non autorisées aux abords de certains lieux officiels. Y aurait-il des doubles standards : un pour l’Ukraine et un autre pour l'Espagne ? (bis)

 

Afrique du sud. Nkosi Sikelel' iAfrika - Die Stem van Suid Afrika (Dieu Sauve l'Afrique - L'Appel de l'Afrique du Sud.) L'Afrique du Sud est aussi un État multiethnique et multilingue. Il y a onze langues officielles pour être précis. Ce pays a cependant choisi d'utiliser les cinq langues les plus parlées (xhosa, zulu, sesoto, afrikaans et anglais) dans son hymne national plutôt que de ne retenir qu'une version instrumentale. L'hymne est une combinaison du chant africain du mouvement anti-apartheid et de l'ancien hymne national adopté en 1927. Tous deux sont au départ de chants religieux. C'est un grand moment de fraternité lorsque les Springboks (lien) l’entonnent lors de matchs de rugby. Les joueurs blancs, majoritaires dans l'équipe chantent le chant anti-apartheid et les noirs, le chant afrikaner avec le même entrain. Les Sud-Africains doivent cela à Nelson Mandela qui a su utiliser leur fibre sportive pour les unir autour du sport. Ce n'est pas encore gagné : le football reste le sport le plus pratiqué par les noirs et le rugby et le criquet par les blancs mais, petit-à-petit, une mixité apparaît.


Pays-Bas. Het Wilhelmus (Le Guillaume de Nassau.) C'est le plus ancien hymne national du monde. Il a été joué et chanté pour la première fois en 1577 lors de l'entrée triomphale de Guillaume d'Orange, le futur stathouder des Pays-Bas du Nord, à Bruxelles. La mélodie est inspirée d'un air alors populaire en France et en Europe du Nord. C'est le poète et diplomate bruxellois, Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde, qui lui donna ses paroles définitives. A remarquer : l’acrostiche. La première lettre de chaque strophe forme le nom de Willem van Nazzov, Guillaume de Nassau en néerlandais de l'époque. (lien)

Pays-Bas

La deuxième partie de l'hymne sud-africain ressemble très fort au Wilhelmus.

L'Afrique du Sud est maintenant orpheline de Nelson Mandela, son héros de l'indépendance. Voici une de ses citations : Cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse. Pour nous rappeler que rien n'est impossible.

Les Pays-Bas ont toujours été un pays en pointe pour voter des lois sociétales « avant-gardistes ». C'est un peu un laboratoire européen. Il faut constater que toutes les expériences n'ont pas été concluantes, loin s'en faut. Il faut aussi remarquer que les Néerlandais font preuves d'un patriotisme économique rare en Europe. Tout le monde connaît le cliché du touriste qui se déplace avec sa caravane pleine de victuailles de son pays d'origine.


Occitanie. Se Canta (Il Chante.) L'auteur de ce chant serait Gaston III, Comte de Foix appelé aussi Gaston Phébus (1331-1391). Si cela était exact, cet hymne serait plus ancien que le Wilhelmus. Il est devenu quasi officiellement l'hymne de l'Occitanie et il est souvent repris lors d'événements officiels. Le chant est aussi repris en cœur par les supporteurs du Toulouse FC lors de toutes les rencontres du club. Il est également diffusé et chanté à l'entrée des joueurs sur la pelouse, devenant ainsi le véritable hymne du club toulousain. (lien)

 

Bretagne. Bro gozh ma zadoù (Vieux Pays de mes Pères.) . Cet hymne a été écrit par Taldir Jaffrennou, un militant breton en 1897 sur la musique d'un cantique composé deux ans plus tôt par un pasteur protestant gallois qui était installé en Bretagne. C'est pour cela que l'hymne de Bretagne a exactement la même musique que celui du Pays de Galle, le pasteur s'en était inspiré. Il a été adopté officiellement en 1902.

 

Il y a une interminable liste d'hymnes régionaux qui sont musicalement valables. Je me suis limité à ces deux-ci parce que ce sont des régions qui ont connu l'indépendance avant leur rattachement à la France et où il y a encore de fortes attaches avec la langue et la culture d'origine.

