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Accueil du site > Actualités > International > Pour un simple abandon du mot « Occident »

Pour un simple abandon du mot « Occident »

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En creusant toujours davantage pour trouver la formule ultime censée décrypter un filigrane mystérieux en-dessous de toutes les représentations, qui dévoilerait une signification ultime à cette expression fourre-tout d’Occident, se répand l’éparpillement jusqu’à l’évanouissement pur et simple de notre objet.

 

Surchargé de signifiants, monstruosité baroque à cent têtes et mille pieds, avorton d’un empire féodal anarchique dont il ne s’échappera jamais, le monde occidental ne se révèle qu’être un assemblage informe et hétéroclite d’éléments pris en dehors de lui-même, via un héritage auto-attribué parmi des restes délaissés par les empires gréco-romains, puis divers produits accaparés dans le monde depuis le temps des Croisades. De l’Occident n’est sorti ni nouvel alphabet ni grand prophète annonçant une autre religion.

 

Nonobstant un découpage administratif entre les parties orientale et occidentale de l’Empire romain à la fin du IIIème siècle, rien n’est plus insaisissable que l’identité originaire de la culture occidentale. Récurrente tout au long de son histoire, la quête éperdue d’une source traditionnelle qui justifierait la présence réelle d’une identité propre, est justement causée par l’absence d’une souche commune incontestable.

 

Ainsi, la série de tentatives de renovatio imperii jusqu’à l’époque contemporaine, de Charlemagne à Hitler en passant par Frédéric Barberousse, n’a jamais débouché sur des constructions durables étant donné qu’elles ne reposaient pas sur le partage d’un acquis culturel bien défini et arrêté. Ces grands élans conquérants étaient des pures créations ex-nihilo réaménageant et transformant l’ensemble des institutions traditionnelles, plutôt que des politiques de restauration d’un ordre primitif ancien. Contrairement aux apparences, la culture occidentale ne s’est pas démarquée vis-à-vis des autres en préservant à l’identique des coutumes intangibles affiliées à des origines mythiques, comme dans la Rome antique, l’Islam sunnite ou la Chine impériale, mais avec des créations avant-gardistes tournées vers le futur, associant différentes cultures étrangères – les grandes cathédrales gothiques et romanes, mêlant folklore germanique, technique gréco-romaine et spiritualité orientale, en sont parmi les meilleurs exemples.

 

Malgré un essor économique dantesque et une ferveur sotériologique millénaire, qui devraient suffire à donner une certaine confiance dans l’avenir, depuis les Grandes découvertes au XVIème siècle l’Occident moderne reste affecté par des grandes paniques identitaires récurrentes, pouvant rapidement dégénérer en délire racial lorsqu’elles sont instrumentalisées à des fins politiques. À l’apogée de l’expansion coloniale occidentale au XIXème siècle et jusqu’en 1945, faisant face aux immenses masses populaires issues des vieux empires orientaux conquis et démantelés, les élites étaient gagnées par le doute et la peur de l’extinction : puisque les pays occidentaux ne disposent pas de fondement culturel commun dont ils seraient eux-même à l’origine, ce qui faciliterait l’universalisation de leurs lois et leurs valeurs, comment éviter une absorption complète et inéluctable dans une mondialisation industrielle et anonyme dont ils sont les incarnations et les porte-voix  ?

 

À défaut d’arguments culturels et religieux, la science nouvelle est alors venue prêter main-forte pour redonner de la consistance anthropologique à une civilisation occidentale qui n’était plus rien d’autre que le monopole industriel de la contrainte armée du capital (de l’Empire Britannique jusqu’à l’OTAN). Le temps des missionnaires et des chevaliers était révolu. Le concept de race, certes bancal mais très facile à manipuler, aujourd’hui ostracisé en France mais restant encore très en vogue Outre-Atlantique, aura enfin permis de donner une identité visible et précise à cet ensemble polymorphe devenu monstrueux, fuyant et indéfinissable qu’est ce monde occidental capitaliste mondialisé. La distinction devient possible vis-à-vis des autres, sans même recourir à une différence religieuse, c’est-à-dire à un culte cérémonial particulier que n’ont jamais partagé les occidentaux et dont l’instauration par l’église catholique avait causé tant de guerres civiles par le passé. La culture occidentale ne se manifeste plus qu’à travers la pâleur d’un visage effrayé.

 

Qu’elle soit dénommée blanche, caucasienne, aryenne ou plus simplement européenne, la race s’avère un expédient idéologique opportun pour donner l’illusion d’un socle unitaire commun à tous les individus qui s’auto-désignent comme héritiers et défenseurs légitimes de la culture occidentale. Même si la manipulation grossière est vite éventée, dès lors que les orthodoxes et autres chrétiens orientaux sont généralement vite exclus de la partie, et que les latinos, trop bronzés, sont refoulés à la lisière des faubourgs où vivote le reste.

