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Accueil du site > Actualités > International > Nos soldats à Beyrouth, il y a trente-cinq ans…

Nos soldats à Beyrouth, il y a trente-cinq ans…

« En allant à Beyrouth, j’ai voulu m’incliner devant nos soldats morts dans l’accomplissement de leur mission et visiter nos blessés, et rencontrer avec leurs responsables de nombreux éléments de notre contingent. » (François Mitterrand, le 24 octobre 1983 à l’Élysée).



Il a exactement trente-cinq ans, le 24 octobre 1983, accompagné de son fidèle Ministre de la Défense Charles Hernu, le Président de la République française François Mitterrand a fait un voyage éclair à Beyrouth de manière totalement imprévu. Et pour cause : la veille, deux attentats effroyables ont coûté la vie (selon une publication de E. R. Frykberg & al. en mars 1989) à 346 personnes (sans compter les deux kamikazes), dont 234 tuées sur le coup, et blessé 75 personnes. François Mitterrand, par la suite, est allé aussi de cette manière, rapide, risquée et improvisée, à Sarajevo en pleine guerre civile, les 27 et 28 juin 1992.

De retour du Liban, François Mitterrand déclara le soir même, à l’Élysée : « Sur place, j’ai pu éprouver le courage et le sang-froid de tous. (…) J’ai (…) mesuré l’ampleur d’un drame qui frappe si durement tant de familles aujourd’hui déchirées auxquelles va ma pensée douloureuse. À tous, je dis qu’un pays est grand par sa force d’âme, par sa résolution, comme par les amitiés et le respect qu’il mérite. ».





Et de conclure que la France n’allait pas changer sa politique : « C’est pourquoi au Liban, la France reste et restera fidèle à son histoire et à ses engagements. En défendant, là comme ailleurs, ces principes d’indépendance nationale et d’équilibre des forces dans le monde, la France ne défend pas autre chose que la paix. ». C'était ce qu'avait dit le Premier Ministre Pierre Mauroy devant les députés : « La France demeurera fidèle à son histoire et à son engagement au Liban. Elle a à défendre le droit des peuples à disposer d'eux-mêmesf. ».

Il faut le dire, ce jour-là, François Mitterrand a été l’honneur de la France et les Français pouvaient être fiers de lui. Mais revenons aux faits.

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Le 23 octobre 1983, vers 6 heures 20, une première explosion a eu lieu dans le quartier américain. Un camion piégé (transportant six tonnes de TNT) a attaqué le contingent américain du 1er bataillon du 8e régiment des marines, à l’aéroport international de Beyrouth. 241 soldats américains y ont trouvé la mort. Deux minutes plus tard, une seconde explosion a meurtri un bâtiment français. Un autre camion piégé a attaqué l’immeuble du Drakkar de neuf étages où séjournait le contingent français, principalement de la 3e compagnie du 1er régiment de chasseurs parachutistes. 58 soldats français y ont trouvé la mort. Il faut rajouter six civils libanais, le concierge de l’immeuble français et sa famille.

Le sergent Robert Guillemette, qui a réchappé à l'attentat, a ainsi témoigné : « J'étais de garde sur la terrasse dans la nuit de samedi à dimanche et j'ai été le premier à voir sauter le quartier général des Américains. J'ai immédiatement réveillé mon chef de poste qui dormait près de moi. Mais je n'ai pas eu le temps de faire un geste pour alerter la garde au bas de l'immeuble qui, déjà, s'écroulait. » ("La Voie du Nord" du 22 octobre 2013).

La situation fut si confuse dans la matinée que seulement quelques dizaines de morts furent décomptés et les autres considérés comme "disparus". Le bilan s’est alourdi au fil de la journée.