 

On pourrait dire de façon péjorative que les hymnes nationaux incitent à une exaltation malsaine du nationalisme.

C'est aller vite en besogne. Quand nous entendons des stades entiers chanter leurs hymnes en chœur, cela représente aussi des moment de communion autour de valeurs communes. Nous pouvons retrouver ces mêmes moments lors de manifestations folkloriques ou culturelles. Cela prouve que par-delà la mondialisation et l'effacement des valeurs traditionnelles devant les universelles, les gens ont quand-même besoin de marquer leur attachement à leur racines.

Dans une Europe qui n'est pas ou plus capable de protéger ses citoyens, il est naturel de retourner vers ce qu'on connaît. Ce n'est pas un repli sur soi-même, c'est une manière de se protéger.

Il y a parmi ces hymnes de véritables chefs-d’œuvre musicaux. Même si le but de cet article n'est pas de désigner le plus bel hymne, il est tentant d'en choisir un malgré tout.

Pour ceux qui voudraient s'y risquer, il serait honnête d'au moins écouter les premières mesures des hymnes présentés ci-dessus avant de faire son choix.

De mon côté, je me risque à proposer l'hymne qui du point de vue musical a ma préférence.

Et le gagnant est... -------> XXXXXX <-------

Poinée finale

Sources : L'Europe des Hymnes. Xavier Maugendre. Edition Mardaga.

 Diverses recherches sur Internet.

 


Moyenne des avis sur cet article :  4.64/5   (11 votes)




Réagissez à l'article

36 réactions à cet article    


  • claude-michel claude-michel 17 décembre 2013 09:15

    "La musique, c’est du bruit qui pense." Victor Hugo.....


    • CASS. CASS. 19 décembre 2013 05:57

      vous auriez pu éviter de mettre celui d’un certain ishrael sionistan de 1948 sans frontiére, expansioniste, sans constitution et pour cause.
       à votre place j’aurai mis celui de Perse Iran + 7000 ans de civilisation.


    • Pierre Pierre 19 décembre 2013 07:55

      @ CASS,
      Je m’attendais plutôt à des réactions violentes des israélophiles ! J’adore écouter la Moldau de Smetana. Hatikva est une belle mélodie qui s’en est inspirée, rien de plus. L’hymne iranien (lien) est un bel hymne avec une musique de style européen et des paroles patriotiques et religieuses mais très modérées. A remarquer : les iraniens préfèrent leur ancien hymne sur une musique orientale et avec des paroles marquant leur attachement à leur patrie.


    • CASS. CASS. 19 décembre 2013 18:40

      je rapellerai toujours que les perses ne sont pas des arabes (arabes arabie saoudite et quelques poche autour, le wahhabisme al saoud yéoud/ english, n’a rien à voir avec l’Iran, de plus je ne vois pas en quel honneur les english ont donné une grande partie du golf persique aux saouds et cie. Le golf persique est perse.


    • Pierre Pierre 19 décembre 2013 20:59

      Le Golfe persique ou arabique a deux rives. Pourquoi serait-il plus perse qu’arabe ou plus arabe que perse ? En ce qui me concerne, je l’appelle toujours le Golfe, cela résout le problème.
      La civilisation perse est une grande civilisation qui a apporté énormément à l’humanité. Rien à voir avec les bédouins néo-milliardaires d’en face. Les Arabes nous ont aussi laissé un héritage estimable. Je parle de ceux de Damas, de Grenade et de Bagdad, pas de ceux de Riyad.