 

À rebours de sa propre histoire et en négligeant la richesse culturelle apportée par les échanges avec le reste du monde, dans un ultime geste pour préserver son hégémonie mondiale, l’Occident a finalement produit un monstre qui a fait des petits dans bien d’états-nations contemporains : une appartenance communautaire restreinte basée seulement sur une nomenclature biologisante superficielle et le rejet de l’espèce humaine dans son ensemble. La politique raciale se décline généralement en mesure d’économie industrielle, qui parque et réduit les individus dans des schémas catégoriques de moindre coût, afin de les soumettre aux chaînes du système d’exploitation capitaliste – le véritable Dieu caché de l’Occident moderne – indifférent aux questions sociales et environnementales et dont la férocité finit par s’imposer à tous sans distinction.

 

Racisme et capitalisme ou humanisme et démocratie ? Lequel des deux couples représente le mieux l’Occident moderne ? Sont-ils antagonistes ou en symbiose ? Dans bien des séquences historiques, bien des analyses constateraient un continuum entre toutes ces notions. Mais au lieu de les rejeter toutes dans un même sac, ne serait-il pas plus judicieux de se débarrasser une bonne pour toutes du concept d’Occident, qui les avait associées en vue d’asseoir une domination économique et raciale sans nom ?

 

Puis en dehors du contexte de la Guerre froide, l’identification d’un camp occidental a t-il déjà eu une quelconque pertinence dans une lecture sérieuse et approfondie de l’évolution des relations internationales ? En considérant le conflit actuel en Europe orientale, comment prétendre sérieusement que la Russie ne serait pas occidentale à l’inverse de l’Ukraine qui le serait devenue en une vingtaine d’années ? De même que la Grèce, censée être le berceau de la civilisation, renvoyée au plus bas niveau d’un « Club Med » fainéant et improductif, vivant aux crochets des bons européens de l’Ouest et du Nord ? De quel Occident s’agit-il si ce n’est un périmètre resserré autour de l’épicentre de la vallée du Rhin et de l’axe Bruxelles-Londres-Washington, avec une géométrie variable et extensible qui va jusqu’à la Géorgie mais en exclut la Turquie, prend Israël mais pas le Liban, etc ?

 

Alors qu’il est juste germanique et anglo-saxon, le fait de dénommer occidental ce cercle restreint le rend plus étendu qu’il ne l’est en réalité. C’est de là que vient son principal avantage mais cette désignation métonymique fausse aussi la lecture des véritables lignes et positions des uns et des autres, puis masque des différences culturelles internes généralement attribuées vis-à-vis d’autres régions, tel que la Russie, l’Asie mineure, le Maghreb... Même si ça risque de ne pas plaire à certains, l’Algérie est beaucoup plus proche de la France que de la Lettonie ou la Norvège. L’Espagne de toute l’Amérique latine que de la Bulgarie ou la Slovaquie. Et pour finir, où placer les régions ultra-marines européennes dans ce magnifique dispositif occidental ? Ce n’est pas pour dénigrer l’Union européenne qu’un tel constat est fait, mais pour démontrer que la notion d’Occident présente de moins en moins la pertinence qui lui est créditée, et ne colle pas du tout aux faits empiriques.

 

Sans dire que cette personnification à l’extrême serait ridicule si elle était appliquée de la même façon à l’Orient et aux autres parties du monde, comme l’Asie, en leur donnant des attributs culturels et géopolitiques avec un mode d’action commun. Et dans le cas du mouvement panafricain, émule de l’Occident à bien des égards, il correspond plus à une véritable unité géographique continentale incontestable, même si là aussi l’identification unitaire a connu des extrapolations idéalistes et assez éloignées des différentes réalités historiques.

 

Il serait temps que la recherche académique, et à sa suite les experts et les pédagogues, actualise et affine leurs classements catégoriques, afin d’éviter d’apporter l’eau au moulin des laudateurs auto-satisfaits et néoconservateurs du mode de vie occidental, et des fascistes voulant en découdre avec les minorités qui y seraient réfractaires par nature (raciale) ou par conviction (politique ou religieuse). Il justifie aussi le clash entre civilisations, la confrontation entre blocs et in fine à la course aux armements de destruction massive. Le concept d’Occident, grosse machine rhétorique écrasant le moindre particularisme, est aussi devenu un mot d’ordre de propagande dont les dérives dangereuses ne doivent pas être sous-estimées, et qui peuvent emporter définitivement des qualités positives (démocratie, rationalisme et humanisme principalement) du côté de la domination, de la haine et de la terreur. En se défaisant totalement de ce concept, ainsi que de l’ordre capitaliste imbriqué en lui, il s’agit par la même occasion de reconnaître pour ce qu’ils sont, indépendamment de l’usage intéressé de ceux qui les ont mis en œuvre, les progrès sociaux et les avancées démocratiques qui ont été acquis sous ce nom, mais qui ont été attribués et identifiés à l’Occident seul, figure fantasmatique polarisant les désirs le plus élevés et accomplis de la puissance universelle.

