Obama et la chute du pouvoir en Iran
D’après le Washington Post, le président Obama a écrit une lettre au Guide Suprême en Iran, Ali Khamenei, lui proposant d’ouvrir des négociations diplomatiques directes et bilatérales entre les Etats-Unis et l’Iran.
- Cette politique de la main tendue porte le discrédit sur le quartet ONU/Grande-Bretagne/France/Allemagne lequel, depuis 2002, a tenté par tous les moyens diplomatiques de faire renoncer les Iraniens au nucléaire.
- Cette lettre montre qui détient le réel pouvoir politique en Iran. Le président Ahmadinejad ne dispose pas des prérogatives sur les sujets stratégiques, tels que le nucléaire. C’est donc le Guide Suprême qui garde la main haute sur la question nucléaire et doit donc, à ce titre, être l’interlocuteur unique d’Obama.
- Ce mode de communication épistolaire ne devait pas être éventé car il montre qu’Obama se sent le devoir de faire le premier pas, ce qui peut être interprété comme un signe de faiblesse politique. D’autre part, cette lettre place sous le secret de futures négociations, alors qu’Obama s’est fait le chantre de la publicité politique, en opposition à Bush.
Ces désagréments ne doivent pas masquer le fait qu’Obama intervient sur le mode pacifique. Il veut éviter toute provocation. C’est flagrant dans ses commentaires sur la répression des manifestations pro-Moussavi :
"Nous respectons la souveraineté iranienne et nous voulons éviter que ce soient les Etats-Unis qui deviennent le problème en Iran"
Ces déclarations révèlent les hésitations d’Obama sur l’Iran, même s’il veut d’éviter de paraître pour un lâche.
Son hypothèse pourrait être la suivante : le pouvoir iranien est en train de s’effondrer. La fraude aux élections est avérée et massive (dans certains villages d’Iran, la participation a atteint 140 % ...), l’opposition est pugnace et le pouvoir est divisé entre partisans de la répression et ceux favorables à l’annulation des élections.
Tout soutien des Etats-Unis trop visible à l’opposition renforcerait la suspicion à l’égard des américains et fédérerait le pouvoir contre les Etats-Unis. Obama décide donc de temporiser et de miser sur les failles internes du pouvoir iranien.
La devise d’Obama pourrait être : On ne tire pas sur une ambulance ...
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