 


Deux organisations alors inconnues ont revendiqué le double attentat, l'Organisation du jihad islamiste et le Mouvement de la révolution islamique libre : « Nous sommes des soldats de Dieu et sommes épris de mort. Nous ne sommes ni Iraniens, ni Syriens, ni Palestiniens. Nous sommes des musulmans libanais qui suivons les préceptes du Coran. Nous voulons une république islamique même si cela devait mener à la guerre. La violence restera notre seule voie au cas où ils [les forces étrangères] ne partiront pas car nous sommes disposés à faire du Liban un second Vietnam. » (communiqué).

Ces attentats, les plus meurtriers jusqu’aux attentats du 13 novembre 2015 (pour les Français), auraient été probablement commis par le Hezbollah (organisation déjà créée mais connue publiquement seulement à partir de 1985) et l’Iran (qui a démenti) pour riposter contre l’aide américaine et française apportée à l’Irak de Saddam Hussein (l’Irak et l’Iran étaient alors en pleine guerre). Les soldats américains et français faisaient partie de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth envoyée par l’ONU et déployée à partir du 25 août 1982 pour pacifier le Liban en proie à la guerre civile : 2 000 soldats français, 1 600 soldats américains, 1 400 soldats italiens, 100 soldats britanniques. Avant le 23 octobre 1983, 18 soldats français, 8 soldats américains et un soldat italien avaient déjà péri dans de précédents attentats (dont un attentat suicide contre l’ambassade des États-Unis à Beyrouth le 18 avril 1983 qui a tué 63 personnes). Des soldats français furent aussi tués au cours d’autres attentats ultérieurs, notamment le 21 décembre 1983.

Le mois de septembre 1982 a été particulièrement traumatisant pour le Liban : Bachir Gemayel, élu Président de la République du Liban le 23 août 1982, a été assassiné le 14 septembre 1982. Son frère Amine Gemayel fut élu à sa place le 21 septembre 1982. En représailles, les phalangistes ont perpétré les massacres de Sabra et Chatila du 16 au 18 septembre 1982, sous l’œil indifférent de l’armée israélienne.

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Les conséquences de ces attentats, ce fut la dissolution de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth en avril 1984 par l’ONU et son remplacement par la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) créée par la Résolution n°425 du Conseil de Sécurité de l’ONU le 19 mars 1978.

En représailles, la France a effectué un raid dans la plaine de la Bekaa contre des positions du Hezbollah (sans perte humaine) le 17 novembre 1983, tandis que les États-Unis ont attaqué le 9 janvier 1984 dans le Chouf, et le 8 février 1984 dans la plaine de la Bekaa.

Celui qui fut considéré comme le "cerveau" de ces deux attentats, Imad Moughniyah (1962-2008), était l’un des chefs du Hezbollah responsable des relations avec l’Iran et la Syrie. Il fut assassiné dans sa voiture piégée le 12 février 2008 à Damas (certains parlent du Mossad, d’autres de factions rivales du Hezbollah).

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L’attaque au camion piégé des soldats américains fut prouvée et incontestable, mais certains considéreraient que les soldats français n’auraient pas été tués par un autre camion piégé car aucun reste de celui-ci n’a été retrouvé, et ils estimeraient que l’attentat serait l’œuvre des services secrets syriens qui auraient miné le bâtiment du Drakkar (version démentie officiellement).

La France compte actuellement 10 000 soldats en opérations extérieures, au Sahel (3 500), en Irak et Syrie (1 200), au Liban (900), en Côte d’Ivoire (450), à Djibouti (2 000), au Sénégal (300), au Gabon (900) et aux Émirats arabes unis (750). Tous peuvent y trouver la mort au cours d’une attaque.





