Monsieur Barack O’Bricolage viendra-t-il à bout de l’Etat Islamique ?
Il semblerait qu'en Iraq et en Syrie, les rôles soient inversés. Les Occidentaux censés être plus forts, prennent des mesures dans l'urgence et l'improvisation, pendant que leurs adversaires déclarés, dissimulés ou inventés progressent chaque jour.
La confrontation avec l'Etat Islamique comme toute confrontation internationale, se joue à trois niveaux :
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Au niveau diplomatique.
Il s'agit d'isoler le Califat, de réaliser contre lui les alliances les plus efficaces possibles pour en venir à bout.
- Au niveau militaire.
Il s'agit d'aligner les forces nécessaires à sa destruction. Louis XIV faisait inscrire sur ses canons "Ceci est le dernier argument du Roy". On parle de destruction physique, plus de com' ou d'alliance !
- Au niveau Politique.
Gagner une guerre ne sert à rien si derrière, vous n'avez un projet politique, si vous ne savez pas ce que vous allez faire des pays conquis (ou libérés, c'est souvent une question de point de vue), voir si vous ne savez même pas les conserver.
Le drame, pour nous, est que sur chacun de ces niveaux, nos dirigeants qui n'ont aucun plan pour l'avenir, aucun projet réaliste pour le Proche-Orient. Ils agissent dans l'urgence et l'improvisation. Ils avancent où ils peuvent, ou plutôt où ils croient pouvoir ! Ils oublient l'essentiel et... ils se plantent !
Quel est l'objectif des Occidentaux ?
Joker ! A cette question, pas de réponse ! Au Proche Orient,en Iraq, en Syrie, l'Occident n'a ni objectif, ni projet... à part grapiller de l'argent ! A l'origine, il s'agissait parait-il d'établir la Démocratie (avec un grand D). Quelques esprits simples pouvaient y croire à l'époque de Georges Bush, aujourd'hui, celà n'a plus de sens ! Les élections, si on peut les organiser amènent au pouvoir, non des partis politiques raisonnables comme en Suisse, mais... la Communauté Religieuse la plus nombreuse ! Chiites, Sunnites, Wahabites... rien à voir avec la démocratie !
Quand on a ni objectif, ni projet, que fait-on ?
On gère l'urgence, le court terme ! Les Chrétiens d'Iraq sont massacrés, ça se voit un peu trop ? Alors on envoie des armes à ceux qui les combattent ! Et... on verra bien ! Aujourd'hui, ce sont les Kurdes ? Alors on envoie des armes aux Kurdes !
Derrière celà, pas de projet disant où, comment, avec qui, dans quelles conditions vivront ces Chrétiens, ni les Kurdes d'ailleurs sur lesquels on compte désormais tout en continuant à leur refuser l'indépendance ! On se contente de les armer ! Comme ils combattent des méchants, ils sont surement gentils !
Le degré zéro de la géopolitique !
Comme on n'a ni objectifs, ni projet, forcément, on a pas aligné de moyens ! Pas question d'envoyer des troupes combattre sur place. M. Kerry vient d'inventer le concept de "guerre sans combat". Bref, on bâcle ! On fait n'importe quoi !
Ce n'importe quoi, ce grand foutoir qu'est la politique occidentale aujourd'hui au Levant, se retrouve évidemment aux 3 niveaux précités :
Au niveau diplomatique :
Ce qui se passe :
On fait une "Conférence Internationale", je l'ai dit, c'est la tarte à la crème de la diplomatie ! Aucune conférence internationale n'a jamais abouti à aucune solution de paix durable ! Bien au contraire ! Evidemment, à la dite conférence, on invite pas l'Iran ! Diktat américain ! Sachant que l'Iran est depuis 2.500 ans l'une des, sinon la, puissance dominante de la région, on comprend que là, la tarte à la crème est presque devenue...une pièce montée ! à tous les sens du terme !
Ce qu'il fallait/faut faire :
Les problèmes ne se résolvent qu'entre chefs ! La coalition occidentale a un patron : Obama. C'est donc à lui de s'entendre sur les points clefs :
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Accord avec la Syrie et l'Iran (avec Bachar El Assad, et Hassan Rohani ).
Aujourd'hui, ces accords sont absents. Ils sont indispensables pour mener la guerre à bien. Oui, mais voilà, celà supposerait que les Etats-Unis revoient leur politique de sanctions contre l'Iran ! En diplomatie comme ailleurs, on a rien sans rien !
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L'appui réel de la Turquie (Erdogan)
Aujourd'hui, cet appui n'existe pas. Or, c'est la Turquie qui contrôle la seule frontière par laquelle l'aide aux Islamistes peut passer et passe. Aujourd'hui même les Djihadistes en herbe venu(e)s de nos banlieues passent par la Turquie ! Un accord avec la Turquie serait le bienvenu pour les arrêter ! Sûrement plus efficace qu'une ènième loi. Notez bien, que rien, absolument rien n'est fait alors que ce point est crucial. Idiotie ou complicité ? A moins que ce ne soit les deux.
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Fin du finacement par l'Arabie Saoudite et le Qatar des Islamistes. (roi Abdallah, émir Tamim ben Hamad Al Thani )
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Appui, au moins sous forme de neutralité de la Russie aussi présente dans la région (Poutine).