 

 

Carte : Clash of Civilizations (1996) de Samuel Huntington


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31 réactions à cet article    


  • Sirius Grincheux 5 mai 2023 08:52

    Vous préférez « la communauté internationale » ou « nos démocraties » ?

    Ce ne sont pas les synonymes qui manquent dans la novlangue.


    • Sirius Grincheux 5 mai 2023 08:55

      @Grincheux

      La gauche n’est pas sinistre et la droite est tordue, alors forcément, en matière de latéralité et d’orientation on finit par perdre le nord.
      , parce que pour les Américains, l’Orient, c’est le far-west d’outremer.


    • @Grincheux
      Ah bonjour Michel Onfray je ne vous avais pas reconnu
       smiley


    • @Grincheux
      Ah bonjour Michel Onfray je ne vous avais pas reconnu
       smiley


    • charlyposte charlyposte 5 mai 2023 10:18

      @Bendidon ... voila l’Ankou !
      Tu bosses pour AFFLELOU ???


    • charlyposte charlyposte 5 mai 2023 10:25

      @Grincheux
      En ajoutant qu’ils sont aussi le camps du bien avec le doigt sur la détente le fion dans les orties smiley


    • Attila Attila 5 mai 2023 09:47

      L’Occident ? Facile, c’est une meute dont les États-Unis est le chef et tout les petits roquets autour qui lui lèchent le cul.

      Seul l’Occident a pris des sanctions contre la Russie, un exemple récent parmi d’autres.

      Sur la carte, seuls les pays en jaune ont pris des sanctions contre la Russie

      .


      • Clocel Clocel 5 mai 2023 09:53

        Seigneur ! Quel salmigondis !

        Je vous situe parmi les cocheurs de case ?!


        • charlyposte charlyposte 5 mai 2023 10:11

          J’imagine déjà * L.OCCIDENT * le fion bas devant la C.P.I avec comme verdict final ; dix mille ans de prison pour crime gratuit contre l’humanité smiley


          • Sirius Grincheux 5 mai 2023 11:32

            @charlyposte

            l’inquisition n’a jamais condamné un pape !


          • charlyposte charlyposte 7 mai 2023 11:42

            @Grincheux
            C’est dire à quel point le mensonge religieux se carapace tellement il a honte de ses mensonges au nom de l’obscurantisme quoi qu’il en coûte smiley il suffit de lire l’ancien testament pour comprendre que tout est plagié sur un modèle bien plus avancé que nous smiley


          • Octave Lebel Octave Lebel 5 mai 2023 10:52

            Un article travaillé qui mobilise la réflexion et ouvre des perspectives. Vous allez déranger ceux qui se retrouvent dans la monotonie et le ronronnement du narratif médiatique prémâché, le clinquant du clash ou de la provocation ou le n’importe-quoi déguisé en psalmodie inspirée. Qui ne donnent plus envie d’ouvrir Agoravox.Merci pour cette bouffée d’oxygène.


            • Boogie_Five Boogie_Five 5 mai 2023 17:42

              @Octave Lebel

              Merci beaucoup. C’est très encourageant. 


            • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 5 mai 2023 13:24

              Sachant que l’Australie, qui soit dit en passant appartient encore à la couronne britannique, fait partie intégrante de cet « occident », la notion géographique est quelque peu perturbante.

              On pourrait dire les pays euro-anglo-saxons, mais quid du Japon ?

              Mais ne s’agit-il pas plutôt d’un système économique sous domination exclusive des USA adossés à la Grande Bretagne sur une sphère d’influence qui est en état de déséquilibre et d’incertitude, d’où son agressivité tous azimuts ?


              • Eric F Eric F 5 mai 2023 16:34

                Est-ce la désignation, ou est-ce la pertinence de l’existence d’un groupe de pays désignés sous ce terme, dont l’auteur préconise l’abandon ?

                N’existe-il pas des caractéristiques communes entre ces pays, dans l’héritage culturel greco-latin, puis chrétien, puis humaniste et scientifique ; le modèle socio-économique ; le modèle politique représentatif pluraliste ; le mode de vie ? Qu’il y ait des apports extérieurs dans chacun de ces domaines est exact, c’est la résultante contemporaine qui est ici évoquée -de manière factuelle, car on peut approuver ou blâmer ces caractéristiques-

                L’auteur évoque la notion de ’’race blanche’’, ce point a été prégnant à l’époque coloniale, mais désormais il apparait que la diversité est plus large dans ce groupe de pays que dans la plupart des autres. Le diversitarisme est même devenu une caractéristique récente de la culture dite occidentale (le wokisme), qui attire les foudres d’autres blocs.