    • lahalle 17 décembre 2013 10:30

      "... Qu’un sang impur Abreuve nos sillons. Ce passage est souvent mal interprété. Le sang impur n’est pas celui des ennemis mais bien celui des sans-culottes. En effet, les aristocrates étaient censés avoir un sang pur. Par antagonisme, celui du peuple était impur mais le peuple était prêt à le verser pour sa révolution...« 

      Sur quelles preuves vous appuyez-vous pour avancer cette assertion ?
      Cette version des faits est défendue par ceux qui pensent l’hymne tricolore attaqué pour cause de racisme (certains détracteurs taxent les paroles de racisme, puisque le sang des ennemis est traité »d’impur« ). Donc les vaillants défenseurs de l’hymne (généralement positionnés assez à droite) ont imaginé cette parade pour couper court à toute attaque et proclamer bien haut et bien fort »Non les paroles de la Marseillaise ne sont pas racistes...« )
      En se référant à une simple logique et à ce qu’on sait de l’histoire ; Rouget de L’Isle s’est inspiré des nombreux écrits enflammés placardés dans Strasbourg, à la veille de la déclaration de guerre à l’Autriche.

      Question : Est-il raisonnable de soutenir que dans un pays en guerre, quelqu’un puisse publier un texte soutenant que le sang de ses défenseurs est » impur«  ? Même si les nobles ont toujours prétendu être de sang pur, est-ce le moment pour leur donner raison ?

      Un chant de guerre, ça fait pas dans la dentelle et les gars qui montaient au carton ne devaient certainement pas penser que leur sang était impur.

      Alors, que les paroles de la Marseillaise soient »racistes« pour les ennemis de la France, c’est sans aucun doute le cas, compte-tenu du contexte où elles on été écrites ; il faut l’assumer plutôt que trouver ce genre d’excuse fumeuse.

      De toute façon, les français ne sont pas les seuls à régler quelques comptes dans leur hymne... Et si les portugais ont changé les paroles, les écossais aménagent même une petite niche dans ’ »flower of Scotland« pour étriller les »Britons"


      • Arnaud69 Arnaud69 17 décembre 2013 10:45


        Par les foudres qui anéantissent,
        Par les flots de sang pure et sans tache,
        Par les drapeaux flottants qui flottent
        Sur les hauts djebel orgueilleux et fiers,

        Nous jurons nous être révoltés pour vivre ou
        pour mourir,
        Et nous avons juré de mourir pour que vive
        l’Algérie !

        Refrain :
        Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !

        Nous sommes des soldats pour la justice,
        révoltés,
        Et pour notre indépendance nous avons
        engagé le combat,
        Nous n’avons obéi à nulle injonction en nous
        soulevant.
        Le bruit de la poudre a été notre mesure
        Et le crépitement des mitrailleuse notre
        chant favori.

        Et nous avons juré de mourir pour que vive
        l’Algérie !


        Refrain :
        Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !

        Ô France ! le temps des palabres est révolu
        Nous l’avons clos comme on ferme un livre
        Ô France ! voici venu le jour où il faut
        rendre des comptes !
        Prépare toi ! Voici notre réponse !

        Le verdict, notre Révolution le rendra
        Et nous avons juré de mourir pour que vive
        l’Algérie !


        Refrain :
        Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !

        Sur nos héros nous bâtirons une gloire
        Et sur nos corps nous monterons à
        l’immortalité,
        Sur nos âmes, nous construirons une armée
        Et de notre espoir nous lèverons l’étendard.
        Front de la Libération, nous t’avons prêté
        serment
        Et nous avons juré de mourir pour que vive
        l’Algérie !


        Refrain :
        Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !

        Le cri de la patrie monte des champs de
        bataille.
        Écoutez-le et répondez à l’appel.
        Écrivez-le dans le sang des martyrs
        Et dictez-le aux générations futures.
        Nous t’avons donné la main, ô gloire,
        Et nous avons juré de mourir pour que vive
        l’Algérie !


        Refrain :
        Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !

        Tout est question de contexte ...Comparatif des Hymnes Nationaux .


      • Pierre Pierre 17 décembre 2013 11:36

        @ lahalle,

        Pourquoi ramener le racisme dans la lecture de La Marseillaise ? Lisez les sept couplets, il n’y a rien de raciste alors pourquoi en voir dans le refrain. Les paroles sont violentes contre les ennemis de la révolution qui, ne l’oublions pas, menaçaient d’envahir la France. On menace et on insulte l’ennemi. C’est normal, comme dit Arnaud69, tout est question de contexte. C’était la France qui était attaquée, pas l’inverse.
        D’ailleurs, la révolution décréta la fin de l’esclavage deux ans plus tard. C’est bien de l’antiracisme cela !
        Pour la petite niche dans flower of Scotland, les Écossais ne chante plus cette partie anti-britannique alors que God save the Queen a gardé ses paroles anti-écossaises.