Que les soldats qui ont péri à Beyrouth le 23 octobre 1983, et en particulier, les 58 soldats français, qui ont reçu un hommage militaire dans la cour d'honneur des Invalides le 2 novembre 1983 en présence du Président de la République et de tout le gouvernement, continuent à être honorés dans leur souvenir, ainsi que tous les soldats morts au cours de leur mission à l’extérieur. Depuis 1963, la France a perdu 687 soldats français "morts au service de la France", et notamment, hélas, encore un récemment, le 18 octobre 2018, un soldat français mort accidentellement au Mali. Qu'ils en soient remerciés et que la République perpétue leur mémoire.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (23 octobre 2018)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Beyrouth, il y a trente-cinq ans.
Le Liban de Michel Aoun.
La Syrie de Bachar El-Assad.
Guerre civile en Syrie.
Yasser Arafat.
Ariel Sharon.
Accords de Camp David.
Un soldat comme un autre.
Un amiral pas comme un autre.
Chasseurs alpins en Afghanistan.

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17 réactions à cet article    


  • Christian Labrune Christian Labrune 24 octobre 2018 11:10
    Il faut le dire, ce jour-là, François Mitterrand a été l’honneur de la France et les Français pouvaient être fiers de lui. Mais revenons aux faits.
    =============================
    En lisant ça, j’ai bien failli avaler mon cigare tout allumé. L’homme à la francisque, le copain de René Bousquet « honneur de la France » ? Sa seule réussite incontestable, en deux septennats, aura été de remettre en selle un infime groupuscule des nostalgiques de la collaboration pour en faire le Front National. On s’en serait fort bien passé.


    • Arthur Gohin 25 octobre 2018 12:56

      @Christian Labrune

         Mitterand est certes un mythe errant, un arriviste qui erre d’un mentor à un autre avec le mythe de ses conviction personnelles. 
         Il n’en demeure pas moins que Pétain a vraiment fait ce qu’il a pu, et comme l’a dit Churchill, son rôle était surhumain. Lorsqu’il a accepté le pouvoir, la France était aux mains des nazis, et de plus il a été trahi et par De Gaule et par Churchill. Quant aux américains, il ne s’intéressaient pas à lui. 
         Vous auriez voulu être à sa place peut-être ?
         Quant au front national désolé mais ils ne sont pas nostalgiques de la collaboration pour un sou. Ils vont de l’avant ; dans une direction qui plaît ou pas c’est une autre question. 

    • Christian Labrune Christian Labrune 24 octobre 2018 12:59
      @Sylvain Rakatoarison

      J’allais faire suivre ma réaction d’humeur d’une autre intervention, mais j’ai été interrompu, où j’entendais approuver l’opportunité de votre rappel historique. Le Hezbollah, à l’époque, n’en était encore qu’à ses débuts. Il est devenu, depuis, la plus puissante, la mieux armée et la plus dangereuse organisation terroriste de la planète.

      Il était classé aux Etats-Unis comme en France et dans beaucoup de pays européens, parmi les organisations terroristes, au même titre que le Hamas. L’administration Trump vient de le ranger, officiellement, la semaine passée, au rang des principales organisations criminelles transnationales : trafic de la drogue, blanchiment d’argent, crime organisé.

      La France aura eu à pâtir des agissements de ces crapules, et on ne peut pas oublier l’attentat de la rue de Rennes, le 17 septembre 86, qui tua sept parisiens et fit plus d’une cinquantaine de blessés. L’attentat de l’AMIA à Buenos Aires, le 18 juillet 94, causa la mort de 84 personnes et il y eut 230 blessés, et la liste des horreurs perpétrées par ces terroristes serait trop longue pour qu’on puisse l’évoquer ici. Je conseille l’article de Wikipedia, qui est fort précis.

      Le gouvernement de Macron continue néanmoins de soutenir le régime des ayatollahs de Téhéran, dont le Hezbollah est le bras armé pour les crimes à l’étranger. Voilà qui n’est pas plus « à l’horreur de la France » que les années noires du mitterrandisme.

      Quand je vois que plusieurs fois des discours du chef terroriste Nasrallah ont pu franchir la barrière de la modération et être publiés tels quels sur AgoraVox, dans des articles qui étaient donc de la pure propagande terroriste, j’entre en fureur. Pour obtenir qu’ils soient retirés immédiatement et sans autre forme de procès de « l’espace de modération », on est obligé d’écrire à la Rédaction d’AgoraVox. Il ne faut jamais manquer de le faire.