                • Boogie_Five Boogie_Five 5 mai 2023 18:11

                  @Eric F

                  Les deux sont liés, mon cher. Le groupe existe parce qu’on le désigne comme tel. Mais comme les divisions internes sont en fait aussi voire plus importantes que la division avec des pays à l’extérieur, la cohésion et la pertinence d’un tel groupe peut être sérieusement mis en doute. 

                  Pour les caractéristiques citées, elles ne sont pas exclusivement occidentales. Ce qui l’est peut-être, c’est leur concomitance en un même lieu à une époque donnée. Est-ce à dire que cette concomitance est déterminée par des facteurs culturels, plutôt que des facteurs géographique et économique ? Je ne pense pas. Pourquoi ? Parce que les valeurs occidentales ont changé avec le temps, et que c’est lors de son expansion, autrement dit sa mondialisation, au moment où l’Occident sort de lui-même si vous voulez, que l’humanisme est apparu, la démocratie et la science progressent, etc. Donc ma conclusion est que c’est en dispersant aux quatre coins du monde et en se divisant pour de bon que l’Occident s’est distingué des autres. Et dire qu’il est resté un tout unifié avec une origine bien définie me semble ne pas correspondre ni à une réalité sociale, culturelle et politique. 

                  Pour ce qui est de la question raciale, elle reste quand même déterminante. Oui, les pays européens et nord-américains sont cosmopolites. Mais les rapports avec les pays du sud n’ont pas beaucoup varié. De même que la répartition démographique interne. La chaîne hiérarchique est restée ainsi que son système d’exploitation inégal. C’est juste qu’au lieu de dire colonial ou racial, on va dire libre marché et concurrence. Le politiquement correct néolibéral met une couche de novlangue managériale pour dire que ce n’est pas raciste, etc. 

                  Mais sinon je suis d’accord avec vous, la perception a quand même changé, même si les pratiques mettent du temps à évoluer. 


                • Eric F Eric F 6 mai 2023 15:16

                  @Boogie_Five
                  Il est clair qu’il ne s’agit pas d’un groupe de pays totalement homogène et étanche, mais je pense qu’il y a quand même suffisamment de points communs pour constituer un ’’groupe’’ de pays, en parallèle (ou en rivalité) avec d’autres groupes eux mêmes pas totalement uniformes.
                  Il existe du reste plusieurs niveaux de classification, vous évoquez par exemple ’’les pays du Sud’’, c’est l’une des classification (sur-ensemble de groupes différents : latino-américain, arabo-musulman, Africain, etc.). Un autre type de classification est celui des BRICS (pays émergents avancés) etc. Mais ces diverses classifications désignent généralement des groupes ’’autres’’ que les pays dits occidentaux.


                • Boogie_Five Boogie_Five 6 mai 2023 18:17

                  @Eric F

                  Les autres classifications peuvent être aussi remises en cause. En premier lieu le groupe islamique, où il y a de très fortes différences entre l’Iran, les pays à majorité sunnite arabo-musulman, la Turquie qui a un modèle original et est à cheval sur deux continents. Il y avait plusieurs empires avec chacun une culture différente. 

                  C’est depuis la fin de la Seconde guerre mondiale que l’Occident, avec l’OTAN, peut sembler former un groupe homogène. Et encore. Avant, les pays dit « occidentaux » ne se considéraient pas qu’ils avaient les mêmes origines ni la même culture, et ils n’hésitaient à provoquer des guerres mondiales en ce sens. Et même aujourd’hui, l’Amérique du nord n’est pas assimilable à l’Europe de l’Ouest, excepté peut-être le Royaume-uni. Par leur mode de vie, leur histoire et leur culture, les pays méditerranéens européens sont plus proches des autres pays méditerranéens que des pays scandinaves par exemple. Et les pays d’Europe balkanique et orientale, comme la Grèce, la Bulgarie, la Serbie et la Roumanie, partagent plus de points communs avec la Russie ou l’Asie mineure. 

                  Enfin il y a l’Union européenne, qui comme vous les savez est une construction basé sur un marché commun mais qui ne repose pas vraiment sur une culture commune. A certains égards, elle reste superficielle même si elle dispose d’un pouvoir normatif conséquent. Il n’y a pas encore vraiment de sentiment d’appartenance comparable ou supérieure à ceux des différentes nationalités qui la composent. Mais peut-être que cela évoluera dans l’avenir. 