        May he sedition hush,  Puisse-t-il faire taire les voix de la sédition
        And like a torrent rush,   Et, à l’instar de la déferlante d’un torrent,
        Rebellious Scots to crush. Écraser les rebelles écossais. 


      • Pierre Pierre 17 décembre 2013 11:46

        @ Arnaud69,

        Merci pour le lien.


      • Arnaud69 Arnaud69 17 décembre 2013 11:50

         @ Pierre

        100% d’accord « tout est question de contexte » est la dernière phrase de mon commentaire qui était une « réponse du berger à la bergère » .

        La haine de soi, la haine de la France la haine des Français j’en ai plein le dos (pour rester poli)


      • lahalle 17 décembre 2013 12:12

        Ce n’est effectivement pas le terme racisme qu’il faudrait employer, mais haine ou xénophobie (on ne peut pas aimer des gens qu’on va tuer, ou qui nous tueront)... 
        Il reste, cependant, que pour les vieux gars de 89, le teuton égorgeur de fils et de compagnes avait le sang impur et pis c’est tout... Et ils le chantaient...


      • lahalle 17 décembre 2013 12:32

        Pour Flower of Scotland, il me semble bien qu’à la suite de :
        « ... stood against him »
        La foule rajoute ....« England »
        Aussi bien dans le premier que dans le second couplet, on l’écoute assez bien dans votre vidéo de Murrayfield... Et là l’adversaire... C’est seulement l’Italie


      • Pierre Pierre 17 décembre 2013 13:09

        @ lahalle,

        Je crois que nos positions se sont rapprochées concernant le racisme. 
        Qu’un sang impur Abreuve nos sillons. J’ai lu les deux interprétations de ce passage lors de la rédaction de l’article. Il faudrait le témoignage de l’auteur de La Marseillaise pour trancher mais à ma connaissance, il n’a pas laissé d’explication. Ma lecture, dans le contexte du chant, est un peu comme une réaction de quelqu’un qui se fait traité d’imbécile et qui répond : l’imbécile va te monter de quoi il est capable.
        Comme l’appellation sans-culottes étaient une réaction au culottes que portaient les aristocrates.
        Vous pouvez avoir votre lecture de ce passage, vous avez donné votre explication dans votre commentaire. Que chacun juge.
        Je viens de relire le texte complet de La Marseillaise et je n’arrive même pas à y voir de la Xénophobie. Il n’y a pas d’allusion à d’autres peuples. Ceux qui sont visés sont les têtes couronnées, les aristocrate et les mercenaires. (Les soldats étaient recrutés et payés par leur chefs, des nobles fortunés sauf les révolutionnaires français qui étaient volontaires ou conscrits.)
        Dans l’ordre, La Marseillaise s’en prend aux traîtres, aux rois conjurés, aux phalanges mercenaires, aux despotes, aux tyrans et au marquis de Bouillé. Pas à des habitants de l’un ou l’autre pays. Il y a même un passage indulgent pour l’ennemi. 

        Français, en guerriers magnanimes
        Portez ou retenez vos coups !
        Épargnez ces tristes victimes
        À regret s’armant contre nous


      • lahalle 17 décembre 2013 13:41

        Sur le texte, lui même, mis à part l’épisode du sang impur, je serais assez d’accord avec vous, il y a peu d’allusions à une quelconque haine du clampin d’en face (quoique ...« mugir ces féroces soldats........ égorger nos fils nos compagnes... ».
        Cependant, il devait en être tout autrement sur le terrain et à plus de deux cents ans d’intervalle, il est évidemment très difficile d’évaluer la part d’adrénaline que ce chant provoquait chez les sans culottes, en tout cas les résultats furent probants... De toutes façon, il est assez rare de trouver des chants guerriers qui ne s’attaquent qu’aux biffins d’en face sans en mettre plein la tronche à leur dirigeants...
        Dans tous les cas rassurez-vous, je n’ai rien contre les paroles de « la Marseillaise », quoique n’en étant pas fan ; je me contente d’admettre que c ’est l’hymne français et qu’il faut l’assumer en tant que tel...