      Un article d’autant plus intéressant qu’il est sur Mediapart, le site d’un moustachuun qui a généralement beaucoup de tendresse pour l’islamisme :

      • Christian Labrune Christian Labrune 24 octobre 2018 13:02
        ERRATUM
        j’ai écrit « voilà qui n’est pas plus à l’horreur de la France » au lieu de « à l’honneur ». Je suis bien capable de faire volontairement un lapsus, quelquefois, et par ironie, mais ce n’était pas le cas ici. Excuses.

      • Arthur Gohin 25 octobre 2018 13:41

        @Christian Labrune
           Le jugement de Trump en particulier et des Usa en général, y compris leur vassaux européens, sur le Hezbollah, n’a que mon mépris souverain : ce jugement n’est que l’expression de l’intérêt d’Israël. 

           Comme le dit Netanyahou : « Nous tenons les américains au moyen du sénat, et ils le savent ». 
           Quant à l’attentat de Buenos Aires, si vous l’étudiez de près vous verrez qu’il n’est rien d’autre qu’un des nombreux méfaits du Mossad... dont « la liste serait trop longue pour qu’on puisse l’évoquer ici ». 
           Votre Führer, vous pouvez vous la garder, elle est mauvaise conseillère. Le site Agoravox choisi calmement ce qu’il veut publier. Les discours de Nasrallah sont patriotiques avant tout et n’invitent strictement pas au terrorisme. 

      • Arthur Gohin 24 octobre 2018 19:45

           Ces attentats ont été pilotés sinon organisés par Israël, c’était tout dans son intérêt et dans celui de personne d’autre.
           Etudiez cette guerre par exemple dans https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Liban

        • Christian Labrune Christian Labrune 24 octobre 2018 20:43
          Ces attentats ont été pilotés sinon organisés par Israël,
          =====================================
          @Arthur Gohin

          https://www.lepoint.fr/societe/antisemitisme-en-france-le-cri-d-alarme-de-250-personnalites-21-04-2018-2212500_23.php

          Dernier paragraphe :

          « Face à cette situation, le gouvernement a présenté en mars un deuxième plan (2018-2020) contre le racisme et l’antisémitisme en promettant une lutte implacable contre les « torrents de boue » qui se déversent sur Internet. La publication de ce manifeste accompagne la sortie, mercredi prochain, d’un ouvrage collectif, Le Nouvel Antisémitisme en France (Albin Michel), rassemblant les contributions d’une quinzaine de personnalités, dont le philosophe Pascal Bruckner, l’ancien ministre Luc Ferry et l’ex-directeur de Charlie Hebdo Philippe Val. « 


        • Arthur Gohin 25 octobre 2018 08:57

          @Christian Labrune

             La confusion antisémite antisioniste, vous pouvez vous la garder, elle défie l’intelligence humaine. Voyons, faut-il confondre anti nazi et anti allemand ? Anti fasciste et anti italien ? Anti soviétique et anti russe ? Anti maoiste et anti chinois ? Non, n’est-ce pas, alors pourquoi faites-vous votre amalgame ?
             Par ailleurs l’antisémitisme n’existe quasiment pas en France. Ce qui existe ce sont des fausses aggressions concoctées par des juifs qui veulent faire de la propagande sioniste.
             Par contre le racisme israélien, criminel menteur et voleur, c’est insupportable.

        • sls0 sls0 25 octobre 2018 06:06

          Dans la vidéo 4 soldats français disent avoir vu une voiture chargée d’explosif entrer dans l’immeuble mais pour Rako c’est les syriens.

          Avant c’est bien les syriens qui étaient dans l’immeuble.
          Après contrôle la boule de cristal n’était pas en dotation dans l’armée syrienne. Comment auraient ils pu deviner que les français allaient s’y installer plus tard et miner le bâtiment ?
          Tout est bon pour Rako pour faire passer sa propagande, ok l’émotionnel ça marche bien mais un peu de respect pour les morts.