                  En tout cas, tous ces efforts en vue d’unifier et d’harmoniser cet ensemble qu’on dénomme « occidental » démontre la profondeur des divisions culturelles, économiques et géographiques qui prévalaient jusqu’alors. Et quand on le compare à l’évolution d’autres grands groupes, tel que l’Inde ou la Chine, où il y a pourtant plusieurs langues et ethnies, mais sont restés homogènes et assez unifiés dans le temps, il est évident que l’homogénéité d’un groupe dit « occidental » peut être vraiment mis en doute. 


                • Eric F Eric F 6 mai 2023 19:58

                  @Boogie_Five
                  Il y a des regroupements d’états par affinité, les membres de la confédération des états islamiques par exemple, même s’il y a d’autres structurations.
                  Donc autant je suis d’accord qu’il ne faut pas voir ça comme des ’’blocs’’ rigides parfaitement homogènes, autant il me parait injustifié de nier l’existence de groupes d’états.

                  Quant aux Etasuniens et Canadiens, ils sont proches des britanniques mais il y a aussi d’autres origines qui ont constitué leur melting pot initial, ils sont plus proches des Européens que des Sud-Américains notamment, leur système politique est proche également ainsi que le modèle économique, et leur influence sur les Européens est forte, donc il y a bien un ’’groupe’’ avec notamment une alliance militaire issue des deux guerres mondiales.


                • mursili mursili 5 mai 2023 19:45

                  L’Occident c’est partout où il y a des Gay Prides et des Gender Studies dans les facs.


                  • Jonas Jonas 5 mai 2023 23:52

                    « la série de tentatives de renovatio imperii jusqu’à l’époque contemporainede Charlemagne à Hitler en passant par Frédéric Barberousse, n’a jamais débouché sur des constructions durables étant donné qu’elles ne reposaient pas sur le partage d’un acquis culturel bien défini et arrêté. »

                    La construction durable, et l’acquis culturel bien défini et arrêté, ciment de la civilisation européenne, c’est le christianisme.
                    L’Église Catholique romaine a été le ciment de la civilisation européenne, en unifiant pendant des siècles les différents clans et tribus qui se combattaient (pictes, bretons, normands, alamans, saxons, germains, burgonds, etc...), à l’origine de ses valeurs morales et spirituelles, comme la charité, l’humilité, le pardon par la sainte Eucharistie de la messe commémorée tous les dimanches, les catholiques avaient la charge des hôpitaux, des malades, des pauvres, de l’éducation des enfants et de leur instruction (jusqu’en 1905).

                    Les papes ont plusieurs siècles d’avance sur toutes les autres civilisations, l’Église romaine a par exemple interdit l’esclavage sur le sol européen dès le VIIème siècle, sous peine d’excommunication.
                    L’état français a été construit intégralement pendant plusieurs siècles par des rois et reines très chrétiens catholiques (Clovis, Charles Martel, Pépin le Bref, Charlemagne, Aliénor d’Aquitaine, Philippe Auguste, Blanche de Castille, Saint Louis, Charles VII, Louis XI, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI...), en rassemblant patiemment et méticuleusement les provinces, les régions et en luttant contre les hérésies destructrices de l’unité de la nation (catharisme, protestantisme, invasions islamiques, etc...).
                    Il n’y a pas en France un village sans son Église au centre de la commune.
                    Toutes les institutions françaises, hôpitaux, associations caritatives, écoles, tribunaux, parlement, cour des comptes, poste, ponts et chaussées, banques, cathédrales,... que vous connaissez aujourd’hui ont été pensés, structurés et édifiés sous la France catholique.
                    Les universités qui se construisent sur toute l’Europe occidentale, sont à la charge de théologiens, prêtres, chanoines, abbés, soeurs, ordres catholiques bénédictins, cisterciens, franciscains, dominicains,... dans la hiérarchie du Pape de Rome.
                    C’est l’unité catholique de l’Europe qui permet par exemple à un Nicolas Copernic d’étudier dans l’université de Cracovie dans le royaume de Pologne, puis dans celles de Bologne, Rome, Padoue, Ferrare en Italie.
                    Pourquoi croyez-vous qu’il y ait une croix catholique au sommet de l’université de la Sorbonne, sur l’hôtel des Invalides et sur le dôme du Panthéon ?
                    Pourquoi le plus vieil hôpital de Paris s’appelle Hôtel-Dieu ?

                    La gastronomie raffinée que vous dégustez (vins d’abbayes, bières, liqueurs, miel, jambons, fromages...), ont été dans la grande majorité des cas bonifiés par des moines.

                    La littérature chrétienne, le « Paradis perdu » de Milton, « Polyeucte » de Corneille, « Esther », « Athala » de Racine, Bossuet, « Mémoires d’outre-tombe » de Chateaubriand, etc... la musique sacrée de Palestrina, Hildegarde Von Bingen, Bach, Mozart, Vivaldi, Gounod, Schubert, etc... entre autres forment les piliers de la culture européenne.
                    C’est cette unité qui a permis par exemple à un Tomas Luis de Victoria d’étudier la musique en Espagne, de parfaire sa formation à Rome, d’être pris sous la protection du cardinal allemand d’Augsbourg Otto Truchsess von Waldburg, et de composer pour l’Officium defunctorum à six voix pour les funérailles de l’impératrice Marie d’Autriche.

                    Le calendrier grégorien de tous les pays européens toujours en vigueur aujourd’hui, élaboré par les meilleurs scientifiques de l’époque des universités catholiques sous l’égide du Pape Grégoire XIII, est basé sur la naissance du Christ.
                    Chaque jour, on fête un saint de l’Église catholique.
                    Le dimanche est jour de repos pour tous, jour du Seigneur.
                    Toutes les Églises font sonner leur cloches chaque heure qui passe.
                    Les fêtes traditionnelles sont de tradition chrétienne (Noël, Pâques, Ascension, Assomption, Épiphanie, Toussaint, Carême, Pentecôte,...).
                    Noël est fêtée depuis 15 siècles.
                    Avant que le terrorisme islamique n’interdise toute représentation du Christ sur la voie publique, des crèches géantes étaient organisées à Noël, et ça ne gênait personne.

                    S’il n’y avait pas d’Église catholique, il n’y aurait jamais eu de France, « fille aînée de l’Église ».
                    L’Occident par la suite, c’est-à-dire la république et sa religion maçonnique n’ont fait que piller et dilapider cet héritage millénaire à partir de 1789.


                    • Boogie_Five Boogie_Five 6 mai 2023 01:27

                      @Jonas

                      Je m’y attendais, il fallait bien que ce sujet délicat soit abordé. 

                      Pour commencer, l’Eglise a été fondé à Jérusalem puis s’est développée dans l’Empire romain, pas en Europe donc. L’Occident n’a jamais eu le monopole de la chrétienté. 

                      Il y a bien eu une tentative d’unité par la foi. Mais qui n’a pas réussi à fonder son empire ou même une fédération de peuples, Ce qui est vrai pour la France ne l’est pas forcément pour l’Europe et encore moins l’Occident.

                      Il y avait une communauté de savoir et de valeurs autour d’une autorité spirituelle reconnue et partagée, avec une culture commune transmise de génération en génération. Fort bien. Mais la Réforme, bien avant les révolutions, et dont les prémisses commencent dès le XIIIème siècle, va éclater cet ensemble. Et pourquoi ? Parce que les différences entre les régions, entre le nord et le sud, puis entre l’est et l’ouest, sont plus fortes que les structures qui avaient pour but de les unifier. 

                      Ma thèse est que : l’Eglise catholique était forte tant que les états européens, morcelés et affaiblis par le régime féodal, n’avaient pas encore repris le dessus et gagné en autonomie. En clair, elle occupait une vacance du pouvoir et n’a jamais réussi à instaurer sa théocratie universelle, alors qu’elle était l’institution la plus riche et puissante à ce moment-là (du Xème au XIVème siècle). 

                      Pourquoi constater une unité culturelle et religieuse là où on ne voit que divisions, hérésies, excommunications (y compris des rois français que vous aimez tant), guerre civile entre chrétiens... ? 

                      C’est bien parce que cet ensemble manquait d’unité que chaque royaume a ensuite adopté sa propre organisation étatique et même religieuse dans bien des cas. 

                      Mais encore une fois, le but de la thèse n’est pas de minorer tout le patrimoine culturel et artistique, ou les inventions spirituelles, techniques et scientifiques européennes. Ce n’est pas le propos. Le but est de démontrer que tout cette évolution n’est pas du à un grand mouvement civilisationnel unique qu’on appelle « occidental ». On a plutôt affaire à une multitude de cultures régionales bien séparées qui se cherchent, se combattent puis trouvent chacune à leur manière des débouchés en dehors de... l’espace occidental. 


                    • Jonas Jonas 6 mai 2023 01:41

                      @Boogie_Five « Pour commencer, l’Eglise a été fondé à Jérusalem puis s’est développée dans l’Empire romain, pas en Europe donc. L’Occident n’a jamais eu le monopole de la chrétienté. ’

                      La chrétienté, c’est l’église catholique apostolique et romaine, qui tient son siège au Vatican, au-dessus de la tombe de Saint Pierre.

                      -------------------------------------------
                       »Il y a bien eu une tentative d’unité par la foi. Mais qui n’a pas réussi à fonder son empire ou même une fédération de peuples, Ce qui est vrai pour la France ne l’est pas forcément pour l’Europe et encore moins l’Occident."

                      On ne peut balayer d’un revers de main, 2000 ans d’histoire civilisationnelle !
                      Le but n’est pas de fonder un empire terrestre, ce n’est pas la finalité du christianisme, mais de donner aux peuples, par la parole du Christ, le chemin vers le Salut.

                      Ces valeurs chrétiennes qui imprègnent les peuples européens reposent sur la Bible ; qui a profondément modelé l’histoire de l’Humanité. Sa vision de l’homme, individu unique, aimé de Dieu et responsable de ses choix, est à l’origine de nombreux progrès comme la justice en rendat à chacun ce qui lui est dû, la charité, le mariage (un homme/une femme dans l’union fusionnelle), abolition de l’esclavage.
                      D’hier à aujourd’hui, la Bible a inspiré de nombreuses personnalités : Saint-Augustin, Fra Angelico, Saint-Louis, Thomas d’Aquin, Léonard de Vinci, Raphaël, Michel-Ange, Blaise Pascal, Copernic, Képler, Newton, Jean-Sébastien Bach, Richelieu, Mozart, Vivaldi, Schubert, Verdi, Haendel, Le Caravage, Rubens, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Chateaubriand, Dostoïevski, Marc Chagall, Thérèse de Lisieux, Martin Luther King, Maria Callas, Pavarotti, Mère Thérésa, l’Abbé Pierre, Umberto Eco, Max Gallo, Eric-Emmanuel Schmitt, Paulo Coelho, ...
                      Depuis 2000 ans, la Bible imprègne tous les domaines de notre culture. Encore aujourd’hui, ce best-seller est diffusé chaque année à des dizaines de millions d’exemplaires, en 2400 langues.
                      Il n’existe pas en Europe un village sans son Église. La beauté et la richesse Culturelle, architecturale de ce patrimoine Historique (Notre Dame de Paris, Cathédrale de Reims, Cathédrale de Rouen, de Séville, etc...) attirent des millions de touristes chaque année dans les plus grandes villes européennes.


                    • Jonas Jonas 6 mai 2023 01:53

                      @Boogie_Five « En clair, elle occupait une vacance du pouvoir et n’a jamais réussi à instaurer sa théocratie universelle, alors qu’elle était l’institution la plus riche et puissante à ce moment-là (du Xème au XIVème siècle). »

                      Dans la civilisation chrétienne européenne, il y avait hiérarchie des pouvoirs : le pouvoir spirituel (le Pape) dominant le pouvoir temporel (le Roi).
                      Si on prend comme exemple la France, le Roi hérite de père en fils de la couronne en tant que bras légal du Christ sur Terre, depuis l’allégeance et l’onction de Clovis donnée par Saint Rémi.
                      Le Roi se doit de servir le peuple dans la justice, la vérité, le bien commun, l’humilité et la charité, car telles sont les lois morales de l’Esprit imposées par Jésus Christ. Le Roi ne peut se départir de ce serment et des lois du Christ, sinon, il est sanctionné, comme à Canossa, où le Roi a du s’agenouiller devant le Pape, le Vicaire du Christ sur Terre.

                      Si vous voulez comprendre ce qu’est un état chrétien, je recommande ce documentaire, complet et rigoureux.

                      ---------------------------------------
                      « Pourquoi constater une unité culturelle et religieuse là où on ne voit que divisions, hérésies, excommunications (y compris des rois français que vous aimez tant), guerre civile entre chrétiens... ? »

                      C’est le propre de toute civilisation humaine et du péché originel : la terre, ce n’est pas le Paradis. Mais cela ne remet pas en cause qu’il y a bien une unité européenne, une culture commune qui fait que l’on n’est pas dépaysé culturellement quand on va en Espagne, en Italie, au Portugal ou en Hongrie. Quand vous assistez à un mariage, ou quand vous rentrez dans une église, vous êtes en terrain familier.


                    • Eric F Eric F 6 mai 2023 16:33

                      @Jonas
                      Vous parlez des racines profondes européennes, catholiques et royales, c’est en effet une des bases de la culture/tradition/histoire des pays occidentaux (*). Il faut noter toutefois qu’en terme de religion, le protestantisme a apporté des aspects complémentaires, notamment une conception de la réussite individuelle comme une marque de prédestination, ce qui est une des clés du libéralisme économique (influence anglo-saxonne). La prépondérance étasunienne tend à renforcer cet aspect.
                      En tout cas il s’agit dans les deux cas du christianisme, avec une proximité de valeurs, et ce n’est plus aujourd’hui une cause de division -si ce n’est la question irlandaise, plus en terme de communautés que de religion proprement dit-.

                      (*) Le couronnement aujourd’hui de Charles III est une survivance de la vieille Europe traditionnelle. Il est notable de relever que tant sur le rite que sur le dogme, l’anglicanisme est très proche du catholicisme, même s’il se rattache au protestantisme par sa séparation de Rome. Mais la cérémonie d’aujourd’hui relevait du pompeux vaticanesque plutôt que de l’austérité de la ’’réforme’’.