      • Pierre Pierre 17 décembre 2013 13:46

        @ lahalle,

        Pas de problème, vous avez raison. Les spectateurs rajoutent « England ». 
        Il y a un lourd contentieux historique entre l’Écosse et l’Angleterre. Flower of Scotland est un appel à la libération de l’Écosse. Disons que les spectateurs rajoutent « England » de façon ludique mais ce n’est pas dans les paroles d’origine et je ne crois pas que les joueurs sur le terrain l’ajoutent.. 


      • Pierre Pierre 17 décembre 2013 14:03

        @ lahalle,

        En fait, nous sommes juste en désaccord sur le passage du sang impur. Les termes qu’on trouve dans La Marseillaise sont très crus, on n’écrirait plus un hymne pareil aujourd’hui mais, comme vous dites, il faut assumer. En contre-exemple, on ne pourrait pas faire chanter La Marseillaise à une fillette comme celle qui chante The Star-Spangled Banner sans recevoir une nuée de protestations.


      • cedricx cedricx 17 décembre 2013 14:27

        J’ai suivi ce lien et j’ai lu ce qui était écrit sur l’hymne algérien, l’un des plus beau qui soit (et oui !) et on s’aperçoit que les gens écrivent non en fonction des réalités mais de ce qu’ils ont au fond du cœur et aussi de leur ignorance crasse.


      • Arnaud69 Arnaud69 17 décembre 2013 19:29

        @ OMAR

        Il suffira simplement de dire la vérité aux Algériens et ils oublieront très rapidement les Français.


      • Pierre Pierre 18 décembre 2013 11:34

        @ lahalle,

        Je viens de retrouver le texte de l’affiche que la « Société des Amis de la Constitution » avait posée sur les murs de Strasbourg. Rouget de Lisle la lira et s’en inspirera.

        Aux armes citoyens,
        L’étendard de la guerre est déployé.

        Le signal est donné ! Aux armes ! Il faut combattre, vaincre ou mourir !
        Aux armes citoyens ! Si nous persistions à être libres, toutes les puissances de l’Europe verront échouer leurs sinistres complots.

        Qu’ils tremblent donc ces despotes couronnés ! L’éclat de la liberté luira pour tous le hommes. Vous vous montrerez dignes enfants de la Liberté. Courrez à la victoire, dissipez l’armée des despotes ! Immolez sans remords les traîtres, les rebelles, qui, armés contre la patrie, ne veulent y entrer que pour faire couler le sang de nos compatriotes !

        Marchons, soyons libres jusqu’au dernier soupir ! Que nos vœux soient constamment pour la facilité et le bonheur de tout le genre humain.

        Ce n’est pas une preuve définitive mais c’est plutôt un indice qui va dans mon sens, le sang impur des sans-culottes.

        L’affiche dont s’est inspiré l’auteur de La Marseillaise est bien le contraire de la xénophobie puisque elle souhaite la facilité et le bonheur à tout le genre humain.


      • juluch juluch 17 décembre 2013 10:31

        Bien rafraîchissant cet article......  smiley


        Merci pour ce partage Pierre......

        • cedricx cedricx 17 décembre 2013 14:16

          Ecoutez vous allez rire, quand j’ai un petit coup de blues j’écoute l’hymne national russe je ne sais pas pourquoi, je n’ai aucun lien avec ce pays et je ne comprend pas un mot de russe ! Dois-je me faire psychanalyser ?


          Merci pour l’article.

          • Arnaud69 Arnaud69 17 décembre 2013 14:19

            @ cedricx

            C’est tout à fait normal, la Russie est devenue Radio Londres de 2013, notamment Russia Today désormais interdite aux USA.