          • titi titi 25 octobre 2018 07:21
            @L’auteur

            Merci pour ce rappel car ces soldats ont été complétement oubliés.
            Enfin… par une certaine partie de l’opinion…

            Lors de l’embuscade d’Uzbin, toutes les bonnes âmes de gauche, en particulier sur ce forum, avaient accusé Sarko d’être responsable de plus « grand nombre de morts chez nos soldats depuis la guerre d’algérie »

            Sauf que bien entendu, c’était totalement faux.


            Lors de l’intervention au Liban, la « force d’interposition » était arrivée sous les vivas, et reparties sous les crachats.
            Naïvement l’occident pensait s’interposer entre chrétiens, musulmans, et juifs.
            Sauf que les musulmans entendaient bien qu’elle « s’interpose » lorsqu’ils étaient victimes, mais pas lorsqu’ils étaient agresseurs. C’est une leçon à méditer.

            • Arthur Gohin 25 octobre 2018 09:20

              @titi
                 Comme je l’ai un peu expliqué plus haut, ces attentats ne sont pas à mettre sur le compte des musulmans mais sur celui du Mossad israélien. Attentats revendiqués par deux supposées formations musulmanes dont personne n’avait entendu parler auparavent, ceci est une technique classique du Mossad. 

                 Je ne vois pas en quoi les musulmans peuvent être qualifiés d’agresseurs, sans le Hezbollah l’agresseur sioniste aurait fait du Liban ce qu’il a fait de la Palestine. Les phalanges chrétiennes ont massacré les camps de Chabra et Chatila,avec l’assistance de Sharon le général israélien responsable de la sécurité du Liban qu’il occupait. Là oui on peut parler d’agression.

            • Arthur Gohin 25 octobre 2018 21:08

              @covadonga*722

                J’ai certes rencontré des libanais, mais c’est surtout que j’ai travaillé la question. 

            • njama njama 27 octobre 2018 10:52
              Un autre camion piégé a attaqué l’immeuble du Drakkar...

              DES TÉMOINS DIRECTS JAMAIS ENTENDUS
              AUCUN CAMION RETROUVÉ DANS LES DÉCOMBRES
              la commission d’enquête sur l’attentat n’a jamais vu le jour
              une omerta suspecte !

              Attentat du Drakkar : qui a tué les paras français de Beyrouth en 1983 ?

              Trente ans après l’attentat du Drakkar, qui causa la mort de 58 soldats français et d’une famille libanaise, des survivants doutent de la thèse de l’armée.

              DES TÉMOINS DIRECTS JAMAIS ENTENDUS

              Ce compte rendu lapidaire, le seul qui figure dans les archives officielles de l’armée, est mis en doute par les survivants interrogés par Le Monde. Robert Guillemette, qui était de garde sur le toit du Drakkar, assure n’avoir jamais entendu de tirs. Lucien Jacquart et Dominique Grattepanche non plus. « Je n’ai pas vu de camion », assurent Daniel Tamagni et Eric Mohamed, qui étaient sur le balcon face à l’entrée par où serait arrivé le véhicule piégé.

              Omer Marie-Magdeleine était adjudant d’unité. Ce rescapé était chargé de la protection du bâtiment. Le matin encore, quelques minutes avant l’explosion, le gradé avait supervisé le dispositif qui se composait notamment de six armes antichars et de deux mitrailleuses lourdes 12.7. « Le bâtiment était entouré d’un mur et protégé par des levées de terre, explique-t-il. La rue était barrée des deux côtés. L’immeuble était protégé par une chicane et des barbelés. Il n’y avait aucune possibilité qu’un camion puisse passer sans être remarqué. »

              D’autres militaires français étaient installés dans un immeuble voisin, baptisé Catamaran et situé à moins de 100 mètres. Ces hommes se sont précipités sur le balcon après l’explosion du bâtiment américain. Deux minutes plus tard, Drakkar, qui était dans leur axe de vision, explosait. Aucun n’a vu de camion.