Celà impliquerait un changement de comportement des Etats-Unis vis çà vis de la Russie ! Changement nécessaire si on comprend que la Russie est un allié dans la lutte contre le Califat qui lui a déclaré la guerre. Faire de la Politique, c'est choisir : la Russie ou les Islamistes ! Ce choix a l'air [trop] complexe pour M. Barack Hussein Obama ! Dommage ! Pour ma part, j'avoue une nette préférence pour la Russie !
Celà fait, pour M. Obama, six interlocuteurs compliqués qu'il faut convaincre. C'est difficile, oui ! Mais c'est celà qu'on attend du Prix Nobel de la Paix, patron de la plus grande puissance militaire que la Terre n'a jamais portée ! Ce sont ces six contacts clefs qui doivent débloquer la situation diplomatique pour vaincre l'état islamiste !
C'est cela qui compte ! Pas faire le guignol en face de M. Fabius, l'homme du sang contaminé, en rejettant les Iraniens parcequ'ils sont très méchants(!), et en se félicitant d'avoir l'appui de la Norvège et du Danemark, présents à la conférence ! Je n'ai rien contre nos amis les Vikings, mais j'ai juste pas l'impression que leur appui soit déterminant dans la crise !
Au niveau militaire.
Ce qui se passe.
Les Etats Unis et leurs alliés français et autres bombardent depuis les airs, et... c'est tout ! Ce procédé a donné des résultats désastreux en Libye, en Iraq, en Somalie et ailleurs donc... on ne change pas une méthode qui foire !
Ce qu'il fallait/faut faire :
Dans une guerre, celui qui gagne, est celui qui au final contrôle le terrain. Si on ne peut pas contrôler tout l'Iraq, il faut en contrôler réellement, c'est à dire avec des troupes au sol, au moins une partie. Après tout c'est ce qui s'est passé jadis en Corée. Celà permettra de sauver les populations chrétiennes et yézidis, dans un territoire qu'on contrôlera vraiment. Lorsque comme en Corée, ce territoire au bout de quelques années affichera une santé insolente face aux zones contrôlées par les Islamistes, ces derniers seront condamnés.
Il s'agit d'endiguer un ennemi qu'on ne peut pas vaincre. Ce n'est pas moi qui ait formalisé, cette doctrine en premier, c'est Harry Truman ! Les Américains appelent celà le "containment".
Je pense que les Etats-Unis ont perdu la guerre du Viet-Nam car ils n'ont pas su appliquer cette politique de containment et ont voulu à tout prix s'emparer du Nord Viet-Nam !
Dans un tel scénario, les services secrets occidentaux pourront identifier les bourreaux qui ont égorgé les journalistes et les faire juger ou... les liquider, dans ce cas, pour moi, c'est presque pareil, sans remettre tout l'Iraq à feu et à sang.
Au niveau politique :
Ce qui est fait.
L'Occident s'accroche à un fantôme : l'état irakien qu'à tout prix Il veut le faire revivre. L'état irakien n'existe plus. Il y a des Chiites, des Sunnites, des Kurdes et quelques minorités : Chrétiens, Yazidis, qui ne veulent plus vivre ensemble.
En ne comprenant pas celà, les Occidentaux commettent une erreur d'analyse fatale. Ils ne comprennent pas, que dans ce contexte, les Sunnites aident le Califat. Ce que les observateurs ont constaté sur place. Obama a sûrement raison quand il dit que le Califat est un cancer ! Mais un cancer ne se combat pas en disant le "cancer est méchant". Il se combat en comprennant comment il se développe et de quoi il se nourrit !
Ce qu'il faut faire.
Il n'y a qu'une intervention au sol, avec prise de contrôle effective d'un territoire qui puisse donner des résultats. Les Russes l'ont compris qui anticipent un changement d'attitude de la part des Etats-Unis. Derrière cette intervention, il faut renoncer à l'Iraq qui n'existe plus et reconstruire des états viables avec des frontières stables. Parmi ceux là le Kurdistan devra être reconnu et pensé comme un interlocuteur important, possible (mais ça reste à prouver) gage de stabilité à long terme et non le sauveur tombé du ciel sur lequel on se précipite pour résoudre une crise qu'on a au demeurant créée. Une solution politique doit être trouvée pour détacher les Sunnites de leur alliance avec le Califat au lieu de la nier.
A ces trois niveaux, j'en ajouterai un quatrième qui me paraît ici indispensable.
Au niveau moral.
Je pense qu'au niveau moral, il est souhaitable que les égorgeurs de journalistes soient traduits en justice comme l'avait été Eichmann, comme devrait l'être d'autres sinistres assassins racistes comme Ramil Safarov.
Mais on ne peut pas s'en tenir là. A l'origine des malheurs qui frappent l'Iraq, il y a un homme : Georges W. Bush qui en attaquant l'Iraq sous des prétextes mensongers à commis un crime contre la paix qui n'a rien à envier à ceux des condamnés de Nuremberg : les Goebbels , Göring et compagnie.
Il apparait indispensable que M. Georges W. Bush, avec tous ses complices, tous ceux qui l'ont aidé en toute connaissance de cause soient désormais traduits en justice, comme les égorgeurs.
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