          • Pierre Pierre 17 décembre 2013 15:49

            @ cedricx,
            C’est un hymne qui vous prend par les tripes. Il est souvent interprété par les chœurs de l’Armée rouge, cela lui donne encore plus de puissance. A écouter et à réécouter !

            @ Arnaud69,
            Je suis aussi affligé que vous de devoir me diriger vers des médias étrangers pour avoir une information contradictoire.  smiley


          • Arnaud69 Arnaud69 17 décembre 2013 16:23

            @ Pierre

            C’est la caractéristique distinctive de toutes les dictatures, déguisées ou non.
            Obligés de se rendre à l’évidence, aussi dure soit-elle.

            Ce qui fait de nos journalistes des collabos, qu’est-ce qu’on ne ferai pas pour continuer à péter dans la soie...
            Pas plus de comportements héroïques aujourd’hui qu’il n’y en a eu hier, les héros ne font pas de vieux os parait-il.
            Les héros ne font pas carrière sous les feux de la rampe, nuance ...


          • Arnaud69 Arnaud69 17 décembre 2013 19:32

            @ OMAR

            Un magnifique Hymne à la vie !

            En effet merci pour le lien  smiley


          • cevennevive cevennevive 17 décembre 2013 14:38

            Bonjour Pierre,


            L’hymne Italien est mon préféré. A la fois gai et grandiose, primesautier et solennel. Avec les paroles bien sûr avec le « si !!! » impératif de la fin !

            L’hymne Anglais est celui que je déteste : enfant, la professeur d’Anglais nous l’avait fait apprendre. Et le « Dieu sauve la gracieuse Reine » m’a toujours débectée. J’étais déjà « révolutionnaire » et un peu athée.

            Quant aux hymnes régionaux, j’aime le mien bien sûr : « la Cévenole » : « salut, montagnes bien aimées, pays sacré de nos aïeux... »

            Salut à tous.

            • cedricx cedricx 17 décembre 2013 14:50

              La Cévenole ou la Marseillaise huguenote

               Salut montagnes bien aimées,
              Pays sacré de nos aïeux.
              Vos vertes cimes sont semées,
              De leurs souvenirs glorieux.
              Élevez vos têtes chenues
              Espérou, Bougès, Aigoual.
              De leur gloire qui monte aux nues,
              Vous n’êtes que le piédestal.

              Refrain
              Esprit qui les fit vivre,
              Anime leurs enfants
              Anime leurs enfants
              Pour qu’ils sachent les suivre.

              Redites nous grottes profondes,

              L’écho de leurs chants d’autrefois ;
              Et vous torrents, qui, dans vos ondes,
              Emportiez le bruit de leur voix.
              Les uns, traqués de cime en cimes,
              En vrais lions surent lutter ;
              D’autres - ceux-là furent sublimes -
              Surent mourir sans résister.

              Refrain

              O vétérans de nos vallées,
              Vieux châtaigniers aux bras tordus,
              Les cris des mères désolées,
              Vous seuls les avez entendus.
              Suspendus aux flancs des collines,
              Vous seul savez que d’ossements
              Dorment là-bas dans les ravines,
              Jusqu’au grand jour des jugements.

              Refrain
               Dans quel granit, ô mes Cévennes,
              Fut taillé ce peuple vainqueur ?
              Quel sang avaient-ils dans les veines
              Quel amour avaient-ils au cœur ?
              L’Esprit de Christ était la vie
              De ces pâtres émancipés,
              Et dans le sang qui purifie
              Leurs courages étaient trempés.

              Refrain

              Cévenols, le Dieu de nos pères
              N’est-il pas notre Dieu toujours ?
              Servons-le dans les jours prospères
              Comme ils firent aux mauvais jours ;
              Et, vaillants comme ils surent l’être,
              Nourris comme eux du pain des forts,
              Donnons notre vie à ce Maître
              Pour lequel nos aïeux sont morts.

