Obama, le pétard mouillé
Plus d’un an est passé, et l’Obamania est retombée comme un soufflé monté trop vite. Ceux qui attendaient des monts et merveilles en restent sur leur faim. Certes, le nouveau président américain est nettement moins caricatural que son prédécesseur, mais la face du monde n’en a pas changé pour autant. Il fallait s’en douter, il n’y a plus de place pour un homme providentiel dans une démocratie occidentale de nos jours. Le pouvoir n’est plus dans les mains des politiques, mais dans celle des financiers et des grands groupes multinationaux, dont seuls ceux qui suivent de près l’actualité économique connaissent les noms et éventuellement les visages. Des présidents comme Obama ou Sarkozy ne sont que des façades, des vitrines, guère plus décideurs que ne le sont les personnages de la téléréalité. Comme ceux de Secret Story ou de la Nouvelle Star ils jouent le rôle pour lequel ils ont été élus et ils n’ont juste été bons qu’au casting, ce qui les a démarqués des autres politiciens sur les rangs. Après, les discours, le scénario, les effets tragiques ou comiques sont dans les mains de metteurs en scène agissant dans l’ombre. La pièce que l’on nous joue n’est pas écrite par les acteurs, qui ne sont pas des auteurs-compositeurs. Tout juste leur laisse-t-on improviser quelques scènes intermédiaires. Et Obama ne transgresse pas à la règle.
Car, ni Obama, ni Sarkozy d’ailleurs ne possèdent de véritable pouvoir décisionnel. Probablement encore moins que Berlusconi qui du fait de son passé d’homme d’affaires et de médias, assisté de son carnet d’adresse, avait tissé tout un appareil capable de contrôler l’Etat bien avant d’arriver officiellement au pouvoir, ne serait-ce que par le contrôle de la presse et de la télévision. Sarkozy ne peut encore étendre le système des Hauts-de-Seine à tout le pays et Obama n’a pas le même entourage que les Bush, père fils et frère pour se tisser un réseau aussi puissant.
Donc, Obama est condamné à faire de la figuration, à choisir un chien, à inaugurer des chrysanthèmes ou tout autre type de jardin fleuri. Et à faire des déclarations dans le sens des lobbies, celui des armes, celui des pétroliers et celui des pseudos écolos dans la lignée d’Al Gore. Au mieux, quand il n’approuve pas, il édulcore sa désapprobation. Il parle de terrorisme à la sauce Al Qaida, parce que le terme est un fourre-tout à la mode et utilise une dialectique et un vocabulaire, certes plus riche que celui de Bush, mais sans aucune rupture. Il ne peut même pas se payer les plaisirs de ses prédécesseurs. D’abord parce que le moralisme néoconservateur est devenu encore plus puissant et du fait de sa « négritude », il ne peut se permettre ce qui était toléré à un blanc. Donc pas de liaison avec Angelina Joly en nouvelle Marylin, pas de flute enchantée sous le bureau ovale, pas d’excès de Martini et de main baladeuse comme Nixon. Obama reste malgré tout une marionnette, intelligente, donnant une image moins ridicule de la présidence que son prédécesseur et ce n’est guère plus.
Les Français ont été bien naïfs en croyants à l’arrivée d’un nouveau Messie ou plutôt ils ont bien trop vite écouté ceux qui leur serinaient cette fable sur quasiment tous les médias. La capricieuse Rama Yade qui déclara le jour de l’élection de l’icône : « Aujourd’hui comme le 11 septembre, nous sommes tous Américains » aurait mieux fait de se taire que de sortir une telle sornette. Que peut apporter Obama aux Etats-Unis ? La question est déjà complexe. Que peut-il apporter à la France ? Probablement pas grand chose. Alors on se demande à quoi à pu bien servir ce battage et cette pamoison collective. Le seul intérêt d’Obama a été de faire vendre des hebdomadaires. Les grands gagnants dans l’affaire sont les grands groupes de presse qui ont vendu de l’Obama comme de la lessive.
Poutine et Medvedev ont sûrement plus de pouvoir en Russie qu’Obama et tous les dirigeants de l’Union Européenne, mais sans oublier que les hommes de l’ombre du complexe militaro-industriel (pas uniquement ceux de Gazprom) ont aussi leur mot à dire et qui réécrivent aussi une partie de la partition officielle des deux maitres du Kremlin. Mais Poutine au moins, a tout de même son mot à dire. Tout comme Hu Jin Tao en Chine entouré d’une bande qui n’est plus de Quatre, mais d’un petit groupe dont les noms ne doivent être connus que de quelques rares politologues sinologues.
Obama a fait rêver les gens sans imagination, les naïfs à la recherche de conte de fées, ceux qui s’intéressent à la politique-spectacle. Le show pour continuer a besoin d’un nouveau scénario, quelque chose dans la lignée de la série 24 Heures, sinon Obama finira son mandat dans l’indifférence. On (aux Etats-Unis) nous prépare déjà d’éventuels rebondissements qui restent en réserve, au cas où. Une femme présidente, ferait vendre lors de la prochaine campagne. Un Latino serait politiquement correct, mais déplairait aux WASP, les protestant blancs). Reste d’autres hypothèses de scénario qui feraient de l’audience, comme un handicapé (Les Américains ont eu le précédent Roosevelt), un juif (Lieberman a déjà été sur un ticket démocrate), par contre un Américain d’origine arabe n’est pas du tout envisageable tout autant qu’un homosexuel tout à fait incompatible avec la morale dominante.
On conspue à chaque élection le parti des pêcheurs à la ligne, au vu de la présidence Obama, on peut se demander à juste titre si ce ne sont pas eu qui ont raison. A moins que ce ne soient les gauchistes avec leur vieux slogan : « Elections, piège à cons ! »
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