Liban : et maintenant quelle suite ?
Nous en sommes à la quatrième semaine de conflit. L’échec (relatif) de la conférence de Rome verra une nouvelle confrontation des points de vues sur la conduite de cette crise au sein du conseil de sécurité.
L’Europe, ce « vieux » continent, formé de « vieux » Pays, a délibérément pris le parti de la sagesse et du droit international. Cette position est non seulement respectable aux yeux du monde civilisé mais tellement confortable dès lors que seuls les Etats-Unis assument notre protection voire notre existence.
Cette sagesse dont se réclament nombre de nos dirigeants s’apparente peut être à une certaine forme de lâcheté. Il est toujours plus aisé quand, protégés par ceux qui assument les risques en première ligne, de critiquer le bien fondé de l’utilisation de la force.
Il est évident aujourd’hui que cette opération n’a pas été provoquée par l’enlèvement de deux ou trois soldats Israéliens, ce prétexte justifie une opération d’envergure planifiée de longue date, non pas par Israël seul mais par les Etats-Unis eux-mêmes.
Sans entrer dans les détails d’une planification militaire qui nécessite des mois et des mois de préparation nous pouvons imager cette approche en disant que ce type de travail correspondrait à une grande partie d’échecs dans laquelle tous les coups seraient envisagés ainsi que les ripostes.
L’étude du terrain, déjà intégrée dans tous les logiciels militaires US, permettant d’anticiper toutes les réactions possibles de l’adversaire, ces réactions seraient analysées ainsi que tous les moyens et les ordres à donner pour l’ensemble des forces présentes sur le terrain. (Ordres eux-mêmes intégrés dans des logiciels de conduite.)
L’aspect connaissance due aux renseignements militaires qui crédibilisent les actions engagées repose en fait sur un travail qui remonte à plusieurs années.
Il est évident que toutes le positions actuelles du Hezbollah sont connues des états-majors israéliens et US. Le résultat de cette connaissance repose d’une part sur l’observation permanente des satellites US ainsi que sur les renseignements (humains) validés sur le terrain.
A titre d’exemple lors de la guerre du Kippour l’état major Israélien connaissait l’identité de tous les officiers jusqu’au niveau des commandants de compagnies (capitaines) qui se trouvaient face à eux. Connaissance qui remontait jusqu’à leur période passée dans les différentes académies militaires, leurs caractères, leurs notations, leurs manière de réagir dans toutes les circonstances auxquelles ils avaient pu être confrontées, même en manœuvre.
Il est évident que, comme aux échecs, lorsque vous pouvez anticiper les réactions de toute la chaîne de commandement qui se trouve face à vous en connaissant d’avance tous les points faibles voir les faiblesses de l’adversaire, l’issue de la confrontation n’est pas truquée mais prévisible.
La réaction de nombreux Officiers généraux Américains au cours des derniers jours pose problème.
Quelles sont les véritables intentions de l’administration Américaine, quels sont les véritables objectifs et pourquoi ?
Le souhait d’éradication des moyens militaires du Hezbollah devient évident, mais cette phase qui nécessitera encore plusieurs semaines pour être conduite à son terme ne masque-t-elle pas d’autres objectifs dans une stratégie plus globale ?
L’amorce d’une réponse nous sera donnée dès la semaine prochaine :
- Soit le conflit prend fin et une force d’interposition est déployée
- Soit les conditions du déploiement de cette force font obstacle et le nettoyage
On en connaît pas les semaines nécessaires aux forces engagées sur le terrain avec le risque de plus en plus visible d’entraîner (d’abord) la Syrie dans cette épreuve. Mais après ?
Comme dans l’Empire Romain les nouveaux Césars appliquent ce vieil adage :
« Ta main gauche doit toujours ignorer ce que fait ta main droite »
22 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON