Pourquoi les États-Unis devraient quitter l’Iraq maintenant
La seule présence des Américains en Iraq suffit à faire augmenter les tensions. Plusieurs experts, et un nombre important de politiciens de diverses allégeances, estiment qu’un retrait rapide des troupes aurait plus de chance d’engendrer un semblant de paix et de stabilité comparativement à la politique actuelle qui consiste à s’entêter à rester sur place, avec des résultats très mitigés.
Malgré l’absence de violence dans certains secteurs de l’Iraq et de Bagdad, le nombre de décès dû à des violences politiques a augmenté. Le nettoyage ethnique est malheureusement une réalité, et on compte aussi près de trois millions de réfugiés iraquiens dans les contrées avoisinantes. En outre deux millions ont été relocalisés à l’intérieur même du pays. Et malgré toutes les affirmations du président Bush et des ses acolytes, la plupart des villes et villages de l’Iraq ont d’importantes interruptions d’électricité sur une base quotidienne. Les conditions sanitaires sont médiocres, les services de base sont déficients alors que plus de la motié des Iraquiens sont sans emploi.
Les sunnites et les chiites n’arrivent tout simplement pas à s’entendre sur quoi que ce soit, et le gouvernement iraquien a lamentablement échoué dans sa tentative de gouverner efficacement. Les différentes milices exercent un véritable contrôle malgré l’augmentation des troupes américaines. Le Congrès américain ne devrait pas se demander combien de temps devrait durer l’occupation mais bien comment trouver la meilleure façon de retirer ses troupes.
Alors que les troupes américaines s’apprêtent à lever le camp, des groupes sunnites qui toléraient Al Qaeda auparavant manifestent leur mécontentement face à leurs anciens alliés. S’ils ne peuvent éliminer les combattants de Al Qaeda, les chiites ou les Kurdes le feront à leur place, sinon la Syrie, la Turquie où l’Iran, qui ne veulent pas de ceux-ci dans leur cour arrière.
D’emblée, un retrait massif des troupes américaines aurait pour conséquence d’accentuer les tensions locales entre les diverses factions, mais la paix ne peut tout simplement pas exister tant et aussi longtemps que les Américains seront sur place. Après leur départ, d’autres pays pourront tenter une médiation entre représentants locaux afin de trouver une entente excluant le favoritisme et l’influence américaine, réelle ou fictive.
Le rôle des Américains par la suite pourrait être de financer la réparation des dégâts causés par leur invasion illégale de ce pays, tout en finançant le retour des réfugiés. Plusieurs publications dans différents magazines et journaux américains se font maintenant un devoir de crier haut et fort qu’un retrait des troupes est de plus en plus la meilleure solution envisageable pour se sortir de ce guêpier. Le général américain David Petraeus, commandant en chef des forces alliées en Iraq, dépose cette semaine son rapport sur la situation en Iraq devant les membres du Congrès américain, et fait état de progrès significatifs sur le terrain, malgré tout.
Quand à Hillary Clinton, une des favorites pour remporter la course à l’investiture du Parti émocrate pour les présidentielles de 2008 et épouse de l’ancien président Bill Clinton, elle doute fortement de la véracité des propos du général et de son rapport. Ce scepticisme ne va pas sans rappeler les dires d’un autre général américain en 1968, William Westmoreland, qui avait volontairement sous-estimé les forces des Vietcongs afin de maintenir le moral de ses troupes au Vietnam et de ménager l’opinion publique américaine.
Pourtant, un autre candidat à l’investiture du Parti démocrate, Bill Richardson, opte pour un retrait immédiat et complet de tous les GIs, et ce dans un article publié dans le Washington Post. Alors que Bush garde le cap sans trop se soucier des conséquences que son attitude aura sur le prochain chef du Parti républicain aux présidentielles de 2008, l’opinion publique américaine se fait de plus en plus véhémente, selon de récents sondages, qui mettent le taux de satisfaction envers le président aux alentours de 23 %.
La solution du président actuel pour mettre un terme au problème iraquien est simple : laisser le problème au prochain président !
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