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Accueil du site > Actualités > International > Qui est Michelle Bachelet ?

Qui est Michelle Bachelet ?

Cheval de TROIE de Washington

Du 19 juin au 23 juin, Michelle Bachelet, haut-commissaire aux droits humains des Nations Unies a procédé à des rencontres, au Venezela, avec les principaux acteurs politiques ainsi qu’avec ceux et celles qui se disent victimes de l’un ou l’autre de ces acteurs. Suite à ces dernières, elle a produit un Rapport qui a été transmis officiellement aux autorités concernées et à la presse internationale, le 4 juillet 2019. La haute commissaire des Nations Unies pour le respect des droits humains nous livre un rapport entièrement concentré sur le gouvernement de Nicolas Maduro, laissant entièrement dans l’ombre les sanctions et la guerre économique persistante de Washington, qui va à l’encontre de la Charte internationale des droits des Nations Unies. La seule référence à ces sanctions se trouve au paragraphe 75, dans sa dernière partie : 

« Les sanctions économiques récentes aggravent la crise économique, ce qui accroîtra à terme l'impact négatif sur la jouissance des droits économiques et sociaux par la population. »

C’est tout ce qu’elle trouve à dire, se gardant bien de faire référence à leurs auteurs (Washington et Union européenne). Aucun rappel n’est fait du droit international qui interdit ces diverses formes d’interventionnisme, lesquelles, soit dit en passant, se font sentir depuis longtemps  ? Que des milliards de dollars aient été soustraits à l’usage du gouvernement pour répondre aux besoins de sa population, en médicaments, nourriture et produits industriels, entre autres, cela la laisse plutôt indifférente et sans lien avec le respect des droits humains des personnes qui en sont les victimes. Ce ne sont pas les documents qui lui manquaient pour en faire le constat. Il lui est plus facile de reprendre le discours officiel de Washington et de l’opposition qui le représente au Venezuela, faisant du gouvernement de Nicolas Maduro l’unique responsable de tous les maux dont le peuple est victime.

À cette couverture très diplomatique de l’interventionnisme des États-Unis dans les affaires internes du Venezuela, s’ajoute cette autre couverture qui lui permet de passer sous silence les actions terroristes et criminelles d’une opposition qui répond aux ordres de Washington. Dans son rapport, il n’y a aucune référence à une opposition radicale et criminelle qui agit hors des normes de la Constitution vénézuélienne. Que la révolution bolivarienne soit la cible des intérêts des oligarchies locales et de Washington ne fait pas partie de ses analyses. Elle a oublié ces interventions, au Chili d'Allende, de la CIA et de tous ses alliés régionaux pour mettre un terme à l’Unité populaire et au socialisme humanitaire promu par ce dernier. Le charme de Washington et ses attentions à son endroit l’auront convertie en une fidèle alliée de ce dernier. Il ne faut pas oublier qu’elle a étudié à Washington la Stratégie militaire, une porte d’entrée dans la grande famille des forces impériales.

Il ne fait aucun doute que ce rapport, rendu public, ce 4 juillet 2019, est partial et répond parfaitement aux intérêts de Washington et de ses alliés. Il constitue un pas important visant à manipuler l’opinion mondiale sous le chapeau des Nations Unies. Il est quelque peu paradoxal que ces puissances qui passent outre au droit international de non-intervention dans les affaires internes d’autres États se réclament des Nations Unies pour poursuivre leur interventionnisme avec encore plus de force. 

Michelle Bachelet est une femme de grande intelligence qui sait ce qu’elle veut et qui n’hésite pas à s’ajuster à ceux et celles qui répondent à ses attentes. Son peuple, celui du Chili, en avait découvert la nature et le lui avait fait savoir, lors de son dernier mandat, l’élisant avec 23% de l’électorat chilien et 60% d’abstention. Elle pouvait toujours compter sur Washington pour reprendre du service aux Nations unies, là où elle servirait le mieux son maitre. Avec ce Rapport, partial et profondément subjectif, elle a de quoi le réjouir profondément et s’assurer un avenir encore plus élevé au sein des Nations Unies.

En 2013, lors des élections présidentielles au Chili, j’avais écrit un article sur ce personnage qui assume parfaitement bien le personnage mythique du Cheval de Troie. Beaucoup des éléments qui y sont relevés gardent toute leur pertinence pour les temps que nous vivons. 

Oscar Fortin

Le 5 juillet 2019 


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4 réactions à cet article    


  • Lambert 6 juillet 2019 11:20

    Pour ceux qui s’intéressent au Venezuela, bien qu’Européens, un correspondant vient de me faire connaître le site : « romainmigus.info ». Il y a notamment un article sur la démocratie participative dans ce pays, soit-disant dictatorial. Vous pourrez y vérifier que cette « dictature » peut nous donner des leçons de démocratie.


    • JP94 6 juillet 2019 16:29

      @Lambert
      Oui, c’est un journaliste qui produit d’excellentes analyses et beaucoup d’infos contrairement au toutou de Washington San José qui soutient les fascistes mais n’ose le dire en face. 
      Vous pouvez aussi adhérer à FAL ( France Amérique Latine) qui a une revue intéressante et documentée. 
      Il y a aussi diverses associations colombiennes ( on ne parle guère de la Colombie, dont le président uribiste est donc un néo-fasciste, et où le crime politique et économique règne en toute impunité de nos donneurs de leçons occidentaux. Bachelet est muette quand il s’agit de critiquer le fascisme. 

      Mettons les choses au point à propos de l’autre commentaire, très pauvre et hostile à cet article très intéressant comme tous ceux de son auteur.
      La doctrine Monroe se mêle justement à la fois d’intervenir en Europe et en Amérique du Sud, puisque à la fois elle prétend interdire aux Européens de s’intéresser à ce sous-continent et d’en être solidaire de ses peuples qui parlent une langue latine ou indigène  en tout cas pas anglo-saxonne, donc une grande proximité avec l’Europe latine et révolutionnaire  et par ailleurs, prétend se réserver ce sous-continent pour le soumettre à ses intérêts que l’Europe n’a pas à contrarier. 
      C’est donc une doctrine doublement impérialiste : elle se permet deprétendre soumettre un continent qui ne veut pas de vous ( voir la fameuse affiche : la « Ayuda » a la America latina, montrant un yankee plantant sa baïonnette dans le sous-continent sud ou à Cuba.) et dicte à l’Europe sa politique.

      Voici la carte du Mexique qui montre la doctrine Monroe à l’oeuvre au XIXème siècle : C’étaient quoi,les Etats-unis, avant ? de quel droit ont-il piqué le reste du continent ? et n’oublions pas la sécession de Panama qui est une partie de la Colombie, et le reste ( coups d’Etat etc ...).
      Les Etats-unis ( partie obtenue en exterminant les Amérindiens, c’est juste à l’Est, en gris. Tout le reste a été conquis sur le Mexique, et même les comptoirs russes de la Côte ouest. 
      Le mythe masque le crime.


    • Lambert 6 juillet 2019 20:45

      @JP94

      Merci pour les infos.


    • Traroth Traroth 8 juillet 2019 14:41

      @San Jose
      Si vous n’avez rien à opposer aux arguments, n’hésitez surtout pas à vous taire.

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