              Le plus étonnant dans l’affaire est que ces témoins directs n’ont jamais été entendus au cours de l’enquête. De même, les survivants furent mis à l’isolement par l’armée, avec interdiction de parler à quiconque.

              AUCUN CAMION RETROUVÉ DANS LES DÉCOMBRES
              [...]

              En novembre 1989, des députés avaient demandé « l’établissement d’une commission d’enquête sur l’attentat ». Elle n’a jamais vu le jour. Personne n’a répondu aux interrogations soulevées depuis trente ans par les familles des victimes, comme celle du lieutenant Antoine de La Bâtie.

              http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/23/qui-a-tue-les-paras-francais-de-beyrouth-en-1983_3501317_3224.html


            • njama njama 27 octobre 2018 11:01

              La vérité sur l’attentat du Drakkar
              (13’32)
              http://www.dailymotion.com/video/x63ysv_la-verite-sur-lattentat-du-drakkar_news

              200 américains morts, 58 militaires français ... aucune représailles ni des us ni de la France ! pourquoi pas d’enquêtes ni française, ni US ! ... et pourquoi des officiers ont demandé aux paras survivants de dire qu’il y avait eu échange de coups de feu et intrusion d’une camionnette qui n’existe pas ? qui cherchaient-ils à protéger ?

              Les réponses sont assurément connues de l’état major de la Grande Muette...

              Les victimes militaires de ces attentats et leurs familles devront-ils attendre que les archives soient déclassées ? seule la vérité pourrait leur rendre hommage.


            • titi titi 27 octobre 2018 20:00
              @Arthur Gohin

              blablbalbal le Mossad ceci blbalbalba israel pas bien….

              Vous n’avez juste pas de mémoire : qui tire sur qui le 13 avril 1975 ?


            • njama njama 27 octobre 2018 21:43

              @titi

              faut juste chercher les pyromanes dans cette histoire...

              des libanais ? (qui se tireraient une balle dans le pied ?)
              des syriens ? (qu’auraient-ils eu à gagner dans cette histoire ?)
              des « occidentaux » (?), pourquoi pas, peut-être (?) mais les US et les français avaient-ils exactement les mêmes intérêts régionaux ?

              Israël ? est de loin le plus suspect dans cette histoire ! une ingérence us et française trop forte pouvait « contrarier » ses objectifs régionaux, d’expan_sionisme...

              Il est notoire que cette « entité sioniste » (comprendre « coloniale » sous ma plume) ne cesse depuis sa création de déstabiliser la région pour servir ses propres objectifs idéologiques, cf Lettre de David Ben Gourion sur la constitution d’un État maronite au Liban

              Israël drapé d’une petite vertu ?
              loin s’en faut, les sionistes furent les commanditaires de l’attentat de l’hôtel David King en 1946, de celui sur l’USS Liberty en juin 1967,... pour ne citer que ceux-là.



            • JPCiron JPCiron 28 octobre 2018 15:44

              @njama

              .

              Bonjour,

              Suite à la publication de son livre « Preventing Palestine » (Empêcher la Palestine) en septembre 2018, et en complément à son article dans le New York Times en 2012, le chercheur Seth Anziska présente de Nouvelles révélations sur les massacres de Sabra et Chatila. Ref. Son article d’avant-hier       https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/nouvelles-revelations-sur-les-massacres-de-sabra-et-chatila,2688

              Il y explique que les nouveaux documents déclassifiés de la commission Kahane en Israel on permis de mettre en évidence les « signes clairs de coordination entre Israéliens et phalangistes avant leur entrée dans les camps » où les massacres ont eu lieu. L’idée était « qu’un massacre pousserait les Palestiniens à fuir le Liban. »



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