                    • Jonas Jonas 7 mai 2023 11:14

                      @Eric F « Il faut noter toutefois qu’en terme de religion, le protestantisme a apporté des aspects complémentaires, notamment une conception de la réussite individuelle comme une marque de prédestination, ce qui est une des clés du libéralisme économique (influence anglo-saxonne). La prépondérance étasunienne tend à renforcer cet aspect. »

                      Le protestantisme est une hérésie à l’origine de la destruction de la civilisation chrétienne européenne (guerre de religions au XVIème siècle), diffusée essentiellement sous l’influence de juifs expulsés des royaumes d’Angleterre, de France, d’Espagne et du Portugal, vers la région des actuels pays-Bas.
                      Les protestants professent un messianisme universel qui atteindra sa plénitude en Europe avec la jonction des protestants anglais et du protestantisme des Provinces-Unies (Pays-Bas), par le Roi Guillaume III d’Orange, à la fois roi d’Angleterre et Roi des Provinces-Unies.
                      Ce protestantisme, un messianisme juif universel, essaimera ensuite dans les loges maçonniques, aux USA (révolution protestante américaine), puis en France (révolution française) pour construire le Nouvel Ordre Mondial.


                    • Jonas Jonas 7 mai 2023 11:28

                      @Eric F « En tout cas il s’agit dans les deux cas du christianisme, avec une proximité de valeurs, et ce n’est plus aujourd’hui une cause de division -si ce n’est la question irlandaise, plus en terme de communautés que de religion proprement dit-. »

                      Elle n’est plus cause de division, parce que le Concile Vatican II (1962-65) a été « protestantisé » pour s’adapter au Nouvel Ordre Mondial. Il suffit d’écouter les discours du « Pape » François sur les vaccins covid-19, sur le libéralisme et sur l’immigration pour le comprendre.
                      Vatican II n’est pas l’Église catholique.


                    • Boogie_Five Boogie_Five 7 mai 2023 12:03

                      @Jonas

                      xptdr

                      C’est de la pure que tu as là. Sacré rasta ! 


                    • Eric F Eric F 7 mai 2023 18:28

                      @Jonas
                      Si vous dites que le catholicisme contemporain est devenu protestant, alors l’occident n’est plus du tout d’« essence » catholique, ne resterait alors que les monuments.
                      Il est vrai que la prégnance religieuse s’est estompée, la pensée occidentale est désormais plutôt rationnaliste, scientiste, humanitariste.


                    • Jonas Jonas 7 mai 2023 21:15

                      @Eric F « Si vous dites que le catholicisme contemporain est devenu protestant, alors l’occident n’est plus du tout d’« essence » catholique, ne resterait alors que les monuments. »

                      La civilisation de l’Europe chrétienne et l’Occident, sont effectivement deux choses différentes. Et il n’existe pas de « catholicisme contemporain ». Ou on est catholique, ou on n’est pas catholique.
                      La société n’est effectivement plus catholique, surtout depuis que l’on a supprimé l’instruction religieuse de l’école publique à la fin du XIXème siècle, expulsé les jésuites, pour remplacer l’éducation religieuse par la religion de la république maçonnique.

                      ---------------------------------------
                      « Il est vrai que la prégnance religieuse s’est estompée, la pensée occidentale est désormais plutôt rationnaliste, scientiste, humanitariste. »

                      Elle est matérialiste. La pensée occidentale ignore l’Incarnation, la Passion et la Résurrection du Christ, événements surnaturels qui transcendent l’homme créature sacrée de Dieu, montrant qu’il est seul capable de contemplation.
                      Comme il n’y a plus de sacralisation, tout devient relatif et subjectif. Ce qui entraîne la déliquescence morale des élites politiques et médiatiques. On se souvient que Kouchner, Jean-Paul Sartre, Aragon, André Glucksmann, Jack Lang, Françoise Dolto, Michel Foucault, Jacques Dérrida, Frédéric Mitterand militaient publiquement pour la légalisation de la pédophilie, et Daniel Cohn-Bendit, militant emblématique de mai 68, était fier de déclarer dans l’émission « Apostrophes » de Bernard pivot, devant des millions de téléspectateurs et un public hilare tout acquis à sa cause, que « quand une petite fille de 5 ans commence à vous déshabiller, c’est fantastique ! C’est fantastique parce que c’est un jeu absolument érotico-maniaque » !
                      Tout cela n’aurait évidemment pas été possible dans une société catholique respectant le dogmatisme chrétien.


                    • Eric F Eric F 8 mai 2023 11:40

                      @Jonas
                      ’’Tout cela n’aurait évidemment pas été possible dans une société catholique respectant le dogmatisme chrétien’’

                      Officiellement non, mais dans l’obscurité des sacristies, il s’est passé des choses qui étaient tues pendant des siècles.

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