              Refrain




            • Pierre Pierre 17 décembre 2013 15:28

              @ cevennevive,

              L’hymne italien est aussi souvent cité comme hymne préféré. C’est le chant qui a accompagné l’unification italienne pendant plus de 30 ans et encore ensuite. J’aime aussi beaucoup ce chant.
              La Cevenole. C’est aussi un très bel hymne régional. Je connaissais mais j’ai malheureusement dû choisir. Si vous voyez ma fiche, vous verrez que je suis randonneur. Je garde un magnifique souvenir du chemin de Stevenson, c’est beau les Cévennes.


            • cevennevive cevennevive 17 décembre 2013 18:13

              En bonne révolutionnaire, je voudrais ajouter que j’aime « Bella Ciao »


              Pierre, je suis allée sur le site des Hymnes nationaux et régionaux, puis j’ai zappé sur le folklore Sicilien. J’ai la tête qui tinte, et mon compagnon (Sicilien) a la larme à l’oeil. Alors, j’arrête...

              Finalement, j’adore les musiques folkloriques de tous les pays, bien plus que leur hymne national.

              Ecoutez le 14 Juillet Tahitien : c’est nettement plus gai que la Marseillaise.

              Et la country music, elle ne donne pas cette impression de « maîtres du monde » que reflètent les Etatsuniens. Au contraire, c’est pur, modeste, gai et tendre.

              A la réflexion, je crois que les folklores sont mieux à même de refléter l’âme de ceux qui les ont inspirés. C’est fait de préoccupations intimes, douces, de vie quotidienne, d’objets usuels, de sentiments feutrés. C’est si loin de la guerre, de l’ambition et de la haine !

              Merci Pierre de votre article, il a apporté beaucoup à chacun d’entre nous. Car il ne parle pas de choses sérieuses, de politique, d’argent et de tout cela. Il s’adresse au profond de notre être, celui qui garde la mémoire de nos pays, de nos habitudes et l’âme de nos aïeux.

              Bonne soirée.

              • Antoine 17 décembre 2013 23:56

                Zut, je suis déçu, j’ai cru que l’auteur allait nous révéler l’identité du véritable compositeur de la partition musicale de la Marseillaise ou du moins de son véritable inspirateur !


                • Abou Antoun Abou Antoun 18 décembre 2013 01:52

                  Bravo à vous l’auteur et merci pour ce magnifique travail.


                  • claude-michel claude-michel 18 décembre 2013 08:37

                    Les hymnes nationaux sont des artifices inventés par l’homme (comme les drapeaux)...qui ne représentent rien sauf pour les idiots (et dans les peuples il y en a a la pelle)... !

                    Comme disait De Gaulle...les veaux ont besoin d’une étiquette...ça permet de les compter plus facilement pour aller à l’abattoir.. !

                    • Pierre Pierre 18 décembre 2013 10:55

                      Ce n’est pas si simpliste. S’il est vrai que les régiments partaient à l’assaut en chantant ou au son de tambours, de fifres ou de cornemuses, cela ne concerne pas nécessairement les hymnes nationaux.
                      Il y a effectivement des hymnes d’inspiration militaire : France, Belgique, Portugal et d’autres mais ils sont largement minoritaires.
                      Certains étaient à l’origine des hommages à des souverains : Royaume-Uni, Espagne, Japon, l’ancien hymne français etc.
                      D’autres sont d’inspiration populaire ou religieuse : Pays-Bas, Norvège, Hongrie, Israël etc.
                      Finalement, il y en a qui évoque le caractère propre de la nation : Grèce, Allemagne de l’Est, Pays de Galles ou la nature : Finlande, Bulgarie.
                      Aujourd’hui, les hymnes représentent surtout des musiques ou des chants autour desquels des communautés peuvent se retrouver : hommages aux morts, épreuves sportives, cérémonies officielles etc.
                      Bien sûr, si on ne croit pas aux valeurs traditionnelles, on rejettera les hymnes nationaux.


                    • CASS. CASS. 19 décembre 2013 18:55

                      S’il vous plaît rejetez tout ce qui représente ce dit ishrael, la pire escroquerie qui soient.


                    • CASS. CASS. 19 décembre 2013 18:55

                      qui soit.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès